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sur 204 notes
C'est pour fuir le nazisme et toutes ses horreurs que Stefan Zweig et son épouse Lotte, de 30 ans sa cadette, décident de quitter les Etats-Unis. Ils s'exilent vers le Brésil, à Pétroplis, non loin de Rio de Janeiro. le président Vargas a en effet annoncé qu'il accueillerait de bon coeur les Juifs qui veulent s'exiler. Lotte espère de tout coeur que ce nouveau départ permettra à son époux de reprendre goût à la vie mais surtout à l'écriture. En effet, il ne produit plus rien et souhaite se remettre à l'écriture, espérant que cette nouvelle vie l'y aidera. La tranquillité et la beauté des paysages mettent du baume au coeur à ce couple mais malheureusement, Stefan ne peut s'empêcher de s'informer sur les effets du nazisme dans son pays et les horreurs qui y sont encore perpétrées. Ses vieux démons sont encore là, sa femme souffre d'asthme... Jusqu'à quand ce couple tiendra-t-il encore loin des siens?

Guillaume Sorel nous offre ici les derniers jours de l'écrivain Stefan Zweig, tiré du roman éponyme de Laurent Seksik. On ne peut être insensible à cette fin tragique pour cet auteur qui aura connu la gloire mais qui sera hanté à jamais par la guerre. Avec une narration tout en douceur, laissant la place aux émotions et aux ressentis, on se laisse porter par cette histoire ô combien bouleversante. Malgré quelques notes d'espoir, on ressent intensément les moments de doute, de tristesse, d'amertume, de colère et de préoccupation qui envahissent Stefan Zweig. Avec une mise en image tantôt rayonnante tantôt beaucoup plus sombre, Guillaume Sorel nous offre de superbes aquarelles élégantes et raffinées au trait fin. Tout en justesse, romance et délicatesse, cet album permettra aux néophytes d'en apprendre un peu plus sur cet homme dont la plume est inoubliable.

Les derniers jours de Stefan Zweig... un bel hommage....
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Bravo à Guillaume Sorel qui a su, à travers de magnifiques aquarelles, rendre dès les premières planches, la lourdeur du poids que Stefan Zweig emporte avec lui au Brésil. On le sent rongé, torturé par L Histoire et son pessimisme face à la montée du NAZISME, il ne voit pas d'issue heureuse et ne peut croire à la fin de l'horreur qui se déroule en Europe.
Le rythme assez lent, accentue son mal-être, son désespoir et sa souffrance qui imprègnent chaque page.

