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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le cafetier qui faisait de la sociologie sans le savoir

À travers le portrait d'un cafetier viennois et de sa clientèle, Robert Seethaler retrace les années 1970 d'un faubourg de Vienne. Un roman plein d'humanité et une chronique nostalgique de la capitale autrichienne.

Nous sommes à Vienne au début des années 1970, dans le quartier des carmélites et plus précisément autour du marché, le Karmelitermarkt. C'est là que travaille Robert Simon. Il aide ici et là, offrant sa force de travail et son assiduité à qui veut bien l'embaucher. Quand l'histoire commence, il vient de trouver le local qui va lui permettre de concrétiser son rêve, devenir son propre patron. L'aventure est risquée pour quelqu'un qui n'a pas de fortune et pas d'expérience, mais à l'image de la ville qui se métamorphose, il va se lancer. Et, ma foi, assez vite trouver ses marques.
Car il peut compter sur ses connaissances, les petits commerçants du coin et notamment son ami le boucher pour, le temps d'une pause, venir prendre un café ou une bière.
«Robert Simon ouvrit comme prévu son café à midi tapant. À peine dix minutes plus tard arrivait le premier client. Simon le connaissait de vue, c'était un fruiticulteur de la Wachau, qui louait de temps à autre un espace entre les stands pour écouler ses paniers d'abricots. (…)
— Qu'est-ce que tu as ?
— du café, de la limonade, du soda-framboise, de la bière, du vin de Stammersdorf et de Gumpoldskirchen, du rouge et du blanc. Et pour manger, des tartines de saindoux avec ou sans oignons, des cornichons et des sticks salés.
— C'est pas grand-chose
— Je viens d'ouvrir. Et puis c'est un café, pas un restaurant.»
Au fil des jours, son local voit le nombre des habitués grandir. Avec les clients occasionnels, ils forment un microcosme fascinant, reflétant l'histoire de l'Autriche d'après-guerre en train de se relever. Ceux qui s'installent pour une partie de cartes espérant ne pas être dérangés par ceux qui sont venus se saouler et qui quelquefois en viennent aux mains. On y croise aussi des femmes à la recherche d'une âme soeur ou d'un mari qui délaisse son foyer. On y boit de la bière, mais aussi du vin, on y mange des tartines de saindoux roboratives, souvent accompagnées de cornichons. Tout va bien jusqu'à l'arrivée de l'hiver, quand le froid décourage les plus courageux. Jusqu'à ce qu'une veuve ne lui souffle la solution: «un hiver sans punch n'est pas un hiver digne de ce nom».
La recette concoctée par Robert va lui permettre de rebondir, mais aussi de transformer l'atmosphère de ce café dont il a désormais renoncé à donner un nom. Une atmosphère qui va aussi changer avec l'arrivée de Mila. Couturière ayant perdu son emploi, elle va très vite prendre ses marques au côté De Robert, qui ne peut tenir le coup seul, surtout qu'il entend rester ouvert durant toute la semaine.
«Les effluves de punch chaud qui, avec la fumée de cigarettes, les odeurs d'oignon, de bière et de café moulu sur fond de brouhaha de conversations, produisait une douillette et brumeuse atmosphère familiale.»
Robert Seethaler, qui a passé son enfance dans ce quartier de Vienne et qui a lui aussi été témoin de la transformation de la capitale autrichienne, dépeint parfaitement cette atmosphère familiale, cette mixité sociale et les aspirations des différentes générations. Il y a ceux qui essaient d'oublier la guerre, sans pour autant y arriver vraiment, et il y a ceux qui ont tourné la page pour se projeter vers un avenir plus heureux. «Je me souviens que mon père disait, ne regarde pas en arrière, la vie est devant toi. Mais entre-temps il y a tellement plus de passé que d'avenir. Qu'est-ce que j'irais regarder devant moi où il n'y a plus rien? Enfin aujourd'hui le soleil brille, c'est déjà quelque chose. Oui, c'est déjà ça. Alors, il regarde encore? Non, il est parti maintenant.»
C'est avec sa plume remplie d'humanité qu'il raconte ces années à travers des personnages attachants, des trajets souvent chaotiques, des histoires en train de s'écrire, belles et douloureuses, riches et pourtant modestes. Ce style empli de douceur permet au lecteur de se sentir à son tour accueilli dans ce café et avide d'entendre les confidences de ce «petit» peuple. Tout en subtilité, ce roman émouvant s'inscrit parfaitement dans l'oeuvre du Viennois, après le Tabac Tresniek (2014), Une vie entière (2015), le Champ (2020) et le Dernier Mouvement (2022). À lire sous la couette, avec un Punch chaud que vous pourrez aussi appeler un Autrichien.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.

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C'est un véritable coup de coeur que ce court roman (246 p). 

