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3,8

sur 2960 notes
Voici un livre bien surprenant, à multiples facettes. Diégane est fasciné par un livre écrit en 1938 et il n'aura de cesse de découvrir qui était T.C. Elimane, qui n'a plus donné signe de vie après la parution de son roman. Il s'aperçoit assez vite qu'il n'est pas le seul à rechercher des traces de cet auteur. Un jour, il rencontre Siga, qui apparemment en sait beaucoup plus que lui. Au fil du temps, elle va lui dévoiler tout ce qu'elle sait.

Nous avançons donc avec Diégane, et nous en apprenons de plus en plus sur cet écrivain, ce Rimbaud nègre…

L'enquête en elle-même est déjà une très belle histoire, chacun mène sa propre quête, les raisons ne sont pas identiques… Mais en plus, nous suivons aussi d'autres personnages qui ont eu un lien avec T.C. Elimane. Diégane viendra-t-il à bout de cette énigme, arrivera-t-il à percer le mystère ?

Nous avons de temps en temps des échos de l'époque où le livre est paru ! Quelle horreur, ces gens qui ont osé parler de « Rimbaud nègre » de « littérature africaine » qui devrait être à l'image que le blanc s'en fait…

En outre, de tout ce roman émane une telle érudition que c'est un vrai plaisir, une véritable plongée dans la littérature et une enquête passionnante avec des rebondissements incroyables et évidemment quelques questions sociétales.

Bref un roman sublime dans les milieux de l'édition, avec cette quête surprenante où se mêlent quelques pincées de sorcellerie, la fascination d'un jeune pour un auteur, et le ressenti d'un écrivain qui a été adulé par certains et refoulés par d'autres mais qui s'est toujours senti incompris ! On relèvera aussi quelques passages qui soulignent le racisme ordinaire de personnes qui jugent du haut de leur supériorité de « blancs »…

À lire confortablement installé(e) dans un transat, pieds nus dans le sable chaud, en grignotant des Khérou Touba accompagnés d'un verre de Dolo (bière de mil) ou d'un thé… Bonne lecture !



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Ce livre, qui est rentré dans l'histoire littéraire en 2021 par le prix Goncourt, a toujours eu ma méfiance. Il a fallu que je sois juré du prix des lecteurs @livredepoche pour que je le lise. Et j'ai pris une vraie claque littéraire !

La qualité d'écriture de l'auteur est indéniable, les phrases sont percutantes, résonnent pour tout lecteur ou écrivain qui se respecte.
Le registre de langue, érudit, fourmille de références pour explorer la création littéraire à travers le prisme du livre mythique et de l'auteur fictif.

La composition est complexe mais le suspense interdit de lâcher ce roman qui est un cri d'amour à la littérature.

À mi-chemin entre enquête et réflexion sur le métier d'écrivain, l'auteur fait vivre Diégane, un jeune auteur sénégalais qui part à la recherche de T. C Elimane, auteur d'un seul livre, adoubé dans le milieu littéraire avant d'être déchu par des accusations de plagiat. Introuvable depuis lors, Diégane remonte son histoire, enchâssant les pays, les époques et les genres littéraires.

Un roman cérébral vibrant d'émotion et de véracité sur l'acte d'écrire.

Sublime !

Ceux qui comme moi émettait des doutes, je n'ai qu'un conseil : sortez de votre zone de confort et lisez-le. 😉
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C'est l'histoire d'une quête. Celle de Diégane, un jeune écrivain sénégalais, bien décidé à faire la lumière sur T.C. Elimane, auteur africain ayant publié "le labyrinthe de l'inhumain" en 1938, tout d'abord encensé par la critique, puis accusé de plagiat, dont l'auteur disparut aussi mystérieusement que son oeuvre.

Vaste enquête s'étalant sur près de 100 ans et 3 continents, l'intrigue promène le lecteur à travers la littérature, les mythes africains, les liens filiaux, les guerres mondiales, la colonisation et la décolonisation, où naviguent auteurs, éditeurs, musiciens, personnages mystérieux...

Cet ouvrage complexe, doté d'un découpage étonnant, constitué de trois livres, formés de quatre biographèmes et huit parties rédigées avec des phrases occupant parfois plusieurs pages, est déconcertant... Véritable exercice de style où la forme écrase le fond, où les mises en abîme sèment le lecteur, où les citations s'empilent, il m'a paru tantôt brillant, tantôt écoeurant.. et je sors totalement gavée, lassée, épuisée par ces presque 500 pages, incapable de résumer l'intrigue !

