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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Colombe Schneck, d'une écriture limpide et simple réussit parfaitement à faire vivre ses personnages. Elle réussit pleinement à informer historiquement le lecteur sans que cela pèse ou fasse leçon. C'est du solide d'un point de vue scientifique tout en restant très humain, romancé sans l'être vraiment. Ce qui m'épate est la fluidité chronologique et géographique. On apprend beaucoup à lire ce livre mais on s'interroge également sur ses propres rapports avec les parents ou grands-parents, on réfléchit inévitablement à l'impact que leur vie ait pu avoir sur la notre. La réflexion menée par l'autrice est à cet égard très intéressante .
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Colombe a eu un père solaire, gai, enthousiaste.
Des années après sa mort elle entreprend de raconter sa vie, car derrière le rayonnement dont il l'a entourée, elle a senti une angoisse profonde, un sentiment illégitimité qui a profondément marqué cet être d'exception.
Elle veut savoir, comprendre pourquoi elle craint tant d'être aimée et d'aimer.
Ce retour sur l'histoire profonde de ce père chéri va certainement l'aider à s'accepter enfin.
Un magnifique éloge de ce père exceptionnel.
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« Le passé n'existait pas, seul le présent comptait.
Il répétait:
Il ne faut offrir que de beaux souvenirs.
Ou encore:
Ne parlons pas des choses qui fâchent. »

