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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Harry White a de nombreuses qualités; il plaît aux femmes, est brillant, intelligent, travailleur. Tous les ingrédients sont réunis pour qu'il réussisse sa vie, mais le démon est là; Harry est possédé, il a besoin de perversion, de montées d'adrénaline pour trouver l'énergie, la force de vivre!
Tel le Dr Jeckyll, il se dédouble au point de mettre en péril sa vie professionnelle et familiale et bien sûr sa santé physique et mentale!
Le talent de Selby tient dans cette formidable description des tiraillements de l'homme. On retrouve dans ce livre la liberté de construction, de rédaction typiques de l'auteur.
Le traducteur, Marc Gibot, compare le démon de Selby au Don Juan de Mozart!

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Démoniaque

Une oeuvre prodigieuse dans la littérature américaine qui surprend et ne laisse pas indifférent. L'esprit démoniaque de Harry, qui ne parvient pas à se satisfaire d'une vie où la réussite sociale et les bons sentiments sont omniprésents va déclencher sa propre chute. le démon est une vraie réussite qui tient en haleine du début à la fin. Un livre très rock n'roll qui est de la même veine qu'un bon Bukowski avec en prime un style d'écriture bien trempé.
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Les trois premières phrases de ce roman m'ont embarqué, je n'ai plus lâché ce roman où l'air se raréfie au fur et à mesure de l'histoire. Harry a le démon dans ses tripes et ce qui paraît anodin au début apparaît dans toute sa grandeur et son horreur. Selby dépeint les maux humains comme personne avec des mots sales, coupants comme des rasoirs, des mots pleins de maladies. Attention lecteur, tu pourrais être contaminé.
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Selby Jr Hubert
Le démon
Au départ, ce livre, je n'avais guère envie de le poursuivre pourtant je voulais en savoir plus, tenter de comprendre qui était ce personnage et ce qui le poussait à agir de la sorte
Donc j'ai repris et n'ai plus su décrochés avant la din. Certes l'écriture est parfois déroutante et crue même mais cela fait partie du personnage.
Mais qui est-il ? un jeune homme, travaillant dur dans un bureau avec l'espoir de gravir les échelons de la société, la gloire et l'argent qui va avec, la possibilité de fondé une famille, d'avoir une belle maison et d'être respecté de tous et de sa famille.
Mais que se passe-t-il en lui ? au fur et à mesure qu'il se rend compte de sa capacité au travail, un démon l'agite, il est partagé, il veut arrivé, mais on dirait qu'il ressent que cela ne lui est pas permis et pourtant il le sait et son démon intérieur le pousse au fur et à mesure qu'il avance dans la hiérarchie à être quelqu'un d'autre, quelqu'un de laid, de fou, et plus il avance, plus il descend dans la fange, et plus il le regrette et plus il travaille
Il est double, tiraillé entre le désir du pouvoir et cette autre côté de lui qui le pousse à certaine extrémité et il en souffre terriblement.
Il se marie, fonde une famille, des enfants, aime sa femme, mais parfois ne peut cacher ses humeurs et surtout ce désarroi qui est en lui, ce démon qui le tarabuste sans cesse, qui lui tord les entrailles jusqu'à la nausée.
On dirait que d'un côté il est capable et se donne à fond pour être et vivre le rêve américain et que de l'autre, il se le reproche et se démène toujours de plus en plus bas au fur et à mesure de son élévation sociale.
Cela pourrait être un cas traiter en psychiatrie il me semble. C'est ce qu'il tente, mais il ne parvient pas à expliquer à ce médecin ce qu'il fait car lui-même ne comprend pas bien, et puis on sent une sorte de gêne à en parler
Et cela ne fera que s'aggraver et pourtant il tente de tout faire pour améliorer cette situation c'est comme une addiction.
Comme je l'ai dit le départ semble désemparer le lecteur, on ne saisi pas bien la portée de son comportement, ni le pourquoi. Mais au fur et à mesure de la lecture et de l'escalade, on trouve un homme qui souffre terriblement et qui je pense lui-même ne saisi pas toute la portée de ce démon qui le ronge et il ira jusqu'à la fin ne pouvant en parler à personne. Il avait tout mais quelque chose en lui le poussait vers l'autre extrême.
C'est très intéressant de LE lire.
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Un récit haletant qui traduit l'état d'esprit du personnage principal. Une tension qui va crescendo....
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Dérangeant, Hubert Selby Jr nous plonge dans une spirale noire et oppressante qui s'accélère au fil des chapitres, à l'instar de son autre roman Retour à Brooklyn ayant inspiré le film Requiem for a Dream. L'écriture est sombre, tendue, haletante. L'issue se dessine peu à peu, le lecteur plonge avec dégoût, angoisse et fascination dans la psychologie du personnage principal, Harry White, sa dualité troublante, ses pulsions et ses démons grandissants au fil des pages. Ce roman se lit très vite et ne vous laisse pas indemne.
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Harry White , le héros de " The Demon" n'a pas besoin de descendre aux enfers, car les enfers se sont nichées dans ses entrailles, dans sa tête, dans son coeur. le démon dont il est question est celui de l'addiction, cette frustration intime, ce vide angoissant que rien n'arrive à combler, et qui réclame des expériences de plus en plus limites à celui qui le subit. Voilà un livre qui semble commencer comme un portrait de réussite sociale pour aller rapidement explorer des zones beaucoup plus troubles, et même cauchemardesques. Impressionnant.