Récompensé par le prix Goncourt 2021, ce livre n'est clairement pas à mettre en toute les mains, tant son discours est élitiste et difficilement accessible.
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Je termine ce roman comme je les termine finalement assez peu souvent : en admiration.

Je suis impressionnée par le travail de l'écriture, par la passion pour la littérature, par la construction de l'enquête, par l'existence et l'effacement des personnages, mais aussi par la hardiesse de l'écrivain.

Ce voyage littéraire allie avec force des éléments réels et fictionnels, à tel point qu'il nous pousse à un travail de vérification : T.C. Elimane a-t-il existé ? La frontière est mince. Mohamed Mbougar Sarr dédie en effet son livre à Yambo Ouologuem qui était un écrivain malien dont le roman le Devoir de violence fut primé puis sous le feu des accusations de plagiat quelques années plus tard. Encensé puis muré dans le silence, tout comme T.C. Elimane suite à la publication de son oeuvre le Labyrinthe de l'inhumain.
Yambo Ouologuem, tombé dans l'oubli jusqu'à ce que Mohamed Mbougar Sarr écrive La plus secrète mémoire des hommes ; T.C. Elimane, tombé dans l'oubli jusqu'à ce que Diégane Latyr Faye soit pris de passion pour le Labyrinthe de l'inhumain et décide de mener l'enquête sur l'auteur disparu brutalement et mystérieusement.

L'écriture est à la fois exigeante, crue, fluide, provocatrice, dénonciatrice, passionnée, puissante. Nous ressentons l'embrasement de l'esprit pour les mots mais aussi pour les grands sujets politiques et historiques quant à la place des africains en occident, et inversement, que ce soit en rapport à la colonisation, à la guerre mais aussi au monde littéraire. du Sénégal à la France, en passant par l'Argentine, il est question d'exil et des difficultés à ne pas trahir les siens lorsque la passion devient dévorante et la quête primordiale.

L'écrivain lui-même est remis en question. Ainsi, l'abnégation dont il doit faire preuve est l'essence même de son existence. Écrire relève du dévouement le plus total autant que la lecture ne peut être qu'enfiévrée.

« Je me souviens d'un des nombreux dîners que nous avions passés en compagnie de son livre [celui de T.C. Elimane, le Labyrinthe de l'inhumain, ndlr]. Au milieu des débats, Béatrice, la sensuelle et énergique Béatrice Nanga dont j'espérais qu'elle m'asphyxie un jour entre ses seins, avait dit toutes griffes dehors que les oeuvres des vrais écrivains seules méritaient qu'on débatte à couteaux tirés, qu'elles seules échauffaient les sangs comme un alcool de race et que si, pour complaire à la mollesse d'un consensus invertébré, nous fuyions l'affrontement passionné qu'elles appelaient, nous ferions le déshonneur de la littérature. Un vrai écrivain, avait-elle ajouté, suscite des débats mortels chez les vrais lecteurs, qui sont toujours en guerre ; si vous n'êtes pas prêts à caner dans l'arène pour remporter sa dépouille comme au jeu du bouzkachi, foutez-moi le camp et allez mourir dans votre pissat tiède que vous prenez pour de la bière supérieure : vous êtes tout sauf un lecteur, et encore moins un écrivain. »

Nous nous laissons emporter dans le tourbillon de cette épopée intransigeante, mystique, cruelle et libertine au coeur de laquelle la vie et la mort sont étroitement liées. Jamais nous nous essoufflons de vouloir découvrir la vérité : pourquoi T.C. Elimane est-il resté silencieux après les accusations de plagiat à son encontre, et que lui est-il arrivé ensuite ? Quelle est la destinée de Diégane ?

« le hasard n'est qu'un destin qu'on ignore. »

Nous continuons le périple sans jamais nous perdre, guidés par l'auteur mais jamais infantilisés.

Le pouvoir des mots prend ici tout son sens, il peut élever autant que détruire.

Le dénouement ne cède pas à la facilité, il nous laisse un sentiment d'accomplissement dans la pensée de l'auteur, ou peut-être est-ce seulement celle de son personnage. Les deux sont souvent étroitement liées mais est-ce si important de le savoir ? Mohamed Mbougar Sarr a offert son roman aux lecteurs, il leur a remis entre leurs mains et si la lecture s'avère puissante et acharnée, alors le but est atteint. Il ouvre les réflexions et les débats d'idées, il permet ce qu'un grand livre seul peut le faire : il passionne, il emporte, il écartèle, il coalise. Au grand jamais il ne laisse indifférent.

