AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 754 notes
5
56 avis
4
69 avis
3
25 avis
2
4 avis
1
0 avis
Laurent Seksik possède l'art subtil de jouer avec l'imagination et les ombres. Chacun de ses romans apporte une acuité différente au contexte historique sans pour autant qu'il s'agisse d'une simple biographie.

L'auteur n'a pas cherché à écrire une biographie. Même si la rigueur historique est respectée, il est difficile de séparer l'imaginaire de la réalité. C'est cela la grande force de Laurent Seksik. Il nous sert son interprétation romancée, imaginée de certains pans de l'histoire.

L'écrivain nous raconte l'histoire d'un des plus grands génies tout en racontant celle de l'Allemagne aux portes de la nazification. Dans un climat de terreur, des discours de haine, et de menaces contre les juifs, Einstein devient l'ennemi public du peuple allemand, l'homme à abattre !
En parallèle il imagine l'histoire d'Eduard Einstein, le fils cadet du génie, atteint de schizophrénie. On suit ses nombreuses crises, ses hallucinations et sa vision distordue d'un monde dans lequel il ne trouve pas sa place, ayant un héritage trop lourd à porter.

Avec l'ironie poétique qui lui est propre, le sens des mots, des nuances et des euphémismes, Laurent Seksik parle d'un moment glaçant de l'Histoire, de chair et de sang et d'impuissance face au destin.

Il met en lumière le cas Eduard Einstein, mais aussi le cas Albert Einstein. En plus de ses découvertes capitales en physique, cet immense savant a bravé tous les dangers, s'est positionné en faveur des minorités mais n'a pas eu le courage d'affronter le pire drame de sa vie : prendre ses responsabilités face à la maladie de son fils.

Un livre intéressant, pétri d'informations, touchant et original. Une prouesse que seuls les grands écrivains peuvent accomplir.


Commenter  J’apprécie          6111
En mêlant l histoire du père et du fils, et la "grande histoire", j ai trouvé ce roman prenant. Mais pas dénué de certaines ficelles.
Commenter  J’apprécie          00
Beaucoup de critiques élogieuses sur ce roman biographique mettant en lumière le fils d'Einstein, le fils de l'ombre, de la malédiction, du problème sans réponse : Eduard.

Ce roman confronte dans son exploration les différents génies : celui du savoir, du grand prix Nobel, celui de l'amour maternel, celui qui fait de nous des êtres humains.
On découvre des bribes de la vie du grand savant, son exil, son amour pour la mère d'Eduard, Mileva, sa douleur plus vive que jamais de voir son fils plutôt que son éloignement loin de ce fils qu'il voit comme une malédiction. La malédiction de l'époque étant d'être le génie du siècle et d'avoir un fils atteint de schizophrénie. Une maladie qui à l'époque était encore peu connue avec des traitements barbares et non salutaires. Seule sa mère, infirme par sa jambe boiteuse sera la seule à se préoccuper de ce fils qui rêvait d'être psychiatre, mais aussi de voler, d'écrire, d'être en fin de compte aimé comme quelqu'un de normal.
La fêlure entre le père et son fils est subtilement décrite, les abysses des peurs, des clichés, du fléau nazi, de la solitude d'êtres laissés sur le bas côté, profonds et sans fioriture.
J'aurai néanmoins apprécié que Seksik plonge davantage dans l'enfance d'Eduard. Comment cet homme est il devenu schizophrène ? le gène d'une tante atteinte du même trouble explique-t'il tout ? N'est-il pas vrai que la schizophrénie se développe suite à un grand traumatisme dans l'enfance ? le manque d'amour ou bien ces deux dos tournés, l'un dans l'ombre l'autre dans la lumière en est peut-être pour quelque chose....
Commenter  J’apprécie          331
Difficile de dire ce que j'ai pensé de cet ouvrage.
Il est bien écrit, instructif, tant sur la petite histoire méconnue d'Einstein que sur la grande. J'ai apprécié de le lire.
Cependant il n'a pas vraiment suscité d'émotions en moi.
Commenter  J’apprécie          50
Je suis ébahie qu'on ait pu écrire un livre sur la schizophrénie qui soit lisible! Quand on sait quelle expérience c'est de côtoyer cette maladie monstrueuse, chapeau d'avoir pu la traduire en un roman sensible et intéressant .

