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Goliarda Sapienza (1924-1996) raconte dans ce livre vivant et marquant son expérience carcérale à Rebbibia, la prison romaine pour femmes, en 1980, durant les « années de plomb ». Elle y est incarcérée plusieurs mois pour un vol de bijoux dont le mobile demeure encore aujourd'hui une énigme. C'est le seul de ses ouvrages qui fut salué à sa parution en 1983. C'est à la fois un témoignage sur cette prison prétendument modèle et une réflexion sur la société italienne.
D'abord Goliarda descend littéralement dans un sombre sous-terrain, elle se retrouve dans une cellule à l'isolement, seule face à elle-même. Il faut tenir. Bouger et ne pas s'apitoyer sur soi. le silence est traversé de « cris inhumains faisant vibrer l'obscurité ». Elle nous raconte la routine mais aussi ses angoisses, ses nausées, sa lutte intérieure. La jeune Giovanella qui est enceinte la guide durant la promenade où les autres l'épient. Il faut savoir comment se comporter, un geste, un regard peut vous perdre. Goliarda a un prénom inhabituel, une tenue plutôt chic, de bonnes manières et parle un italien soutenu. Elle fait très attention à en dire le minimum. Elle apprend la patience. L'immobilité. Après l'aveu devant le juge d'instruction que l'écrivaine expédie en deux lignes, Goliarda quitte l'isolement et monte jusqu'à un espace bruyant et spectaculaire : les camerotti. Ce sont des cellules ouvertes sur un espace collectif à deux niveaux où les détenues vont et viennent comme dans une ruche. Goliarda se retrouve dans une cellule coincée entre l'énorme Annunciazione au rire trasvérien (elle m'a fait penser à une grosse mama fellinienne) et la frêle Marrô toxicomane récidiviste qui semble lire dans ses pensées. Goliarda apprend et s'adapte vite. Elle se promène dans les coursives et rencontre des femmes singulières aux parcours divers : prostituées, marginales, trafiquantes liées au grand banditisme, détenues "politiques". Cette fois-ci, c'est Marcella, une prisonnière politique qui la guide. Golardia se rapproche plus particulièrement d'un groupe de femmes cultivées…
J'ai beaucoup aimé ce livre, à hauteur de femme, sans complaisance toc. Goliarda ne fait pas croire aux autres détenues qu'elle est l'une des leurs et elle n'en rajoute pas. Elles savent qu'elle est une privilégiée, bourgeoise et érudite, qu'elle a un avocat et qu'elle sait écrire. Mais elles savent aussi qu'elle ne triche pas, qu'elle souffre dans sa chair et qu'elle a peur d'elle même et de l'extérieur, comme les autres.
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J'avais adoré L'art de la joie, que j'ai relu récemment avec le même plaisir. Cette fois-ci j'ai lu, en langue originale, ce récit autobiographique. Sans atteindre la qualité et la profondeur de de son roman, ce livre m'a néanmoins enthousiasmé.
Goliarda vit cette expérience à fond, elle fait preuve d'une faculté d'adaptation assez extraordinaire, aidée par un sens aigu de l'observation.
On retrouve plusieurs de ses thèmes de prédilection : la condition des femmes qui, ici, dans ces circonstances, les aide à supporter l'enfermement, les réflexions sociales et politiques,...
Elle nous décrit une série de personnages parfois pittoresques, souvent attachants, la vie dans cet univers avec ses difficultés mais aussi ses joies.
Et l'on comprend qu'il s'est agit pour elle d'une école de vie.
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Je suis toujours un peu hésitante, lorsque déjà, des chroniques épatantes d'un texte ont été faites... ce qui est le cas pour ce livre autobiographique... mais cette fois, j'ai des éléments que j'ai envie de rajouter....sur l'éditeur, sur la présentation du texte , en lui-même…sur le parcours de l'auteure.
Un long moment que je souhaite lire « l'Art de la joie »… et finalement mon premier texte de cette écrivaine aura été ce récit autobiographique, qui a été un vrai coup de coeur. le mérite de ce texte est de transformer la « détention » de G. Sapienza, en une pause positive, qui lui ouvre les yeux sur certaines réalités sociales et humaines. Une expérience si enrichissante qu'elle nomme « la prison », « Université »…Un mélange de réflexions, de dialogues avec les autres détenues….

