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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après quelques lectures un peu sombres, j'avais envie de fantaisie et de légèreté. Bonne pioche avec Jacky Schwartzmann et Mauvais Coûts. Les premiers mots du roman ont tout fait pour me convaincre : Je suis un bâtard.

Gaby Aspinal est effectivement un bâtard, dans tous les sens du terme. Par sa naissance en premier lieu, puis par choix personnel ensuite. Acheteur dans un grand groupe industriel, Arema, son métier consiste à essorer les fournisseurs et il adore ça.
L'occasion était trop belle pour l'auteur de dresser un portrait ravageur du monde de l'entreprise, version 2.0, capitalisme flamboyant et moderne, et pour avoir connu la même chose ou presque, les flèches qu'il décoche sont bien ciblées.

Mais revenons à Gaby. Non seulement c'est un bâtard, mais c'est aussi un gros con, misogyne, limite raciste. Il n'aime personne, se fout de tout le monde et noie sa solitude dans l'alcool. Une seule femme a eu grâce à ses yeux. Il avait seize ans, elle s'appelait Oona, et leur unique rendez-vous s'est terminé en humiliation ; une histoire d'étron resté collé sous sa godasse.
Aujourd'hui, Gaby approche la cinquantaine tout aigri quand débarque dans sa vie une jeune fille qu'il prend d'abord pour une pute, mais qui se présente comme sa progéniture. Sa mère Nathalie, avec qui Gaby a vécu quelque temps, vient de mourir…
Le lendemain matin, c'est la voisine de son père qui lui apprend que ce dernier, lui aussi, est décédé.

Cynique le Schwartzmann, et mordant, ayant oublié de laisser sa langue dans sa poche et pour être honnête, ça fait du bien, ça soulage, en ces temps de politiquement correct. La langue de bois ne passera pas par lui…

Inspiré par son passage comme salarié chez Alstom, Mauvais Coûts est l'occasion de se pencher sur les nouveaux modes de gestion au sein des grandes entreprises internationales, accompagné en cela par le personnage de Gaby qui, s'il est dénué de toute morale, finit par devenir attachant dans sa solitude.
Jacky Schwartzmann construit ainsi ce qui deviendra au fil des romans sa marque de fabrique : une forme de bienveillance envers ses antihéros associée à un humour corrosif, le tout sur fond de chronique sociale.
Un mélange savoureux qui fonctionne plutôt bien.

Tous les connards en costumes de foi, tous, quels qu'ils soient, mentent (…) Ils vous vendent un package qui n'a rien d'évident, si on y réfléchit bien : l'existence de Dieu n'implique pas une vie après la mort. Finalement, c'est même leur seul argument de vente. Ils vous refourguent Dieu, vous êtes hésitant, vous dites que vous devez réfléchir, et là ils sortent : bon allez O. K., pour le même prix, je vous mets la vie après la mort. Entre nous, s'il n'y a pas ça, vous ne prenez pas le produit. Trop de contraintes pour aucun avantage. Donc ils ont mis ça avec, tous, ceux de chez nous, ceux qui se coupent le zob, ceux qui se font pousser la barbe, tous. Un peu comme les fournisseurs d'accès à Internet qui se sont tous alignés sur 29 euros 90 par mois. Exactement pareil. Des marchands de tapis.

Mauvais Coûts a été couronné du Prix de la page 111 en 2016, sans doute la plus absurde des récompenses littéraires.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Un très bon moment de lecture avec cette écriture simple et directe. Moi j'y ai retrouvé une certaine touche à la Bukowsky, mais ça c'est vraiment personnel. La partie finale est assez inattendue et amène une nouvelle dynamique à l'histoire.
Je vais enchaîner sa bibliographie
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Paru en 2017, le roman de Jacky Schwartzmann est drôle, plein d'humour et de dérision. La première phrase donne le ton : « Je suis un bâtard. Ma mère est toujours allée voir ailleurs si l'herbe des pubis était plus verte. » L'auteur se lance dans une satire sans concession sur le monde du travail d'aujourd'hui, avec ses cohortes d'imbéciles et de « fils de pute », qui vendraient leur mère pour une fraction infinitésimale de pouvoir.
C'est une très agréable récréation où le lecteur est emporté entre fiction et documentaire.
Editions Points, 209 pages.
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Bienvenue dans le joli monde des acheteurs qui travaillent pour des multinationales et qui tentent par tous les moyens d'enfler les fournisseurs pour faire des économies. Gaby Aspinall fait partie de ces personnages peu recommandables qui n'ont tout simplement aucun scrupules à pousser chaque sous traitant dans ses derniers retranchements. le but est simple, faire des économies sur les pièces dont son entreprise a besoin. Fin de l'histoire.

