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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pauline Dubuisson a été condamnée à mort 1953 pour le meurtre, avec préméditation, de son ex-fiancé Félix Bailly. Libérée pour bonne conduite après 9 ans de prison, elle quitte la France pour le Maroc en 1962 après avoir vu le film de Clouzot qui s'inspire de son histoire et dont le rôle principal est tenu par Brigitte Bardot. Ce film au titre mal choisi puisque Pauline n'y retrouve pas LA vérité mais celle que les français ont voulu croire et qui l'a conduite au cachot. Exilée au Maroc, où elle se fait appeler Andrée et tombe amoureuse de Jean qui la demande en mariage. Pourtant, en 1963, elle avale des barbituriques, et trouve la mort. A côté d'elle, on retrouve des pages recouvertes de son écriture, disparues depuis.

Jean-Luc Seigle a imaginé les trois cahiers qu'elle aurait pu écrire, et nous les livre à la première personne. On part à la rencontre de ce personnage singulier, mi-attachant mi-abject, mais fascinant. Loin du monstre décrit et condamné juste après la guerre, on découvre une femme blessée, humiliée. Une toute jeune femme tirée par les cheveux sur la place publique par des gens pleins de haine, tondue, rasée et violée, martyrisée, peinte de croix gammées pour avoir eu une relation avec un médecin allemand. L'auteur a mis toute sa sensibilité, sa délicatesse, sa compassion, son empathie pour écrire ce très beau roman.

Pauline Dubuisson voulait être médecin, elle était bonne élève, on imagine qu'elle aurait pu avoir une jolie vie dans le Nord de cette France qui l'a tant haïe, si elle n'avait été victime de la vindicte populaire.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Jean-Luc Seigle s'attarde sur la vie de Pauline Dubuisson, une femme qui fuit la France en 1961 après avoir vu le film de Clouzot avec Brigitte Bardot, "La vérité". Un film inspiré de sa vie et qui revient sur un évènement marquant. le livre est écrit à la première personne et on découvre une femme marquée, qui a été prise en grippe par une société tout entière. Difficile de savoir ce qui est romancé ou non dans le livre de Jean-Luc Seigle et du coup ça pose question sur le choix de l'écrivain de se mettre à la place de Pauline Dubuisson. Une figure controversée de cette époque.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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J'ignore par quel hasard ce livre se trouvait dans ma bibliothèque, et encore moins pourquoi je ne l'avais jamais ouvert ...
Quelle belle découverte que cet auteur, qui nous livre ici la biographie de Pauline Dubuisson sous un tout autre angle que celui dont les autres avant lui l'ont narrée.

Comment prendre le parti d'une femme tondue à la libération pour avoir fréquenté un médecin allemand pendant l'occupation, puis condamnée quelques années plus tard pour avoir tué de sang froid son compagnon ?

Pourtant l'auteur arrive, en se plaçant dans la peau de cette femme dont on ne sait s'il l'a connue ou non, à nous rallier à sa cause et à nous faire franchement réfléchir. Une petite claque comme il est utile d'en recevoir de temps en temps. Merci pour cela.
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Pauline DUBUISSON est le personnage principal de ce roman, mais fut également une personne réelle à l'histoire de vie complexe.
Pauline DUBUISSON est née en 1927, dans une famille bourgeoise. Sa scolarité se stoppe vers 14 ans lorsqu'elle est aperçue en compagnie de soldats allemands. Son père la sollicite alors pour fréquenter les allemands afin d'améliorer leur condition. Elle sera, pour ces raisons, humiliée (tondue, tatouée de croix gammées, violée) sur la place publique après la Libération.
Se destinant à une carrière médicale, Pauline DUBUISSON entame des études de médecine. Elle tue par balles son ancien petit ami, camarade de promo, par balles en 1951. Elle est alors jugée et condamnée à perpétuité et sera incarcérée 6 années. A l'annonce de ce crime, son père se suicide.
Tentant de se reconstruire après sa sortie de prison, avec le soutien de sa mère, Pauline reprend des études de médecine. Elle fuira la France pour se réfugier au Maroc lorsque le film La Vérité sortira, inspiré de son crime passionnel et de son histoire.
A nouveau contrainte de recommencer sa vie, au Maroc, elle rencontre un homme dont elle tombe amoureuse, qui la demande en mariage. Par souci d'honnêteté envers son futur mari, Pauline lui raconte son histoire, ce qui aboutit au refus de cet homme de l'épouser.
Pauline DUBUISSON s'est suicidée dans sa maison du Maroc en 1963. Des carnets dans lesquels elle avait raconté son histoire ont été retrouvés dans sa demeure. C'est le contenu de ceux-ci que Jean-Pierre SEIGLE a imaginé et qui constituent donc ce roman.
Il a composé la partie manquante de la vie de Pauline DUBUISSON, entre les éléments qui ont défrayé la chronique et son suicide.

