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EAN : 9782348043468
96 pages
La Découverte (02/05/2019)
3.77/5   81 notes
Résumé :
Lucile Lapierre, jeune interne en médecine en proie à un sentiment maladif d’illégitimité, est affectée un peu par hasard à une unité pour malades difficiles d’un hôpital psychiatrique.

Dans ce récit initiatique inspiré de son expérience personnelle, Claire Le Men dresse un portrait juste et drôle de l’institution et fait voler en éclat nos présupposés sur la folie.
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes nombreux/euses à avoir connu ou à connaître " le syndrome de l'imposteur " ou le désagréable sentiment de ne pas mériter d'être là où un concours, un examen, un nouveau job.. nous a mené/e.
Claire LM, médecin-auteure-illustratrice s'est attelée à nous raconter l'internat de médecine à travers un personnage fictif, Lucile Lapierre au sein d'une unité pour malades difficiles d'un hôpital psychiatrique.

Lucile doute de ses compétences médicales, ainsi que de la formation reçue.
" le début de l'internat, c'est la lune de miel : tout est merveilleux ! " pense-t-elle d'abord au regard de ses longues années de bachotage, mais la réalité sera tout autre.

Écrit à la première personne, cette histoire fortement inspirée de son expérience personnelle, dévoile nombre d'informations internes sur ces services médicaux atypiques. La douce interne tombe des nues mais une intelligente mise à distance, sans subjectivité aucune de la part de l'auteure (ancien interne… pour ceux qui ont bien suivi), passe au peigne fin de sa sensibilité et de son inexpérience les événements concernant les soignants comme les soignés dans le petit pavillon secret.

J'ai appris énormément de choses sur le traitement des malades psychiatriques, la communication à charge des médias, et j'en passe.
La BD rend aussi à merveille les propos touchants des uns et des autres (Ahhh.. " l'archiduc des étoiles ") et apporte des notions, des informations très intéressantes sur les soins et certaines pathologies lourdes (estime de soi, hypersensibilité...). Certains apprentissages issus des premières années d'étude se voient remis en question, une fois sur le terrain, d'autres sont explicités pour le bonheur du lecteur.

Ouvrir " le syndrome de l'imposteur " c'est entrer là où (à priori) nous n'irons jamais, où les choses ne se passent pas forcément comme les journalistes veulent bien nous les raconter. Rétablir certaines vérités, la bd a aussi cette fonction grâce à ce roman graphique unique et très intéressant.
Voici une auteure à suivre assurément (il semblerait qu'elle ne se consacre plus qu'à la bd ?!?!).


Lien : http://justelire.fr/le-syndr..
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Le titre de cette bd, "Le syndrome de l'imposteur", ne pouvait qu'attirer notre attention.

Ce sentiment d'être là par hasard, d'avoir été choisie par un heureux concours de circonstances et ne pas se sentir légitimité, les membres de baz'art comme beaucoup d'entre nous l'ont souvent ressenti.

Celle qui en souffre ici c'est Lucille Lapierre, l'alter ego de l'auteur, Claire le Men, tout juste diplômée en médecine et affectée en unité pour malades difficiles en hôpital psychiatrique.

Avec un trait simple et juste, on découvre l'envers du décor de l hôpital psychiatrique avec ceux qui y séjournent, ceux qui y travaillent, ceux qui le traversent. Au passage nos idées toutes faites sur la folie vole en éclats.

💪Les super pouvoirs du syndrome de l'imposteur 💪 :


✴️Mettre le doigt sur notre peur du crime immotivé et sur la réponse pénale de la société préfèrée aux soins et à l'éducation
✴️Nous inviter à entrer
dans la tête d'un schizophréne pour comprendre ce qu'il vit
✴️Trouver la source du sentiment d' imposture
✴️Montrer comment le rapport à la folie a changé au fil des siècles et quelle est la part du subjectif dans le traitement des malades.

Est ce parce que ce syndrome d' imposteur ne la lâchait pas que l'auteur se consacre aujourd'hui pleinement à la bd et n'est plus interne ?
UNe Bd formidable à conseiller à tous celles et tous ceux qui ont déjà éprouvé ce sentiment d'illegitimité ?