Les petites entreprises doivent leur survie à la grande et donc indirectement à Gaby Aspinall. Ce personnage de Jacky Schwartzmann est détestable et en même temps il porte un regard qui ne manque pas de piquant sur l'entreprise qui l'embauche et sur son travail. C'est plus nuancé qu'au premier abord, comme souvent chez l'auteur. On retrouve avec plaisir le ton de Jacky Schwartzmann dans ce second roman de l'auteur. C'est plein d'humour noir, de cynisme et de retournements de situation. le tout enrobé de quelques punchlines d'anthologie. du tout bon encore une fois.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Gaby Aspinall est acheteur chez Arema. Sans foi ni loi. Il n'hésite pas à gratter des pourcentages chez des fournisseurs déjà mal en point, à sous-entendre que son groupe a des difficultés et qu'il faut revoir leur accord à la baisse. Il se dit, évidemment, coincé par sa N+1, Itsuka, qui, selon lui, est encore plus vache que lui. N'empêche que cette N+1, qui est à tomber (surtout son p'tit cul), il se la ferait bien. Mais faut croire que Gaby a encore quelques petites valeurs. Mais voilà qu'à 47 ans bien sonnés, le Gaby, s'il fait un récap' de sa vie, on peut pas dire que ce soit folichon : un boulot à la con, pas de femme, juste des histoires de cul, pas d'enfant, peu d'amis... et de l'aérophagie ! Et, pourtant, la coupe est loin d'être pleine...

Cynique, misogyne, profiteur, branleur, reluqueur, Get27teur... Dépeint ainsi, on ne peut pas dire que le Gaby, on s'en ferait un ami. Et pourtant, sous la plume mordante et ironique de Jacky Schwartzmann, il gagne à être connu, ce Gaby ! Et ses coups bas, tu les applaudis. Ses pensées pas toujours catholiques, tu les partages. Son humour bien noir, tu en rigoles. Si le ton est certes ironique, il n'en reste pas moins parfois lucide et l'auteur épingle à tout va. En premier lieu, le monde de l'entreprise (acheteurs, clients, syndicalistes). Puis, dans le désordre : Nespresso, la télé, le rugby, Alain Souchon, la mondialisation, l'amour... Tout y passe sous l'oeil avis(n)é de Gaby à qui on ne la fait définitivement pas ! Un roman déjanté et jouissif, un humour railleur et sarcastique. Un portrait (malheureusement) lucide de notre société dépeint par un personnage fantasque et inoubliable...
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La vie c'est un gâteau à la merde et on en mange tous un bout. Je suis un Batard.
On faisait tout à la zob. Des usines à batard. Je porte des costumes de Zalendo. Mantra et qui roulent en C4 de fonction . Je suis un punk de la novlangue de punkzombie. On ignorais si Dieu existe ou non je cogne du G. On saute sur une mine antipersonnel de désir. Les barmans sont tous des sales races. La galérance.Elle elle est finie. Parler ne fait pas cuire le riz.
Elle est finie la Daronne. J'ai fait un tri sélectif dans ma memoire.
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Gaby Aspinall, 47 ans, une baraque (près de 2 mètres et plus de 100 kg). Acheteur dans un grand groupe industriel, on ne la lui fait pas, à lui. Sur rien. La mauvaise foi chevillée au corps, il mène sa petite barque en naviguant à vue, entre deux lâchetés et trois bordées d'injures en douce, tendance sournoises. Il a pourtant quelque chose de sympathique, et ses analyses de la société corsetées dans un langage fleuri (voire pire) ne manquent pas d'une certaine intelligence. Jusqu'à ce qu'il révèle sa vraie nature, ou cède brusquement à ses pires instincts, difficile de trancher mais le fait est là : pas si sympathique, au fond. En attendant, on prend grand plaisir à l'accompagner dans son quotidien de tonton flingueur et on ne lâche pas ce court roman. Rafraîchissant.
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[Avertissement : Je présente par avance mes excuses aux âmes sensibles. Si vous êtes du genre à tordre le nez quand vous lisez « pute » ou « connard », ne lisez pas ce qui suit, et encore moins le livre de Jacky Schwartzmann, ce n'est pas pour vous, cet enfoiré est d'une vulgarité pas possible. J'ai essayé de rédiger une critique dans un langage qui soit compréhensible par le héros du livre, si jamais ça lui tombe sous les yeux].