Jean-Pierre SEIGLE a donc plongé dans tous les pans qui constituent une histoire et une personne : des faits, du vécu, des ressentis, des relations, de l'histoire, de l'Histoire…
Ce livre est bouleversant de réalisme, ponctué de réflexions et empreint d'une incroyable fluidité et continuité. C'est bien simple : on ne lâche pas le livre, page après page, on pense réellement lire les écrits de Pauline DUBUISSON et non un roman. L'auteur parvient à cette « illusion » par son talent à se mettre à la place de cette femme, faisant des allers-retours dans les sentiments, des passerelles avec des évènements qui se sont produits, comme le déchainement de la presse par exemple.
En 3 mots, ce livre est magnifique, éprouvant, émouvant.
Il parle également, en filigrane, de l'amour filial et de l'amour adulte, des relations d'amour qui lient les êtres entre eux, et causent tant de soutien et de complications dans une vie.
Il aborde le besoin de relation, d'amour et d'humanité pour exister, l'importance de la transmission dans une famille : de ses impacts, de ses valeurs et aussi de ses dégâts.
Jean-Luc SEIGLE parvient avec brio à faire parler une femme, à faire témoigner une femme. Son écriture est familière mais fine, il se permet de décrire des scènes sordides tout en respect et en délicatesse, des choses obscènes sans vulgarité aucune.
Tout ceci donne très envie de s'attaquer aux autre livres de cet auteur !!
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1961 ? après avoir vu La vérité de Clouzot, inspiré de sa vie et dans lequel Brigitte Bardot incarne son rôle de meurtrière, Pauline Dubuisson fuit la France et s'exile au Maroc sous un faux nom. Lorsque Jean la demande en mariage, il ne sait rien de son passé. Il ne sait pas non plus que le destin oblige Pauline à revivre la même situation qui, dix ans plus tôt, l'avait conduite au crime. Choisira-t-elle de se taire ou de dire la vérité ?

C'est en voyant un reportage (sur Arte sans doute) que j'ai eu très envie de lire la biographie d'une jeune femme, qui dans sa courte existence, fut condamnée à mort à trois reprises et dont un film condamna définitivement la jeune femme à l'exclusion à perpétuité.

Jean-Luc Seigle livre ici un roman à la première personne passionnant et passionné. Pauline Dubuisson avait entrepris à son arrivée à Essaouira de tenir un journal et d'y raconter par bribes sa vie. Une écriture petite et serrée nous dit-il, des milliers de mots posés à plat sur des feuilles. Ces témoignages intimes, retrouvés à sa mort, ont malheureusement disparu et Seigle a décidé ici de les réécrire et de redonner une voix à une jeune femme les plus méprisées et haïes de France.

Je connaissais l'adaptation cinématographique d'Henri-Georges Clouzot avec dans le rôle de Pauline, la très belle Brigitte Bardot. Le film sorti en 1960 revenait sur un des faits divers les plus marquants de l'après-guerre : une jeune étudiante en médecine, âgée de 20 ans, avait tué son ex fiancé, Félix Bailly au petit matin puis avait tenté, sans succès de se suicider. Arrêtée, emprisonnée, elle avait toujours refusé de témoigner sur ce qui s'était passé cette nuit-là et avait uniquement pris la parole au procès, lasse de toute cette comédie, pour dire que c'était un acte prémédité. Son suicide l'était, mais pas le meurtre de Félix. Le Procureur avait réclamé la peine de mort. Elle n'aura la vie sauve qu'à une voix contre douze.

