AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 198 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bon, autant le dire d'entrée, je suis une vraie « fan » de Marilyn, mais pas la star fabriquée par Hollywood, hein, non, la vraie Marilyn, Norma Jean, l'enfant fragile en manque d'amour qu'elle a toujours été. J'ai déjà lu nombres d'ouvrages qui lui ont été consacré sans jamais avoir été vraiment convaincue. Mais ce livre-là m'a paru être à la fois très honnête, sans parti pris et surtout sans jugement à l'emporte-pièce sur la vie et les agissements des uns et des autres.

Basé sur des témoignages, ce livre (prix interallié 2006) retrace les 30 derniers mois de la vie de Marilyn Monroe vus au travers du prisme de « La Psychanalyse ». Finalement Marilyn n'est pas vraiment le seul élément central. Elle dispute le premier rôle avec cette fameuse psychanalyse "freudienne". le rôle que cette dernière a pu jouer dans le destin malheureux de l'actrice et son échec retentissant, ou plutôt, l'échec de son dernier psychanalyste, Ralph Greenson, impuissant à enrayer la machine infernale et la spirale descendante que prenait la trajectoire de Marilyn, est bien mis en lumière ici.

Dans cette biographie fictive ante-chronologique, où s'entrecoupe, séances de psychanalyse, fragments de déroulement des tournages, flashbacks sur l'enfance de Marilyn et rencontres avec des amis, l'auteur essaye d'imaginer ce qu'ont pu être les derniers moments de la star aux deux facettes : D'un côté, le Mythe, l'objet, la bombe sexuelle monté de toute pièce par le « star system » du Cinéma hollywoodien et de l'autre la femme-enfant, noyée dans sa quête existentielle d'elle-même au milieu de ses peurs et ses angoisses étouffantes.

D'aucun dénonceront la longueur du livre (560 pages) ; certes c'est long, mais il ne relate pas seulement la vie de l'actrice ; il analyse aussi l'échec encaissé par Greenson et sa tentative de « sauvetage » par l'analyse en « innovant » en la matière (elle était avant tout un « cobaye » à ce niveau-là). Et cela ne se fait pas en un chapitre ! Pour ma part, j'ai mis un peu de temps à le lire car j'avais besoin de pause pour oxygéner ma lecture, car je « souffrait » véritablement avec Marilyn. Et je ressentais presque réellement ses angoisses, ses peurs, l'inévitable déchéance « annoncée » de par sa dépendance pharmaceutique et affective. C'est dire si ce roman semble « réaliste » !! Je me suis prise plusieurs fois à m'égarer et prendre cela pour une véritable biographie…

Greenson m'est apparu par contre, assez froid et très calculateur au travers du récit malgré l'évident trouble qu'il a ressenti à traiter cette si célèbre icône, nouant une telle relation fusionnelle à la limite de la « rupture » entre eux qu'on ne sait plus très bien qui était dépendant de qui. Celle-ci s'est instaurée au fil des mois, les séances devenant quotidiennes, puis bi, tri voire quadra-quotidiennes. Sans compter le fait que Marilyn était « intégrée » à la famille de son psychanalyste de façon inconditionnelle et le voyait donc y compris le soir et les weekends….

Cet « envahissement », cet « investissement » dans la vie de l'actrice se fait d'ailleurs à tous les niveaux, aussi bien professionnel que personnel, faisant intrusion même dans ses rapports à l'argent ; Greenson en « profitant » pour assoir son autorité en tant que médecin auprès des maisons de productions cinématographiques comme la Fox par exemple où il décroche des « contrats » pour « soutien psychologique » aux acteurs durant leur tournage. L'emprise des uns sur les autres et inversement est total.
On voit bien toute l'importance et le pouvoir qu'avait, aux États-Unis, dans les années 50/60, la psychanalyse sur le monde du Cinéma y compris à New-York et pas seulement à Hollywood.

Marylin, est suivie d'abord par Marianne Kris à New-York, puis Greenson à Los Angeles et même Anna Freud (fille de Sigmund) en Angleterre lors de ses tournages. On assiste ainsi au tournage des « Désaxés » (The Misfits) son avant-dernier film et à l'amorce de « quelque chose doit craquer » qu'elle ne finira jamais. le lent et difficile calvaire des tournages où elle arrive systématiquement en retard et quitte les plateaux régulièrement pour se rendre en analyse.

Quand survient la mort de Marilyn, l'auteur ne s'attarde pas vraiment sur ce qui s'y est réellement passé mais les Kennedy n'y sont pas véritablement mis en cause, si ce n'est par la suite d'avoir cherché à effacer toutes les preuves de leurs liens avec l'actrice.