Roman à trois voix, le père, la mère, le fils et la souffrance qu'impose la maladie à chacun.

Un fils perdu dans ses délires qui revient de temps en temps à une presque normalité puis de moins en moins souvent pour de moins en moins longtemps. Une vie traversée de pensées, d'images, de voix qui l'agressent sans arrêt. Sa folie , violente,paranoïaque, lui interdit la moindre relation construite avec qui que ce soit. Un enfant si sensible, tellement intelligent et une vie s'égrenant de tentatives de suicides en actes violents - Quel gâchis !

Une mère qui se suradapte à la folie de son fils et qui attend le retour de son enfant. Celui qui est là n'est presque plus le sien ,si loin de l'enfant qu'elle a dorloté. Une mère qui cherche encore et encore à adoucir la vie de son petit , si au moins il pouvait être en paix ... Une mère qui meurt à petit feu, usée par les crises, le désespoir, la violence et la douleur.

Un père qui ne sait que faire et s'éloigne. Est- ce à dire qu'il ne ressent rien? pas certain du tout ça, qu'il fuit? certainement. Il a choisi la vie et laissé le paquet à sa femme. Ce n'est pas très beau mais très humain. Il n'est pourtant pas insensible juste démuni, impuissant face à cet enfant devenu homme dans lequel il ne peut se reconnaître.

