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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A Carmac, village apparemment fictif, il fait très chaud l'été. Très froid l'hiver aussi. le décor est vite planté pour la tuerie annoncée dans la foulée, et inspirée de l'affaire Flactif (ou tuerie du Grand-Bornand). Vous savez, cette famille de cinq (père, mère et leurs trois enfants), assassinée dans son chalet en 2003. En gros, un simple voisin comme vous et moi en avons peut-être (ou comme vous et moi sommes peut-être), décime une famille sur une pulsion de jalousie, de rancoeur, de colère ou de rage. le tout sur fond de racisme latent, le père de famille assassiné étant noir, et le seul dans ce village isolé.
Samira Sédira a pris plusieurs partis narratifs, en plus d'apparaître en filigrane dans une histoire de rejet latent. Elle ne fait pas son Truman Capote comme elle le dit en itw *, ce qui semble à priori dommage justement. Capote dans « De sang-froid »  ou plus tard Emmanuel Carrère dans « L'adversaire » avaient su créer un lien réel avec les meurtriers pour tenter de mieux les comprendre, donnant une saveur journalistique au récit, rajoutant en plus un indéniable trouble. Mais ici de vérité il n'est pas question, Samira Sedira romance sur du réel, ce qui n'empêche pas du reste le lecteur de s'illusionner. Quant au lien avec le meurtrier pour mieux le cerner - c'est peut-être ce qui pousse à faire et lire ce genre de livres (comment un homme sain d'esprit peut en arriver là ?), il en est tout de même question et il est interne, puisque c'est la femme du meurtrier qui s'exprime et raconte entre autres l'histoire de son couple, et l'amitié naissante avec leurs voisins. Les chapitres s'enchaînent dans la fluidité d'une écriture sans fioriture, en alternance avec des passages consacrés au procès, essentiellement sur le passage à l'acte assassin. Pour une belle réussite au final, l'affaire se révélant difficile à lâcher et parfaitement crédible.

* https://next.liberation.fr/livres/2020/01/17/tuerie-a-l-envie_1773675
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Avec Des gens comme eux, je découvre Samira Sedira, dont c'est le quatrième roman. Et je dois bien avouer que sa plume m'a plu !
Nous sommes à Carmac, un bled paumé en montagne, et l'arrivée des Langlois, couple mixte aisé, fait jaser. C'est que le mari est noir et ça étonne, au village, qu'il ait autant d'argent et les moyens de se faire construire un énorme chalet. Ils sont beaux riches, sensuels... ce qui déchaîne curiosité et jalousie auprès du voisinage.
Nous suivons également un autre couple, Anna et Constant, qui vivent à côté des Langlois. Ils sympathisent très vite, surtout les deux hommes. Constant est fasciné par son nouveau voisin, à qui tout semble sourire.
Jusque là, tout va bien... Sauf que très vite, on comprend que Constant a massacré la famille Langlois, les parents et leurs trois enfants. Anna, sa femme, nous raconte et revient sur le drame et comment elle n'a rien vu venir.
Ce roman est inspiré d'un fait divers. J'ai aimé l'alternance des scènes de procès, plutôt réussies, et des souvenirs d'Anna. le roman est écrit au "tu", elle s'adresse à son mari dont elle tente de comprendre les actes, ce qui m'a un peu dérangée. de plus en plus de romans sont écrits à la deuxième personne du singulier et ça ne fonctionne pas toujours. Dans ce cas, j'ai trouvé que ça a créé de la distance, assez paradoxalement, entre Anna et son époux.
Le décor est bien planté. J'ai été immergée dans ce petit village franchouillard, pétri de clichés et de racisme. La vie de village y est bien décrite : les fêtes, les piliers de comptoirs, les ragots...
De plus, ce roman pose une problématique forte et morale. Qu'est ce qui nous pousse au meurtre ? Un homme "normal" peut-il tuer ?
Au delà d'une réflexion sur le racisme, ce roman met en avant les différences de classes et la violence que peut engendrer le sentiment d'injustice sociale.
Une très bonne lecture ! Je recommande vivement.
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Un livre glaçant inspiré d'un vrai fait divers dont je n'avais pas connaissance.

La construction du roman est implacable entre flash du procès et retour dans le passé pour comprendre comment le meurtrier en est arrivé là. L'ecriture est soigné et c'est intéressant d'avoir pris l'angle de l'épouse qui revit les faits en cherchant à comprendre ce qui a motivé son mari à passer à l'acte. Ce sont ses souvenirs, les retours en arrière qui vont faire ressurgir toutes les petites alertes qui sont passées inaperçues.

