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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En commençant ce livre, je ne connaissais pas du tout le fait divers dont l'auteur allait me faire découvrir l'affaire.
Curieuse comme je suis, j'ai été vérifié sur la toile et effectivement c'est une histoire vraie, celle de Pauline Dubuisson condamnée à mort à trois reprises.

L'auteur écrit à la premières personne ce qui produit chez nous le sentiment de lire Pauline.

Elle grandira dans une famille avec trois frères dont deux tomberont pendant la guerre.
Souhaitant ardemment faire des études de médecine, son père la mènera à être infirmière à l'âge de 17 ans auprès d'un médecin allemand responsable d'un hôpital de la région (hors de question pour son père qu'elle quitte la maison pour faire ses études). Pauline usera de ses charmes afin de faire plaisir à son père pour que sa mère redevienne la femme qu'il aime, cette femme nourricière qui l'aime tant et qui depuis le deuil de ses fils ne quittera plus sa chambre.

Pauline subira ensuite une condamnation à mort, tondue sur la place publique… Son père arrivera à la sauver de ses bourreaux seulement cela sera trop tard pour le coeur de cette jeune fille.

Elle réussira ensuite à partir faire ses études de médecine mais là aussi une situation tragique se produira.

Le réalisateur Clouzot fera un film sur l'histoire de cette jeune fille "La Vérité" dans lequel Brigitte Bardot incarne son rôle de meurtrière,

Elle fuira la France et s'exilera au Maroc sous un faux nom.

Elle parviendra à se refaire aimer seulement assez vite un choix sera à faire; se taire ou dire la vérité ?

Ce livre ne nous laisse pas intact comme beaucoup de "roman" relatant un fait divers, j'ai apprécié tant l'écriture que de découvrir l'histoire de cette jeune fille qui nous est contée d'une autre manière que celle reprise dans les médias.
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Mon avis :

Il y a un moment de cela j'ai découvert ce roman et son auteur lors de l'émission La Grande Librairie. J'ai tout de suite été séduit par l'histoire et convaincu par les mots de Jean-Luc Seigle. Je n'ai pas été déçu de le lire. Au contraire, ce roman est très émouvant et intense. On apprend à découvrir Pauline Dubuisson et ce qu'il lui a été reproché. D'elle je ne connaissais que vaguement son histoire, un crime pour lequel elle avait échappée à la peine de mort.

Ce roman écrit à la première personne nous entraîne donc dans la vie et les pensées de Pauline. Pauline qui fuit la France après avoir quitté la prison se retrouve à Essaouira sous un autre nom. Elle finit par tomber amoureuse de Jean. Ce dernier la demande en mariage et c'est là qu'elle décide de lui dire, ou plutôt lui écrire la vérité sur qui elle est. Petit à petit elle dévoile son passé, ce qui la passionnait, son amour indéfectible pour son père, sa vie de famille et ses souffrances issues des hommes.

Un destin fracturé

Pauline relate donc son enfance, sa vie de jeune fille avec une famille marquée par les guerres. Elle parle de son envie de devenir médecin, son expérience en tant qu'infirmière dans un hôpital géré par les allemands, de la fin de la guerre et son flot de jugement expéditif. Elle parle de sa première reconstruction et de sa rencontre avec Félix. Puis de la façon dont elle finit par le tuer. En parallèle de ses éléments de sa vie, elle nous retrace son procès, les mots des juges et des témoins, de la VOX POPULI qui demande – encore une fois – sa mise à mort.

On est affecté par sa solitude, sa détresse, sa perte de foi en la vie. Lorsque l'on lit les passages sur son adolescence on est peiné de la façon dont elle va être jugée au moment de la libération. On est affecté par ses souffrances qui l'incitent à s'extraire du monde des vivants.

Si Pauline a commis des erreurs ce sont les hommes qui l'ont brisé, ils ont soufflé petit à petit sa flamme de vie. Un roman qui touche et qui met mal à l'aise.

Le style

Écris à la première personne, le roman captive rapidement le lecteur. On oublie l'auteur pour ne plus voir que Pauline Dubuisson coucher sur des feuilles son histoire. Les chapitres s'enchaînent rapidement et beaucoup d'intensité, de violence parfois et d'espoirs gâchés.

Mon petit point positif :

La façon dont l'auteur parvient à se substituer à Pauline pour la faire vivre à travers les pages, avec tendresse et compassion.
Lien : http://www.murmuresdekernach..
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Roman, oeuvre de fiction autour d'un personnage bien réel, lui, celui de Pauline Dubuisson, dont le procès a défrayé la chronique. A sa mort en 1963, elle laissa derrière elle des cahiers aujourd'hui disparus. C'est là qu'entre en jeu l'imagination du romancier. Quelle mémoire, quelle impression a-t-elle laissée sur sa vie ?
Ce livre n'est pas une chronique judiciaire, mais une vie de femme, de jeune femme. Des retours en arrière sur l'enfance , l'adolescence, l'occupation, l'après-guerre éclaire les différentes facettes du personnage de Pauline.

