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EAN : 9782351002797
99 pages
Semic (03/10/2007)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Grendel est une figure envoûtante et impitoyable qui traverse les âges. Une malédiction qui s'incarne pour la première fois en la personne d'Hunter Rose, écrivain et assassin. Stacy Palumbo est la fille adoptive de ce dernier. C'est en découvrant son journal intime qu'elle apprend l'existence du double maléfique de son père adoptif et de son implication dans le meurtre de son oncle Barry. Elle entreprend alors de se venger et prépare la ruine de Grendel en le piègea... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il s'agit à l'origine d'une minisérie en 2 épisodes (parus en 1999) et regroupés en 1 seul tome paru en 2008. L'histoire concerne Stacy Palumbo, la jeune fille recueillie par Hunter Rose. Il est indispensable d'avoir lu L'évangile du démon, et il est recommandé d'avoir lu Devil's Legacy (en anglais).

Hunter Rose était un génie blasé par trop de victoires faciles qu'elles soient physiques ou intellectuelles. Il avait choisi de mener une double vie : écrivain (à succès) le jour, et meneur d'une organisation criminelle la nuit, sous l'identité masquée de Grendel. Dans le cadre de ses activités nocturnes, il avait adopté Stacy Palumbo, la fille d'un de ses hommes de main tué en pleine action. La loyauté de Stacy s'est vite retrouvée partagée entre Hunter Rose (son père adoptif) et Argent (une sorte de loup garou) ennemi juré de Grendel. Ce tome permet de retrouver Stacy Palumbo et fait le lien entre la fin de "Devil by the deed" et les souvenirs que Christine Spar a de sa mère Stacy, dans "Devil's legacy".

L'histoire commence avec Stacy Palumbo qui se souvient de ses premières règles. Elle est en fait adulte et elle suit une psychothérapie dans un établissement spécialisée où elle est pensionnaire à demeure. Elle se confie à Erik Olliver, son thérapeute. Ce dernier lui demande d'analyser ses actions qui ont conduit à la chute d'Argent et sa paralysie, et à la chute de Grendel. Stacy évoque donc l'image du père au travers d'Hunter Rose.

Premier constat : inutile de vous lancer dans la lecture de ce tome si vous n'avez pas lu L'évangile du démon. La situation de départ vous serait incompréhensible et les enjeux également. Matt Wagner (le créateur de Grendel) a confié le soin d'écrire cette histoire à Diana Schutz qui a été la responsable éditoriale de la série d'abord chez l'éditeur Comico, puis chez Dark Horse (et qui est également la soeur de la femme de Matt Wagner, mais c'est une autre histoire). Cette dernière maîtrise donc parfaitement la mythologie créée par Matt Wagner et elle extrapole les traumatismes psychologiques subis par Stacy Palumbo. Ça commence très fort avec les premières règles de Stacy. La scène d'accouchement pour la naissance de Christine ne baigne pas non plus dans le romantisme. Stacy Palumbo est un individu complètement abimé et déformé par son enfance. Ses valeurs ont été perverties par les années passées sous la tutelle d'Hunter Rose, à bénéficier de son amour paternel. Sa vie ressemble à un accident de voiture et Diana Schutz sait rendre plausible ses malheurs et ses monologues intérieurs faussés dans leur jugement de valeur et dans sa relation à autrui.

Ce récit est illustré par Tim Sale et mis en couleurs par Teddy Christiansen. Tim Sale avait déjà illustré Devil's Reign (en anglais) dans la série des Grendel. Dès le premier coup d'oeil, le lecteur reconnaît le style caractéristique de ce dessinateur : de grandes cases, une utilisation savante de larges aplats de noir, des pièces hautes de plafond dans lesquelles les individus semblent perdus, etc.

Comme à son habitude, Tim Sale utilise les ombres pour accentuer les expressions des visages, et rendre visible la solitude personnages. Dans ce tome il pousse cette technique un peu plus loin en illustrant quelques cases avec des ombres chinoises. Les silhouettes des personnages se découpent entièrement noires sur le fond du décor. Dans ce contexte, ce choix graphique ne ressemble pas à un raccourci pour dessiner plus vite, mais bien à un mode d'illustration qui réduit les individus à une caractéristique en la faisant encore plus ressortir comme la mèche blanche de la chevelure d'Hunter Rose, ou les grands yeux étonnés de Stacy Palumbo enfant. L'autre élément inattendu de la part de Tim Sale réside dans la nature explicite de certaines cases : nudité, ou maltraitance. de fait le récit est assez glauque et les illustrations ne laissent pas place au doute pour le lecteur. Christiansen effectue une mise en couleurs en retenue, mais plus élaborée que celles utilisées habituellement pour les dessins de Tim Sale. Sans prendre le dessus sur les dessins, les couleurs sont parfois à niveau égal pour capter l'attention du lecteur. À d'autres moments, elles servent d'effets spéciaux (par exemple, les tâches de sang sur les draps uniquement figurées par la couleur, sans trait pour délimiter les contours).