La maquette de ce récit personnel est très réussi, expressif et sobre à la fois. En couverture, un portrait « gris et blanc » de l'auteur…et à la fin de ce récit, l'éditeur a eu l'excellente idée de proposer un livret « biographique », avec des photos de la vie de l'auteure… la présentation très personnalisée de son parcours, nous apprend des choses incroyables… des parents socialistes , très engagés, dans la misère…des épreuves… dont l'arrêt très prématuré des études pour Goliarda Sapienza, le théâtre, ses interprétations des pièces de Pirandello, son travail d'assistante auprès de L. Visconti, plusieurs crises profondes et tentatives de suicide, une hospitalisation et une série d'électrochocs.

Goliarda Sapienza meurt dans l'anonymat, en 1996.Elle ne trouve la reconnaissance qu'après sa mort, avec le succès en 2005 de la traduction de « L'Art de la joie » aux éditions Viviane Hamy. L'importance de son oeuvre est subitement reconnue et donne lieu à un extraordinaire succès tant critique que public.. .

Les éditions « le Tripode » exprime le projet d'entreprendre désormais la publication de ses oeuvres complètes…

Ce récit autobiographique rend compte d'un épisode fâcheux survenu à l'auteure : après un vol, elle fut détenue dans une prison de Rome, qualifiée par Goliarda Sapienza d' »Université de Rebibbia » tant cette expérience lui a fait rencontrer des femmes de tous les horizons, de toutes les classes sociales…une certaine solidarité, complicité…la confortent

« Je voulais seulement, en entrant ici, prendre le pouls de notre pays, savoir à quel point en sont les choses. La prison a toujours été et sera toujours la fièvre qui révèle la maladie du corps social (…)

Et aucune télévision ou radio installée dans chaque cellule ne peut effacer l'horreur d'être expulsé de la société humaine et laissé à moisir dans ces lieux que dehors on croit conçus seulement pour quelques repris de justice, et que, quand on est dedans, on découvre être de vrais grandes villes, ou camps de concentration, si le mot n'impressionne pas trop. "(p.178)

Il est aussi question de la vie communautaire, de ses inconvénients, comme de ses côtés constructifs… où des femmes trop isolées, à l'extérieur, retrouvent des liens, des camaraderies qui les aident à se reconstruire, à tel point, que dans certains cas, la « sortie »… n'est pas aussi attendue que cela…

« Moi aussi, maintenant, j'ai tellement hâte de sortir parce que ça fait un an que je suis dedans, mais au bout de deux ou trois mois de liberté dans l'anonymat- liberté qui a pour seul avantage qu'on vous laisse mourir seul-je sais que me reprendra le désir d'ici. Il n'y a pas de vie sans communauté, on le sait bien: ici on en a la contre-épreuve, il n'y a pas de vie sans le miroir des autres.. ».(p.220)

Dans la lancée de cet enthousiasme, je viens de débuter un recueil de deux autres textes personnels, "Le Fil d'une vie" (Viviane Hamy, 2008), comprenant "Lettre ouverte" et "Le fil de midi"....