Sa relation aux hommes tient une place importante dans sa vie : son père, ses amants, et surtout un médecin allemand…avant le fiancé qu'elle tua de trois balles de révolver.

Un personnage complexe et humain, loin du monstre froid décrit aux assises.

Le problème, avec ce roman, c'est que je ne connais pas la part de la personne de celle du personnage, la part du vrai et celle de la fiction qui entoure Pauline Dubuisson. Je regrette donc de ne pas trop savoir sur quel pied danser. Je pourrais tout à fait le prendre pour un personnage de roman, mais lorsqu'on sait que le fond est une histoire vraie, un fait divers, on a envie de démêler l'écheveau.
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1953, Pauline Dubuisson vingt-quatre ans est la première femme à être condamnée à la peine de mort pour avoir tué son ex-fiancé, étudiant en médecine comme elle, trois ans plus tôt. Une affaire judiciaire qui a inspiré à Clouzot le film "La vérité "avec comme interprète Brigitte Bardot. Libérée après neuf années de prison et portant désormais un autre nom, elle va voir le film avec l'espoir "que la vérité justement serait enfin entendue, non pas la vérité qui disculpe, mais celle qui ne condamne pas toujours". Anéantie après la séance, elle quitte la France pour le Maroc et "c'est ici que commence le livre" de Jean-Luc Seigle.

L'auteur se glisse dans la peau de Pauline Dubuisson et lui donne la parole. Il revient sur l'enfance de cette benjamine d'une fratrie de quatre enfants et seule fille qui vénère son père. Un père qui se suicidera le lendemain de son arrestation. Arrive la fin de l'enfance et la Seconde Guerre mondiale : deux de ses frères sont tués, sa mère séquestrée par la douleur. Renvoyée de l'école, elle travaille à seize ans en tant qu'infirmière et apprend des aspects de la médecine dans un hôpital sous tutelle allemande. Il s'agit d'un projet initié par son père non pour sa fille mais pour son épouse.
Alors qu'enfin elle va entamer les études dont elle rêve depuis toujours, son destin bascule une première fois en quelques jours. Elle sera battue, tondue, violée collectivement à la Libération pour avoir eu une aventure avec le médecin allemand.
A la Faculté de Médecine elle rencontre Félix Bailly fils de bonne famille. Ils s'aiment et elle lui dit la vérité. Elle le dégoûte, il l'insulte et ne veut plus d'elle : c'en est trop pour Pauline.