Gaby Aspinall, t'es un foutu bâtard. Gaby Aspinall, t'es presque aussi vulgaire qu'une émission de Cyril Hanouna ou d'Arthur Halakon. Mais en plus d'être un sale foutu bâtard vulgaire, t'es une vraie ordure.

Tu traites tout le monde de salopes ou de connards : les syndicalistes, les avocats, les députés, les chefs de service de ta boîte et tes collègues, les rugbymen, George Clooney et les barmen. Concernant les trois premières catégories, difficile de te donner tort. Mais tu t'es vu, toi ? La pire salope c'est toi. T'es acheteur dans une grosse entreprise et tu traites avec les fournisseurs. Ton job de merde consiste à étrangler financièrement de petits entrepreneurs qui essaient de gagner honnêtement leur vie en fournissant à ton entreprise pourrie des rondelles métalliques ou des cuves de rétention d'huile.

T'es un putain d'alcoolique et pour toi la meilleure soirée possible consiste à te bourrer la gueule jusqu'à ce que tu ne te rappelles même plus le lendemain matin qui tu vois dans le miroir. Quand tu dessoûles un peu, tu baises des dindes boudinées dans des bas résille. T'as une vie super riche, Mec !

En plus, on a la confirmation à la fin que t'es un beau salaud sans conscience ni morale et que t'es prêt à toutes les ignominies et mensonges pour sauver ta saloperie de peau.

Alors vu que t'es un vrai, un authentique enfoiré 100% pur jus, pourquoi ai-je tellement aimé ces deux journées passées avec toi ? Allez, j'avoue : je me suis rarement autant fendu la gueule qu'en lisant ton bouquin à la con. T'es une espèce de foutu Jean-Marie Bigard de la littérature, mais le raffinement et la classe en moins.

J'ai adoré ta façon de te foutre de la gueule de tout le monde tout en analysant, mine de rien, les rapports humains, la vie d'entreprise, la vie de famille, tout ça. Tu tapes, ça éclabousse de partout mais tu t'en fous. J'en prends, tu en prends, tout le monde s'en prend plein la tronche. Bonsoir M'sieur Dame ; vous prendrez bien un bon p'tit coup de vitriol en plein dans la gueule ? Ça vous fera du bien ! Sous tes airs de gros connard abruti, t'es peut-être un fin observateur de la société actuelle, finalement.

Pour moi, le truc qui a définitivement fait pencher la balance en ta faveur et qui fait que j't'ai à la bonne, c'est la tendresse, que tu dissimules mal. La vie t'a vachement contrarié. Tu nous fais ton numéro de trou du cul inoxydable, mais tu fus un bon fils aimant son père, et on comprend que tu feras un père génial pour ta fille qui t'aime.

Allez, salut Connard ! J'ai été très heureux de faire ta connaissance, et j'aimerais bien qu'on se revoie dans un prochain putain de livre. Sérieux, t'es un sacré attachant fils de pute !
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En commençant ce livre, j'étais persuadée de tenir en mains un policier américain à la couverture moche. Pas du tout. Non seulement l'auteur est français, mais le contenu relèverait plutôt d'une étude sur le capitalisme galopant.

Gaby Aspinall nous raconte son quotidien de célibataire désabusé, sa vie, ou plutôt sa non-vie, son non-amour, son travail d'acheteur pour une boîte en crise sur le point de se faire racheter par un groupe américain. Ecrit à la première personne, à se demander si ce récit ne serait pas en grande partie autobiographique.

Nous comprenons mieux pourquoi l'auteur a choisi de citer une phrase de Houellebecq pour débuter son livre : ‘Tout peut arriver dans la vie, et surtout rien'. (Plateforme) Sur un ton cynique, Jacky Schwartzmann nous donne une vision anticonformiste et pointe les dysfonctionnements de notre société. Il réussit le tour de force d'être diablement drôle et plein d'humour sans se prendre trop au sérieux. Une satire à savourer.






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Âmes sensibles, passez votre chemin. Jacky Schwartzmann écrit des romans noirs, une sorte de Bret Easton Ellis franchouillard. le trader newyorkais est remplacé par un commercial de province mais la bassesse humaine est la même. Avec une écriture coups de poing, presque parlée, verte et efficace.
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