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Acheté suite au Goncourt, j'ai commencé la lecture en me disant « merde, un livre d'écrivain, sur des écrivains, pour écrivain, récompensé par les écrivains ». Il y a un peu de ça certes, mais j'ai finalement été transportée par une narration à plusieurs voix, les variations des sujets, des ères et des pays qui font de ce roman plusieurs livres en un.

Certains critiquent l'alternance de narrateurs et le labyrinthe que l'auteur créé par les thématiques (racisme, colonialisme, sexe, politique, nazisme…) et personnages, mais sa formidable plume en fait un roman qu'il est aisé de suivre, ou plutôt par lequel on se laisse aisément guidé à travers les 450 pages, dont chaque phrase est une pépite imagée, lyrique, loin d'être pédante et d'une poésie toujours mémorable. Un poétique roman contemporain.
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La plus secrète mémoire des hommes / Mohamed Mbougar Sarr /Prix Goncourt 2021
En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris l'existence d'un livre mythique paru en 1938 : « le Labyrinthe de l'inhumain ». Peu après la publication de ce livre, son auteur, T. C. Elimane, a disparu. On a véritablement perdu la trace de cet écrivain qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que provoqua la parution de ce texte.
Diégane est fasciné par ce livre puissant dans lequel l'auteur a mis une partie de son âme, envoûté par l'auteur lui-même et le mystère qui gravite autour de lui, et il décide de s'engager sur la piste du mystérieux T. C. Elimane. le livre d'Elimane est étonnant en tout point, par son sujet, par son style, et par son auteur, un africain de 23 ans dont nul n'a jamais entendu parler. Ensuite, Diégane est interloqué par le fait que cet auteur n'ait écrit qu'un seul livre avant de disparaître. Et puis pourquoi le livre n'a-t-il jamais été réédité, ce qui a rendu l'ouvrage quasiment introuvable aujourd'hui.
La rencontre fortuite dans un café de la sulfureuse et aguichante quoique sexagénaire romancière sénégalaise Siga D. va changer la donne assez rapidement : elle détient un exemplaire du livre. Cette femme au passé aventureux devient vite l'Araignée-mère qui tisse sa toile autour de la mouche qu'est Diégane. Elle lui confie que ce qui l'intrigue, l'attire et l'intéresse au premier chef au sujet de Elimane, c'est son silence et sa disparition. On apprend alors qu'en vérité, Elimane est le cousin de Siga.
La suite, Diégane la raconte dans un premier temps sous forme d'un journal relatant les réunions d'un groupe d'amis écrivains afin d'élucider le mystère T. C. Elimane. Diégane se livre à une violente diatribe contre les écrivains africains qu'il accuse d'incontinence littéraire, la maladie la plus répandue à l'époque de l'émergence des écrivains africains avant d'en venir au cas d'Élimane. Dans le groupe, Diégane a remarqué la belle et troublante Béatrice Nanga enveloppée en permanence d'une lourde aura de sensualité. le groupe n'est pas un mouvement et chacun marche seul vers son destin littéraire. Après que Musimbwa a lu au groupe, in extenso durant trois heures, « le Labyrinthe de l'inhumain », la sidération est totale avant que ne s'ouvrent les débats dans le fracas le plus total, quand Musimbwa le trouve magistral tout comme Diégane, Béatrice trop intelligent, et Sanza détestable, pour lui une mystagogie risible et une parodie de mauvais goût. Ils ont consulté les papiers de plusieurs critiques qui accusent Élimane de plagiat. C'est alors que certains défenseurs expliquent que toute l'histoire de la littérature est l'histoire d'un grand plagiat, Montaigne de Plutarque, La Fontaine d'Ésope, Molière de Plaute, Corneille de Guillèn de Castro.
Il faut déjà faire mention du style étonnant de Mohamed Mbougar Sarr, usant d'un vocabulaire riche et coloré :
