Hell.Com

Un roman qui m'a mis mal à l'aise ...

Daniel Saul, héritier de l'entreprise paternelle, est un 'winner' à qui tout réussit

Il méprise tout ceux qui n'ont pas comme lui, la gagne dans le sang, les meilleures girl-friends, le compte en banque plus que rempli ...

Un de ses anciens camarades d'école, le laissé pour compte des années lycée, le contacte un jour pour lui proposer d'investir dans de nouvelles affaires, puis de le rejoindre à la recherche d'ultimes plaisirs et de la puissance suprême ...

S'en suit une descente aux enfers, au bout du bout d'actes sadiques en tous genres ...

Jusqu'à la rédemption finale

Bref, ce ne fut pas trop ma tasse de thé mais je l'ai lu jusqu'au bout ...

Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur

Attention, cette partie va contenir pas mal de révélations sur l'intrigue du roman, mais s'il vous plait, lisez-là, car il faut que vous soyez prévenus.

Je vais structurer étrangement cette partie Critique, en commençant par parler du dernier tiers, voire moins d'un tiers, de ce roman de quasi 600 pages.

La véritable partie thriller commence, à partir de ce moment là, et les déboires de Daniel Saul avec le site commencent réellement.
Daniel, n'ayant finalement essayé que quelques “produits” offerts par hell.com, sans rentrer dans des choses vraiment hard, se dit que le site doit être démantelé, et cherche à aider la police, en observant toutes les choses immondes qui sont possibles sur le site. Honnêtement, cette dernière partie fut très intéressante, et va clairement augmenter la note finale du roman. Plusieurs scènes sont très inspirées, notamment celles avec la police (que j'ai trouvé vraiment bien foutues), et d'autres, comme la “chasse à l'homme” à laquelle il va participer pour s'infiltrer au plus profond du site.
Le rythme, lors de ce dernier tiers, est soutenu, et vraiment bien dosé, car on sent l'urgence dans laquelle est le héros pour régler tous les problèmes qui lui tombent sur le nez.
De plus, on sent vraiment que Daniel perd peu à peu l'esprit avec tout ce qui lui arrive en seulement quelques mois. L'aspect psychologique du personnage, et pas que, de tous les personnages, est vraiment bien retranscrit. Marie, sa secrétaire, son fils Simon, mais aussi Charron, sont vraiment intéressants, et la plupart des personnages (qui ne sont pas très nombreux) ont une utilité et génèrent autant d'empathie que tout un tas d'autres sentiments.

Sur la forme, et de manière générale, Patrick Senécal écrit bien, et sa plume est efficace. Quelques mots et expressions québécoises ne sont pas traduits, mais ils ne gênent en rien la lecture, et, sur ce point, elle fut particulièrement agréable. C'est, je crois, le premier livre d'un auteur québécois que je lis dans ma vie, et c'est une bonne surprise. le mélange de français, de vieux français même et d'anglais est vraiment plaisant.

Mais … Avant ce dernier tiers, il y en avait deux autres. (ne m'applaudissez pas !).

Je suis vraiment très en colère.

Le site hell.com fournit à ses adhérents tout ce qu'il faut pour réaliser tous les rêves en rapport avec d'autres êtres humains. Ça je l'avais compris avant même d'acheter ce livre. Je m'attendais à une certaine violence, tant sexuelle que physique et mentale. Mais avec ce titre, les références à l'enfer sur la quatrième de couverture, ainsi que dans le nom des chapitres (“Les mortels“, “Les démons“, “Les damnés“, “Le diable“, “Dieu“), je m'attendais à de l'ésotérisme, à quelque chose qui tournerait au final sur du fantastique.

Bref, je m'attendais à tout, sauf à cette escalade immonde de violence et de scènes inutilement gore.

Je parlais de spoils au début de la critique, car je vais vous révéler à peu près ce que vous trouverez dans ces deux premiers tiers : des scènes très explicites, tant dans la sexualité que dans la torture humaine. Des scènes de tortures détaillées et dégueulasses. Des viols, qui peuvent parfois être décrits sur plusieurs pages (j'en ai compté au moins 4 !). Un personnage principal (Charron) qui a pour activité préférée sur hell.com l'organisation et la participation de viols (en groupe !) en pleine rue (filmés et postés sur le site évidemment !). Il y a bien d'autres choses encore, que je n'ai pas vraiment envie d'énumérer (vous voulez des enfants et du caca ? y'en a aussi !).