Vienne, 1966, Simon ouvre son café au coin du marché, sans nom, sans prétention, ce n'est pas un café littéraire ou mondain, de ceux qui sont une institution de Vienne comme ceux que Claudio Magris décrit dans Danube - Café Central -ou le Café Gluck du Bouquiniste Mendel de Zweig. 

Pas de journaux du jours emmanchés sur une baguette de bois, ni de Sachertorte. Seulement de la bière, du vin, du sirop de framboise, des tartines de saindoux et des cornichons. C'est un café populaire que fréquentent les habitués, marchands et clients du marché, ouvrières en route vers l'usine, dames d'un certain âge...

1966, l'Autriche a perdu son Empire depuis bien longtemps mais les patronymes yougoslaves, hongrois, tchèques ou italiens, les ouvriers turcs qui passent, rappellent que Vienne était aux portes de l'Orient. Allusions à un passé plus récent et plus douloureux. L'heure est à la reconstruction, au percement d'un métro. 

Il ne se passe pas grand-chose, des tranches de vie ordinaire, des gens ordinaires, le boucher, la crémière, un catcheur, la serveuse, deux femmes oisives... qu'on apprend à connaître. Une belle solidarité, entraide entre voisins. Et ce ton, attentif, précis, charmant. 








 
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« En dépit des doutes et des difficultés qui l'assaillaient alors parfois, un avenir riant s'ouvrait encore à lui. Simon le voyait dans son café qui développait peu à peu une sorte de personnalité, et, au dire de Mila, quelque chose comme une âme. » (p.136)
Avec ce nouveau récit, Robert Seethaler revient à Vienne, sa ville natale, où il avait déjà situé l'action du Tabac Tresniek (Sabine Wespieser, 2014), son premier succès romanesque en France, dont l'un des protagonistes n'était autre que Sigmund Freud, dans la capitale viennoise de l'immédiat avant-guerre. le présent roman évoque, cette fois, les années soixante et soixante-dix, période de belle prospérité, après la reconstruction de la ville.
Robert Simon vit de multiples petits boulots, proposant ses services aux différents commerçants du Marché des Carmélites, dans un quartier populaire de Vienne. Habitué à une existence modeste, il est logé chez une vieille veuve, dont il partage certains repas, finissant par entretenir avec elle une relation presque amicale. A la fin de l'été 1966, pourtant, las de ne pas être son propre maître, attiré depuis quelques temps par la façade un peu poussiéreuse d'un café à vendre et encouragé par son ami boucher, il décide de donner un tournant à sa vie en rachetant l'établissement. Après quelques travaux de rénovation, il peut bientôt ouvrir le lieu, un café qui aurait pu, comme on le lui suggère, s'appeler Bistrot Simon, mais qu'il préfère, en homme résolument timide, laisser sans nom. Dès les premiers jours, le nouvel établissement attire curieux et travailleurs du quartier, mille petits liens s'y créent, assurant une clientèle fidèle… Et si, à cause des rigueurs de l'hiver, les habitués viennent plus rarement, la logeuse De Robert, en fée miraculeuse, lui révèle une magique recette de punch, dont les effluves cannellés font resurgir les assoiffés disparus !
On retrouve dans ce récit toute la finesse du regard de Robert Seethaler, habile explorateur des méandres de l'âme humaine, tendre observateur des forces et des faiblesses de ses personnages. Et l'on s'enchante, ici, page après page, des conversations et des petits événements de la vie du café, des relations qui se tissent entre les uns et les autres. On se prend d'empathie pour le boucher, à la vie encombrée par une turbulente famille nombreuse et un père égaré par la vieillesse, on s'amuse ou on s'attriste des prises de becs entre Mila, la patiente serveuse du café, et son catcheur alcoolique d'amant, et de la relation compliquée entre la crémière du marché et Micha, un peintre qui donne plus d'envergure à ses infidélités que de talent à son art ! Et lorsque le café, victime collatérale des changements économiques qui remplacent le marché traditionnel par des supermarchés, attire moins de consommateurs, ou que la maladie et la vieillesse atteignent les uns ou les autres, assombrissant l'atmosphère du roman autant que celle de l'estaminet, c'est avec le même élan poétique que Robert Seethaler décrit la solidarité qui unit les gens de ce quartier populaire. Allons, vous hésitez encore, sur le seuil du Café sans nom ? Entrez, venez vous réchauffer au sourire et aux mots De Robert !
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Robert Simon rêvait depuis longtemps d'ouvrir un café et encouragé par sa logeuse, veuve de guerre, il se lance enfin dans un des quartiers les plus pauvres de Vienne. Jusqu'à présent il y travaillait au marché, à droite, à gauche. C'est un homme simple, habitué à travailler dur. Il remet en état un local modeste et il ouvre le café.

