L'île des femmes de la mer

Corée de Sud, des années 1930 à 2008, sur l'île de Jeju, nous suivons l'histoire de Young-Sook. La jeune fille est une pêcheuse en apnée (une haenyeo) qui perpétue une longue tradition féminine. Avec sa meilleure amie Mi-ja, elle voit la société évoluer, la guerre arriver jusqu'à cette petite île, avec son lot d'horreur, de malheur et de trahison.

Lisa See est une auteure dont j'ai déjà lu plusieurs romans et que j'ai toujours beaucoup aimé. Elle arrive en effet à faire vivre des portraits de femmes réalistes et attachants, tout en s'intéressant particulièrement à une tradition ou une ethnie qu'elle nous fait découvrir. Si j'avais déjà entendu parlé des haenyeo (et même lu un roman jeunesse il y a fort fort longtemps sur ces femmes qui plongent en apnée), j'étais en revanche très ignorante de l'histoire de la Corée au XXème siècle. J'ai apprécié que le roman soit à la fois proche des traditions ancestrales qui essayent de perdurer et qui sont vécues par l'héroïne et à la fois un regard sur la guerre qui n'a épargné ni la Corée ni la petite île de Jeju.

Un très bon roman, en somme, avec une histoire touchante, rendue vivante par le travail des haenyeos et en lien étroit avec la grande Histoire. A lire sans tarder !

L'île des femmes de la mer n'est pas l'histoire à laquelle je m'attendais... La quatrième de couverture m'avait aiguillée vers une idée qui n'était pas du tout la bonne ! Je n'imaginais pas devoir faire face à cette tragique histoire de l'île de Jeju !
Mais je ne regrette pas du tout cette lecture, bien au contraire ! J'ai appris énormément de choses sur ce pays qui m'intéresse tant.
On suit Young-sook pendant 70 ans, de 1938 à 2008, on la voit grandir, aimer et souffrir.
C'est une histoire qui nous rappelle que chaque guerre a son lot d'atrocités ! Mais c'est aussi un roman qui invite au pardon et à la reconstruction.
Seul petit bémol, j'ai moins aimé les chapitres retraçant les répressions massives qui ont suivi le soulèvement du 3 avril 1948. L'écriture est plus historique que romancée et j'ai eu l'impression de lire une suite d'événements plus horribles les uns que les autres.

Un très beau roman ! Il se lit avec beaucoup de facilité, un peu comme si on se laissait emporter par les courants marins auxquels sont confrontés ces femmes extrêmement courageuses que sont les haenyeo. Une lecture particulièrement enrichissante et émouvante, puisqu'elle permet de découvrir une culture et des faits historiques bien souvent méconnus, tout en abordant les thèmes de la famille, de l'amitié, de l'abandon et du pardon... Une histoire forte et inoubliable !!!

Voilà un récit dense, émouvant et très éducatif. le sujet ici est les Haenyeo, sujet dont j'avais déjà un peu parlé lors de ma chronique du roman Filles de la mer. Ici on en apprend beaucoup plus sur ces femmes plongeuses, et plus particulièrement de celles de l'île de Jeju. Mais je découvre aussi un aspect historique bouleversant sur cette île sud-coréenne, notamment l'épisode du Soulèvement de Jeju.
Mais remettons les choses dans leur contexte: nous sommes donc à Jeju, en 1930. Nous suivons la vie de Young-sook, jeune haenyeo en devenir, qui suit la voie de ses ancêtres en apprenant à plonger afin de ramener la pitance au foyer. Young-sook a une meilleure amie, Mi-ja, qui est sa parfaite opposée. Fille puis femme de "collaborateur" (ceux considérés comme traitres travaillant pour les japonais puis les américains), Mi-ja est l'objet de tous les jugements et préjugés. Les deux amies se considèrent comme soeurs, jusqu'au jour où un événement viendra rompre ce lien, peut-être à jamais.
On passe par toutes les émotions en lisant l'histoire de ces deux soeurs de coeur! Leur lien qui semblait si fort va se briser au fil du temps et des événements. Difficile de ne pas choisir son camp au début, mais cela n'est pas si simple et chacune a ses raisons d'agir comme elle le fait. J'ai beaucoup aimé en savoir plus sur l'histoire de la Corée du Sud, et notamment sur Jeju, île que je rêve de visiter. Après avoir été sous le joug des japonais, l'Amérique a à son tour pris la main sur le pays. le Soulèvement de Jeju est un épisode douloureux, très bien retracé dans le livre.
Enfin ce récit est l'histoire de l'amitié et du pardon: pardonner pour avancer. Mais est-ce si simple et faisable? La question reste entière.
"L'océan est meilleur que ta mère natale. La mer dure toujours."
" Peu d'hommes peuvent s'en sortir sans une femme, mais toutes les femmes peuvent s'en sortir sans homme."
"J'avais dans le coeur un froid qui ne se réchaufferait jamais, qui était dur comme de la glace."