Certes, l'auteur écrit bien, mais ces scènes n'en sont pas moins immondes. Et attention ! Je n'ai rien contre ça. J'ai aimé et j'aimerai encore des livres trash, gore, etc. Mais là, c'est une débauche de violences absolument inutile. Il n'y a pas besoin d'aller aussi loin, de décrire autant ce genre de scène, pour faire comprendre quelque chose à un lecteur.

Et, encore une fois, attention. Je n'ai rien contre l'auteur. Je pense qu'il est en droit de lire et décrire ce qu'il veut. Ça ne regarde que lui. S'il veut faire quelque chose d'encore plus violent, j'estime qu'il a le droit. Mais ! Là où je suis en colère, c'est contre l'éditeur, et contre la libraire. Il est écrit nulle part sur ce putain de roman qu'on peut s'attendre à ça !
Il y a bien une référence à Stephen King, mais si son éditeur considère que Patrick Senécal fait du Stephen King, je pense qu'il se trompe lourdement, et que les plus experts de nos lecteurs seront bien d'accord avec moi. Et quand bien même, je doute fort que Stephen King se résume à ça (n'étant pas expert moi-même). Je suis prêt à vous prendre en photo l'entièreté du livre pour prouver mes dires comme quoi il n'y a aucun avertissement, et à l'intérieur non plus d'ailleurs.
De plus, la librairie l'a aussi placé dans le rayon thriller, à côté de Harlan Coben, ou des autres auteurs bien plus soft, sans aucun avertissement non plus. Et vraiment, je suis presque hors de moi de voir (ou de ne pas voir justement) ça !

Je ne suis pas quelqu'un de particulièrement sensible, surtout en lecture (j'ai plus du mal avec les films/séries). Mais ce livre pourrait tomber entre n'importe quelles mains, notamment de personnes mineures. Ma compagne, très sensible sur certains sujets (les viols, les enfants etc), voulait le lire (elle m'a même encouragé à l'acheter), je lui ai formellement interdit de le lire, et elle a bien compris que j'étais très sérieux.

Bref, faites vraiment attention, et réfléchissez à deux fois avant de l'acheter, si vous êtes mineurs ou sensible. Pour moi, ce livre ne doit être lu que par des personnes majeures, matures (voire très matures) et des gens qui l'achètent en connaissance de cause. Je ne voulais pas faire cette critique au départ, mais je pense que c'est important, pour que justement vous puissiez vous faire un avis avant de l'acheter.

Je ne recommande donc pas du tout ce roman. Encore une fois, j'encourage l'auteur à écrire ce qu'il veut écrire, mais l'éditeur et les libraires ont un devoir quand ils vendent : prévenir le lecteur. D'ailleurs, aujourd'hui même, juste après avoir publié l'article, je vais aller à ma librairie et pousser une gueulante.

Pour finir, un autre livre de Patrick Senécal me tentait beaucoup depuis longtemps (Le vide), mais je pense le rayer de ma liste d'achat. Tant pis.

Retrouvez la critique complète sur le Plaisir de Lire : http://www.leplaisirdelire.fr/hell-com-patrick-senecal/
Lien : http://www.leplaisirdelire.f..

FFaute de pouvoir donner cinq étrons, je lui donne une étoile.

On attend Patrick Senécal souvent à la Radio-Canada. C'est un type charmant mais ce roman est une vraie horreur. le titre dit tout sur la qualité littéraire et la qualité du français. Les Québécois ne semblement pas possèder la vocation d'écrivains de thriller.