Il n'y a pas d'histoire à proprement parler dans ce roman, plutôt des fragments de vie au gré des clients. le café est un point central, lieu social par excellence, où se retrouvent les habitués et les gens de passage.

Rapidement débordé, Robert embauche Mila, sur les conseils de son ami le boucher. Elle a perdu son travail en usine et a besoin d'en retrouver un, peu importe lequel. Dans ces années marquées encore par les destructions de la guerre, la vie est dure pour les classes populaires

Tout ce petit monde gravite autour du café, commente, donne son avis sous l'oeil souvent bienveillant De Robert et de Mila. Celle-ci épouse René, un boxeur un peu trop porté sous la bouteille. le boucher s'épanche sur sa vie familiale, pas toujours facile avec sa femme et ses filles.

Les saisons s'enchaînent, le quartier change, une femme passe furtivement dans la vie De Robert, un accident lui fait perdre quelques doigts, mais le café est toujours là, ouvert à tous.

Robert se promène quelquefois dans Vienne, à pied, la voit prospérer au fil des années, jusqu'au moment où la gentifrication de la ville atteint le café.

Robert va devoir se résigner à fermer son café. Mais peut-être est-il temps, il a vieilli, il est fatigué. Il est conscient de la place que son café a tenu, cet endroit unique où les gens se mélangaient et se sentaient bien, le temps d'un verre ou d'un après-midi.

J'ai tout aimé dans ce roman, la vie d'un quartier de Vienne, l'ombre de la guerre encore présente, la volonté de reconstruction que l'on sent tout autour. Mais surtout, les petites gens qui fréquentent le café, leurs réflexions, leur plaisir d'être dans un lieu accueillant. le passé ressurgit quelquefois, au détour d'une phrase.

Un auteur à suivre ou à découvrir si ce n'est déjà fait.
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Belle découverte que ce roman qui commence dans les années 1960 à nos jours à Vienne (Autriche) qui sort de la guerre avec de multiples cicatrices. Simon Robert loue une chambre chez une veuve âgée, n'a pas d'amour dans sa vie et c'est dans l'ouverture d'un café à l'abandon sur la place du marché, qu'il va trouver un sens à sa vie.
Le prétexte est trouvé pour nous raconter des tranches de vie, avec des gens cabossés, ni heureux ni malheureux, des gens de notre quotidien, comme Martha la logeuse aux milles souvenirs, Mila qui va devenir la serveuse du café, René, catcheur son compagnon, Annie, Johannes le boucher et ses si nombreux enfants, la si inoubliable Jasha etc… Simon est au centre de tout ce monde, courageux, d'une si belle humanité. Parce qu'un café, c'est le centre de la vie d'un quartier populaire, où l'on se confie au bout de quelques verres.
Et quand il lui faudra rendre les clés du café, il le fera de manière apaisée, parce que la vie s'est écoulée, le temps l'a pris lui aussi.
Beaucoup de dignité, de tendresse, de justesse dans toutes ces pages et je ne résiste pas à citer un extrait, tellement l'écriture est belle : « on aurait dit qu'elle ne pesait rien, qu'elle était sans force, bien qu'elle eût encore le geste vif et précis. Les fleurs de sa robe ondulaient, comme si, sous l'étoffe, la frêle ossature de son dos tremblait, prête à se briser ».
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Robert Seethaler est l'un des auteurs autrichiens contemporains les plus connus et j'étais très contente de retrouver son dernier roman, le café sans nom, sur les étals des librairies. Avec l'arrivée des jours pluvieux, il n'y a pas mieux que d'accepter l'invitation d'un café viennois. Néanmoins, au cas où vous liriez ce roman en été, sachez que le gérant propose également un soda framboise bien frais…

Qui en est le gérant ? Robert Simon est un véritable débrouillard – né pendant la Seconde Guerre Mondiale, il devient orphelin et après avoir quitté l'école à l'âge de 15 ans, il travaille ensuite au marché où il effectue tous les menus travaux nécessaires. Nous le retrouvons en 1966, en tant que trentenaire, en train de sauter enfin le pas et de reprendre un café abandonné dans le quartier des Carmélites qui n'est alors pas un quartier huppé avec des restaurants biologiques végans et des vinothèques, mais plutôt pauvre et sale.

Qui seront alors les clients De Robert ? Des commerçants du marché qui représente le vrai coeur de ce quartier en lui donnant une ambiance spécifique, ainsi que des ouvriers : poissonnier, boucher à la tête d'une famille nombreuse, crémière au caractère soupe au lait et son compagnon d'origine russe – peintre le jour et coureur de jupons la nuit -, des filles de l'usine de fil, des employés du Prater (comme René qui s'occupe des autos-tamponneuses), un prêtre évangélique désespéré… Ne manquent non plus à l'appel quelques clients âgés qui observent et commentent, non sans aigreur, ce qui les entoure.