« Au dessert, l'ambiance se détendit. On s'offrit d'abord aux secousses galvaniques de la nuit à peine nubile, verte comme une jeune mangue. Puis tout s'adoucit ; la lune mûrit, prête à tomber du ciel. Nous pendions aux bras d'heures cotonneuses, vestibules de somptueux rêves… »
La rencontre passée, de Diégane avec Aïda est aussi un moment d'anthologie, une relation qui se poursuit, tumultueuse s'il en fut :
« Nous nous sommes rendus chez elle. Je me rappelle sa chevelure trempée, mouillant son visage, et le mien, quand nous avons défait l'amour en fragments étincelants, et ils nous encerclèrent comme les anneaux une planète. »
Diégane est un personnage finalement ambitieux qui brigue la célébrité sous des airs désinvoltes, amateurs de femmes aux belles poitrines. Il joue de ce qu'il ne veut pas tomber dans le piège de nombres d'écrivains africains qui se sont sentis contraints d'aborder certains thèmes inhérents à la culture et la pensée africaines.
Comme s'il voulait imiter Elimane, Mohamed Mbougar Sarr donne l'impression dans cet excellent roman d'initiation, une oeuvre réellement picaresque pleine d'humour, de vouloir tout y mettre de ce qu'il a à dire, comme si cela devait être soit l'unique soit la dernière de ses oeuvres. Un fantasme en rapport avec le Labyrinthe, un livre culte, rare et maléfique, un livre qui va bouleverser la vie de tous ceux qui l'ont lu.
. À trente et un ans, on peut espérer que Mohamed Mbougar Sarr ne s'en tiendra pas là et de toute façon, ce roman est son quatrième. Alors il n'y a pas de défi à attendre.
Ce qui m'a frappé au cours de cette lecture, c'est que l'auteur s'amuse des récompenses d'autres écrivains, des prix qu'il compare à des colifichets qui les exposent parfois à des malédictions. L'auteur ironise et il avouera lors d'interviews qu'au lendemain de son prix Goncourt, il est entré dans une période durant laquelle il subit le châtiment d'avoir eu un prix après s'être moqué de celui des autres.
On remarquera aussi non seulement la belle érudition de Mohamed Mbougar Sarr, mais aussi la performance pour faire d'un unique livre labyrinthique le personnage principal du roman et le point de départ de nombreuses réflexions. L'auteur étonnamment réinvente tout au long de son roman le livre de T. C. Elimane, en racontant le monde confronté à son Histoire souvent tragique (colonisation, Shoah…), et révélant des vies pas ordinaire, grâce à des personnages que l'on découvre, perd de vue et retrouve, silhouettes d'un passé animant une chorégraphie aussi complexe que fascinante, des hommes et des femmes qui souvent cachent derrière de grands sermons de vertu, le stupre de vies secrètes et peccamineuses. Un roman où aussi légendes et superstitions viennent semer le trouble au sein de la réalité.
Un roman à tiroirs que l'on ouvre au fil des pages, passionnant, écrit dans un beau style aux accents poétiques mallarméens, au vocabulaire riche et à la technique narrative avérée, avec un usage judicieux d'anaphores révélatrices. Un roman étourdissant tout au long duquel on se demande comme tous les personnages du roman qui est cet Elimane : un écrivain absolu ? un plagiaire honteux ? un mystificateur génial ? un assassin mystique ? un dévoreur d'âmes ? un nomade éternel ? un libertin distingué ? un enfant qui cherchait son père ? un simple exilé malheureux qui a perdu ses repères et s'est perdu ?
Et puis revient tout au long des pages, tel un leitmotiv, le face à face entre Afrique et Occident, une belle réflexion politique et aussi le beau chant d'amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.
Ce n'est pas toujours une lecture facile car de nombreux narrateurs se succèdent dans des temporalités différentes qui s'entrecroisent et se chevauchent, ce qui demande une attention soutenue. Cela dit, on s'y habitue assez vite et cela ne nuit en rien à la qualité du roman.
En bref, une oeuvre dense, très riche, très travaillée, parfois un peu sophistiquée, abordant une multitude de thèmes, et qui mérite bien le Goncourt.