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Les livres de Goliarda Sapienza ont été pour moi une très heureuse découverte.
Il m'est difficile de trouver les mots pour présenter celui-ci.
Tant de femmes différentes dans ce milieu fermé qu'est une prison, fût-elle modèle;
Modèle après la réforme carcérale: les portes des cellules restent ouvertes dans la journée , les prisonnières peuvent se rencontrer, s'inviter .
Pour Goliarda, la prison a été une école de vie d'où son titre "l'università"
"On y trouve des types et des comportements qui depuis des siècles, depuis des millénaires, n'ont pas changé d'un pouce."
Ici,pas de faux-fuyants, de tentative de paraître. C'est la vraie nature qui se dévoile.
la prison enseigne, sans les illusions et les hypocrisies de la vie courante, la dure et authentique dimension de la société humaine.
Les femmes supportent mieux l'incarcération que les hommes car elles ont été façonnées par la famille, le collège, la maison...Elles savent s'occuper.
Le regard de Goliarda est lucide et pénétrant.
Elle est plus curieuse que souffrante, elle observe tout et toutes.
Elle a une capacité d'adaptation, une façon d'apprendre, de trouver des valeurs, de se faire des amies, d'être appréciée, admirée, peut-être aimée.
Ce témoignage nous offre une analyse sociale et politique de la situation.
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S'il est bien un cas où le livre apporte une expérience qu'on n'aura pas dans la « vraie vie », qu'on ne souhaite pas le moins du monde avoir (quoique cela puisse arriver à tout un chacun) c'est bien le cas d'un récit d'incarcération… Après le bruit des trousseaux de Philippe Claudel, voici cette fois un témoignage de première main, et féminin qui plus est, sur la plus grande prison romaine pour femmes… lu justement au retour de Rome !
Dans ce témoignage intéressant à plus d'un titre, Goliarda analyse ses propres réactions à l'arrivée dans l'univers carcéral, et scrute aussi ses différentes compagnes d'incarcération. Les remarques qu'elle fait sur cet univers, venant d'une femme qui a dépassé la cinquantaine, qui de surcroît est arrêtée pour raisons pénales, et non politiques, donnent à voir des aspects qu'on n'imagine pas de la prison. Cet épisode se situe en 1980, peu de temps après que l'Italie ait procédé à une réforme des prisons, les droits des détenues sont alors mieux pris en considération, mais l'aspect peu ragoûtant des lieux, la promiscuité, le poids des barrières sociales, l'agressivité des codétenues, restent réels. Arriver en prison, c'est surtout apprendre le plus vite possible un grand nombre de codes, et ne pas tomber dans le piège de certaines erreurs fatales. Goliarda Sapienza remarque vite que son sens de l'humour doit absolument rester invisible dans ces murs, qu'il existe une façon incongrue et une autre convenable de marcher à la promenade, qu'il ne faut jamais penser à l'avenir. Son regard de féministe remarque des choses qu'une autre ne verrait pas, son intelligence lui fait échafauder des théories sur les relations humaines entre prisonnières.
Le style, qui doit d'ailleurs aussi beaucoup à une très bonne traduction, rend cette expérience riche et passionnante, évoquant avec autant de réussite les compagnes de cellules, que les attitudes des gardiennes, rendant aussi bien les dialogues où l'incompréhension domine, que les privations sensorielles de la prisonnière. J'avais déjà beaucoup apprécié Moi, Jean Gabin, les souvenirs de l'enfance sicilienne de Goliarda Sapienza, je suis maintenant totalement conquise et avide de poursuivre ma découverte !
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A la fréquentation de l'oeuvre de Sapienza, on comprend rapidement qu'il est impossible de séparer ses écrits de son existence.
Si elle se retrouve enfermée dans la prison du titre, c'est parce que son travail acharné sur la grande oeuvre de sa vie, "L'art de la joie" l'a complètement vidée. Après avoir essuyé un grand nombre de refus de la part des éditeurs pour ce texte, elle se retrouve condamnée pour une sombre histoire de vol de bijoux. Ainsi en 1980 elle entre à la prison pour femmes de Rebibbia, périphérie de Rome.

Son expérience de vie devient matériau de son expérience d'écrivaine : elle entre dans cette prison comme dans un laboratoire, elle observe, réfléchit, analyse la moindre des parcelles de ce nouvel environnement. Elle pénètre une communauté extrêmement codifiée et solidaire dans laquelle elle s'applique à trouver sa place malgré la violence, les privations et la répression qui s'exercent sur les prisonnières. de manière assez similaire à ce que subissent les femmes dans la société italienne de cette époque remarque l'autrice, une société dont les inégalités se retrouvent clairement reproduites dans la prison. A travers le prisme de sa révolte intérieure, elle fréquente cette université de la vie avec une exaltation sentimentale et intellectuelle surprenantes.