Pour moi, cette promenade littéraire à Vienne proposée par Robert Seethaler était un véritable petit délice. le quartier viennois et ses environs, dont on peut visualiser les photos sur Internet : le marché des Carmélites et les ruelles environanntes, le parc public de Augarten de 52 ha avec ses deux tours de défense antiaériennes – témoins de la guerre et d'un passé pas très lointain.

Les noms de famille d'origine tchèque (comme Blaha, Pospisil ou Bednarik) – un des souvenirs de l'empire d'Autriche et de la monarchie austro-hongroise. L'ambiance simple du café De Robert où on nous sert des tartines de saindoux et des cornichons qu'on arrose avec une pression ou un verre de vin autrichien. L'auteur raconte le quotidien De Robert et de la serveuse Mila tout en suivant les saisons – le printemps et ses limonades ou l'hiver aux fins de mois difficiles, que sauve l'odeur du punch préparé selon la recette de Martha Pohl. C'est chez cette veuve de guerre que Robert est logé et chez laquelle le temps semble s'arrêter tandis que celui dehors file à toute vitesse et rien ne pourra stopper la transformation de la ville…

Une très belle lecture, mélancolique, aux effets réconfortants.
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Au milieu des années 60, Robert Simon qui, jusque-là, travaillait comme journalier au marché des Carmélites de Vienne, décide de reprendre la gérance d'un ancien café, propriété d'un vieux voisin. Encouragé par les commerçants du marché, il va le retaper et en faire un lieu sobre et accueillant. Grace à son travail opiniâtre, ce café, qui restera à jamais sans nom, attire une clientèle fidèle. Robert Simon peut ainsi embaucher une serveuse, Mila, ex-ouvrière d'une usine de confection au chômage. le roman nous raconte la vie de ce café, la chronique des jours d'un quartier viennois et suit, surtout, la vie des habitués de ce lieu. Leur vie et leurs états d'âme sont esquissés avec une délicatesse infinie, un peu de nostalgie, de mélancolie parfois.
Finaliste des prix Femina et Médicis, Robert Seehalter a pour ses personnages une tendresse immense. La lecture terminée, on quitte ce petit monde avec grand regret.
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Robert Simon, loue une chambre dans la maison d'une veuve de guerre et occupe depuis plusieurs années divers petits emplois sur un marché populaire de Vienne. Alors qu'il arrive à la trentaine, il apprend qu'un café est à l'abandon et cherche un repreneur. Il décide alors de se lancer dans l'aventure et de réaliser ainsi un rêve d'enfant. Avec peu de moyens, un peu d'imagination et beaucoup de travail, il parvient à redonner vie à cet établissement qui devient rapidement un point de rencontre très fréquenté du quartier. Outre quelques clients de passage, l'on y retrouve surtout les habitués, personnages attachants et si différents les uns des autres, tantôt discrets ou riches en couleurs, dont on suit l'évolution au fil des ans avec plaisir et de beaucoup tendresse. Je me suis très vite attachée à Martha, la logeuse, à Mila, la serveuse, puis à Johannes, le boucher et Micha, le peintre à la fois amoureux et infidèle.
Même si ces deux ouvrages sont très différents, j'avoue avoir parfois pensé au « Café suspendu » d'Amanda Sthers. Ces deux livres nous invitent à découvrir l'un de ces lieux qui s'avèrent être parfois une sorte de « concentré d'humanité » et qui voient passer et s'entrecroiser tant de personnes, souvent anonymes, dont l'histoire et le destin ne sont certainement pas aussi insignifiants qu'il n'y pourrait paraître.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, comme une petite parenthèse temporelle, et je vous invite à pousser sans hésitation la porte de ce « Café sans nom ».
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Une lecture vraiment très agréable. L'atmosphère est douce et bienveillante. On avance à petite vitesse à la rencontre des personnages que croisent notre héros. Certains font juste une apparition et d'autres réapparaissent. Certains sont attachants, d'autres agaçants et Robert Simon regarde tout cela avec humour et tendresse.
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Robert Seethaler décrit dans ce livre attachant un pan de la vie d'un Viennois qui dirige pendant une dizaine d'années à partir du milieu des années 1960 un café auquel il ne donne pas de nom. L'auteur dépeint avec beaucoup de justesse l'atmosphère du Vienne de cette époque, dans un quartier populaire, dans un café où se retrouvent toutes sortes d'habitués souvent solitaires qui ne profitent guère de l'essor économique de l'époque et dont il retrace sans pathos, avec une grande empathie, les soucis, les peines et les joies. En ce sens, cet ouvrage s'inscrit parfaitement dans la continuité de Das Feld.
Certains regretteront le manque d'allusions aux événements sociaux et politiques qui jalonnent ces dix années, mais c'est justement ce détachement des faits politiques qui peut séduire le lecteur attaché à saisir une atmosphère.
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