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3,76

sur 207 notes
J'ai beaucoup aimé ces nouvelles fondées sur des faits réels : contrairement aux appréciations de la quatrième de couverture qualifiant la prose de l'auteur de "glaçante", j'ai trouvé ces récits empreints d'une grande empathie. Plusieurs d'entre eux sont vraiment très émouvants, tels que "le violoncelle" ou "l'éthiopien".
D'autres laissent apercevoir sous la noirceur des faits relatés et la déchéance de leurs auteurs, la trame qui enserre inexorablement les destinées humaines.
On termine ce livre en se demandant si la liberté n'est pas qu'une vue de l'esprit et en nous félicitant de notre sort qui nous a épargné ces sombres enchaînements.
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Des histoires vraies, dures et fortes, voilà ce que nous propose l'avocat devenu auteur. Il abandonne le ton du dossier pour raconter d'une plume ciselée onze affaires qui ne pourront que vous interpeller.
Ce recueil, je l'ai prêté à un ami, un de ceux qui n'aime-pas-lire-mais-voudrait-bien-surtout-pendant-les-vacances ; verdict: il l'a adoré et fini avant même que ne s'achève sa semaine off. Tout est dit.
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Pour le moment j'ai lu deux nouvelles de ce recueil. Je ne suis pas accro à ce stade. Je fais une pause et j'y retourne plus tard
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Onze nouvelles, onze affaires criminelles. D'où il ressort que nul n'est à l'abri un jour de commettre un acte monstrueux. le plus doux des maris, poussé à bout, peut découper sa femme à la hache après quarante ans de mariage. La plus aimante des soeurs peut noyer son frère afin d'abréger ses souffrances. le plus transi des amoureux peut vouloir dévorer sa petite amie.

J'ai été fascinée par ce recueil qui n'a pas grand-chose de commun avec les romans policiers. Ici, pas de cynisme dans le ton, pas de perversité dans les descriptions. Seuls les faits sont dits, dans un style sobre, presque chirurgical, où transparaît beaucoup d'humanisme. Les intrigues sont très bien ficelées, mais là n'est pas la plus grande qualité du livre. L'on s'attache moins à la résolution de l'enquête qu'au parcours des personnages. Chacune des nouvelles est racontée par un narrateur à la première personne qui se confond avec l'auteur et qui est l'avocat. Celui-ci n'excuse, ne juge, ni ne condamne, mais montre l'homme derrière le crime et s'interroge sur la justice. “Au Moyen Age, on ne punissait qu'en fonction du délit ou du crime : on coupait la main d'un voleur. Sans exception. Qu'importe qu'il eût volé par cupidité ou pour ne pas mourir de faim. (...) Notre droit pénal d'aujourd'hui est plus intelligent, il appréhende la vie avec plus de justice, mais il est aussi plus compliqué. En effet, un braquage de banque n'est pas toujours qu'un braquage de banque.” von Schirach excelle à raconter le cheminement psychologique qui conduit ces voleurs, ces petites frappes et ces assassins, à commettre l'irréparable.

Dans la même veine, mais en moins littéraire, “Suspens” de Pierre Bellemare.
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Ce recueil de onze nouvelles se dévore comme un bon polar - ce qu'il est, mais pas seulement. Ferdinand von Schirach se moque d'ailleurs gentiment de certains travers ou exagérations d'auteurs du genre, notamment dans une scène d'autopsie, racontée froidement et surtout plus sobrement que dans maints romans policiers...
Ces histoires sont inspirées d'affaires défendues par l'auteur, avocat au barreau de Berlin. Bien que relatées de manière factuelle, elles mettent bien en relief la psychologie des accusés, parfois complètement "à l'ouest", mais toujours humains et souvent attachants.
Les réflexions sur le système judiciaire allemand et, d'une manière générale, sur la notion de justice, sont en outre particulièrement intéressantes.
Ces récits m'ont rappelé le court ouvrage d'André Gide, "Souvenirs de la cour d'assises", également passionnant.
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11 nouvelles, 11 dossiers d'affaires criminelles relatées avec concision et de manière quasi chirurgicale.

Le narrateur est avocat au criminel à Berlin, tout comme l'auteur. La frontière entre la réalité et la fiction n'en est que plus ténue, brouillée et dérangeante.

Crimesaurait pu s'appeler ‘Coupables'. le recueil nous donne des faits, à nous de décider de la culpabilité de chacun. Ici, pas de machouillage à l'américaine, pas de réponses prédigérées, c'est bien à nous, le lecteur, de décider. Et si les nouvelles sont souvent sordides, le processus en lui-même est plutôt rafraîchissant.

Les personnages, leur(s) crime(s), leurs raisons, leur vécu, tout est marquant. On commence en douceur avec un médecin à la retraite qui tue sa femme après des années de persécution et de sacrifices et on referme ce recueil des sueurs froides dégoulinant le long du dos en pensant à Hannibal Lecter !

