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sur 361 notes
Parcours bouleversant d'une femme plongée dans une dépression profonde et qui doit se battre contre une société qui ne l'a pas épargnée, dès sa naissance. Issue d'un milieu très modeste, élevée par sa grand-mère, elle perd son mari qui la quitte pour une femme plus jolie et plus riche, elle perd son boulot, elle perd pieds.... Seule avec ses trois enfants, au bord de la folie, elle découvre une mobylette enfouie dans le tas de déchets qui se trouve dans son jardin. Grâce à elle, elle rencontre Jorgen et elle retrouve du travail comme thanatopractrice. En s'occupant des morts, elle revient à la vie. Sa passion pour la couture lui permet aussi de ne pas s'enfoncer davantage. Son histoire d'amour et ses enfants aussi. Mais c'est sans compter sur son ex-mari qui veut à tout prix récupérer ses enfants.

Ce roman est fort, puissant, touchant. Magnifiquement écrit, il aborde le sujet difficile et émouvant du drame social de la femme exclue.
Encore sous le coup de l'émotion, j'ai du mal à en parler. Touchée en plein coeur.
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Cette histoire est un conte. Un conte du XXIème siècle, sans prince ou princesse. Un conte qui se termine d'une certaine façon.

Un conte avec Reine, en instance de divorce, trois enfants à charge et pas de travail. Pas la misère, mais la galère.
La fée du conte qui va complètement changer la vie de Reine, c'est une mobylette bleue.

Pour en savoir plus, il vous suffit de lire cette histoire de Reine, une personne simple, candide et généreuse.
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Femme à la mobylette / Jean-Luc Seigle
Elle s'appelle Reine, abandonnée par son mari Olivier avec ses trois enfants, Sonia, Sacha et Igor. Elle a sombré dans la plus grande déréliction comme le jardin qui entoure la maison et qui est retourné à la friche et devenu un vrai dépotoir déjà du temps d'Olivier.
Cela fait trois ans qu'elle est en chute libre, depuis ce jour où Olivier est parti de la maison alors qu'elle venait juste de perdre son travail. Ses enfants ont moins de dix ans et elle consent à tous les sacrifices pour eux. Elle a trente cinq ans et dans sa misère, elle a commencé de se laisser aller tant au physique qu'au moral. Une procédure de divorce est en cours et elle a peur de perdre ses enfants si elle ne retrouve pas de travail.
Reine a perdu sa mère Anna peu après sa naissance suite à une overdose d'héroïne, et a été élevée par Edmonde sa grand mère maternelle. Pas de père connu.
Pas d'argent, pas de travail, pas d'avenir. Reine est prête à toutes les folies destructrices. Il lui reste sa machine à coudre et survit grâce à de petits travaux de couture. Quel miracle pourrait bien la sauver ? En faisant du nettoyage au milieu du désordre entourant la maison, elle découvre une vieille mobylette bleue datant des années 60. Alors sa vie va changer : elle peut répondre à une offre d'emploi de thanatopractrice dans le bourg situé à 30 kilomètres de chez elle. Elle fait l'admiration de ses enfants et particulièrement d'Igor, l'aîné, le plus méditatif de ses enfants, qui aime la force de sa mère, son courage, sa vivacité, son acharnement à vouloir transformer la réalité, sa propension à l'émerveillement tout en sachant que son comportement volontariste, cette violence qu'elle se fait subir à elle-même pour être à la hauteur, n'ont pour socle que son extrême fragilité.
Un bonheur ne venant jamais seul, elle fait la rencontre inopinément de Jorgen sur une aire de repos alors que sa mobylette se refuse à démarrer. Jorgen va lui ouvrir des horizons insoupçonnés.
Jean-Luc Seigle nous dresse ici le portrait d'une femme ordinaire, simple submergée par tout ce qui lui arrive, laissée pour compte, mais qui va tout tenter pour stopper la chute pour l'amour de ses enfants.
Un roman poignant, dramatique, émouvant.
Un texte de réflexion fait suite au roman, intitulé « À la recherche du sixième continent ». Une réflexion sur la littérature populaire initiée par Lamartine qui a inspiré Hugo et Zola. Une réflexion sur la beauté dans l'art et dans la nature. Réflexion sur New-York, une ville construite par les migrants : 1903, un million de migrants arrivent à Ellis Island ! Réflexion sur notre monde d'aujourd'hui. A méditer…
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Dans ce roman il s'agit d'une femme, mère de trois enfants, qui voit sa vie se déliter entièrement face à la réalité d'un divorce douloureux, de la perte d'un emploi qui la prive de revenus et par conséquent de la possibilité d'élever décemment ses enfants. Son ex-mari la menace de les prendre avec lui et sa nouvelle femme, loin d'elle, en bas de la France ! Reine se sent au bout de tout espoir. Il faudrait un miracle pour la sauver. Sa maison et son jardin en particulier vont à vau l'eau, elle n'a plus de forces pour faire face. Ce qui l'aide à ne pas se laisser totalement dépasser (elle envoie toujours ses enfants à l'école et leur fait à manger, même si elle ne surveille plus les devoirs ni la vie à la maison), ce qui l'amène à résister, c'est son talent pour la couture et en particulier la confection de petits tableaux magnifiant le quotidien, sorte de patchwork de ses rêves et espoirs ; elle les appelle ses « tissanderies ».