Chouette couv.
C’est la première chose que je me suis dite.
Tu te souviens, je râle tout le temps à cause des couvertures moches. Genre le mec il achète ses bouquins grâce à la couverture. Ben ouais. Aussi. Sinon à quoi ça sert que les gens ils se décarcassent pour que ce soye beau ?
Patrick Senécal, j’ai vu passer des dithyrambes dans un groupe qu’aime bien les thrillers. Tu l’as vu aussi, ce groupe, ils s’appellent les Mordus de thrillers entre eux. Donc Senécal, je le vois qui traîne en tête de table chez ma libraire. C’est l’occase, je me dis.
Rapide résumé, sans spolier.
T’es au Québec. Il s’en passe des trucs au Québec. J’aurais jamais cru. Tu fais la connaissance de Daniel Saul. Un friqué du genre que j’aime pas. J’espère qu’il va lui arriver des trucs parce que vraiment, dès le départ, je l’aime pas. Trop arrogant. Trop sûr de son fric et du pouvoir qu’il lui donne. Il y a Simon, son fils.
Je t’en cause après.
Il y a Martin, aussi. Lui, je l’aime bien. Me demande pas pourquoi, j’ai toujours pas compris. C’est Martin qui propose l’inscription à Daniel sur le site www.hell.com.
T’inquiète, je suis allé voir aussi. Y a que Dalle. Même si tu passes par le darknet, le site est pas pris. Personne a eu l’idée, où alors le Diable fait peur un peu quand même. Genre je suis pas superstitieux, ça porte malheur.
Hell.com, c’est un site pas légal, caché sur des serveurs qui sont même pas au courant qu’ils l’hébergent. Un site où ceux qui ont de la thune (plus que tu n’en gagneras jamais dans toute ta vie de travailleur acharné mais néanmoins raisonnable) peuvent prendre la mesure de leur pouvoir.
Le postulat est foutrement bon. Foutrement. Le pouvoir, ça permet quoi ?
Dans la vraie vie, on en a une vague idée, mais justement, elle n’est que vague. On peut juste pas imaginer les portes que ça ouvre. Les portes vers l’enfer.
Le vrai. Celui dont tu peux jamais sortir. C’est écrit sur la couv du bouquin. Quand tu payes l’inscription au club, tu deviens un démon, et le reste de l’humanité, tous les autres, tes victimes, ne sont que des damnés.
Tu vois le trip ?
Tu peux faire ce que tu veux. Tout ce que tu veux.
Au début, Daniel, il pense que c’est trop bon. Enfin un endroit où il est considéré à sa juste valeur. T’as bien lu. Sa juste valeur.
C’est un livre violent, on va pas se mentir. Certaines scènes décrites te laissent un drôle de goût au fond des yeux. Parce que t’as pas le choix, tu regardes. Tu deviens spectateur de ce pouvoir. Voyeur. Tu regardes et tu peux pas laisser le bouquin.
Et parfois, c’est limite. Justement parce que ce pouvoir-là, lui, n’a pas de limite. Ça fout les chocottes. Parce que tu sais que ça existe.
Les snuff-movies, ça existe.
Les viols, ça existe.
Le mal, ça existe.
À l’intérieur de nous.
Regarde la télé, tu vas le voir.
Et puis y a Simon, donc. Le fiston. La rédemption. La quête de la rédemption. Parce qu’on la cherche tous, cette rédemption.
Les rapports père-fils, c’est compliqué. Grave compliqué. Même quand t'as de la thune au point que ton fils, tu peux tout lui acheter.
Même l’amour. Même l’amour ?
Bon. Alors.
Est-ce que tout est utile ? Ben non.
J’aurais préféré parfois des suggestions plutôt que des descriptions, comme si t’étais en train de feuilleter le catalogue de la Redoute des horreurs.
Patrick Senécal est un écrivain de la trempe de King, ils disent.
Non. Il est un écrivain hors-normes, avec des qualités considérables.
Oui.
Évidemment. Il vend pas des milliers de livres par hasard. Regarde Lévy et Musso.
Ce que je sais, c’est que Senécal m’a pas giflé. J’ai passé un bon moment, mais le trop, c’est comme le pas assez. La tarte Tatin, j’aime bien la première part. La quatrième a du mal à passer.
Ben là, pareil.
Je comprends les avis enthousiastes de nombre de blogueurs, mais quant à moi, mon intérêt pour Hell.com s’est émoussé assez rapidement.
J’ai juste espéré qu’il allait se passer quelque chose.
Ben non.
Encore une fois, on va pas se mentir, tu regretteras pas tes 22 balles. T’as presque 600 pages à lire. Au poids, c’est bien.
Mais juste au poids.
C'est tout ce que j'ai à dire sur ce roman.
Lien : http://leslivresdelie.org

Au delà de la violence que l'on retrouve tout au long du livre et qui peut ne pas plaire, je ne comprend pas les notes données à ce livre.
Concernant la violence; le sexe et l'aspect sadomasochiste, mieux vaut lire Sade, c'est beaucoup mieux écrit.
Concernant l'histoire et les personnages, je les ai trouvé creux, sans âmes et inintéressants. Aucun moyen de s'identifier à ces personnages ou de ressentir le moindre sentiments pour eux.
Le protagoniste principal passe son temps à chercher (la vraie puissance puis son fils) mais n'arrive pas à nous emmener avec lui au contraire.
Seul point positif, l'écriture en quebecois avec ses expressions sans essayer de faire du français (de france), ce qui donne une littérature qu'on ne retrouve pas assez exposée en France.