On ressent combien l'Amour que Lotte, sa jeune femme éprouve pour lui est fort mais cet Amour peut-il être heureux ? La sérénité, la plénitude n'est jamais au rendez-vous, les tourments, la nostalgie, le mal-être sont quotidiens. Nous sommes emportés dans leur souffrance et la façon dont est représentée la fin nous bouleverse. Bien que tragique, cette fin est magnifiquement rendue.
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Il n'y a pas de suspens, ce sont Les derniers jours de Stefan Zweig et de son épouse, Lotte, dont s'emparent Laurent Seksik et Guillaume Sorel. Chaque page tournée les rapproche inexorablement de leur suicide, tel un macabre sablier. Pourtant, cette BD aux dessins somptueux, tente de percer les mystères de ce couple mythique.
Lorsqu'ils arrivent au Brésil, fuyant le nazisme, la beauté sensuelle des lieux contraste avec les images sombres du nazisme qui hantent sans relâche Stefan Zweig, humaniste incompris d'une grande lucidité. Lotte tente désespérément de le retenir en l'entrainant dans des fêtes où il ne se sent plus à sa place. C'est un homme au bord de l'abîme, rongé par la douleur d'exister à l'abri du nazisme et qui n'a plus la force de se battre. Dès lors, son sentiment de culpabilité agit comme une morsure et il entraine sa jeune épouse vers la mort comme une possible délivrance.
Les dialogues manquent parfois de naturel et ressemblent à un catalogue de citations mais cela n'altère en rien l'intense émotion ressentie à la lecture de cet album plein de sensibilité. Ce sont les mystères d'un couple amoureux, d'un immense écrivain juif ravagé par la barbarie nazie.
Les derniers jours de Stefan Zweig, un couple uni pour l'éternité dans la mort…
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Ce somptueux album est de la bande dessinée comme l'on en croise que très rarement. Adapté d'un roman talentueux, il est d'une teneur très littéraire.
Il fait le récit des derniers jours de Stefan Zweig.
De son départ regretté mais forcé des États-Unis jusqu'à son suicide tragique, il se glisse dans l'intimité de l'écrivain, de l'homme, mais aussi et surtout du couple qu'il forme avec Lotte sa secrétaire et compagne.
Car c'est bien de l'histoire d'un couple qu'il s'agit.
Le personnage de Lotte est primordial car il donne du relief à la souffrance de Zweig, brisé par son errance, par la guerre et par la folie des hommes.
Le dessin est superbe. D'un trait parfois torturé, Guillaume Sorel sert à merveille le récit de Laurent Seksik.
Le coloriage, fait d'ombre et de lumière prend, ici, une dimension narrative inattendue. Il se révèle comme une manière de raconter cette belle et tragique histoire.
Cet album fait honneur à la bande-dessinée et prouve, s'il en est encore besoin, la force du 9ème art..
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Cette BD s'ouvre sur une planche de New-York qui s'éloigne peu à peu dans le sillage d'un navire sur le pont du quel un homme, Stefan Zweig scrute mélancoliquement cette ville qu'il a dû quitter car il n'avait qu'un visa provisoire.
Il a fui l'Allemagne Nazie qui a brûlé tous ses livres. Nous sommes le 15 août 1941. Il est accompagné de sa deuxième épouse Lotte qui est sa secrétaire et tape ses manuscrits.
Le champagne coule à flots sur le paquebot mais il est triste. Un groupe de Juifs veut l'inviter pour la prière mais il refuse, il a perdu la foi.
L'ombre de Friderike, la première femme de Sweig est toujours là. Lotte a parlé durant des heures avec elle pour le dernier livre qu'il est en train d'écrire « le monde d'hier » où il évoque les souvenirs et Friderike a été son épouse très longtemps, son « aide-mémoire » comme il l'appelle.
Lotte est jalouse de son passé. Elle le stimule pour qu'il se remette à son livre sur Balzac. Mais le coeur n'y est pas. Il a soixante ans, sombre dans la mélancolie alors que Lotte souffre de plus en plus de son asthme.
Ils arrivent à Rio, où ils espèrent démarrer une nouvelle vie et il propose son manuscrit à un éditeur. En prenant le taxi au retour, le chauffeur a des paroles malheureuses « il débarque des navires entiers d'étrangers tous les jours, comme si notre pays devait accueillir tout la misère du monde… enfin, il ne faut pas se plaindre, cela fait marcher le commerce, les gens comme vous ».
Pendant qu'il discute avec l'éditeur, Lotte va faire du shopping… elle veut organiser l'anniversaire de Stefan entouré d'amis… et tout ne se passe pas comme elle l'espérait, et Zweig n'est pas le bienvenu pour tout le monde dans les hautes sphères…

Ce que j'en pense :

Cette BD est magnifique. Il y a en alternance des images gais (par exemple le carnaval de Rio) et des images mélancoliques. Les auteurs alternent ainsi les couleurs entre l'orangé et le bleu pâle.
Elle est vivante, les personnages se meuvent dans l'espace et chaque geste à son importance, une main qui se pose sur une autre, une page de manuscrit qui s'envole… les images sombres de l'Allemagne avec les livres qui brûlent et la légèreté des jeunes filles insouciantes qui se promènent au bord de la plage.
Une autre belle image, lumineuse, où apparaissent tous ses amis écrivains avant l'arrivée d'Hitler et plus loin le gris des barbelés. La belle robe rouge de Lotte qui danse, aérienne.
En conclusion, des dessins magnifiques et des dialogues très bien écrits. Les trois dernières pages sont sublimes. J'aime beaucoup Stefan Zweig, cela se ressent dans ce que j'écris, mais je persiste c'est une superbe BD.