Au sud de la Corée, l'île de Jeju est aujourd'hui un site prisé par les jeunes mariés. Ils se prennent parfois en photo, devant des plongeuses d'un certain âge, qui pêchent des crustacés et des coquillages en apnée.
Pourtant l'histoire de cette île et le destin des femmes haenyeo relèvent plus de la tragédie que de la romance.
Roman, d'une amitié trahie, roman historique sur les racines douloureuses de la Corée, ce roman est aussi un récit presque anthropologique. Ces femmes plongeuses au delà de leur défi, furent d'authentiques amazones des mers et le maillon d'une société où tout reposait sur leurs épaules.
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Avis :
Reposant sur une solide enquête, ce roman alternant temps passé et contemporain, nous offre de beaux portraits de femmes et une meilleure approche de lieux, devenus malgré eux stratégiques.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..

J'avais déjà entendu parler des haenyeo dans le roman Filles de la mer de Mary Lynn Bracht que j'avais beaucoup aimé.
Cela reste tout de même très instructif de comprendre comment fonctionne cette société matrifocale où les femmes ramènent l'argent du foyer en pêchant, tandis que leur mari s'occupe des enfants. On en apprend beaucoup sur les dangers qu'encourent ces haenyeo au quotidien.

Il y a également un passage historique très intéressant qui se déroule après la seconde guerre mondiale : le massacre de Bukchon, le 3 avril 1948, sur l'île de Jeju. Femmes et enfants sont exécutés, le village est brûlé. 10% de la population a été tué ce jour-là .
Merci à l'auteure de nous avoir raconté ce soulèvement, bien trop important pour continuer à le passer sous silence.

Ce roman est également une profonde histoire d'amitié entre deux femmes.

Un petit bémol cependant concernant ce roman : j'ai trouvé qu'il y avait parfois trop de longueurs sur certains passages, mon rythme de lecture a donc été plutôt lent.
Mais ce sera malgré tout une belle lecture avec des passages très forts et une fin très émouvante.

Note : 15/20

https://labibliojoe.blogspot.com/2022/09/lile-des-femmes-de-la-mer.html

Un ouvrage intéressant pour en découvrir plus sur le quotidien des hanyeo des années 1930 jusqu'à aujourd'hui, mais aussi de faire la lumière sur les drames qu'a subi l'île à l'époque. J'ai trouvé cependant ma lecture assez longue et les personnages moyennement attachants...
Lien : https://www.livraddict.com/b..

Une belle histoire d'amitié
Tout d'abord il s'agit d'un roman, qui raconte une histoire d'amitié tragique entre deux jeunes filles, qui deviennent Haenyo, femmes, puis mère. L'histoire est bien écrite et les personnages de Young-Sook et Mi-Ja sont très attachants. J'ai souffert avec ces deux femmes et j'ai été complètement prise dans l'histoire.

