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Citations sur Le Neveu d'Amérique (69)

Mon grand-père. Un qui partit en Amérique. Un qui traversa la mer et trouva de l'autre côté des oreilles qui attendaient sa voix : « Le contrat social est une infamie des ennemis de l'homme. La nature nous a conçus pour que nous réglions nos problèmes en dialoguant de manière fraternelle. On ne peut réglementer ce que la vie a déjà réglementé. » Voilà ce que disait mon grand-père, quand j'étais enfant, lors d'une soirée du Secours ouvrier, où je l'avais accompagné.
- Oui, don Angel. Un qui est parti en Amérique
- Tu es mon frère ?
Au fond de moi, mon grand-père me poussait à répondre : « Dis-lui que oui et embrasse-le. Tous les hommes sont frères et dans la vulnérabilité de la vieillesse percent d'éternelles et fragiles vérités. »
- Non, don Angel. Votre frère Gerardo était mon grand-père.
Le visage du vieillard prit un air grave. Il se redressa, posa ses mains nerveuses sur les genoux et m'examina de la tête aux pieds, d'une épaule à l'autre. Va-t-il me demander mes papiers ? Ou que je m'ouvre la poitrine pour lui montrer on cœur ?
- Maria, appela-t-il.
De la maison sortit une vieille femme toute vêtue de noir. Elle portait ses cheveux argenté noués en chignon et elle me regarda d'un air affectueux. Alors, après s'être raclé la gorge, don Angel prononça le plus beau poème que la vie m'ait offert, et je sus que le cercle venait enfin de se refermer, car je me trouvais au point de départ du long voyage entrepris par mon grand-père. Don Angel dit :
- Femme, apporte du vin, mon neveu d'Amérique vient d'arriver.
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"El Colono" navigue maintenant vers le grand fjord et je sais qu'il se rend à Corcovado, sur le terrible golfe de Penas, par les canaux Messier, El Indio, le détroit de Magellan, en haute mer, sans radar, sans radio, sans instruments de navigation, sans moteur auxiliaire, sans rien de plus ni rien de moins que sa connaissance de la mer et des vents. Ce vagabond des mers est mon frère et il est le premier à me souhaiter la bienvenue en Patagonie.
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Les gens de Patagonie disent que "la mort commence lorsqu'on accepte de mourir".
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- Quelle importance ? Sur cette terre nous mentons pour être heureux. Mais personne ici ne confond mensonge et duperie.
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Quand un Chilien veut exprimer un grand bien-être il dit : "Je suis heureux comme un chien plein de puces."
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- Attends, petit. Attends et retiens-toi jusqu'à ce qu'on trouve la bonne église.
Mais ce jour-là, j'avais décidé de mouiller mon pantalon, s'il le fallait, plutôt que de supporter encore une fois les engueulades d'un curé. Le gag consistant à me remplir de limonade pour ensuite me faire pisser à la porte des églises, nous l'avions maintes fois répété depuis que j'avais commencé à marcher et le vieux avait fait de moi son compagnon d'aventures, le petit complice de ses mauvais coups d'anarchiste à la retraite.
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p.85/Ce voyage a commencé il y a des années, peu importe combien. Il a commencé par une froide journée de février, à Barcelone, avec Bruce, autour d'une table du café Zurich. Les deux vieux gringos nous tenaient compagnie, mais ils n'étaient visibles que de nous seuls. Nous étions quatre autour de la table, de sorte que nul ne s'étonnera que nous ayons vidé deux bouteilles de cognac.
Nous ne saurons peut-être jamais comment les deux bandits organisaient leurs attaques de banques, mais je peux raconter comment un Anglais et un Chilien, passablement ivres à cinq heures de l'après-midi, ont planifié un voyage au bout du monde.
- Quand partons-nous, le Chilien ?
- Quand ils me laisseront rentrer, l'Anglais.
- Tu as encore des problèmes avec les primates qui gouvernent ton pays ?
- Moi, non. Ce sont eux qui ont des problèmes avec moi.
- Je vois. Peu importe. Ca nous permettra de mieux préparer le voyage.
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Le Patagonia Express est le train des gardiens de troupeaux. Quand l'hiver s'achève, des centaines de Chilotes (habitants de l'île chilienne de Chiloé) se rendent à Puerto Natales, traversent la frontière et prennent le train pour rejoindre les estancias d'élevages. Ce sont des hommes robustes qui, las de la pauvreté insulaire et de la proverbiale dureté de caractère des femmes chilotes, s'en vont chercher fortune sur le continent. Des hommes robustes mais à la vie courte.
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La femme, qui était veuve, tenait les rênes de l'hacienda et éprouvait un véritable plaisir à humilier les domestiques indigènes et les hommes chargés des travaux agricoles. Elle avait une fille, Aparicia, qui approchait de la quarantaine et se mouvait gauchement, comme pour s'excuser auprès des meubles de mesurer un mètre quatre-vingt-dix et de déplacer un corps qui, quoique bien proportionné, était volumineux.
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Dans l'entrée de la maison trônait le portrait en pied, grandeur nature, d'un individu accoutré comme Cortés, Alamagro ou n'importe lequel des conquistadors. Le guerrier appuyait ses mains sur une épée.
- L'adelantado don Pedro de Sarmiento y Figueroa. Nous sommes ses descendants directs et nous en sommes très fiers, dit la femme.
- Mes gouttes de sang espagnol ne sont pas de si noble lignage.
- Tout sang espagnol est noble, répliqua-t-elle.
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