http://eveyeshe.canalblog.com/archives/2013/12/03/28577438.html

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Il fallait un réel talent pour rendre compte des derniers jours de Stefan Zweig avec respect et émotion. le duo Sorel/Seksik a réussi ce pari. le choix des couleurs,le rythme de la narration,les regards,les symboles qui composent les pages de cette bd,m'ont fait pleinement ressentir toute la douleur et la lourdeur de l'exil. Exil d'un pays,d'un continent, mais surtout d'un monde à jamais perdu car " on ne revient pas des portes de l'enfer".
J'ai été spécialement émue par la soif de vivre de Lotte,la jeune épouse de Zweig, son désir de continuer à rêver, à croire, son élan vers la lumière plutôt que les ténèbres,et puis... lentement sa décision de suivre jusqu'au bout de la nuit,l'Amour de sa vie.
Merci diabotino pour cet émouvant moment de lecture.
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Stefan Zweig a eu le mérite ou le malheur, de comprendre avant beaucoup de ces concitoyens que la folie d'Hitler était sans fin et que la meilleure façon de l'éviter était … la fuite.
Sa fuite à lui et sa seconde femme, Lotte, c'est destination Rio, le sable chaud, Copacabana et le carnaval .. loin de la fureur qui gronde en Europe à coups de bottes spéciales Gestapo.
Malgré le cadre de vie quasi paradisiaque dans lequel il évolue, Zweig est rattrapé par ses démons … inutile de mentionner la fin - tout lecteur "curieux" de littérature la connaît.

C'est une superbe adaptation de roman en BD ; du moins du point de vue graphique, n'ayant pas encore lu le livre … le graphisme offre un relief intéressant au texte. Avec l'alternance de planches aux couleurs bariolées et chaudes de la vie brésilienne , les pages sépias des souvenirs des jours radieux, et les planches plus sombres de la terreur nazie. Dans tout ça, l'écrivain évolue, préoccupé par son travail, sa vie de sexagénaire, et plus encore, par ses démons qui le rappelle qu'une "autre vie", moins radieuse existe là d'où il vient.
J'ai beaucoup aimé les clins d'oeil à certains de ses récits.

Reste plus qu'à découvrir le roman de Laurent Selsik.
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Dans la famille de Stefan Zweig, à la fin du XIXe siècle, "être juif importait peu, ils se voulaient autrichiens avant tout". Lui et ses proches furent pourtant traqués, comme des millions d'autres, pour leur appartenance religieuse/ethnique. Cela s'appelait le nazisme, le nom varie selon les époques et les pays.

Après avoir quitté Vienne pour Londres en 1934, l'auteur et sa jeune épouse Lotte se sont exilés au Brésil en 1941. L'auteur y a passé ses derniers mois. Désespéré par les ravages du nazisme et le sort des siens restés en Europe, il a fini sa vie dépressif, brisé, malgré les efforts d'optimisme de sa femme et le soutien de ses amis exilés, intellectuels de la Mitteleuropa.

Cet album, intéressant et émouvant, est adapté de la biographie éponyme de Laurent Seksik qui retrace les derniers mois de la vie d'un grand 'humaniste pacifiste'. le texte et le graphisme (les regards notamment) expriment particulièrement bien la détresse et l'épuisement de Zweig.