Greenson y est beaucoup plus mis sur la sellette (ainsi que le médecin généraliste) pour son laxisme avec les barbituriques prescrits à tour de bras et en injections sur une Marilyn complètement déphasée et de plus en plus borderline.

Après, le roman perd de son intérêt car on se perd un peu dans la technique psychanalytique et la justification de Greenson au regard de son implication dans la tragédie survenue le 4 août 1962, sa lourde responsabilité même si elle n'était pas volontaire et de sa culpabilité évidente. On parlera ainsi plus de suicide-assisté que de meurtre ou de complot.

Deux mots pour finir, qui renforce toujours mon impression à son sujet : pauvre Marilyn !.... (elle n' a pas vraiment été « aidée » !!!).
Commenter  J’apprécie          185
Sur Marilyn Monroe, beaucoup a été écrit, trop peut-être... Après avoir lu deux biographies la concernant, j'ai décidé de m'en tenir là sur les récits plus ou moins fantasmés concernant sa vie.

Pourquoi alors avoir succombé à Marilyn dernières séances ? Je ne sais pas. Peut-être parce que le parti de Michel Schneider n'était pas, comme bien d'autres, de comprendre le destin brisé de la star à travers son enfance, ses errements ou encore ses amants.
Peut-être aussi parce qu'il n'affirme jamais entreprendre de comprendre celle qui fut tant médiatisée qu'elle se perdit en chemin. Il ne subsiste de la fascinante Marilyn que des souvenirs, des films, des mensonges aussi, et puis des réalités arrangées. Et Michel Shneider compose avec ces vides laissés au présent.
De ses derniers instants, il n'évoque que des bribes, décidant de laisser de côté la polémique sur cette nuit ultime où tout a basculé. Et finalement, c'est ce qui m'a plu.
Loin des documentaires plus ou moins fiables qui promettent de révéler enfin ce qu'il advint de l'actrice adulée, Marilyn dernières séances se propose comme un ouvrage à part qui, s'il ne débute pas avec l'enfance de la jeune femme, n'échappe néanmoins pas à quelques rapides retours sur cette époque. Sa construction déconstruite chronologiquement évite, pour qui connaît un tant soit peu le parcours artistique et personnel de la belle, de lasser son lecteur. Michel Schneider alterne passé et présent, sans pour autant perdre son lecteur dans les méandres de cette vie chaotique.
Son propos ? Se pencher sur les relations qu'entretinrent Marilyn et son quatrième psychanalyste, Ralph Greenson, durant les deux dernières années de la vie de la mythique blonde. Sur leur relation destructrice, l'auteur ne porte pas de jugement, mais laisse parler les professionnels qui connurent ce tandem improbable. Des deux, qui avait l'emprise sur l'autre ? Qui détruisait l'autre ? le mystère reste entier. Et finalement, des incertitudes qui demeurent sur la vie de Marylin, celle-ci semble être la plus fascinante.
Sans jamais sombrer dans une psychologie facile et hasardeuse, Michel Schneider offre ici un ouvrage étonnant autant qu'agréable. Un livre au rythme rapide, sans temps mort, au style soigné et imagé, qui a su capter mon intérêt malgré deux ouvrages déjà lus sur le sujet.
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
Commenter  J’apprécie          120
Un très bon roman, que j'ai adoré lire. Vraiment très bien écrit.
Commenter  J’apprécie          90
C'est les rapports de Marilyn avec son dernier psy Raph Greenson et les psy en général en particulier Anna Freud. Elle a joué un grand rôle dans la vie de Marilyn, mais aussi avec le cinéma son image .
Les rapports entre Marilyn et les hommes et alcool dévastateur avec la sur dose de médicaments absorbés C'est un plaisir de lire un roman avec Marilyn personnage de cinéma et dans la vie si attachante, émouvante. Pour ma part à la lecture de ce livre j'avais très envie de revoir ses films, ses numéros de comédies musicales et les chansons sont un enchantement qui ne m'a pas quitté durant la lecture du livre. Michel Schneider nous décrit une Marilyn très cultivée, aimant lire.Ce morceau de phrase montre bien que les clichés que les médias peuvent véhiculés sur des personnes médiatiques, combien ils sont faux. L'image que donne une personne célèbre est important et à la fois dévastateur, ce fut le cas pour Marilyn. C'est la petite fille aux images comme le dit Michel Schneider mais comment accepter son image quand elle est projeté par tout, tous les regards braqué sur elle et tout et tout comment vivre avec ça et accepté cette célébrité. Franck Sinantra qui fut l'amant de Marilyn fut le patient de Raph Greenson. Marilyn était très proche de Truman Capote aussi ce fut à une période de sa vie son confident.J'ai adoré le passage le clin d'oeil à Alice (de Lewis Carroll) comme à chaque fois qu'il y a un livre qui fait réf à l'univers de Lewis Carroll je fonds. Marilyn est restée toute sa vie une petite fille à la recherche d'un père, d'un protecteur qu'elle n'a pas eu . Bien sûr la solitude a fait partie de la vie de Marilyn, elle était très seul pour se redonner confiance en elle, elle adorait organisée des séances de photos avec son ami André Dienes et la dernière séance les dernières magnifique photo de Bert Stern. Où, elle est encore plus troublante émouvante que jamais.
Le grand talent de Michel Scheinder s'est dans les dialogues avec Marilyn ils sont extrêmements juste on a le sentiment c'est vrais. C'est réellement les mots que Marilyne avaient employées à cette époque là (le vrais/le faux ). J'ai beaucoup aimé l'idée de la bande son pour essayer de percer le mystère Marilyn
Enfin pour conclure j'ai pour ma part trouvé que le livre s'essouffle vers la fin, sinon c'est un bon livre sur Marilyn et intéressant sur une époque sur Hollywood : la machine à rêve et de la psychanalyse justement puisque tout le monde à son psy.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
Commenter  J’apprécie          70
Perdus, l'actrice à bout de souffle et son analyste qui se trouble à l'orée de la star. Marilyn et Greenson, un dernier duo mythique durant les mois qui précèdent la mort de l'actrice.