Diana Schutz et Tim Sale proposent au lecteur une pièce de puzzle supplémentaire dans la lignée des Grendel, celle qui lie Hunter Rose à Christine Spar. Schutz dépeint Stacy Palumbo sous la forme d'une malade mentale victime de l'environnement dans lequel elle a grandi. Hunter Rose l'a perverti incidemment, sans faire exprès, sans que cela ne soit en rien son intention. Schutz réussit le portrait de cet individu incapable de s'extraire de ses schémas de pensée faussés. Mais elle ne parvient pas, ou peut être elle ne souhaite pas engendrer de sympathie chez le lecteur pour cette femme. du coup, l'histoire devient un exercice incorporant des éléments d'horreur, qui ne développe pas de liens affectifs avec le lecteur. de ce fait il est difficile de s'attacher à Stacy Palumbo et sa description psychologique semble finalement trop brève.
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Il s'agit à l'origine d'une minisérie en 2 épisodes (parus en 1999) et regroupés en 1 seul tome paru en 2008. L'histoire concerne Stacy Palumbo, la jeune fille recueillie par Hunter Rose. Il est indispensable d'avoir lu Devil by the Deed, et il est recommandé d'avoir lu Devil's Legacy.

Hunter Rose était un génie blasé par trop de victoires faciles qu'elles soient physiques ou intellectuelles. Il avait choisi de mener une double vie : écrivain (à succès) le jour, et meneur d'une organisation criminelle la nuit, sous l'identité masquée de Grendel. Dans le cadre de ses activités nocturnes, il avait adopté Stacy Palumbo, la fille d'un de ses hommes de main tué en pleine action. La loyauté de Stacy s'est vite retrouvée partagée entre Hunter Rose (son père adoptif) et Argent (une sorte de loup garou) ennemi juré de Grendel. Ce tome permet de retrouver Stacy Palumbo et fait le lien entre la fin de "Devil by the deed" et les souvenirs que Christine Spar a de sa mère Stacy, dans "Devil's legacy".

L'histoire commence avec Stacy Palumbo qui se souvient de ses premières règles. Elle est en fait adulte et elle suit une psychothérapie dans un établissement spécialisée où elle est pensionnaire à demeure. Elle se confie à Erik Olliver, son thérapeute. Ce dernier lui demande d'analyser ses actions qui ont conduit à la chute d'Argent et sa paralysie, et à la chute de Grendel. Stacy évoque donc l'image du père au travers d'Hunter Rose.

Premier constat : inutile de vous lancer dans la lecture de ce tome si vous n'avez pas lu Devil by the Deed. La situation de départ vous serait incompréhensible et les enjeux également. Matt Wagner (le créateur de Grendel) a confié le soin d'écrire cette histoire à Diana Schutz qui a été la responsable éditoriale de la série d'abord chez l'éditeur Comico, puis chez Dark Horse (et qui est également la soeur de la femme de Matt Wagner, mais c'est une autre histoire). Cette dernière maîtrise donc parfaitement la mythologie créée par Matt Wagner et elle extrapole les traumatismes psychologiques subis par Stacy Palumbo. Ça commence très fort avec les premières règles de Stacy. La scène d'accouchement pour la naissance de Christine ne baigne pas non plus dans le romantisme. Stacy Palumbo est un individu complètement abimé et déformé par son enfance. Ses valeurs ont été perverties par les années passées sous la tutelle d'Hunter Rose, à bénéficier de son amour paternel. Sa vie ressemble à un accident de voiture et Diana Schutz sait rendre plausible ses malheurs et ses monologues intérieurs faussés dans leur jugement de valeur et dans sa relation à autrui.

Ce récit est illustré par Tim Sale et mis en couleurs par Teddy Christiansen. Tim Sale avait déjà illustré Devil's Reign dans la série des Grendel. Dès le premier coup d'oeil, le lecteur reconnaît le style caractéristique de ce dessinateur : de grandes cases, une utilisation savante de larges aplats de noir, des pièces hautes de plafond dans lesquelles les individus semblent perdus, etc.

Comme à son habitude, Tim Sale utilise les ombres pour accentuer les expressions des visages, et rendre visible la solitude personnages. Dans ce tome il pousse cette technique un peu plus loin en illustrant quelques cases avec des ombres chinoises. Les silhouettes des personnages se découpent entièrement noires sur le fond du décor. Dans ce contexte, ce choix graphique ne ressemble pas à un raccourci pour dessiner plus vite, mais bien à un mode d'illustration qui réduit les individus à une caractéristique en la faisant encore plus ressortir comme la mèche blanche de la chevelure d'Hunter Rose, ou les grands yeux étonnés de Stacy Palumbo enfant. L'autre élément inattendu de la part de Tim Sale réside dans la nature explicite de certaines cases : nudité, ou maltraitance. de fait le récit est assez glauque et les illustrations ne laissent pas place au doute pour le lecteur. Christiansen effectue une mise en couleurs en retenue, mais plus élaborée que celles utilisées habituellement pour les dessins de Tim Sale. Sans prendre le dessus sur les dessins, les couleurs sont parfois à niveau égal pour capter l'attention du lecteur. À d'autres moments, elles servent d'effets spéciaux (par exemple, les tâches de sang sur les draps uniquement figurées par la couleur, sans trait pour délimiter les contours).

