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sur 120 notes
« Loi du 22 juillet 1941 relative aux entreprises, biens et valeurs appartenant aux Juifs
publiée au Journal officiel du 26 août 1941.
Nous, Maréchal de France, chef de l'Etat français, le conseil des ministres entendu, Décrétons:
Art. 1. - En vue d'éliminer toute influence juive dans l'économie nationale, le Commissaire général aux questions juives peut nommer un administrateur provisoire à:
1. Toute entreprise industrielle, commerciale, immobilière ou artisa¬nale;
2. Tout immeuble, droit immobilier ou droit au bail quelconque ;
3. Tout bien meuble valeur mobilière ou droit mobilier quelconque,
lorsque ceux à qui ils appartiennent, ou qui les dirigent, ou certains d'entre eux sont juifs. »

Dès 1940, dans le but d'éliminer les Juifs de l'économie nationale, était nommé par un commissaire général aux questions juives un administrateur provisoire chargé d'exproprier les Juifs, de les exclure de différents corps de métiers. C'est la politique d'aryanisation économique : les biens sont vendus et « le produit de la vente bloqué sur un compte à la Caisse de dépôts et consignations. » Ainsi le capital juif est « sous contrôle ». L'administrateur provisoire doit cependant « verser des subsides à son administré au cas où cela s'avérerait absolument indispensable. » C'est lui qui décide : « Article 7 : L'administrateur provisoire doit gérer en bon père de famille. »
Les malversations sont nombreuses, les administrateurs cherchant à faire du bénéfice, à voler, à spolier. Les familles se retrouvent à la rue, sans aucune ressource, puis souvent déportées.

On connaît ce pan sordide de l'Histoire mais on ignore souvent que ces faits ont donné lieu à la création d'une fonction spécifique : celle d'administrateur provisoire. Il y en a eu, paraît-il, environ dix mille sous Vichy. Je n'en avais jamais entendu parler. Ce ne sont pas des êtres de fiction. Ils ont existé, il y a des documents, aux archives.
Impensable.
Ils agissaient au nom de la loi, devaient se sentir droits dans leurs bottes, accomplissant avec minutie, comme n'importe quel employé, leur petit travail quotidien, s'appliquant à bien tout noter sur leur petit carnet noir.
Je reste muette de stupeur. Pas de mots. Revenons au livre…

C'est l'histoire d'une famille : les arrière-grands-parents, les grands-parents, les parents, les oncles, les tantes et les enfants. Ils sont deux, deux garçons. L'un vient de mourir : suicide certainement… On ne sait pas. Il avait en lui un mal-être insurmontable, il était « hanté par la Shoah ». Il disait avoir une bombe en lui. le narrateur, son frère, ne comprend pas bien. Il sent. Il sent que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille, que quelque chose n'a pas été digéré, ne passe pas. Comme un secret qui pèse, écrase et tue. Des chapes de silences hantent les conversations, les non-dits sont rois. On sous-entend, on suggère, à demi-mots. L'ambiance est étouffante.
C'est Pierre, l'oncle, qui dira que son père, le grand-père du narrateur, était revenu d'un oflag, camp de prisonniers de guerre pour officiers, en décembre 1941. Il avait des appuis certainement. Des appuis ? Lesquels ? s'étonne le narrateur. Raoul H, l'arrière-grand-père, « un sale type » ajoute Pierre « qui a fait partie du Commissariat général aux questions juives. »
Un semblant de clarté se fait soudain dans l'esprit du narrateur, il comprend et repense à son frère. A lui maintenant, pour ce frère qu'il aime, de sortir ce Raoul H de l'ombre, de savoir qui il était et ce qu'il a fait, précisément. Il mérite d'être jugé, il le sera dans le tribunal intérieur du narrateur qui lui fera son procès. le garçon aura-t-il le courage d'aller jusqu'au bout de son enquête, de poser des questions à ceux qui renvoient tout ça au passé, à ceux qui disent « en quoi ça te concerne cette histoire ? » ou « à quoi bon ? », ou encore « C'est amusant que tu t'intéresses à ça », aura-t-il le courage de fouiller le passé, d'en exhumer le pire, l'insupportable, l'indicible ?

