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Bloodstrike tome 1 sur 1

Franceso Gaston (Illustrateur)
EAN : 9781607066255
160 pages
Image Comics (30/10/2012)
3/5   1 notes
Résumé :
Extreme's zombie-black op-superheroes return! Cabbot Stone was the last unliving Bloodstrike agent, an unstoppable weapon in America's war on terror! But being dead is a hell of way to make a living, and Cabbot is losing his faith. Having a new team might be just what Cabbot needs to give him something to believe in. At the least it'll be nice to have back up in the battle against threats like high tech mummies, the super terrorist Quantum, his brother Battlestone, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les épisodes 26 à 30 de la nouvelle série "Bloodstrike", débutée en 2012. En 2011, Rob Liefeld regagne de la notoriété en travaillant pour Marvel Comics (avec Deadpool Corps), et pour DC Comics (dans le cadre de New 52, avec Hawk & Dove), et même avec Robert Kirkman (The Infinite). Il en profite pour relancer plusieurs de ses séries des années 1990 : Avengelyne, Prophet et Glory.

Bloodstrike est composé d'individus ayant été déclarés cliniquement morts, et ayant été réanimés par un programme militaire. Alors que le récit commence, seul Cabbot Stone est encore en activité. Il travaille pour une organisation militaire secrète (dont le directeur s'appelle Dale Scott) à exterminer du terroriste aux quatre coins de la planète. Un satellite permet de le téléporter sur le lieu de l'intervention dont l'issue est à chaque fois une boucherie sanguinolente. du fait du projet Born Again, Cabbot ressent encore la douleur, mais son corps peut être régénéré à partir de pas grand-chose. Seule la destruction minutieuse de sa matière cervicale pourrait l'anéantir. Sa nouvelle mission le met face à 3 super-terroristes à l'allure égyptienne. Au même moment, le chef terroriste (meneur des Nu-Genes, des mutants) a été détecté sur le sol américain. Christos Keyes (le nouveau directeur du projet Born Again) donne l'ordre de réanimer le reste de l'équipe Bloodstrike pour aller l'assassiner. L'équipe est composée de Deadlock (Samuel Christopher Hicks), Fourplay (Kennedy Marx), Shogun (Andre Xavier Lord) et Tag (Ventura Valentina Vlasco).

Comme pour les séries Prophet et Glory, Rob Liefeld confie l'une de ses créations à un auteur qui fait ce qu'il souhaite en faire, et la série reprend avec l'ancienne numérotation (ici à partir du numéro 26). Tim Seeley, scénariste également créateur de la série Hack/Slash, décide de s'inscrire dans la continuité de ces personnages, tout en veillant bien à fournir tous les renseignements nécessaires aux nouveaux lecteurs (c'est-à-dire la majeure partie). Il explique son parti pris dans la postface où il indique que ça faisait des années qu'il soumettait des propositions à Rob Liefeld pour cette série. Effectivement, l'ancien lecteur des séries sortant d'Extreme Studios ou Awesome Comics (la partie d'Image Comics gérée par Rob Liefeld) reconnaitra bien des personnages de cette époque (même les New Men), avec leurs relations indémêlables, à commencer par Battlestone (le grand frère de Cabbot) en provenance directe de Brigade.

Comme Liefeld en son temps, Seeley mêle une guerre contre les ennemis de l'Amérique (et hop ! des terroristes avec superpouvoirs qui servent de chair à canon), avec des affrontements bien sanguinolents, un nouveau directeur des opérations (Christos Keyes) sans scrupule, sans égard pour la vie humaine, un personnage principal habitué à assassiner de sang froid sans état d'âme, des membres arrachés, des personnages vite créés et mal définis. Par contre, il a pris soin d'inclure une intrigue en bonne et due forme, détail dont ne s'embarrassait pas forcément Liefeld dans toutes ses séries. Ce premier tome permet donc de découvrir les personnages, l'opération Born Again, l'état de ressuscités en plus ou moins bonne forme des membres de Bloodstrike et les ennemis. Coté terroriste, Seeley laisse planer le doute sur la réalité de leurs actions. Il est certain qu'ils effectuent des missions où la force l'emporte sur le bon droit, mais il n'est pas possible de savoir s'ils tuent des civils. En fait l'une des 2 factions terroristes s'apparente à la race des mutants telle qu'elle existe dans l'univers partagé Marvel, qui lutte pour faire valoir ses droits d'êtres humains, et de citoyens. le lecteur assiste à l'exécution de leur chef (l'équivalent de Magneto). Seeley introduit également une ambiguïté sur la malfaisance des terroristes d'origine arabe : il ne s'agit pas (pour le moment) d'une caricature et leur chef se fait appeler Marduk (il n'y a donc pas de référence explicite ou implicite à l'Islam). Parmi la collection de psychopathes qui peuplent ces pages, l'un des pires est certainement Christos Keyes, le nouveau directeur du Projet Born Again qui use et abuse de son autorité pour gravir les échelons de la hiérarchie (sans parler de promotion canapé vis à vis de Kendra Milne, une technicienne). Seeley évite également de profiter de l'engouement pour les zombies ; ces ressuscités disposent de toute leur tête et ne semblent ni se décomposer, ni avoir besoin de manger de la matière cervicale.

Ces 5 épisodes sont illustrés par Francesco Gaston. Son style est très épuré : il est adepte des formes détourées par un trait fin toujours de la même épaisseur, sans ombres portées figurées par l'encrage. Il prend en charge lui-même la mise en couleurs par laquelle il apporte les variations d'éclairement. Ce parti pris donne lieu à des textures évoquant parfois le plastique (pas toujours heureux quand il s'agit de peau humaine). Il proscrit également le recours à des hachures pour texturer les surfaces, ce qui donne un fini des illustrations qui évoque les dessins animés pour la jeunesse, en décalage total par rapport aux scènes d'éviscération ou de mutilation. Il n'y a pas de doute possible quand la matière cervicale gicle, ou quand un personnage pisse le sang ou perd ses tripes, mais ces représentations sont assez éloignées de tout réalisme pour perdre la majeure partie de leur impact. Les dessins ont donc un objectif purement fonctionnel de mettre en images le scénario, sans apporter de dimension supplémentaire. Gaston remplit parfaitement sa fonction de montrer ce qui se passe de manière claire et précise. Par contre, il ne reste pas d'images fortes en tête après la lecture.

Cette résurrection d'une création de Rob Liefeld permet de passer un moment de lecture divertissant en se demandant où va nous emmener le scénariste, avec des dessins faciles à lire, sans être mémorables. le résultat n'est pas insipide dans la mesure où il associe tripaille, superhéros et enjeux politiques superficiels. Il n'est pas nauséabond car Seeley évite soigneusement de désigner un état réel, une ethnie ou une religion existante comme source du terrorisme dans cette fiction, et que le militarisme étatsunien en prend pour son grade. Malgré tout le lecteur a du mal à apporter sa caution à ce récit, sans connaître la suite.
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