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lucile Lapierre a survécu aux six ans de fac de médecine, a passé l'Examen Classant National et choisi sa spécialité : ce sera psychiatrie ! La jeune interne se retrouve affectée à l'UMD (unité pour malades difficiles) pour le premier semestre. Dans le monde déjà bien particulier des services psychiatriques, les UMD sont à part, avec leurs patients "difficiles".
Lucile se retrouve donc confrontée aux contradictions de la psychiatrie, les questions de norme, de pouvoir, de savoir prétendu scientifique... Mais ce n'est pas tout ! Elle va devoir également composer avec son syndrome de l'imposteur : "Je ne crois pas être celle que je suis", c'est-à-dire Lucile Lapierre, interne en psychiatrie, presque médecin, qui est arrivée là grâce à un travail acharné et non par l'opération du Saint-Esprit, comme ça, par hasard.

Je remercie vivement Claire le Men pour cette bande dessinée !! Vous n'avez pas idée combien de fois je me suis reconnue dans les réflexions de Lucile ! Il semblerait que nombre d'internes en psychiatrie passent par ces phases de questionnement. Et tant mieux !
Que faisons-nous? Pourquoi le faisons-nous? Pour qui? Pour le patient? Ah oui, vraiment? Ou pour la société? Pour la protéger du prétendu danger que représentent nos patients dans leur ensemble? Car, comme le rappelle très justement Claire le Men, "les patients sont plus souvent victimes d'agressions qu'ils n'en sont les auteurs. Entre 7 et 17 fois plus que la population générale selon les études." Les patients dangereux des UMD sont loin d'être la majorité. Dur dur, donc, de se sentir légitime, particulièrement en psychiatrie, quand on passe un certain temps chaque jour à priver de liberté des malades au nom de leur santé.
Vraiment, merci, merci, merci !
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BD qui explore très finement d'une part le processus de pensée d'étudiant en psychologie qui débute dans la pratique, ainsi que tout le panel possible de réflexions quant à la pratique appliquée et l'implication humaine de la psychiatrie médico légale, section Unité Malades Difficiles.

Recul sur l'aspect concret de l'enfermement de la folie ‘dangereuse' pour rassurer la société. Une remise en question en balancier du plein droit donné à certains qui revêtent tel ou tel uniforme (avocat, médecin, juge, …) d'analyser et de juger un individu pour ses actes provoqués par la folie qui ont eu un impact négatif sur ce qui les entourait d'où le titre : ‘Le syndrome de l'imposteur'. Une vue aussi sur l'évolution au fils du temps aussi bien personnel de l'auteur qu'historique.

Récit brillant qui se dévore d'une traite grâce à l'humour spontané, instructif et constant. J'ai énormément apprécié.
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J'ai découvert cette BD en l'empruntant à la médiathèque de la faculté, et je ne regrette pas de l'avoir découvert ainsi. Parce que cette BD n'est pas franchement bonne, je dois le dire.

La BD traite de beaucoup de sujets différents, et c'est le principal défaut. La BD est brouillonne, avec plusieurs axes proposée. L'auteure nous parle de ses premiers jours en hôpital psychiatrique, de la conception de la psychiatrie et de son histoire, de la vision de Foucault et son apport au sujet, et enfin du syndrome de l'imposteur, des études de psychiatrie et du profil des étudiants. Rien qu'a en faire la liste, je crois en avoir oublié un ou deux, et ça donne une idée de l'éclatement en tout sens que contient cette BD.
A la lecture, je l'ai clairement senti quand, au milieu du livre environ, je l'ai posé pour aller me faire à manger, et que je me suis interrogé sur le déroulé de la BD. Je n'avais aucune idée de là où la BD voulait aller et ce dont elle parlait au final. Et je crois que c'est un peu symptomatique d'une BD faite avec enthousiasme mais pas assez canalisée : trop de choses mises en avant, pas assez de liens entre les idées, et un sentiment général de fourre-tout. Bien que deux axes se dégagent principalement, le syndrome de l'imposteur de l'auteure et son impact sur sa vie, ainsi que le milieu des asiles psychiatriques et leur évolution. Mais entre les deux, les quelques liens sont ténus. On sent que l'auteur veut parler de la question de la normalité (et de la norme sociale) au regard du médecin et des patients qui se confondent parfois. Mais aussi quelques réflexions sur la société et nos perceptions des malades (notamment politique).