A lire .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          230
E = Mc2, la fameuse formule d'Einstein mais Laurent Seksik a décidé, lui, de nous parler et de nous raconter la vie d'Edouard Einstein. le fils cadet du grand savant. Ce récit polyphonique va donner la parole au savant, à sa première femme et à ce fils, qui a été très tôt enfermé dans une clinique psychiatrique de Zurich. Au fils des pages, nous allons découvrir la vie du grand homme mais aussi la vie de sa famille. J'ai beaucoup apprécié ce livre car il décrit très bien la période historique de ces vies. Nous sommes en 1940 et à travers les pensées de chacun des personnages, nous découvrons l'ambiance de cette époque, que ce soit en Suisse, à Berlin puis aux Etats Unis. de façon romanesque, simple, l'auteur nous permet de comprendre et d'en apprendre sur cette période et sur la vie de personnages célèbres : il nous rend plus humains certains personnages historiques car nous croisons donc le grand savant (sa jeunesse, son mariage, son divorce, sa décision de s'installer à Belin, puis son exil forcé aux Etats Unis face à la montée du nazisme, la montée du maccarthysme aux Etats Unis), de sa première épouse, avec qui il a eu trois enfants, mais il est difficile de vivre dans l'ombre d'un grand homme, prix Nobel et de son fils cadet (déclaré schizophrène) mais aussi Freud, Hoover, Roosevelt. Bref un texte qui se lit facilement et qui est un sacré cours d'histoire et qui nous incite à ne pas oublier. Il pose aussi la question du rapport à la mémoire, à la folie et à son traitement, à la science... Un roman que je vous conseille fortement et pas de crainte même si on ne comprends rien aux théories de Einstein, cela ne nous empêche pas d'apprécier sa lecture car l'auteur ne nous embrouille pas avec des propos scientifiques.
Commenter  J’apprécie          10
Livre intéressant par sa forme et on en apprend un peu plus sur les vies non ordinaires d'Eduard, Mileva et Albert Einstein.
Commenter  J’apprécie          00
Avec le cas Eduard Einstein, on découvre l'histoire non seulement du fils mais de toute la famille Einstein. le récit alterne trois points de vue : celui d'Eduard, celui de Mileva, sa mère, et celui d'Albert Einstein, tous frappés par le même drame, la maladie. Bien que je n'ai pas été totalement emballée par le roman, Laurent Seksik a le mérite de faire connaître un élément totalement ignoré de la vie d'Einstein. A 20 ans, son fils Eduard est diagnostiqué schizophrène et est interné à l'hôpital Burghölzli à Zurich. Alternant légères améliorations, sorties et rechutes, il passera le restant de ses jours entre ses murs.
Qu'en est-il du reste de la famille ? Albert et Mileva sont divorcés. Lui a refait sa vie, habite avec sa nouvelle femme en Allemagne et assiste aux débuts du nazisme. Elle, d'origine serbe, est restée en Suisse avec ses deux enfants. L'évocation de la situation familiale des Einstein nous montre que même pour les « grands hommes », tout n'est jamais rose, et peut-être surtout pour eux. Ils n'échappent pas aux problèmes somme toute banals de la vie : un couple qui bat de l'aile, une séparation, le sort des enfants du divorce, la maladie…
Le livre se lit bien mais il m'a manqué quelque chose pour l'apprécier vraiment. le récit manque de rythme et d'actions, l'auteur nous transmet peu d'émotions… Je trouve que l'on en a un peu trop fait avec ce livre qui a été présenté comme celui qui montrait la « face cachée » du grand Einstein. Je ne pense pas qu'on puisse juger et dire qu'il a abandonné son fils à son sort. le roman est plutôt un témoignage sur la schizophrénie et les traitements affreux que subissaient les malades dans les hôpitaux psychiatriques dans les années 30 (électrochoc, camisole, etc). Il nous parle de la complexité des maladies mentales, de l'impuissance face à la maladie, de l'incapacité à réellement aider un garçon qui n'est pas adapté à la vie en société. Einstein est parti en Amérique pour fuir le nazisme, il n'est jamais revenu voir son fils. Mais qu'aurait-il pu faire même s'il était revenu ? Encore fallait-il que son fils daigne le voir. Encore faut-il savoir qu'il a proposé à son fils, pour renouer les liens, de l'emmener avec lui de l'autre côté de l'Atlantique. Ce qui choque, surtout, c'est le drame qui affecte Eduard, et non le comportement d'un père « indigne ». L'intérêt du roman réside dans le témoignage d'un « fils de » qui a énormément souffert de sa situation. On imagine aisément quelle difficulté il y a quand on connait intimement un génie, quand on sait quel homme banal il est dans sa vie personnelle, dès qu'on ne considère plus l'homme publique ou le scientifique talentueux. On ne peut être occupé à la fois à découvrir les secrets de l'univers et à se consacrer à sa vie de famille. Etre un « fils de » signifie aussi des attentes, une pression, un sentiment d'infériorité quand on est simplement « normal ». Dans le cas d'Eduard, toute l'ambiguité réside dans le lien entre cette souffrance née de son père et ses troubles mentaux. Sa haine à l'encontre d'Einstein est-elle fondée ? A vous d'en juger. Finalement, plus que par des révélations sur Einstein ou par le personnage d'Eduard, j'ai plutôt été marquée par le courage et la force de Mileva, seule, totalement dévouée à son fils malgré ses incohérences et sa violence .
Lien : https://petiteplumeblog.word..
Commenter  J’apprécie          30
Un livre qui m'a fasciné de la première à la dernière page !!! Un livre intelligent, instructif, captivant, écrit juste, sans fioritures inutiles, qui nous raconte un destin unique et qui nous fait bien comprendre tout le poids à porter lorsque son nom de famille est connu de part le monde. J'ai aimé l'utilisation d'une narration à la fois au IL est au JE... on embarque et on vit l'histoire. Vraiment un très bon bouquin d'un auteur que je ne connaissais pas du tout. J'en recommande chaudement la lecture !
Commenter  J’apprécie          270
Albert Einstein avait 2 fils dont un atteint de schizophrénie. C'est son histoire racontée à 3 voix, celle d'Einstein le père et génie, celle de Mileva, la mère boiteuse et dévouée et celle d'Eduard, le fils fou. Ce sont des destinées touchées par le malheur, entrainées dans la tourmente du XXIème siècle : la montée du nazisme, l'immigration aux Etats-Unis pour le père, les hospitalisations en asile pour le fils, la solitude de la mère, divorcée, seule à Zurich. Une famille pour le moins désunie, le père une fois aux Etats-Unis ne reverra plus jamais son fils. Les traitements suivis par le fils sont terrifiants (électrochocs, coma diabétique) (bon la véracité de ces faits est controversée ; c'est un roman). J'ai adoré les dialogues du fils, la maladie mentale est très bien rendue (pour ce que je n'en sais rien !). Un très bon livre, je vais lire les autres de cet auteur.
• des extraits de discours d'Hitler dans les années 30 terribles ! Il annonçait ce qu'il allait faire. de l'importance de l'écoute et du bulletin de vote !
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (1433) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1720 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}