Le héros de Shelby Jr ne touche pas aux drogues. Son addiction est bien plus profonde, bien plus intime, puisqu'il s'agit de l'addiction sexuelle. Beau gosse ambitieux et intelligent, Harry aime séduire, aime baiser, et il a les atouts en main pour assouvir son obsession. Les femmes mariées sont ses cibles, et il n'est pas sans savourer le risque inhérent à l'adultère.

Encore étudiant, cette poursuite quotidienne des femmes n'est qu'un aspect un peu brutal de son caractère, mais une fois entré dans le monde du travail, ce besoin impérieux va peu à peu commencer à imposer des perturbations de plus en plus nombreuses. Shelby s'attache ainsi à suivre à petites touches l'emprise croissante du "démon" sur sa victime. Son héros est d'autant plus intéressant qu'il est un conformiste, influencé par ses pairs, qui va endosser les rôles attendus de mari aimant , de bon père et de businessman respecté. Au sein de ce conformisme, le démon introduit une fêlure qui menace cette image de la "respectabilité".

Contrairement à "Requiem for a dream", le héros n'est pas physiquement détruit par des drogues mais psychologiquement défait par le combat intérieur qu'il mène contre lui-même. Il se retrouve pris en tenaille entre son amour sincère pour sa compagne et son désir tout-puissant pour les autres femmes, entre sa conscience et son vice, dévoré par sa culpabilité...

Tout en dressant un portrait remarquable, le livre ronronne un peu dans sa première partie, je dois dire. Mais toute addiction, si on la laisse sans frein, est pareille à une tumeur, finalement tout ne peut que partir en vrille, et c'est dans ce mouvement que "Le Démon" va réellement briller. le récit gagne graduellement en intensité, en frénésie, alors que la vie de Harry White tourne au grand n'importe quoi. le style de Shelby, étonnant mélange de narration omnipotente et de flux intérieur à la Virginia Woolf, va se déstructurer peu à peu, perdant ponctuation et chapitrage et la lecture devient hypnotique, oppressante. C'est superbement fait. Shelby Jr capture très bien ce vide qui ronge, qui pousse à la répétition et à l'amplification. A noter qu'il présente aussi l'impuissance de Freud à venir en aide à son héros...

Portrait saisissant d'un naufrage d'une impressionnante violence, ce bouquin est un tour de force narratif (même si on peut lui reprocher d'insister trop sur certains clichés) qui prend aux tripes et semble constamment monter en puissance jusqu'à son beau et prévisible dénouement. Superbe et naturellement recommandé, guys et guysettes !
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Hubert Selby Jr est un géant de la littérature et "Le démon" son oeuvre qui me fascine le plus avec sa construction géniale et son thème centrale montrant la puissance de certaines puissance souterraines aussi invincibles qu'incompréhensibles à notre entendement. Une de mes influences majeures !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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(contient des éléments clés du livre)
L'histoire d'un homme chez qui des sentiments relativement banals font germer un mal grandissant, un mal physique, presque matériel, niché au creux du ventre. le simple frisson d'adrénaline dans le jeu qu'il entretient avec un certain nombre de femmes mariées, la possibilité que n'importe quoi puisse arriver, mêlé à ce sentiment si humain qui se caractérise par le bien-être ressenti quand on vous regarde accompagné de gens importants, le sentiment de puissance quand vous devenez le centre de l'intention, que vous savez que tous ces gens, soit vous envient, soit ne pensent que du bien de vous. Voilà des sentiments qui vous remplissent pour un instant, mais qui laissent un grand vide quand il faut retourner à la vie. le vide a pris corps dans Harry.
La vie de Harry, c'est son travail, pour lequel il est dévoué et plein d'ambition lorsqu'il songe à la place importante qui l'attend au sein de l' entreprise. Monter les échelons, voilà pour le remplir un peu, et puis l'amour de ses parents, et quelques amis (de moindre importance).
Pourtant le vide a pris racine en lui et s'est formé une peau dans son ventre. Harry c'est deux peaux : l'enveloppe de sa chair, et celle de son vide. Et ce vide grandit petit à petit, comme les plantes qu'Harry achète compulsivement et qui pourrissent, comme l'intérieur de son corps pourrit de mois en mois, d'année en année, sous l'oeil désespéré de Linda, sa femme (sur laquelle je reviendrai).
C'est petit à petit que le démon prend forme. Une phrase dite à Harry par un de ses amis, au bar « un homme qui bande ne pense plus », car Harry les a laissé en plein match, rejoindre une femme fraîchement rencontrée. « un homme qui bande ne pense », en voilà une petite possession déjà, une anodine perte de soi, de la conscience du monde alentour, le corps qui fonce, bite en avant comme indiquant le nord, et la tête qui ne voit plus, pas même la partie de baseball entamée avec des amis.