Si on s'intéresse évidemment à la réflexion de l'autrice qui trouve entre les murs de la prison une forme de liberté et de terrain de jeu pour son militantisme, j'ai été particulièrement impressionnée par la grande vivacité des portraits qu'elle fait de ses co-détenues. Les dialogues y sont savoureux et nous donnent à voir avec tendresse des femmes meurtries et marginalisées, qui n'ont parfois que la prison comme refuge.

Un texte engagé et tellement touchant!
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Le plus marquant dans ce récit est qu'il m'a complètement immergée dans cette prison pour femmes. L'auteur nous fait vivre au coeur de Rebibbia, la découverte des lieux, des habitudes. On y respire les odeurs, on y perçoit les voix tant gouailleuses que mélodieuses.
" Nous sommes dans un zoo ou dans un théâtre underground…"
Après un passage à l'isolement, Goliarda se retrouve dans une cellule de trois avec la belle et jeune droguée Marro et l'eunuque énorme et maternelle, Annunciazione. Elles s'acceptent et se respectent même si les âges et les classes sociales sont différentes. La gentillesse et l'entraide soudent l'ensemble de cette population hétéroclite.
Leur naturel, leur façon d'être et de s'exprimer prêtent autant à sourire qu'à s'émouvoir.
Mais "rien ne vaut un petit moment avec quelqu'un qui sait converser" et Goliarda se rapproche assez vite de Marcella, Roberta et Suzie Wong. Dans leurs cellules bien aménagées, elles se regroupent autour d'une tasse de thé et discutent politique ou sentiments.
Pourtant, la violence est toujours présente, sur soi-même (grève de la faim, tentatives de suicide, sevrage des toxicomanes) ou sur les autres (fouilles, interventions des gardiens masculins).
L'auteur dépeint ainsi une société réduite à l'image de celle du dehors.
" Si tu as été une fois ici, Goliarda, n'espère pas ressortir comme tu étais auparavant."
Pourtant, beaucoup de femmes désespérées, inconsidérées ne tardent pas à revenir en prison après leur libération car au moins là, "on n'est pas seule comme dehors". On a "un rôle reconnu par tous."
Parmi ces parias de la société italienne de l'époque se trouvent de très belles figures humaines. La prison se retrouve être malheureusement le refuge de ces femmes perdues, le seul endroit où elles trouvent un peu de chaleur humaine et d'habitudes rassurantes.
Une fois de plus, Goliarda Sapienza nous livre un récit vibrant, engagé, dans un style soutenu et imagé.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Je suis en train de lire à rebours les ouvrages autobiographiques de Goliarda Sapienza. Si _Les certitudes du doute_ donne de l'expérience carcérale de l'autrice la vision idyllique d'un lieu béni d'épanouissement de soi, de protection contre la violence (capitaliste) du « dehors », d'émancipation intellectuelle – cf. la métaphore de l'université du titre – notamment grâce à la présence des détenues « politiques », et enfin d'éclosion de sublimes sentiments amoureux (lesbiens), ce texte chronologiquement précédent dément presque complètement cette vision. Par une description formidablement précise, documentaire, cinématographique du milieu carcéral à l'époque de la célèbre réforme ainsi que du vécu de la protagoniste, depuis le trajet vers le centre pénitentiaire accompagnée par deux carabiniers dont « la senteur métallique des boucles de ceinturon » lui renvoie le souvenir d'une peur semblable vécue « du temps des Allemands », jusqu'à un excipit où on l'aperçoit sur le point de saisir du papier et un stylo dans la même cellule que Roberta qui n'éveille encore chez elle aucun amour conscient, le lecteur est témoin de toute l'évolution de la prisonnière, au fil du temps. Elle est d'abord submergée par l'horreur de se trouver dans un milieu physiquement hostile, psychologiquement éprouvant à l'extrême, hébétée par toute sorte d'incompréhensions, à peine consciente de devoir se faire une place au milieu de femmes dont elle parvient avec la plus grande difficulté à déchiffrer les comportements, voire même seulement à comprendre le langage, se sentant constamment épiée sans aucune bienveillance, mise à l'épreuve jusque dans la violence corporelle... La saleté et le vacarme règnent, le dégoût et l'incompréhension sont ses sentiments