C'est avec retard que je découvre l'oeuvre littéraire de
Luis Sepúlveda, décédé il y a peu.
Après avoir lu de lui un roman noir, je voulais voir ce que sa plume offrait dans un conte.
Sans être très souple, j'adore faire des grands écarts littéraire, les risques sont moins grands que de le faire en vrai, façon JCVD entre deux chaises (ou camions).
Un conte illustré qui m'a emporté loin de chez moi, au milieu de l'océan, près des côtes chilienne (coucou Rachel !), en compagnie d'un cachalot blanc.
Première fois de ma vie de lectrice que j'ai un cachalot en tant que narrateur d'une histoire pleine de poésie, de respect de la nature mais aussi de surpêche et de violence dans la manière de chasser les baleines pour prélever leur suif.
Au travers d'une légende, l'auteur nous parle du peuple des lafkenche qui respectent la nature et en appelle à quatre vieilles femmes pour transporter leurs morts dans une autre île. Une fois dans l'eau, ces vieilles dames se transforment en baleines et se retrouvent sous la protection de notre cachalot blanc.
Tout en apprenant quelques détails de la vie des cétacés, on a envie aussi de hurler « Cétacé, arrêtez de les chasser ! » tant le récit des harpons se plantant dans leur chair donne l'impression que c'est dans la nôtre qu'ils se plantent.
Il y a un océan d'émotions, dans ces pages, un gulf-stream qui vous emporte dans ses flots et vous dépose ailleurs, dans un monde inconnu mais peuplé de mammifères marins en voie de disparition.
Ballotté dans des courants marins violents, le lecteur est mis face à une dichotomie entre des gens de la mer qui ne prélève que le strict nécessaire pour vivre et de l'autre, des marins qui veulent exploiter toutes les baleines pour les transformer, notamment, en huile pour leurs lampes, afin de ne pas avoir peur du noir.
Une société de consommation qui était déjà en branle dans ce 19ème siècle et qui pensait que tout était infini dans les stocks naturels.
Une très belle histoire qui nous est contée par Mocha Dick, une baleine blanche, qui, d'après ce que j'ai appris, a servi d'inspiration à
Herman Melville pour son
Moby Dick. Mieux, Mocha Dick a vraiment existé et on lui a donné la parole.
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