Un cri. Ce livre est un véritable cri de détresse ! Une fois commencé, je n'ai pas pu le lâcher. Et il m'a laissé un sentiment tellement fort, que je n'arrive pas à décrire, au point de ne plus avoir eu envie d'ouvrir un autre livre avant quelques jours.
C'est une lecture qui ne vous laisse pas indifférent, loin de là, et qui peut faire l'objet de débats et de discussions houleuses. Mais, avec le recul, essayons d'être constructive. Attention ! bien que ce livre provienne d'une histoire vraie (Pauline Dubuisson condamnée à perpétuité pour le meurtre de son ex-amant), il ne faut pas prendre pour argent comptant tout son contenu, parce qu'à sa lecture, on a vraiment l'impression que tout ce qui y est relaté est véridique. Elle relate le journal intime de Pauline, mais elle n'est pas son journal intime ! Il a disparu après son suicide et sur base de ce fait, l'auteur l'a alors imaginé. Il s'est bien documenté, car cette affaire a fait grand bruit à l'époque (après guerre). C'est certain,les événements majeurs sont réels, mais avec le recul, je me demande si l'auteur n'a pas un peu forcé sur les détails. Dans quel but ?
Il y est aussi beaucoup question de manipulation. Les parents de Pauline agissaient ainsi, chacun à leur manière. Qui est le pire des deux, dans cette histoire ? le père, qui manipulait sa fille, ouvertement ? Ou la mère, qui manipulait sa fille, comme son mari, passivement ?
En tout cas, j'ai trouvé que
Jean-Luc Seigle a fait preuve d'un grand courage en relatant des événements honteux d'après la guerre, comme la tonte des femmes ayant "pactisé" avec l'allemand, ou les résistants de la dernière heure. C'est un sujet peu glorieux de l'histoire française; on n'en parle pas; on n'écrit rien sur le sujet.
J'aimerais aussi attirer l'attention sur certaines scènes violentes (la tonte et le viol), qui sont décrites et détaillées à la limite du supportable. Ames sensibles s'abstenir.
Bref, c'est un livre fort, qui me restera en mémoire, mais avec lequel je me sens mitigée, mal. Je ne sais pas expliquer.
En conclusion, je dirais A lire et à méditer.