La société des Haenyeo
Il s'agit d'une complète découverte pour moi que cette société 'matrifocale' (c'est le terme utilisé sur la 4ème de couverture) et qui m'a fait beaucoup réfléchir.
En effet, la société est centrée sur les femmes. Ce sont elles qui, par leur métier de plongeuse, ramène la nourriture et l'argent à la maison. Cela leur confère également un statut social, une confiance en elles et une puissance indéniable. Leur vie est par contre très dure. C'est un travail physique, qu'elles pratiquent presque toute l'année et en particulier l'hiver quand l'eau n'est pas au dessus de 10°C. Elles plongent évidemment sans combinaison, mêmes si celles-ci font leur apparition dans les années 80. le peuple de Jeju subit également l'oppression japonaise et la peur.
Les hommes ont un statut étrange. Ils s'occupent du foyer et des enfants. D'après les conversations des Haenyeo, ils ne servent pas à grand chose et passent leurs journées à discuter sous l'arbre du village. Visiblement, l'alcoolisme est assez répandu et j'ai eu le sentiment que leur vie n'avait pas beaucoup de sens, en particulier une fois les enfants assez grands. En apparence ils ont une vie plutôt facile, puisque leur femme est chargée de les nourrir, mais qui ne semble pas satisfaisante.
Par contre, une grande partie de l'argent gagné par les Haenyeo est utilisé pour envoyer les garçons à l'école et cela semble d'une grande importance. de plus, il parait très important d'avoir des garçons car ceux sont eux qui peuvent assurer le culte des ancêtres, et en gros, assurer que l'âme des morts soient bien au paradis (je caricature car leur religion n'est pas expliquée en détail mais c'est l'idée). Et du coup, les hommes ont tout de même un statut social non négligeable.
J'ai trouvé cette société complexe avec ces statuts homme/femme paradoxaux très intéressante.
Lien : https://marianneprofeta.fr/?..

Ce roman nous emporte sur les traces « des femmes de la mer », sur l'île de Jeju au large de la Corée du Sud. L'histoire retrace la vie de Young Sook des années 30 jusqu'en 2008.
Son quotidien, comme celui de toutes les femmes de l'île, est la pêche sous marine. L'auteure nous décrit cette société matrifocale au sein de laquelle les femmes travaillent pour subvenir aux besoins de la famille tandis que les hommes s'occupent des enfants.
Voici donc le décor dressé ...
Ce roman est à la fois historique car il traverse plusieurs époques : domination japonaise, guerre 40/45, guerre de Corée... mais il est aussi une formidable analyse de cette société élevée par les femmes, mais qui n'en laisse pas moins la part dominante aux hommes.
Ce qui est attachant dans ce roman c'est aussi l'histoire d'une amitié forte qui lie deux jeunes filles que tout semblait séparer à la base.
La famille de Young Sook va progressivement prendre sous son aile une orpheline (fille de collaborateurs) Mi Ja. La mère de YS leur apprend le métier d'haeneyo (pêcheuse en apnée) et la considère progressivement comme sa propre fille. Elles grandissent ensemble et leur amitié se renforce : elles traversent nombre d'évènements tragiques au sein de leur communauté.
Ce sont des soeurs courage qui mènent leur vie sur les traces de leurs aînées. On ne peut en dire plus sans trop dévoiler ce magnifique roman qui place le lecteur au coeur de l'humain.
Beaucoup de thèmes sont abordés : l'amitié, la loyauté, la solidarité, le courage ... les différents personnages sont très attachants. Émotions et sentiments sont extrêmement bien décrits.
Quels incroyables destins, quels formidables personnages féminins... quelle belle analyse de cette société gérée par des femmes ... bien que l'homme reste souverain sur bien des points.
L'histoire qui les lie est bien au centre du récit. Les éléments historiques décrits ne sont pas toujours clairement énoncés pour qui, comme moi, n'est pas particulièrement au fait de LA grande histoire de cette région du monde ... j'ai du parfois m'accrocher, mais j'ai beaucoup appris !
Je trouve également dommage que la traduction ne semble pas toujours au service de l'auteure (erreurs de concordance des temps, fautes de français...) parce que c'est un texte agréable à lire au style plein d'émotion.
Je recommande chaleureusement cette lecture