Le roman est court, il se lit vite, et pourtant il y a quelques défauts dans le rythme du recit à mon sens. le début prend son temps en posant patiemment les bases du recit mais la fin est précipitée. J'ai apprécié la dernière partie en rupture mais on passe du procès à cette dernière partie de manière très brusque.
Quelques pages supplémentaires pouvaient permettre d'aller un peu plus loin en se mettant par exemple dans la peau d'un membre du jury du procès.
Toutefois je comprends le souhait de l'auteur de rester bref, concis, implacable. Il ne faut pas tomber dans l'excès et faire du remplissage mais cela aurait pu être un peu plus creusé avec un rythme plus régulier.

Ceci dit, ce livre reste un bon roman que je recommande. Rapide à lire, bien écrit, c'est une vraie plongée dans ce fait divers glaçant qui ne manquera pas de bousculer un peu le lecteur.
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Samira Sedira s'est inspirée d'un fait divers (l'affaire Flactis) pour écrire ce roman vif et percutant. Avec la voix de la femme de Constant, l'accusé, on commence avec une audience lors du procès de Constant, avant de rembobiner jusqu'à l'arrivée des Langlois à Carmac, petit village paumé dans la montagne. Les Langlois sont beaux. Les Langlois réussissent.
Dès lors, les Langlois fascinent. Et de la fascination naît l'envie. La jalousie. Avec une pointe de racisme latent, la trouille de l'étranger.
Le récit est court, ciselé, donne froid dans le dos.
L'autrice décortique le processus amenant un homme sans histoire, sans violence dans son passé, en vient à tuer de sang-froid une famille de cinq personnes.

Magistral et vertigineux.
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Un petit village de montagne comme plein d'autres. Ici tout le monde se connaît, on partage tout entre voisins ou plutôt entre amis. Mais un couple de citadin s'y installe avec leurs 3 enfants qui aurait pu prévoir qu'ils finiraient tous les 5 tués par leur nouveau voisin.
Comment devient-on quintuple meurtrier ? Qu'est-ce qui pousse un homme comme tout le monde à commettre un acte aussi barbare ?
En s'inspirant d'une histoire vraie Samira Sedira donne la parole à la femme du meurtrier donnant une profondeur puissante au récit en alternant entre le procès et le récit des événements qui ont amené aux sordides meurtres créant une tension et un malaise plus l'histoire avance. Avec une écriture très précise et en même temps avec beaucoup de sensibilité et d'humanité, elle décortique les relations humaines entre les différences des gens, décrypte comment un non-dit, une suspicion devient une interprétation et fausse tout rapport, et sonde l'esprit humain dans son basculement jusqu'au point de non-retour.
Un roman de fait divers brillant, autant dans sa construction que dans son style, qui pourrait se passer à côté de chez nous, car des gens comme eux, ce sont des gens comme nous.
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hermétique aux faits divers et aux histoires vraies, car j'ai conscience que ce n'est pas joli-joli cette curiosité malsaine, mais que voulez-vous, je préfère être honnête, quand je lis « inspiré d'une histoire vraie », je craque. Je sais, c'est moche.

Du coup, je n'ai pas résisté, même pas essayé trois secondes de résister, et j'ai emprunté Des gens comme eux à la bibliothèque. Je ne connaissais pas la plume de l'écrivaine et comédienne et j'avais hâte de découvrir cette histoire.

Les Langlois arrivent dans un petit village. Ils font construire une maison luxueuse, roulent en Hummer et se comportent en public comme s'ils venaient de se rencontrer. Ils se touchent, s'enlacent. Ils sont magnétiques. Leur arrivée n'est pas discrète et leurs voisins, Anna et Constant, les plus proches vont rapidement entrer dans leur vie. Jusqu'à l'incompréhensible geste de Constant…

J'ai tourné et retourné dans ma tête cette chronique, ne sachant pas par quel bout la prendre. Que penser de ce roman ? Honnêtement, pas grand chose. Je n'ai pas été touchée par cette histoire et par Anna, la femme du meurtrier. J'ai été déroutée par les détails des meurtres et l'attitude de Constant à son procès. Mais aussi par les rires dans la salle quand arrive un bon mot au tribunal.

Parce que j'ai découvert il y a quelques temps le sublime Article 353 du code pénal de Tanguy Viel et que les deux romans parlent du même sujet de fond, je n'ai pas pu m'empêcher de comparer. Et c'est fatal pour Des gens comme eux. Pas inoubliable, pas indispensable, pas terrible. Ça m'apprendra.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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