constants, au milieu desquels les réflexions de l'héroïne commencent par être extraordinairement abstraites et assez décalées. La galerie des personnages est d'abord grotesque et terrifiante, presque caricaturale. Puis, progressivement, ils s'humanisent, et vers la moitié du texte, les sentiments des autres commencent à lui apparaître ou plutôt à lui devenir intelligibles, lorsque Goliarda est appelée par son prénom pour la première fois, à être défendue par ses compagnes de cellule, que celles-ci commencent à être « vues » par elle comme des personnes dotées de traits attirants (Marrò) ou laids (Annunciazione), mais assurément féminins. Puis, vers les trois quarts du récit seulement, Goliarda est conviée dans le cercle des femmes qui « lui ressemblent », des « politiques » principalement ainsi que la sublime Suzie Wong, esthète trafiquante internationale de drogue, avec lesquelles elle peut dialoguer car elle a été à même de reconnaître l'existence d'un langage commun. Enfin, ce n'est qu'à quelques dizaines de pages de la fin du livre que Goliarda, avec quelques hésitations et regrets, prend la décision d'accepter de changer de cellule, de partager celle de Roberta et de Barbara, dont la première sera la protagoniste de l'histoire d'amour relatée dans l'ouvrage suivant.
Nous savons que ce livre reçut un accueil très favorable à sa parution. Si quelques passages de critique sociale sévère y sont présents, y compris à l'égard de la réforme carcérale, le caractère scandaleux est presque totalement absent (à peine peut-être quelques paragraphes sur l'érotisme et la non-condamnation des drogues). Je présume que la raison d'un tel succès réside dans son formidable réalisme, servi par un style percutant, sensible et moderne. La traduction est particulièrement talentueuse, surtout dans les dialogues qui rendent bien le niveau de non-correction linguistique de certains personnages et « d'inintelligibilité décroissante » pour la narratrice au fil des pages...
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Après un vol de bijoux, dont on ignorera complètement le pourquoi du comment, l'autrice se retrouve en prison. C'est l'occasion pour elle d'une expérience marquante, à la fois découverte d'elle-même, observation de la femme, de la société italienne, réflexion sur le monde... Elle trouve au début cela incompréhensible, ce monde dont elle ne comprend ni les règles tacites, ni le mode de fonctionnement, mais la voici prise sous l'aile d'autres détenues. Entre agressivité de certaines, découvertes d'autres, le moins qu'on puisse dire c'est que c'est une sacré plongée dans l'inconnu pour une femme issue d'un milieu très différent de la plupart d'entre elles, qui en éprouve de la gêne même quand elle voit à quel point le compte qui lui permet de faire des achats à l'intérieur est bien approvisionné par ses amis de l'extérieur, par rapport à ses compagnes d'infortune.
L'art de la joie reste sans conteste son chef d'oeuvre, mais celui-ci est fort intéressant.
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(en fin de billet, lecture faite!)
Pas encore lu: on vient de me le prêter et je n'ai pas lu les chroniques; je suis juste perplexe: sur la notice, ce livre serait paru chez Attila en 2013; ce que j'ai entre les mains est du Tripode de 2019 (sans mention d'une autre édition). Il y a des liens entre Attila, Le-nouvel-Attila et le Tripode mais je suis perdue (j'ai en tête le nom de Frédéric Martin et aussi celui de Lucie Epple mais elle n'est plus au Tripode devenue libraire à Paris
Et ce livre a été écrit en 1980, quatre ans après L'art-de-la-joie mais le premier publié puisque l'Art de la joie a été longtemps refusé.
Lu d'une traite, l'Art de la joie, version audio m'avait paru bien long; ici, cela se lit très facilement: on entre dans une prison romaine avec les yeux de l'autrice qui découvre les rites et les règles de ce milieu bien particulier (je ne connais que deux prisons: celle de Loos désormais remplacée par une plus moderne mais plus inhumaine et une près de Douai; elles ne ressemblaient pas du tout à cela) J'ai pensé au milieu carcéral souvent évoqué par Frégni.
Ici l'autrice semble découvrir la liberté dans cet espace.
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