Je vous invite donc à lire sans tarder Crimes de Ferdinand von Schirach - un sans faute pour un premier livre qui vient d'être adapté au cinéma. Pour ma part, je me précipiterai sur ‘Schuld' qui sortira en anglais au mois de janvier prochain.
Lien : http://logresse.blogspot.com..
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Je remercie l'ami @electron_livre de m'avoir suggéré ce recueil de nouvelles.
11 histoires que je présume toutes vraies, raconter par l'avocat.
11 histoires d'un même niveau littéraire, toutes d'une écriture fluide et prenante.
Mais 11 histoires différentes selon leurs crimes de sang, de passion, de folie ou de légitime défense !
L'auteur est avocat de la défense au barreau de Berlin. Sa présentation en début de livre nous dit de lui qu'il a "défendu des personnalités politiques et industrielles, des espions, des célébrités et des anonymes" Je suppose donc qu'il a du s'inspirer très fortement de ses clients, ce qui rend chaque histoire assez dingue je dois dire mais hyper crédible.
Le narrateur est donc l'avocat appelé sur chaque histoire, l'utilisation du "Je" rend donc la lecture de l'ensemble de ces nouvelles assez immersive et je dois dire, savoureuses pour certaines !
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Coup d'essai coup de maître, maître !
Des 11 nouvelles que von Schirach choisit ici de nous présenter, de ces affaires traitées avec autant de froideur "clinique" que d'humanité réfléchie, de ces morceaux de vies où s'insinue souvent le mystère de nos existences, j'en ai préféré deux je crois : l'histoire d'un gardien de musée terrassé par l'ennui après lui avoir si longtemps tenu la dragée haute, une histoire dont j'ai aimé le côté kafkaïen...
Et intelligemment placée à la fin, comme pour nous rasséréner, le pied de nez à la scoumoune d'un rescapé de l'assistance publique allemande, un sous-doué que, semble-t-il, von Schirach a aidé à ne pas lâcher l'affaire ou même la rampe, tant son rouleau semblait au bout !
En tous cas en V.O, ce premier recueil est d'emblée une pépite...
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Lu dans le cadre de mon club de lecture où l'on a mis une sélection allemande pour cette année.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles tirées de faits divers (certains sont assez sordides) abordés du point de vue de l'avocat de la Défense. Chaque crime est mis en perspective avec le contexte social et l'histoire intime du criminel. L'écriture est froide, sans style en apparence mais j'ai, pour ma part, trouvé que cela servait l'intention du narrateur. Cela a désarçonné bon nombre de mes camarades.
Tenez vous prêts à perdre un peu foi en l'humanité en lisant cette succession d'histoires. L'humain malade continue à être longuement perverti par la société. Cela pourrait être la conclusion de tout cela.
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L'auteur de l'ensemble de ces 26 nouvelles est avocat de la défense à Berlin et a
choisi de recourir à ses dossiers comme matière littéraire. Mais si les affaires qu'il relate
sont réelles, ces récits font la part belle à la fiction.
L'auteur (qui est aussi le narrateur), dresse des portraits à partir de l'exposition d'une
situation ou de l'explication de documents, en croisant souvent les points de vue afin de
mener rapidement le lecteur au coeur de la psychologie de chaque personnages. Ainsi,
sans aucun pathétisme et en observateur averti, l'auteur met à nu l'humanité dans tout
ce qu'elle peut avoir de fragile et de monstrueux. Avec vivacité et savoir-faire l'auteur
esquisse les traits essentiels à la mise en action de ces récits tragiques créant ainsi une
sorte d'album que l'on feuillette, une galerie de portraits générant une relation
spéculaire avec le lecteur qui nous renvoie à nos fantasmes, nos peurs les plus
archaïques. Après la lecture de ces différentes affaires, nos certitudes, si nous en
avions, s'effondrent : nous comprenons que la vie peut facilement basculer et se
rompre en quelques secondes faisant de nous des coupables ou des victimes.
D'une écriture acérée, tranchante comme une lame ou un scalpel et sans recherche
d'effets spectaculaires, ces recueils offrent une place aux lecteurs, celle du voyeur, du
curieux qui viendrait assister à une audience afin d'y observer les accusés, les témoins,
les représentants de la loi : gardiens, policiers, juges, avocats. Mais le lecteur peut aussi
choisir une place dans le box des jurés auquel cas, il lui sera bien difficile de demeurer
impartial ; dans ce lieu où les masques tombent, l'émotion afflue. Ainsi et comme le
pense J. Joyce dans son Portrait de l'artiste en jeune homme, « un portrait n'est pas un
papier d'identité, mais bien plutôt la courbe d'une émotion » ; c'est bien de cette façon
que l'auteur, avec beaucoup d'humanité, donne à voir la complexité des Hommes et la
lourde responsabilité de la justice.
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