Diana Schutz et Tim Sale proposent au lecteur une pièce de puzzle supplémentaire dans la lignée des Grendel, celle qui lie Hunter Rose à Christine Spar. Schutz dépeint Stacy Palumbo sous la forme d'une malade mentale victime de l'environnement dans lequel elle a grandi. Hunter Rose l'a perverti incidemment, sans faire exprès, sans que cela ne soit en rien son intention. Schutz réussit le portrait de cet individu incapable de s'extraire de ses schémas de pensée faussés. Mais elle ne parvient pas, ou peut être elle ne souhaite pas engendrer de sympathie chez le lecteur pour cette femme. du coup, l'histoire devient un exercice incorporant des éléments d'horreur, qui ne développe pas de liens affectifs avec le lecteur. de ce fait il est difficile de s'attacher à Stacy Palumbo et sa description psychologique semble finalement trop brève.
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Est-il possible d'avoir une vie normale, quand une créature maléfique vous berce dès le plus jeune âge ? Stacy Palumbo n'avait que neuf ans quand, poussée par la découverte de la véritable nature de son père adoptif, elle provoqua sa mort. Depuis, recluse dans son propre univers, elle a sombré dans une dépression chronique, se remémorant sa vie en compagnie de Hunter Rose, l'homme qui l'avait accueillie et protégée, et qui n'était autre que le Grendel. Ce monstre qui lui a tout pris : son oncle, son enfance et ses sentiments. Les années ont passé, Stacy a maintenant douze ans et l'enfant du démon est en passe de devenir une femme. Désormais internée dans un établissement spécialisé, perdu au coeur de l'Etat de New York, Stacy est soignée par le brillant psychiatre Erik Olliver.

Le héros de cette série créée en 1982 par Matt Wagner, n'est pas un véritable personnage, mais une force malfaisante qui s'incarne dans différents protagonistes au cours de l'histoire. C'est néanmoins le tuteur de la petite Stacy, un mafieux impitoyable, qui est l'incarnation la plus développée de Grendel, l'avatar de l'agressivité humaine. Publié en 1999, cet arc indépendant écrit par la directrice de publication de la saga de Matt Wagner, revient sur l'histoire de l'enfant du Grendel originel.

La couverture préfigure de l'ambiance sombre du récit et fait découvrir une femme qui, à travers une fenêtre, contemple un monde extérieur où elle n'a pas sa place. C'est d'une voix-off efficace que Diana Schultz emporte le lecteur au plus profond des pensées et souvenirs de Stacy Palumbo. L'héritière tragique du monstrueux Hunter Rose est plongée dans un gouffre qu'elle contribue à créer, tout en étant sa première victime. Une femme qui regarde sa propre vie défiler, sans amour, sans espoir, seule avec ce démon qui l'étouffe depuis trop longtemps.

C'est à l'aide de sauts temporels, parfois déstabilisants, que l'auteur parcourt l'existence de cette femme servant d'hôte à une créature sans scrupules. Si l'exploration de la descente aux enfers de cette personne manipulée et humiliée par les hommes qu'elle rencontre s'avère efficace, l'ambiance sombre de ce tome pourra en rebuter plus d'un. Un récit souvent malsain, trop noir, comme les yeux de ce psychiatre sadomasochiste lorsqu'il ne fait plus qu'un avec le Mal.

Les images sont souvent explicites, sans concessions, comme celles qui défilent dans la tête de cette orpheline torturée par un passé maléfique et une destinée inéluctable. le décor, à l'écart du monde réel, se limite généralement à une petite pièce tamisée, qui ne dégage aucune chaleur et où le souffle du démon corrompt tout ce qu'il touche et engendre. Les couleurs ternes, la froideur des personnages de Tim Sale et l'effet claustrophobe soutenu par un cadrage efficace, accentuent le climat cauchemardesque, digne des meilleurs films d'horreur.

Ne nécessitant pas forcément de connaissance préalable de l'univers de Grendel, cette lecture pour public averti, s'avère de surcroit idéale en cette période d'Halloween.
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J'ai offert cette bande dessinée en one shot à ma copine. J'y ai trouvé une bonne ambiance gore et glauque. Pourtant l'histoire n'est pas très clair du tout. Donc vraiment je conseille cet album si vous cherchez une ambiance sombre et infernale, si vous ne craignez pas la destruction de l'esprit humain par le corps.
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