la suite sur : http://claraetlesmots.blogspot.fr/2015/01/jean-luc-seigle-je-vous-ecris-dans-le.html
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Pauline DUBUISSON, la meurtrière, la tondue de la libération, l'infâme avec un grand I, comme dans le drame avec le cavalier blanc qui arrivait toujours pour sauver l'héroïne. Derrière l'image, l'auteur a cherché ... et il a trouvé une famille unie, un père héros de 14/18, une mère ange du foyer et ensuite 2 frères de Pauline, morts au combat, une mère qui s'enfonce dans le désespoir, un père qui veut sauver son épouse, pierre d'angle de sa vie et une jeune fille seule qui cherche de l'amour sous toutes ses formes. Une jeune Pauline qui reprise en mains par son père, se lance dans la médecine, se révèle une étudiante brillante et qui pour aider sa famille, va devenir l'adjointe d'un médecin allemand, soignant allemands et français avant de devenir sa maîtresse sans le vouloir. Ce poste permet à Pauline d'avoir accès à la nourriture et de sauver sa mère du désespoir en lui faisant reprendre sa place de mère nourricière. Mais, Pauline paie ses amours avec le médecin allemand et la rumeur, catin de première ordre se vend à toutes les horreurs, en ce qui la concerne. Tondue, violée plusieurs fois, Pauline survit grâce à l'autorité de son père, ancien de la grande guerre. Pauline tombe amoureuse et dans un grand élan d'amour dit tout à son amant, qui la rejette et la traite de prostituée. Pauline veut mourir, mais Pauline tue son amant et reconnue coupable, fera de la prison avant d'être amnistiée et de partir loin de France. Un très beau livre écrit par ... la victime Pauline, un personnage terrible qui doit se taire pour survivre et qui même quand elle parle, n'est pas entendue. Encore, une raison de s'interroger sur les tondues de la libération et sur tous ceux qui ayant de bien plus grands crimes sur la conscience, s'en sont sortis : une femme à portée de mains, c'est plus facile ...
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« Le pute, la garce, la tondue... ». C'est ainsi qu'est présentée Pauline Dubuisson lors de l'ouverture de sont procès en 1953, après qu'elle ait assassinée de trois coups de revolver son ex petit-ami. Sa beauté, son air hautain, son refus de prendre la parole, même pour se défendre, ne joueront pas en sa faveur et elle sera condamnée à la prison à vie. Libérée pour bonne conduite en 1959, la sortie du film « La Vérité », inspiré de son histoire, coïncidera avec son départ pour le Maroc, où elle mettra fin à ses jours peu de temps après.
Ce sont ces quelques années avant son suicide qui sont le coeur du roman de Jean-Luc Seigle. Au travers de cahiers intimes, l'auteur donne la parole à la jeune femme, pour y expliquer son point de vue et les événements qui l'ont conduite à ces deux gestes ultimes, l'assassinat et le suicide.
Car il y a les faits et l'explication que l'on peut leur donner. Jean-Luc Seigle choisit de revenir, via ce journal écrit à la première personne, sur l'histoire de Pauline, sur les traumatismes familiaux laissés par la première puis par la seconde guerre mondiale. La narratrice dévoile ses rêves, ses ambitions (elle veut devenir médecin, à une époque où ce poste est avant tout masculin) et dessine le profil d'une femme meurtrie, harcelée moralement par les attentes de la société, manipulée psychologiquement par ses parents...
« Je vous écris dans le noir » est un roman extrêmement violent et sombre. Car l'auteur/narratrice utilise des mots simples pour faire état de la violence quotidienne : Pauline Dubuisson a été jetée à la vindicte populaire sans que personne ne prenne alors en compte son histoire dans sa globalité. Condamné à mort à deux reprises, elle fut victime des hommes, de la société et des circonstances.
À travers cet émouvant portrait, Jean-Luc Seigle parle également de la condition de la femme en général, que les événements historiques, notamment les conflits, met à rude épreuve. Ballottée et tiraillée, elle est souvent la première victime de la haine et de la frustration, le bouc-émissaire tout désigné sur lequel décharger les colères enfouies. La scène de la Libération est ainsi proprement insupportable.
Jean-Luc Seigle propose une belle réhabilitation et incite à réfléchir sur les jugements souvent établis trop vite. Non pas que Pauline Dubuisson était innocente du meurtre de son ancien compagnon, mais au regard du déroulement de sa vie, cet acte n'est-il finalement pas inévitable et compréhensible, à défaut d'être pardonnable ?
« Je vous écris dans le noir » est un roman cruel, donc on ne sort ni indifférent, ni indemne.
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J'ai un peu de mal à donner mon avis sur ce livre. J'en ai aimé l'écriture, l'auteur a vraiment une plume très agréable à lire. Facile à lire sans être simpliste.

Je ne connaissais pas du tout l'histoire de Pauline Dubuisson, tout le fond de ce roman est vrai. L'auteur a comblé les blancs en imaginant tout ce qui n'était pas connu en prêtant la plume à Pauline Dubuisson au travers d'une lettre.

J'ai toujours un peu de mal avec ces romans qui mêlent réalité et fiction, je me demande toujours où se situe la limite. A la fin de ma lecture je me suis précipitée sur mon ordinateur pour lire ce qui était dit de la vie de cette femme.

Je ne regrette pas cette lecture car je l'ai appréciée mais c'est loin d'être un coup de coeur.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Une femme condamnée pour le meurtre de son fiancé tente, une fois libérée de refaire sa vie au Maroc. Elle veut tout avouer à son nouvel amour.
J.L Seigle s'est emparé d'un fait divers pour le transformer en une histoire personnelle. Avec empathie, délicatesse, sensibilité, il fait raconter à son personnage l'histoire d'une vie. Celle d'une jeune femme tondue à la Libération, des relations troubles avec son père qui l'a poussé dans les bras d'un officier allemand, une mère effacée mais qui révèle un amour inconditionnel pour sa fille.
J.L Seigle nous avait ému avec son livre précédent En vieillissant les hommes pleurent. Avec Je vous écris dans le noir, il nous bouleverse.
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Je n'avais jamais entendu parler de Pauline Dubuisson, mais cette histoire réecrite par Jean-luc Seigle sous forme de roman m'a beaucoup touchée. Certes elle fût une meurtrière mais la bonne société de l'époque et même celle d'aujourd'hui l'a condamnée sans appel, n'a pas essayé de la comprendre...C'est ce que fait Jean-luc Seigle dans ce magnifique roman et l'on se surprend à plaindre cette femme "qui n'avait pas l'allure de son crime" et qui a trop aimé.
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Super roman très bien écrit ! On se plonge facilement dans la vie de Pauline Dubuisson et malgré son crime et ses choix pas toujours très judicieux, à mon goût, on éprouve une certaine sympathie pour cette femme que tout le monde a rejeté.
On attendait le deuxième roman de cet auteur, le premier ayant connu un beau succès, et c'est une réussite ! Un bon roman pour cette rentré de janvier 2015 !
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