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L'auteur nous livre une chronique quotidienne sur deux mois, qui commence la veille de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Elle apprend la nouvelle, là, à Paris, où elle vit depuis plusieurs années. D'abord par les réseaux sociaux et les médias, puis en se réunissant avec un petit groupe d'amis japonais installés à Paris. On découvre peu à peu, au fil des jours, l'importance du carnage. L'inquiétude monte également à la pensée des proches restés au Japon. A travers ce journal, elle nous livre ses réflexions, son ressenti sur les différences de perceptions du désastre, en France et au Japon. Mentalités et cultures différentes, perceptions du monde radicalement différentes. C'est cette différence entre les deux peuples qu'elle va tenter de comprendre, sans jugement, juste en constatant les faits. N'y tenant plus, alors que tous les étrangers essayent de quitter l'archipel, elle va retourner chez elle, ici, à Tokyo, pour prendre le « pouls » de la situation et retrouver famille et amis. Elle y découvrira l'ampleur du désastre, outrageusement véhiculée par les médias. Son introspection nous permet de prendre conscience, par le prisme de notre culture, de notre fragilité et la précarité de nos existences, face à ces catastrophes que l'on ne peut maîtriser.
L'écriture est subtile dans un style épuré, comme souvent avec les auteurs japonais. Pourtant tout est dit !
Un livre que je recommande vivement.
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Lorsqu'un tremblement de terre, suivi d'un terrible tsunami a frappé le Nord du Japon, le11 mars 2011, l'auteur, linguiste, traductrice, poétesse; qui écrit en français et se partage entre la France et le Japon, se trouvait à Paris........

Pressée par un sentiment d'urgence, elle se met à écrire ou plutôt à "transcrire".
Elle se fait "chroniqueuse"," au jour le jour ", recueille les paroles des uns et des autres, les" voix"qui s'échappent des médias, en n'épargnant pas le gouvernement ainsi que les journalistes à la Télé ou dans la Presse écrite.

Elle s'interroge sur la "temporalité, la peur, l'angoisse indicible, le désarroi, , une "mémoire " de la catastrophe même si celle-ci ne lui appartient pas..........
Comment les artistes en viennent t-ils comme "par hasard" à anticiper une catastrophe.?

Pourquoi cette tentation de superposer les images de Hiroshima et celles de Fukushima ?

En décrivant les faits, en nous livrant son ressenti, elle montre comment les Japonais ont réagi qu'ils vivent au Japon, à l'étranger ou sur le site de la catastrophe ...
Vivre un drame à distance n'est pas simple et trois semaines plus tard lorsqu'elle rejoint sa famille et sa ville natale : Tokyo, comment se réconcilier avec une ville blessée, en quête de solidité ?
La chronique poignante de ces jours sombres passés à partager les doutes et les angoisses de son peuple est aussi une réflexion intense sur l'écriture!
Sa réflexion lucide et sans concession, grâce à un style tout en dépouillement et simplicité tient de la sidération, du chagrin et de l'espoir.
Un beau livre; dans la sobriété, le questionnement fertile, une chronique sur le vif qui rappelle que ce n'est pas un hasard.
Essai lu dans la cadre d'une future rencontre avec l'auteur, à la médiathèque de la ville , en novembre .
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Installée en France depuis de nombreuses années, l'autrice Ryoko Sekiguchi apprend via Facebook qu'un violent séisme a secoué le Japon, on est le 10 mars 2011. Commence aussitôt une veille qui durera des semaines et où elle et ses amis japonais - tous plus ou moins dans la littérature ou le cinéma - se retrouveront régulièrement pour partager les dernières nouvelles et s'exprimer sur leur ressenti d'expatriés, ainsi que sur les difficultés à accepter autant les réactions française que japonaise à cette catastrophe.
Ryoko tient le journal de ce mois où tout a basculé, entre la puissance du séisme qui a provoqué des milliers de morts et l'accident nucléaire de Fukushima qui s'en est ensuivi. Très vite, le lien est fait avec Hiroshima et ses radiés.
A travers les propos de différentes personnalités japonaises, l'autrice s'interroge sur son propre statut, sur l'identité du Japon et la politique autoritaire qui y règne.
Ce livre est avant tout une chronique au jour le jour, qui se termine à son retour du Japon où elle est allée passer quelques jours peu de temps après le séisme. Elle n'a pas de réponse à apporter sur sa peur de l'avenir, sur ce que cette catastrophe va changer de manière durable, ou non.
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Comment écrire sur la catastrophe ?

Poétesse passionnée de littérature et de cuisine, Ryoko Sekiguchi habite à Paris et écrit en Français. Elle a notamment publié aux éditions Argol en 2012 deux petits livres hautement recommandables, «L'astringent» et «Manger fantôme», qui évoque en conclusion la zone fantomatique établie après le désastre.