Si vous n'avez pas lu d'ouvrages de Stefan Zweig avant d'ouvrir cette BD, l'album présentera certainement moins d'intérêt. Mais il aura le mérite, sans doute, de vous donner envie de connaître l'oeuvre très riche de ce brillant auteur, sa finesse d'écriture et l'acuité de ses portraits.
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Cette BD est l'adaptation du roman éponyme de Laurent Seksik qui raconte les derniers six mois de l'écrivain réfugié au Brésil avec Lotte, sa jeune secrétaire devenue sa deuxième femme.
Le récit nous fait partager la lente dépression dans laquelle Stefan Zweig s'enfonce au fur et à mesure des événements tragiques qui secouent cette Europe dont il se faisait une idée si idéale, jusqu'à la décision de se donner la mort le 22 février 1942. Parallèlement, les auteurs esquissent un portrait de Lotte, passionnément amoureuse, dévouée, mais affaiblie par de terribles crises d'asthmes. Lotte tente d'éclairer la vie de Stefan par un indéfectible optimisme, l'organisation de sorties, d'une fête amicale pour les soixante ans de son mari, mais impuissante à sauver l'homme qu'elle aime, de trente ans son aîné, fatigué de vivre, elle choisit de le suivre dans la mort, comme elle l'a toujours accompagné dans la vie.
Cette BD m'a semblée déséquilibrée. Autant les dessins, les aquarelles de Guillaume Sorel, sont très beaux, aux couleurs délavées et nostalgiques, autant le scénario et les dialogues m'ont semblé pêcher par un manque de naturel. Les personnages citent plus qu'ils ne parlent. Les auteurs veulent nous donner une leçon d'histoire, et étouffent le récit par un trop grand nombre d'informations, comme s'ils avaient la volonté de dire le maximum de la vie et l'oeuvre de Stefan Zweig, d'une façon bien trop didactique. Visiblement, la priorité a été donnée à la pédagogie, au détriment d'un récit cohérent et vivant.
Les moments les plus réussis pour moi sont les moments où les personnages se taisent, où l'on ne nous explique rien mais où l'on nous laisse l'espace d'imaginer et de ressentir un état d'esprit. Ainsi, lorsque Lotte va s'acheter une magnifique robe rouge, pour raviver la flamme, célébrer la vie, quand Stefan évoque Vienne et qu'apparaissent la grande roue du Prater ou « le Baiser » de Klimt. Il aurait fallu que le dessinateur s'affranchisse davantage de l'écrivain, car trop souvent le sentiment que les dialogues sont des extraits in extenso du roman tue l'émotion. Par ailleurs, sur un plan exclusivement visuel, les bulles empiètent bien trop sur les dessins, ce qui à la longue m'a agacée et gâché mon plaisir.

Lien : http://parures-de-petitebijo..
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« Aujourd'hui on ne revient pas des portes de l'enfer. »

Nous arrivons après une longue traversée en bateau sur le Brésil, dernière terre d'accueil pour cet écrivain juif Stefan Zweig. Ce sont les derniers moments, de vie, d'errance, de rejet dans ce monde étouffé du nazisme.
Cet exil, il le partage avec sa seconde épouse Lotte, fragile et asthmatique, elle rêvant d'un monde en paix, reportant sans répit d'un an ou 2 de retrouver ses amis à Vienne et sa famille en Pologne.
Carnaval, bal, jungle, Rio sur fond de mauvaises nouvelles, même si les américains interviennent en Europe à ce conflit, Stefan ne croit pas à un avenir serein et se sent cerné et perdu, au point d'en finir de vivre et de mourir avec sa femme.
Cette bd, écrite d'après le roman de Seksik est magnifique par toutes ses planches à l'aquarelle, ses tons chauds, et gagne en poésie par son graphisme délavé.

Triste de quitter cette histoire si bien décrite et pourtant en connaissant d'avance la fin de ce héros de la plume, j'ai passé un agréable moment et découvert cette fin de vie que j'ignorais de cet auteur.
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