Ces quelques mots que l'on trouve sur la première page du roman de Colombe Schleck pourraient parfaitement résumer l'homme que fut Gilbert Schneck. Dans ce texte l'autrice rend un très bel hommage à ce père disparu bien trop tôt, à l'âge de 58 ans, et dont elle a mis 25 ans à comprendre et à accepter le décès. Grâce à une belle plume, empreinte de tendresse et de nostalgie, nous découvrons ce personnage résolument positif, bien décidé à savourer chaque instant de son existence et occultant en toute conscience ce qui pourrait la ternir ou en ôter la saveur.
Pourtant, ce texte nous révèle aussi ses failles: son inconstance, ses infidélités et surtout « ses guerres » et ses blessures liées à son histoire, tout autant qu'à « la grande Histoire », et qu'il s'est toujours efforcé d'enfouir et de masquer. Il a tenté ainsi de vivre pleinement et d'offrir à ceux qui l'entouraient et particulièrement à sa fille, ces « beaux souvenirs » qui l'accompagnent encore aujourd'hui. Un homme que l'on aurait aimé rencontrer, dépeint par un très beau témoignage et le reflet d'un amour filial que ni le temps ni la mort ne parviendront à altérer.
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Lire les livre de Colombe Schneck, c'est toujours une joie pour moi. Un bon moment, comme une conversation au café avec une amie. Ou entre 2 remarques un peu légères, on évoque des moments graves ou profonds. On échange et on partage. Celui là ne fait pas exception. Il est juste plus complexe. Mais on reconnait toujours sa voix si particulière à Colombe. Celle qu'on entendait à la radio. Parfois un peu trop rapide, parfois plus douce. Et on attend avec impatience la prochaine rencontre.
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Récit-enquête sur un père adoré bien trop tôt disparu. Et si le sourire et une certaine forme de légèreté n'était qu'une manière si élégante de dissimuler les drames et le chagrin ?
Au fil de ses découvertes, Colombe Schneck retrace les épisodes les plus sombres de l'Histoire d'une France qui arrêtait ses enfants car juifs. Elle dit et surtout rend hommage dans un formidable élan vital à tous les héros anonymes qui, dans l'ombre, ont caché, aidé, pris des risques pour sauver autrui.
D'une plume qui fait le grand équilibre entre l'égo-écriture et la recherche historique, l'auteure arrive à trouver un ton juste entre l'intime et le public, la légèreté et la profondeur.
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J'avais découvert Colombe Schneck pour la première fois avec "La réparation", le sujet abordé avait résonné en moi, m'avait véritablement intéressé mais.. ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. "Les guerres de mon père" suivra sans doute le même chemin, il est vrai que l'histoire personnelle et familiale de Colombe Schneck mérite à mes yeux d'être racontée, elle est riche de profondeur, de complexité, de silence.. et donc propice à développer des récits. La généalogiste que je suis à mes heures perdues salue son travail de recherche. J'ai passé un agréable moment de lecture, cependant il manque quelque chose à ce roman, la dimension fictive gagnerait peut-être à être développée pour donner encore plus d'ampleur à l'histoire, mais je ne me suis pas renseignée quant au but de Colombe Schneck avec ce livre, est-ce une véritable autobiographie ou une autofiction ? Dans les deux cas, son roman mérite le détour pour quiconque s'intéresse à L Histoire, en parlant de son père Gilbert Schneck, c'est sur une époque historique qu'elle revient, celle du XXème siècle.
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Colombe Schneck a présenté son livre à l'émission de la Grande Librairie en janvier 2018 lors de sa parution.
Le thème de l'émission était : écrire sa vie ou celle de sa famille ? Oui, mais comment ? Sous quelle forme ? Mémoires, autobiographie, enquête, récit fiction, égo-histoire...
Colombe a choisi d'enquêter autour de son père, Gilbert Schneck, né en 1932 et mort en 1990, fils de Majer "Max" Schneck( il a eu une fin sordide) et de Paula "Paulette" Hercovitz. Sa mère, Paulette, lui a survécu de vingt ans et a pu donner quelques anecdotes de son enfance et de son adolescence à Colombe, sa petite-fille. Chez eux, l'histoire était interdite, elle était non-dite, c'était celle qu'on ne raconte pas dans la famille. En fait, son père ne lui a rien raconté et pourtant avec ses parents, il a fuit Strasbourg occupée pour la Dordogne. Il a été caché comme enfant juif à Nontron par un certain Monsieur Schmitt. L'auteure a essayé de demander aux archives départementales de Périgueux les dossiers des Préfets car les archives de Vichy pendant la guerre viennent d'être ouvertes. Elle nous livre quelques bribes de ce qui fut une des périodes les plus noires de l'Occupation.
Après la guerre, son père a pu suivre des études médicales et pendant la guerre d'Algérie, il y a été envoyé comme médecin militaire pour soigner des hommes qui ont été torturés par l'armée française afin qu'ils puissent, une fois présentables, être amenés devant le Procureur pour leur jugement.
Ce livre, c'est le livre des silences du père. L'auteure nous montre que dans toute vie d'homme, on est confronté au bien et au mal. Les migrants sont au bas de notre rue. Qu'est-ce qu'on fait ? On regarde sans rien faire, on agit mal.
Une belle réflexion sur la vie nourrie de citations de « Tristes Tropiques » de Claude Lévi-Strauss (relire dans la sixième partie – BORORO – le chapitre XXIII – Les vivants et les morts) et de « L'établi » de Robert Linhart (« L'ancien étudiant en philosophie de 68 y décrit de manière précise, juste et sans effets, odeurs, bruits, sensations physiques, morales, le travail d'un OS à la chaîne dans l'usine Citroën de la porte de Vitry, les hiérarchies »).
Gilbert "est naïf, il croit à la victoire du bien sur le mal alors qu'il sait, puisqu'il l'a vécu, que la part d'inhumanité, d'indifférence à la souffrance d'autrui, est permanente." C'est un livre très fort, qui prend aux tripes. J'ai aimé.
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Colombe Schneck interroge son entourage, enquête afin de mieux comprendre son père, décédé il y a de nombreuses années, et duquel elle ne peut se détacher. La reconstitution du vecu de celui-ci lui permet de nous donner un récit de ce qu'on pu ressentir les gens, les juifs en particulier, durant la 1ere, la 2e guerre mondiale et la guerre d'Algérie.
La construction est parfois un peu difficile à suivre j'ai trouvé, sur certains paragraphes mais l'ensemble est très émouvant et très intéressant.
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« Pendant les cinq ans de l'Occupation, Gilbert a rencontré ce qu'il y a de meilleur et de pire dans l'humanité. de toutes ses forces, il a décidé qu'il ferait semblant d'oublier le pire et se tournerait vers le meilleur.
Ces héros l'ont porté tout au long de sa vie. »

L'histoire de Gilbert est si mystérieuse pour Colombe Schneck, que vingt-cinq ans après sa disparition, elle part sur les traces de ce père tant aimé. Dans les archives et avec sa grand-mère, Colombe fouille, interroge et découvre la vie d'exil et de rejets de sa famille paternelle. Des Juifs hongrois, qui pour certains comme Gilbert, ont survécu grâce aux Justes périgourdins et occitans.

Une période terrible expliquant pourquoi son père, chirurgien brillant et joyeux, portait en lui une angoisse profonde et un sentiment d'illégitimité. Mais pas seulement. Gilbert a eu à faire d'autres guerres. La guerre d'Algérie avec ses saloperies des deux côtés. La guerre contre la honte de la mort de son père. La guerre avec Hélène, sa femme qu'il aimait à sa façon, sans exclusivité, ce dont elle souffrit énormément. Il était comme ça Gilbert, généreux, bon et tendre, mais avec trop de gens, trop de femmes.