Harry se doit de tenir une certaine attitude et de faire preuve d'un maximum de concentration dans son travail, il a des responsabilités. Jusqu'à la moitié du livre, seul son travail importe ; quand l'être vide qui s'est installé en lui réclame qu'on le remplisse, c'est la qualité de son travail qui en pâtit. Alors il le remplit, en la compagnie de femmes toutes différentes qu'il rencontre chaque jour, à l'heure du déjeuner. Et le bien-être qui s'ensuit. Ce bien-être, si intense qu'il soit ressenti par Harry, n'est-il pas en fait équivalent au sentiment général qui englobait Harry au quotidien avant que le démon ne le ronge ? Cette joie intense ne semble être qu'un soulagement passager. Un soulagement physique, car quand le démon réclame, ce sont les mêmes troubles qui reviennent, qui sont décrits encore et encore, l'estomac noué qui remonte dans la gorge sèche etc. Et un soulagement moral, il va pouvoir se concentrer sur son travail de manière assidue, et parfois, être envahi d'angoisses non démoniaques, celles qui sont dues à des erreurs commises, la peur de perdre son job, d'être engueulé par son patron ou autre. Il y a un véritable dédoublement de plus en plus visible entre les deux peaux, les deux êtres, les réactions sont dissociées et peuvent être attribuées assez facilement à l'un ou à l'autre.
Et puis arrive le moment où Harry rencontre Linda, dans un moment du livre très sensible, où les bruits de jeux dans la piscine se mêlent à la chaleur du soleil sur la peau et les frémissements de la proximité avec le corps de Linda en bikini. La douceur de la scène ne se brise qu'au trajet retour dans la voiture, alors qu'Harry raccompagne Linda chez elle. Harry se laisse aller à un accès de jalousie, le faisant prononcer des mots dont on ne le croirait pas capable de prononcer devant une femme ; et ce doute qui persiste quant à savoir laquelle des deux peaux est en train d'agiter Harry à ce moment-là.
Après un certain nombres d'épisodes dans lesquelles le démon se fait de plus en plus présent (dans son absence aussi, comme le silence après le bruit), Harry et Linda se marient. C'est alors que tout va aller de mal en pis, car les pages sur le bonheur, sur le bien-être dans leur couple, sur les rires, sur le sexe seront nombreuses et douces, nous faisant redouter de manière beaucoup plus intense le moment où le démon recommencera à agiter Harry. Et ce moment arrive bien sûr, Harry doit tromper sa femme, plusieurs fois, pour se libérer de ces horribles sensations de torsion de ses organes ventraux, tordus par un être invisible mais de plus en plus capricieux et exigeant dans la cruauté. Parfois même, et de plus en plus fréquemment, le démon agit seul, en éteignant la conscience d'Harry, et ce n'est qu'après l'acte commis qu'il réalise. Comment en vouloir à Harry de tromper et de mentir à une femme si douce, joyeuse, sincère, bienveillante, réconfortante, chaleureuse et tout ce qu'on voudra d'autres ? Lui que le démon pousse à se taire, à se replier sur lui-même. Lui qui est rongé par un sentiment de culpabilité lorsqu'il retrouve ses esprits, et qu'il redevient maître de sa peau. Lorsqu'il cède à ce démon, c'est le bien-être qui l'emplit, il peut rentrer chez lui et présenter à sa femme (et à ses (futurs) enfants) une tête à peu près apaisée, quoique bien fatiguée et au teint inquiétant, mais ce sont des facteurs qu'il arrive à faire passer sur le compte de son travail. On peut être tenté de dire qu'il fait cela aussi pour elle paradoxalement, pour garder un certain équilibre dans le foyer, et parce qu'il aime sa femme profondément! Il y a les structures lourdes des responsabilités du travail et de la famille et les envies dégénérées et arbitraires dont Harry est victime. Et le foyer se dégradera. Il se dégradera moins vite (grâce à Linda) que ne se dégraderont le corps et l'esprit de Harry. Car le démon est exigeant et ne se nourrira désormais plus que de pourriture, de crasse, de putréfaction: de vols de plus en plus importants ; de prostitués alcooliques et malades exerçant leur métier salement dans des taudis et des draps puants; et enfin de meurtres, de plus en plus impressionnants et spectaculaires.
La fin tragique de Harry est vécue comme une délivrance, son corps descendra lentement dans les abysses, comme un squelette de baleine. Et les bulles qui se sont formées à la surface de l'eau par son dernier souffle éclateront sans un bruit. Alors se dispersera le démon, responsable des malheurs d'une sainte désormais veuve et de deux enfants orphelins.


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