Bon, avant que je procrastine plus encore, je vais taper ma chronique (et dire que ne plus remettre à plus tard faisait partie de mes objectifs de 2015… pfff).
Bref. Dans ce deuxième tome de la saga Fils-des-Brumes, il se passe… euh. En 700 pages, il y a pas mal de trucs qui surviennent, pour être honnête, aha. Nous retrouvons Vin, Elend et la « bande à Kelsier », comme on la surnomme, alors que Luthadel essaie de se reconstruire. C'est Elend qui règne, avec ses espoirs utopiques parfois, sans avoir la réelle étoffe d'un dirigeant. Vin, quant à elle, s'évertue chaque jour à le protéger des tentatives d'assassinat. Mais bientôt, ce sont plusieurs troupes qui vont venir coller aux portes de la cité pour la faire tomber et la récupérer. le père d'Elend en fait partie, et il a plus d'un tour dans son sac. Au milieu des retors politiques, les légendes sur l'Insondable et le Puits de l'Ascension semblent prendre une tournure beaucoup plus importante, voire même imminente. La clef se trouverait-elle là ?
Alors. J'étais très contente, lorsqu'on m'a prêté la suite de Fils-des-Brumes. Je le suis toujours, d'ailleurs, j'ai le tome 3 et un spin-off qui attendent dans ma PAL que e leur accorde mon temps. Sauf que j'ai un tout petit peu déchanté quand j'ai ouvert le livre.
Un tout petit peu, oui ! Les pages sont très grandes et c'est écrit petit, du coup, pour 700 pages, il faut s'accrocher. Mais j'ai plongé dans l'histoire en retrouvant avec plaisir et réconfort nos personnages, même s'ils ne vivent pas des choses amusantes. Je me suis attachée à l'univers, à Vin et Elend, à Sazed… bref,
Brandon Sanderson avait su me charmer dans le premier tome, il a très bien poursuivi dans le deuxième !
Très vite, en avançant dans les pages, j'ai constaté des différences avec le tome 1. Il y a en effet beaucoup plus de politique, de manipulation et de tensions qui se manifestent, plutôt que d'aspects surnaturels. Les deux sont liés, puisque l'on a au final l'impression de regarder une partie d'échecs se dérouler, avec des pions qui sont quand même un peu plus dotés que la normale. La situation ne bouge parfois que de peu, dans un chapitre, mais à aucun moment, vous ne pouvez dire « ce moment-là me paraît inutile ».
Ce qui donne, en définitive, un énorme pavé non seulement lourd physiquement, mais réellement dense par son contenu. Il est ardu de le lire rapidement, mais lorsque vous vous y plongez, vous découvrez tous ses mécanismes : les plus fins comme les plus grossiers, et parfois il est difficile de vouloir directement continuer parce que ce n'est pas un roman addictif. On a envie de savoir la suite, l'histoire nous envahit et nous prend la tête, mais il est vrai aussi qu'au fil des pages, par moments, on a l'impression de stagner et de ne pas avancer (700 pages, quoi !!).
En même temps, les contrariétés que vous pouvez vivre durant le bouquin servent, puisqu'au final, je suis très heureuse d'avoir pu, une nouvelle fois, me plonger dans cette saga. Ça demande un certain effort, de la concentration, parce que si c'est une lecture plaisir, elle fait beaucoup réfléchir. Par les mouvements politiques, par les énigmes, par les personnages qui nous présentent de nombreuses facettes de leurs personnalités, ou tout simplement par les descriptions qui peuvent être faites en son sein.
Oui, je l'avoue, pour le coup, certains passages, notamment ceux des descriptions des combats d'allomancie où Vin se retrouvait impliquée, m'ont paru un peu lourds. Tout était précis, mais j'avais du mal à tout me représenter, de fait.
Cela n'a en revanche pas été le cas au niveau des personnages et de leurs ressentis. du moins, pour la plupart. Vin et Elend sont de ce point de vue bien développés, mais concernant Sazed, par contre… euh, d'accord, j'ai un peu trouvé le revirement de situation brusque, sur la fin. Ça aurait mérité un peu plus de détails et d'enrichissement avant.
Du côté de l'allomancie et de tout ce qui concerne le surnaturel, je dois avouer que je suis toujours assez épatée de ce que
Brandon Sanderson a su construire. Non seulement son intrigue politique et ses personnages sont très bien réalisés, mais en plus, l'univers magique est surprenant. Qu'il s'agisse des créatures, des différents peuples, des légendes concernant le Seigneur Maître ou tout simplement des pouvoirs des Brumants ou Fils-des-Brumes, c'est fantastique. Tout est mêlé et ça donne quelque chose de tout simplement extraordinaire. Vin, de fait, est prodigieuse et effrayante, par moments.
D'ailleurs, parlons un peu des personnages.
Vin est toujours aussi agréable à suivre, même si elle… disons qu'elle file vraiment froid dans le dos, selon les instants (on ne tue pas les gens comme ça, je suis désolée !). Je n'aime pas l'idée qu'elle soit « couteau », comme elle précise, et je n'approuve pas ce qu'elle fait, mais ça fait partie de l'univers. Ça lui pose de nombreux problèmes, aussi, mais elle finit par trouver sa voie, faire ses choix, et quelque part, je comprends. Peut-être. C'est un personnage que j'apprécie, mais… avec lequel je prends quand même des distances, mine de rien.
Elend, lui, est assez complexe aussi, mais j'ai vraiment aimé suivre. Ses idées politiques et ses ambitions peuvent lui coûter sa place. Il apprend toutefois à devenir un roi, et son évolution tout au long du livre est réellement intéressante à suivre. Bon, d'accord, par moments, tout comme Vin, j'ai un peu eu envie de le secouer pour les pensées qu'il avait.
Toutefois, la relation que les deux entretiennent est juste belle et même si elle n'est pas au centre de l'histoire, elle m'a beaucoup plu.
Je pourrais parler de Sazed, aussi, qui est un personnage que j'aime beaucoup de même, pour ses fragilités, son grand savoir, son humilité et… tout ce qui le compose, je crois.
Il y a aussi Vane, un autre Fils-des-Brumes particulier dont la folie, elle aussi, peut inquiéter le lecteur. Personnellement, ça m'a fait relativiser la mienne, de folie (du coup, je ne suis pas folle, quoi que certains puissent en dire).
Après, on pourrait parler de nombreuses personnes encore. Après tout, c'est un roman de fantasy comme on les aime, avec plein de noms ! On ne s'y perd cependant pas, c'est chouette.
En conclusion, puisque ma chronique commence à prendre des allures de grande longueur, le deuxième tome de Fils-des-Brumes est un excellent roman. Pour le désigner comme tel, cela dit, il m'aura fallu arriver jusqu'à la fin du bouquin, afin de relativiser sa densité et tous les aspects politiques qui auront alourdi pour moi le récit, sans que l'on puisse les retirer puisqu'ils font partie de sa richesse. Toujours en compagnie de personnages élaborés, cette histoire vous plongera dans des méandres fascinants. le surnaturel et le politique se mêlent pour fonder quelque chose qui vous fera réfléchir sur bien des domaines. Je ne regrette absolument pas ma lecture, j'ai même hâte de pouvoir me plonger dans le trois !
Ce sera donc un 18/20 pour moi !
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