Extrait /réflexion sur les livres : « La patrie des livres : les livres lus et aimés, les livres lus et honnis, les livres qu'on rêve d'écrire, les livres insignifiants qu'on a oubliés et dont on ne sait même plus si on les a ouverts un jour, les livres qu'on prétend avoir lus, les livres qu'on ne lira jamais mais dont on ne se séparerait non plus pour rien au monde, les livres qui attendent leur heure dans une nuit patiente, avant le crépuscule éblouissant des lectures de l'aube. »
« le monde est vraiment mystérieux, pensais-je en regardant le ciel : pour la lumière des étoiles, l'ombre s'incarne dans la lumière du jour ? »


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" Je lie tout le mystère de l'homme à l'écriture, lis les silences de sa vie avec mes lunettes obsessionnelles d'écrivain. " (p. 445)

Une ode à la littérature, à l'humain, sa complexité sous toutes ses coutures. Pourtant, jamais le récit n'est tout-à-fait confus, jamais on ne perd sa trace. le labyrinthe qu'est ce livre mérite qu'on prenne son temps pour l'explorer. Il m'aura fallu presque un an pour le lire et pour rien je n'aurais accéléré ma lecture.
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Passer d'un livre léger à un Goncourt en quelques pages, il n'y a que cette folle aventure pour nous le faire vivre. Alors j'avoue, j'avais une appréhension quant à la lecture de ce livre.

J'ai été embarqué par l'histoire et le style de l'auteur dès les début. Alors oui, de nombreux mots complexes sont utilisés mais cela n'affecte pas la compréhension même si j'avoue ne pas avoir toutes les subtilités et références.

La magie de cette plume m'a séduit tout au long. Elle est soignée et profonde car elle m'a procuré de vives émotions : pour les évènements décrits, pour la façon de les décrire et pour les réflexions qui en découlent. Je ne suis pas habitué à des phrases sans point pendant plusieurs pages et pourtant un passage m'a littéralement envahi.

Ça parle de quoi ?
Diégane, jeune écrivain sénégalais découvre à Paris, un livre mythique "Le labyrinthe de l'inhumain" paru 80 ans plus tôt. On a perdu la trace de son auteur T. C Elimane depuis le scandale lors de sa publication. Il se lance alors à sa poursuite pour tenter de comprendre.

J'ai vraiment vibré avec le personnage principal tout au long de sa quête et de la toile qu'il tisse autour de l'oeuvre au fur et à mesure de ses rencontres, des pays traversés, des époques, des raisonnements, des secrets percés. Les pages défilaient aussi vite que ma curiosité et ma passion s'accroissaient. J'étais bouleversé par l'écho de mon propre rapport à la lecture.

L'originalité réside dans les nombreuses mises en abyme : le livre dans le livre, le livre qui parle de l'écriture, de l'écrivain, le personnage qui paraît si proche de l'auteur, le récit dans le récit... J'adore les histoires et c'est comme si on m'en avait raconté une multitude dans une seule.

En bref, 🤐
Une claque électrisante, un véritable coup de coeur pour ce récit captivant si bien conté. Une découverte palpitante.
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Depuis longtemps je souhaite lire ce livre, mais la pile sur mon étagère étant déjà conséquente, je n'ai fais que repousser jusqu'à maintenant.

Et bien, j'ai bien fait de finir par me décider car ce livre se dévore. Il est de ces romans qui vous donnent toujours envie de tourner la page, d'autant plus que l'écriture de l'auteur est simple mais intéressante.

Certains passages sont même magnifiques, à noter dans un carnet pour les relire plus tard tant ils décrivent des vérités que nous n'aurions pas su nous formuler nous même, mais qui après lecture, nous semble d'une évidence remarquable.

Allez y les yeux fermés !
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Bien après la bataille, je ne lis ce prix Goncourt que deux ans après sa parution, de quoi oublier le feu des critiques lors de sa sélection.

Un jeune écrivain contemporain sénégalais, Diégane, se prend de passion pour un livre son auteur, T.C. Elimane, oublié voire disparu (accusé de plagiat).
Au cours de ses rencontres, il va découvrir une grande partie de la vie de cet auteur, ces découvertes vont changer la vie de Diégane et sa conception de la littérature à jamais.
Le colonialisme, la dictature en Argentine, les juifs, les tirailleurs sénégalais, la situation des immigrés africains en France et dans leur propre pays, un beau panel de sujets abordés au travers de cette quête. Ou plutôt de ces quêtes que l'auteur met en parallèle : l'histoire de T.C Elimane recherché par Diégane et T.C Elimane recherchant sa propre histoire...
Diégane finit par retrouver la trace d'Elimane qu'un an après sa mort. Il avait laissé une lettre pour « celui qui viendrait », ainsi qu'un manuscrit... (je ne spoilerai pas en révélant ce que Diégane fait de ce manuscrit...)
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