Bref, il y a matière à réflexion, beaucoup de concepts intéressants à découvrir, mais le tout est souvent enrobé de termes un peu complexes (citer Michel Foucault sans le décrypter, c'est difficile à lire). Et c'est le souci que j'ai : ce n'est pas mauvais, mais on sent que la BD est incomplète. L'auteure a fait sa première oeuvre emportée par la fougue de sa passion, et cela se sent, mais pour le reste, il faut encore du temps et de la maitrise. En résumé, c'est lisible, parfois intéressant, mais trop brouillon dans l'ensemble pour que je recommande vraiment. L'auteure se serait limité à un seul des deux axes pour commencer, la BD aurait largement gagnée en clarté, j'en suis persuadé.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Classification internationale des profils psychologiques de l'interne en psychiatrie

Le littéraire frustré

TYPE A: le littéraire frustré
Sa prof de français lui avait bien dit de faire "L" mais son père trouvait que c'était pour les homosexuels ou les mauvais élèves.
Il a détesté l'ambiance vulgaire des études de médecine et vivait les QCM comme une atteinte à sa liberté d'expression.
Il s'intéresse déjà à la psychanalyse et fera partie des psychiatres qui rédigent une observation médicale comme une dissertation.
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Les patients sont plus souvent victimes d'agressions qu'ils n'en sont les auteurs. Entre 7 et 17 fois plus que la population générale selon les études. Mais forcément, on retient plus le rare passage à l'acte agressif d'un malade mental que celui d'une personne "saine". [...]
Dans les pays industrialisés, le taux d'homicide est de 1 à 5 pour 100000 habitants et 0,16 pour 100000 habitants sont commis par des personnes ayant un trouble mental, soit 1/20 des homicides. Toutes violences confondues, seuls 3 à 5% des auteurs souffrent de troubles psychiques.
Paradoxalement, ça choque moins un mari "sain" qui bat sa femme avec discernement tous les jours, qu'un "fou" qui frapperait un inconnu une fois parce qu'il croyait qu'on lui voulait du mal.
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Pour définir ce qu'est l'état de base d'un patient, sa "norme" à lui, in peut s'aider des dossiers médicaux précédents, de l'avis d'un psychiatre l'ayant connu, des discours de la famille et du patient. [...] Paradoxalement, la notion de "norme" semble plus sévère en psychiatrie qu'ailleurs. [...]
- Sa mère dit que l'année dernière il fouillait dans les poubelles pour récupérer à manger, il ne voulait plus acheter de nourriture alors qu'il ne manquait pas d'argent.
- Mmmh... Incurie et bizarrerie comportementale qui pourraient correspondre à l'entrée dans la maladie.
- Le patient était en fait engagé dans le freeganisme* à l'époque. Il tenait même un blog sur le gaspillage alimentaire.
* Mode de vie alternatif qui consiste à consommer principalement ce qui est gratuit (par exemple : récupération d'invendus ou de produits périmés dans les conteneurs à déchets) pour dénoncer le gaspillage alimentaire et la pollution engendrée par les déchets.
Si vous ouvrez un restaurant freegan dans l'Est parisien, vous êtes certain d'attirer tous les bobos du quartier, vous serez sûrement référencé dans "Le Bonbon" comme lieu branché, responsable et écolo : "Belle initiative" - sortiraparis.com
Mais si vous parlez de votre freeganisme dans un hôpital psychiatrique où l'on cherche à étayer l'hypothèse de votre schizophrénie, ça sera une ligne de plus dans votre dossier médical : "Le videur de poubelles était suivi en psychiatrie" - benvoilà.com
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Quand on commence l'internat, on change brusquement de statut : on passe d'observateur à acteur, alors c'est comme si on jouait un rôle. On ne se sent pas très légitime. On répète des phrases toutes faites qu'on a entendues dans la bouche d'autres psychiatres. Et on a l'impression d'être un imposteur.
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Il y a sûrement des tonnes de violences par des personnes « saines » qu'on lit même pas dans les faits divers, mais si c'est un malade ; çà intéresse soudainement tout le monde.
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Videos de Claire Le Men (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Le Men
Dans cet essai graphique et autobiographique, Claire le Men construit son "musée imaginaire" et propose aux lecteurs et lectrices de vagabonder parmi ses oeuvres favorites pour interroger le rôle de l'art, ses fonctions et ses significations sociales.
#bandedessinée #art #bd ____________ Découvrez tous les invités des Matins de France Culture ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins-d-ete
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