L'autre jour, en me baladant sur Booktube, je suis tombée sur la vidéo d'un bibliothécaire qui présentait Black Out (réédité sous le nom «
le musée des merveilles »), de
Brian Selznick. J'avais déjà brièvement entendu parler de ce livre comme étant un bon livre, mais je n'avais jamais eu l'occasion de l'ouvrir. A entendre ce bibliothécaire en parler, cela m'a tout de suite donné envie de le lire, et comme je l'avais justement en rayon dans ma bibliothèque, ni une ni deux, je me suis plongée dedans.
La première chose que je peux dire, c'est qu'il ne faut pas se fier à son épaisseur. Ce livre se lit en fait très très vite. Genre en une heure on a déjà avalé presque 300 pages. Comment est-ce possible me direz-vous ? Et bien je vous laisse mariner quelques minutes, le temps de vous parler de l'histoire en elle-même et je reviendrai sur ce phénomène un peu plus loin.
L'histoire donc. Nous suivons deux personnages différents, évoluant chacun à cinquante ans d'intervalle. le premier, c'est Ben, nous sommes en 1977. Ben est sourd d'une oreille de naissance et suite à un accident, il perd l'usage de son autre oreille. Il a perdu sa maman quelques mois plus tôt et n'a jamais connu son père. Il ne sait même pas comment il s'appelle. le deuxième personnage, c'est Rose. Avec elle, nous sommes en 1927. Et elle est sourde elle aussi. Au fil des pages, leurs deux histoires vont se lier, se répondre, se croiser, chacun des personnages suivant plus ou moins le même chemin, à cinquante ans d'intervalle.
L'histoire en elle-même est intéressante, touchante. Mais à mon sens ce n'est pas tant l'histoire qui rend ce livre particulier, mais plutôt sa forme. En effet, chacun des personnages est raconté d'une façon différente. Ben se raconte avec des mots, à la première personne. Rose, quant à elle, se raconte uniquement en images en noir et blanc. Les seuls mots qui figurent dans l'histoire de Rose, ce sont les titres de journaux ou des livres qu'elle lit, les panneaux qu'elle voit, mais c'est tout. Ce qui explique que ce livre se lise aussi vite !
Les illustrations racontant l'histoire de Rose sont précises. Elles possèdent une grande force d'évocation, elles transmettent une émotion. L'auteur, grâce à un jeu de zoom sur des détails, nous montre ce qu'il faut repérer, l'élément à ne pas louper pour bien comprendre. Il s'arrête sur les expressions du visage de Rose, pour nous montrer ce qu'elle ressent. Il se passe énormément de choses dans ces pages uniquement dessinées.
Les mots racontant Ben, de leur côté, décrivent à leur manière tout ce que Ben vit, voit, ressent. Là encore, le vocabulaire est précis, les émotions sont bien présentes. Son histoire se lit vite (la mise en page fait que certaines pages sont parfois très courtes), elle est fluide.
C'est un très beau livre que nous offre là
Brian Selznick, une belle histoire, racontée d'une façon originale. On termine ce livre comme on le commence, avec douceur, sans se rendre compte qu'il ne nous a fallu que quelques heures pour arriver au bout des 600 et quelques pages qui le composent. C'est beau, c'est poétique. On en redemande.
J'ai bien envie de lire L'invention d'Hugo Cabret du coup !