Comme on rembobine un vieux magnéto, les dialogues de séances psy ou les témoignages de proches de Marilyn renvoient une vérité trouble dont s'est emparé L Histoire et le romanesque.

Un beau roman qui ne révèle pas la Vérité, qui ne la cherche pas, mais qui permet de dessiner une Marilyn plus complexe que l'Inconscient Collectif n'a pu le faire. Ni victime ni bourreau, le personnage erre dans la parole et l'image sans jamais pouvoir trancher entre mythe hollywoodien et mots freudiens.
Commenter  J’apprécie          30
Marilyn icone sexuelle, Marilyn actrice de cinéma, Marilyn icone de l'Amérique... Michel Schneider retient, lui, dans son livre la face la plus sombre de Marilyn : la patiente accro à Freud et à la psychanalyse autant qu'aux barbituriques qui la tuaient lentement.

Ce livre rend à Marilyn ce que nous lui devons, la voir comme une femme qui souffre, qui ne supporte pas l'image d'elle même, arrêter de seulement voir en elle cette "petite dinde peroxydée". le livre retrace les 30 derniers mois de Marilyn, 30 mois de psychanalyse avec Ralph Greenson, celui qu'elle avait choisie pour l'accompagner à la mort. Pendant 30 mois, les deux personnages ne se sont plus quittés, mêlant cinéma et divan, névroses et champagne, jusqu'à la fusion intellectuelle, passionnelle et destructrice.

R. Greenson a beaucoup douté, il a créé une thérapie spécifique pour cette femme si perdue, il a franchi les limites conventionnelles en en faisant un membre de sa famille, ils a beaucoup douté jusqu'a la fin de ses jours de l'impact de cette relation "psychanalytique" aussi bien sur elle que sur lui.

On a l'impression en lisant ce livre que Norma Jeane est prisonnière de Marilyn, elle ne contrôle plus son propre personnage, on souffre avec elle, pour elle. On assiste impuissant à une descente suicidaire dans la déchéance, l'alcool, les anxiolytiques. Elle revit devant l'appareil photo d'un ancien amant et en même temps donne encore une fois son corps en pâture elle qui rêvait que l'on ait envie de la comprendre, de l'écouter de la respecter.


La force de ce roman tient au travail de documentation fourni par Michel Schneider. A partir de documents et de faits réels, il a imaginé, inventé, rêvé ce qu'a pu être la déchéance de Marilyn. Difficile de déceler le vrai du faux mais cela importe peu. Sans complaisance ni excuse, il tranche à vif et ne craint pas de briser un mythe. Mais au-delà de ce tête-à-tête, c'est tout le Hollywood des années 1950 qui est dépeint. On croise en un seul roman les frères Kennedy, Anna Freud, Truman Capote, Clark Gable, Frank Sinatra, les vices et les coulisses de ce monde de l'illusion.
On a envie en lisant ce livre de pouvoir la prendre dans nos bras pour l'aimer juste l'aimer.


Lien : http://mespetitesidees.wordp..
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (472) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1719 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}