Voilà un bel hommage rendu à un père, à ses proches et à ceux qui les ont aidés. Colombe Schneck, profonde et émouvante, nous emporte dans les grands tourments de l'histoire pour retracer leur passé. Tout en s'interrogeant sur ce qu'est être juif, ce retour en arrière parait indispensable pour qu'elle s'autorise enfin, à rebours de son père chéri, longtemps après sa disparition, à vivre pleinement, à aimer et à être aimée.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Touchant et émouvant récit, un récit aux allures d'enquête; Colombe Schneck tente de comprendre ses origines, de retracer le passé sa famille, de ses grands-parents et de ses parents qu'elle nous restitue chronologiquement, en s'appuyant sur les archives administratives quand on lui permet d'y accéder, en faisant appel à la mémoire des membres de sa famille encore en vie au moment de l'écriture de ce récit, ravivant les souvenirs de ceux qui ont connu sa famille de près ou de loin, ses propres souvenirs et sondant les lieux, témoins de leur passage.

Un roman-enquête, mais un roman-quête également, celle de la résilience, de la réparation. Avec ses mots, elle répare les blessures faites à son père, à sa famille.

Aux notes intimistes, se mêlent des notes universelles, à la petite histoire, la grande Histoire. Colombe Schneck, éclaire, comme tant d'autres avant elle, sur les horreurs des guerres, les traumatismes, les fractures qu'elles laissent derrière elles, et qui sans cesse recommencent, comme si nous étions incapables de tirer les leçons du passé.
«Les éclairs de l'indignation, les mains sur le coeur, les plus jamais ça, pas après le nazisme, pas dix ans après la victoire des démocraties alliées, le monde a changé, la liberté a gagné, le respect des peuples, le modèle de notre République française, le pays des droits de l'homme, des résistants, l'humanité de nos soldats, rien, tout cela n'est qu'un paravent.Et si l'égalité des droits, la liberté individuelle, le respect de la personne ne concernaient que l'homme blanc ?»
Elle évoque les guerres de son père, enfant, à Périgueux, traqué par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale, jeune adulte, à Sétif, devenu médecin, rongé, dévasté par les souffrances, les atrocités engendrées par la Guerre d'Algérie. Elle nous raconte aussi les autres guerres, de son père, plus intimes celles-ci, celle de l'humiliation, et celle de son couple.
Ce père était tout pour elle, un être charmant, généreux, aimé et aimant, éternel optimiste, qui pensait que l'on pouvait toujours repartir de zéro, qui aspirait à laisser de côté les choses qui fâchent et qui lui témoignait un amour immense. Sa disparation a été un choc et vécue par Colombe comme un abandon. Vingt-cinq après sa mort, ce récit sonne comme libération. Comme si il était temps pour elle, d'apprendre à vivre sans lui désormais. Elle lui rend un très bel hommage.

Avec une certaine rage, Colombe Schneck évoque, interroge sur l'obéissance et la désobéissance en temps de guerre. le pilier de l'institution militaire est l'obéissance, le devoir de soumission des soldats à leur hiérarchie. Mais qu'en est-il de ce devoir quand les ordres donnés vont à l'encontre du bon sens ? Quid du devoir de désobéissance ? le mal est partout, s'immisce en chacun de nous, d'autant plus facilement, je le suppose, quand notre propre vie est en jeu.
Tuer, violer, piller, torturer ... violenter, assassiner sans restriction aucune, telles furent les ordres donnés à la "Phalange nord-africaine", dont les membres ont commis des crimes en Dordogne durant l'année 1944, pour le compte de la Gestapo. Qu'en est-il aussi des tortures commises par les troupes françaises en Algérie ? Occultées, tues, niées...Des passages douloureux à lire dans ce récit.
«Combien cette capacité à ne pas obéir, qui conduit à la solitude, est rare, combien cela est effrayant de reconnaître que nous sommes tous, sauf exception, capables de faire le mal par peur de l'exclusion.»
Une plume sensible et profonde, un texte bien construit, un récit personnel, un récit universel qui ne laisse pas indifférent.

Un bel hommage à tous ceux qui se sont retrouvés sur des listes et dont la vie fût le résultat du hasard et de l'exil, et à tous les héros qui ont risqué leur vie pour sauver les persécutés.

Merci Colombe Schneck.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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