Et pourtant, elle va dans un ultime effort, débroussailler et nettoyer son jardin et ainsi découvrir, sous l'amas des détritus laissé par son ex-mari, une mobylette bleue et miracle, celle-ci démarre ! Voilà la solution pour répondre à l'annonce qu'elle a repérée pour un travail dans une autre ville, ce qui demandait un moyen de locomotion qu'elle n'avait pas jusque-là.

Reine retrouve l'espoir, elle va gagner de nouveau de quoi vivre, et pouvoir gâter ses enfants. Ce qui l'a aidée à tenir, va également apporter un plus pour son nouveau travail : ses tissanderies contribueront à la rendre indispensable dans son nouveau poste.

La réalité sociale de notre époque, la simplicité de Reine, sa candeur, la beauté des sentiments et des rêves en dépit de la difficulté du quotidien, la bonté immense de Reine, tout ici est réuni pour constituer un très beau et grand livre.
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Beau avec un grand "B" majuscule, voici comment je décrirais la plume de Jean-Luc Seigle, une de mes préférées sans doutes. Tout y est décrit d'une justesse avec cet auteur, un de mes préférés sans doutes. Ce roman explore les thèmes de l'amour, maternel et charnel, de la déchéance de l'autorité parentale, de la religion et de la mort avec le métier thanatopracteur, celui-ci traité avec beaucoup de poésie. le roman en lui-même était toujours très poétique et toujours Beau avec un grand "B" majuscule. Tous les sentiments nous traverse, l'espoir, la tristesse, le dégout, l'amour et c'est vraiment magnifique. Ce roman permet une nouvelle fois d'apprécier le génie littéraire du regretté Jean-Luc Seigle.
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Reine est au chômage divorcé er mère de 3 enfants. La découverte d'une mobylette seras une opportunité qui lui permettra de trouver du travail et d'échapper à la misère.
Tout commence comme un roman social, mais très vite cela se transforme en mièvre roman d'amour sans grand intérêt si ce n'est de nous plomber le moral.
Il est plus facile de faire pleurer que de faire réfléchir. Un récit très triste fait toujours penser que l'on vient de lire un grand roman mais c'est un leurre. Bien sûr Jean Luc Seigle ne mange pas de ce pain là (sans jeu de mot)
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J'ai découvert ce livre sur Babelio et je n'ai pas été déçue. Par contre je trouve le résumé éditeur restrictif car cette histoire est bien plus que ce qu'il nous annonce "un portrait saisissant d'une femme ordinaire au bord du gouffre"
Certes Reine est au bord du gouffre mais l 'histoire d'amour qu'elle développe avec un homme rencontré par hasard va l'en sortir d'une certaine façon; je trouve qu'il y a là une ode à l'amour: amour de cette mère meurtrie, amour de cette femme hypersensible qui a son monde à elle rempli de poésie et de créativité grâce à ce qu'elle appelle joliment "mes tissanderies", où elle mêle les tissus comme elle mélange ses sentiments.
Une jolie histoire même si elle est triste.
En tout cas cet ouvrage me donne envie de poursuivre ma découverte du monde de J.L Seigle.
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Hypnos, le dieu du sommeil...
Les pensées oniriques de Reine qui l'emmènent loin du monde des vivants où la vie est misère et désespoir.

Thanatos, son jumeau, dieu de la mort...
Et si la mort était la réponse pour protéger ses enfants de ce monde, les libérer elle et eux... pensée horrifiante et réconfortante. Fuir la pauvreté, fuir les problèmes... avancer... quelque part.

Ce jardin qui n'est plus qu'une décharge de ferrailles devant la maison, elle entreprend de le nettoyer comme pour débroussailler ses idées. Soulagée que la mort ne soit pas venue les prendre... qu'elle n'ait pas tué ses enfants.
Et là dans le tas confus apparait une mobylette... enfin quelque chose pour avancer.