Fukushima a été une ligne de rupture pour de nombreux artistes japonais, à l'instar de Kenzaburô Ôé qui s'est remis à écrire. Happée à l'intérieur de la catastrophe malgré la distance, rivée aux images de son écran de télévision de manière obsessionnelle, Ryoko Sekiguchi a ressenti ce besoin d'enregistrer et d'énumérer les faits sous forme de chronique, à partir de la veille du désastre et pendant 49 jours, entre le 10 mars et le 30 avril.

«Étrange sensation, quasi schizophrénique, qu'il y a à se trouver dans un lieu si opposé à la réalité qui nous assaille.»

En contrepoint au récit de l'écrivain français installé au Japon, Michaël Ferrier, qui a eu envie d'écrire par îlots ou fragments après le désastre («Fukushima, récit d'un désastre» - éditions Gallimard, 2012), Ryoko Sekiguchi, également entre les deux cultures, rend compte de l'effet de la distance des deux côtés : elle est projetée dans les événements qui se déroulent là-bas, consigne leurs conséquences en chaîne souvent inattendues et se retrouve, comme tous les japonais, au centre des débats et des discours en France et ailleurs, avec les clichés sur le Japon et les japonais qui ressurgissent et pèsent comme des pierres.

«Être une minorité, c'est devenir l'objet des discours, de toutes sortes de discours que l'on peut faire sur vous. C'est être l'objet de ces regards que l'on se sent autorisé à porter sur vous.
Après une telle déferlante de commentaires dans les medias internationaux, le statut du Japon s'en trouvera-t-il déplacé ?»

Elle mène aussi une réflexion sur l'effet des images, sur le langage et la question de la temporalité pour dire une catastrophe durable, presque interminable.

«Pourquoi les témoignages des sinistrés, qui ont indiscutablement traversé une épreuve extrême, sonnent-ils faux alors même que ces mots doivent exprimer au plus près leurs sensations les plus intimes ?»

Cette chronique écrite au moment des événements n'est pas exempte de défauts mais réussit, dans un style extrêmement dépouillé, à capturer l'angoisse et la sidération, comme William T. Vollmann avait pu le faire, en se rendant sur place, dans «Fukushima, dans la zone interdite» (éditions Tristram, 2012). Haruki Murakami avait aussi su rendre remarquablement ce sentiment diffus et durable qui contamine après la catastrophe dans son recueil de nouvelles, «Après le tremblement de terre» (2000)

«La catastrophe semble en passe de devenir notre quotidien.»

Retrouvez cette note de lecture, et toutes celles de Charybde 2 et 7 sur leur blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/05/14/note-de-lecture-ce-nest-pas-un-hasard-ryoko-sekiguchi/
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Chronique du tsunami de 2011 au Japon, qui a causé la catastrophe de Fukushima, vu par une Japonaise vivant à Paris. Très littéraire, très japonais, très distant - même si on sent qu'elle est bouleversée par ces événements. Intellectualiser les choses est une façon de les contrôler ?
Pas passionnant, mais néanmoins très intéressant.
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Ce livre a été écrit par une poétesse, traductrice d'autres poètes japonais, qui écrit aussi en français. Elle se partage entre le Japon et la France, mais s'est rendue également dans des endroits sensibles de la planète.
Elle tient le journal de la catastrophe, pas seulement la catastrophe naturelle, mais la catastrophe nucléaire. Elle écrit avant, pendant, mais pas vraiment après puisqu'au moment où se clôt le livre, la catastrophe et ses conséquences sont loin d'être terminé. Une auteur qui lui est proche n'écrit-elle pas sur la troisième génération après Hiroshima ?
Ryoko Sekiguchi nous livre son ressenti, au jour le jour, les comparaisons qu'elle ne voulait pas faire mais qu'elle a été amené à faire, à cause de l'évolution de la situation. Elle montre comment les japonais ont réagi, qu'ils vivent au Japon, ailleurs que sur le site de la catastrophe, ou à l'étranger. Elle n'épargne pas le gouvernement, non plus que les journalistes, à la télévision ou dans la presse écrite, qui prennent des libertés avec la vérité (voir la mauvaise traduction des paroles des survivants).
L'auteur met en lumière ce qui émerge après une catastrophe de cette ampleur, que ce soit le meilleur ou le pire. Celui-ci n'apparaît pas majoritairement au Japon, ces réactions, qu'il faut bien qualifier de racistes, vont du couple mixte dont le mari ne veut plus jamais se rendre dans le pays d'origine de sa femme (combien de divorce à venir ?) ou de l'homme qui ne veut plus s'asseoir à côté d'une japonaise – au cas où.
Ryoko Sekiguchi s'interroge aussi sur les conséquences littéraires de cette catastrophe. Elle invite, et elle n'est pas la seule, Kenzaburo Oé, le premier à avoir parlé d'Hiroshima, à écrire sur ce sujet. Elle pense que d'autres pourraient relever le défi. Elle se demande aussi comment commencer sa carrière d'écrivain après cette catastrophe.
Une chronique sur le vif à méditer.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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