Seigle vous ramène alors à Dunkerque, où la petite Pauline
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Un très roman qui fait oeuvre utile, puisqu'il réhabilite autant que possible Pauline Dubuisson, jeune femme brillante à la personnalité complexe, tourmentée, et qui a tué son amoureux qui la rejetait, après lui avoir appris qu'elle avait été tondue à la libération. Pourtant commis sans préméditation, elle risquera la peine de mort, fait unique dans les annales judiciaires. Neuf ans plus tard, en sortant de prison,elle sera traumatisée à la vue du film La vérité de Clouzot la mettant en scène sans nuances aucunes comme une traînée. Elle s'exilera au Maroc. le roman est une lettre imaginaire écrite à l'homme qui là-bas, la demande en mariage, pour lui révéler son histoire. C'est poignant, glaçant, elle finira broyée par les hommes, et notre coeur se serre pour cette fille qui n'était pas cette garce meurtrière que les hommes et chroniqueurs de l'époque nous ont présentée.
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Jean-Luc Seigle signe encore un très beau livre. Entre horreur et émoi, il nous livre la vie de Pauline Dubuisson à la première personne et l'on est suspendu à ses mots qui nous font oublier qu'un homme est derrière le stylo.
Pauline Dubuisson est une jeune fille qui se fond dans les désirs de son père, se perdant dans son admiration pour lui, son « éros » comme elle l'écrit dans une rédaction d'écolière … Une jeune fille en quête de reconnaissance, de jouissance, d'amour, en quête de vivre dans cet entre deux guerres, période marquée par la peur … Une peur, palpable, visible au sein de la famille par une mère qui craint le retour des allemands. Des allemands qui envahissent les lieux et raflent tout. Toute la nourriture. Laissant mourir de faim les enfants dans la rue … Une mère nourricière qui tremble à l'idée de manquer de nourriture. Une mère qui n'est heureuse que devant les assiettes pleines et vidées par ses enfants qui se régénèrent grâce à sa cuisine mais aussi par ses passages hebdomadaires au temple.
Pauline est la petite dernière d'une famille de 4 enfants. 3 grands frères qu'elle admire mais dont deux vont tomber pendant cette deuxième guerre tant redoutée. La prophétie maternelle prend vie … Lui prend deux vies, ses deux fils. Elle sombre alors dans une déprime.
Seule issue possible : cuisiner. Il faut alors trouver de quoi nourrir cette mère terrassée. La remettre aux fourneaux pour la sauver. Trouver de quoi cuisiner, des bons produits. Presque impossible en cette période de rationnement. Il faut se rapprocher des allemands …
Son père ordonne sans un mot ou presque. Pauline suivra et s'ensuivra son terrible destin !

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Pauline Dubuisson est la première femme pour qui la peine de mort fut demandée. Son crime ? : avoir tué son ex-fiancé, avoir été tondue pour avoir couché avec un allemand, être une femme libre avant son temps.
Libérée au bout de 9 ans d'incarcération, Pauline alias Andrée veut vivre mais le film de Clouzot "La vérité" relatant sa vie inventée l'effraie et elle fuit au Maroc où elle se sent renaître et redevient amoureuse.
Mais le destin ne vous laisse pas décider de votre vie, demandée en mariage elle ne peut pas mentir à son futur époux et se décide de lui expliquer sa vie dans 3 carnets afin qu'il sache qui est Andrée.
Jean-Luc Seigle nous raconte donc dans ces carnets ce qu'il imagine de la vie de cette femme, libre et courageuse. Un témoignage, même s'il est inventé, poignant.
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J'ai lu ce livre après avoir dévoré le magnifique roman de Philippe Jaenada, "La petite femelle". Ces deux ouvrages racontent chacun à leur manière (très différente) le destin de Pauline Dubuisson, vouée aux gémonies par l'opinion après avoir tué l'homme qu'elle avait aimé. Jean-Luc Seigle s'attache à la dernière partie de la vie de Pauline, lorsqu'elle se réfugie au Maroc et tente de se reconstruire après la prison avant d'être rattrapée par son passé. Il parle avec sa voix, sa voix de femme brisée par tous les hommes de sa vie et le jugement d'une société sans pitié. Avec sa voix de criminelle aussi, elle qui a tué l'homme qui ne voulait plus d'elle, et qui ne prétend pas avoir eu raison de le faire. Un livre au ton intimiste et prenant, très différent de celui de Jaenada, dont je conseille aussi la lecture à ceux que la voix de Pauline sous la plume de Jean-Luc Seigle a émus.
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J'ai découvert ce livre dans une émission de la grande librairie sur France 5. J'avais trouvé intéressant l'envie de l'auteur de donner une voix aux silences de Pauline.
Je m'attendais à une lecture pesante et sur ce point je ne m'étais pas trompée. Environ 200 pages, un livre pas bien lourd mais les apparences sont souvent trompeuses puisqu'il est très dur émotionnellement et qu'il vous laissera un poids sur le coeur.

La narration à la première personne est très judicieuse. On a l'impression de lire une auto biographie même si on sait que les faits sont romancés. Je pensais m'apitoyer dès les premières pages sur le sort de cette jeune femme et là encore j'ai commis une erreur puisque l'auteur joue la subtilité, le bon dosage des émotions.On voit qu'il ne cherche pas à nous arracher des larmes à tout prix mais à nous faire comprendre le parcours de Pauline, son environnement, ses choix.

J'ai eu beaucoup de mal à la lecture du viol sur Pauline. Je suis habituée aux thrillers mais la part de vérité dans ce fait m'a retournée. Je me suis accrochée pour ne pas sauter de passage mais la gorge était nouée et le sommeil long à trouver cette nuit là.

Merci à Jean-Luc Seigle pour cette écriture magnifique et tellement juste ! Il y a des livres qu'on oublie, d'autres qui restent. Vous avez compris dans quel camp je place celui-ci ! Même si on ne pourra jamais savoir ce qu'il se passait réellement dans la tête de Pauline, il y a énormément de choses à retirer de cette lecture ! On apprend ou réapprend beaucoup sur l'Humain.
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