Un travail pour nourrir ses enfants... Thanatos toujours... car elle prendra soin des morts pour les faire passer de l'autre côté... Les disparus, elle les connait, elle les chérit. A l'image d'Edmonde sa grand-mère adorée qui a pris soin de l'élever et de l'aimer.

Pulsion de vie... Eros. Dieu de l'amour.
Jorgen, un miracle inattendu comme un ange au bord d'une route.
Un amour qui nait comme une évidence.

Pulsion de mort... Thanatos...encore ?
Rattrapera-t-elle Reine ?

Un récit comme une poésie, tout à la fois sombre et lumineuse.

Jean-Luc Seigle conserve une jolie écriture, fine et délicate. Mais autant "Je vous écris dans le noir" m'avait totalement renversée, bouleversée, autant je ne suis pas partie avec la "Femme à la mobylette".
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Reine est à bout. Au bout du bout. Plus de mari, parti voir ailleurs. Plus de travail. Plus de voiture pour en trouver. Plus d'argent. Que reste-t'il au bout de la route quand il n'y a plus rien à quoi s'accrocher. Les enfants ? Ses enfants, ses trois petits qu'elle surnomme affectueusement le monstre à trois têtes ? Mais même eux n'arrivent plus à la maintenir à flot. Alors elle lutte, elle lutte contre l'envie d'en finir et de les emmener dans sa chute. La frontière est fragile, l'équilibre est précaire...
Reine lutte. Et puis un jour pour embellir la vie de ses petits, elle décide de redonner vie au jardin et de le débarrasser de ses encombrants. Et là, elle retrouve une mobylette bleue. Une mobylette qui va enfin pouvoir changer sa vie...

J'aime l'écriture de Jean-Luc Seigle. J'aime ses histoires et ses personnages. Il y a toujours tant d'humanité en elles et eux. Tant de vérité, d'amour et de détresse aussi. Des petits morceaux de vie qui disent tout des émotions et des sentiments qui traversent ces héros du quotidien.

C'est une très belle peinture que l'auteur fait de Reine, femme inadaptée au système économique actuel. Une femme ensevelie sous les procédures et les papiers administratifs qu'elle ne prend même pas la peine de lire. Une femme qui aurait pu vivre ses rêves comme elle coud si bien sa vie, à travers les petits tableaux de couture (ses tissanderies) qu'elle réalise à la perfection. Une femme extravagante soutenue par la mémoire de ses ancêtres, une génération de femmes disparues qui content et la rattachent à son histoire, son passé.

Oui j'ai beaucoup aimé l'univers de Reine et les mots inventés par l'auteur pour créer son personnage et le définir. La poésie y trouve sa place.
C'est encore un très beau roman de Jean-Luc Seigle que je partage ici, après « Je vous écris dans le noir » et « En vieillissant les hommes pleurent », et qui me fait prendre bien conscience de la disparition d'un grand écrivain.
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"Femme à la mobylette", ce titre sonne comme celui d'un tableau. Et dans l'histoire il y aurait pu y avoir un tableau intitulé comme cela si seulement...le destin n'en avait pas décidé autrement, s'il y avait eu un happy end. Mais dans les histoires de Jean-Luc Seigle il n'y a pas de happy end. Parce que cet écrivain colle à la vie et que la vie souvent ne fait pas de cadeaux. Surtout aux plus démunis. Reine a divorcé, perdu son travail dans la foulée, perdu toute estime de soi et accumulé les kilos. le quotidien devient très compliqué à gérer avec 3 enfants qu'elle aime profondément mais trop fragilisée par les chaos de la vie, elle a tendance à se réfugier dans un monde imaginaire et à oublier toutes sortes de contingences matérielles comme la paperasse, les injonctions judiciaires ...Une mobylette trouvée dans le jardin va peut-être lui sauver la vie en lui permettant d'aller travailler .... Lisez cette histoire bouleversante où J-L Seigle dresse avec une rare empathie le portrait d'une femme à la dérive. C'est un très beau portrait, plein de finesse et de pudeur. Reine porte en elle des trésors d'humanité que la société ne lui permettra de déployer que trop brièvement. le portrait de son second fils Igor, petit garçon mûri trop tôt, angoissé car profondément sensible et captant comme personne d'autre les failles de sa mère, m'a beaucoup émue aussi. Merci M. Seigle, c'est le troisième roman que je lis de vous cette année et encore une fois vous m'avez touchée en plein coeur...
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