Je n'ai pas posé une seule fois le livre d'Alexandre Seurat, je l'ai lu d'une traite, en retenant mon souffle, découvrant petit à petit, comme le narrateur, ce passé impossible, inimaginable, ce Raoul H, inventeur de l'altamètre, appareil de calcul permettant de mesurer la hauteur des arbres, homme terrible, pointilleux, inflexible, ne lâchant rien, quel que soit le domaine… « Une fois qu'il tenait quelque chose, il ne le lâchait pas » dira l'oncle Philippe. On imagine ce que cela donnera quand il deviendra l'administrateur.
« C'est comme un corps à corps : c'est entre lui et moi. Je sens bien qu'il est là, quelque part, mais sans que je sache où, bien tranquille, silencieux, sûr de lui, certain que je n'ai pas les moyens de le rejoindre. »
C'est un combat, une lutte, il y aura un vainqueur et un vaincu. le frère est déjà mort. Il reste le narrateur…
A travers cette écriture sobre, précise, essentielle et silencieuse, Alexandre Seurat nous propose un livre bouleversant, d'une force incroyable, soigneusement documenté, qui met à jour des pans plus ou moins connus de l'Histoire du XXe siècle que l'on découvre à travers le quotidien d'un homme banal comme il y en avait tant, nommé par un prénom et une initiale, espèce de petit bourreau anonyme. Placés sous la loupe grossissante de la vérité, éclairés par la lumière de la justice, ces hommes tirés de leur ombre tranquille sont enfin jugés pour ce qu'ils furent : des criminels.
Poignant et nécessaire !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Il y deux fantômes dans « L'administrateur provisoire » : celui de Raoul H., l'arrière-petit-fils du narrateur, qui ressurgit d'un passé sombre et le frère de celui qui nous chronique ce fait divers sordide qui s'est suicidé parce qu'il a appris la vérité sur son ancêtre.
La réalité des faits, les membres l'ont soigneusement cachée ou oubliée ; « C'était l'époque » répond-on comme pour excuser des faits impardonnables.
Automne 1940, les occupants nazis exigent un recensement des entreprises propriétés des Juifs. Mais le projet est plus « ambitieux » qu'un simple décompte. Il s'agit d'empêcher ceux qu'on appelait les Israélites de ne plus être en contact avec les fournisseurs et les clients. En cas de refus de vente, un administrateur provisoire est nommé qui s'en chargera. Raoul H. est de ceux-là. Il profitera même de sa mission au Commissariat général aux question juives pour s'enrichir personnellement. A la libération, il devra rendre des comptes aux familles de ceux qui ont disparu dans les camps de concentration et il n'exprimera aucun regret.
Avec autant d'obstination que celle que Raoul H. a mise en oeuvre pour traquer les biens des Juifs, le narrateur se met en quête de la vérité en se plongeant dans les archives.
Mené à la manière d'une enquête journalistique, ce récit, qui n'a pas la même puissance que « La maladroite » (peut-être cela tient-il au sujet qui fleure un peu le déjà lu ?), premier roman de l'auteur, est une plongée dans la vie d'une espèce de petit fonctionnaire zélé qui participa à la collaboration. Un comportement que les familles, en gardant enfouis leurs secrets, ne veulent pas regarder en face. Au risque de faire des victimes collatérales longtemps après les faits...
Merci à Masse critique de Babelio et aux Editions du Rouergue.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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J'avais adoré "La maladroite" paru il y a un an chez Rouergue - mon billet est ici -. J'étais impatiente de retrouver la plume d'Alexandre Seurat.

Un décès celui du frère du narrateur - il était hanté par la Shoah - va dévoiler un secret de famille. Un lourd secret. Son arrière grand-père était administrateur de biens provisoire sous le régime de Vichy. Sa famille a banalisé les faits, c'était comme ça à l'époque ...

Une claque pour le narrateur, arrière-petit-fils de Raoul H. Il veut savoir qui il est vraiment.

Avec l'aide de son oncle d'abord, puis d'un universitaire, il va avoir accès aux archives, celle de l'inventaire du Commissariat Général aux questions juives.

Raoul H était Administrateur provisoire de biens et dépendait directement du Commissariat aux affaires juives, c'est toute l'organisation économique sous le régime de Vichy.

Les entreprises juives sont répertoriées à l'automne 40, une affiche jaune mentionne qu'elles sont juives. Ensuite l'administrateur de biens prend possession du bien, en dresse un inventaire, cherche un repreneur - c'est ce que l'on nomme l'aryanisation économique - et revend l'affaire.

"La liquidation des biens juifs ne fut pas une spoliation - comme le fut la liquidation des biens des congrégations religieuses au début du siècle -, elle fut une transmutation où les biens mobiliers ou immobiliers étaient convertis en espèces dont l'Etat français garantissait la propriété aux Juifs."

Il faut donc distinguer spoliation (le vol légal) du pillage - car à l'époque, spolier est un travail. (Article 7 - L'administrateur provisoire doit gérer en bon père de famille.)

A l'époque c'était comme ça. C'est horrible car en prenant le contrôle et en revendant les biens les familles étaient sans ressources, puis ce fut le Vel d'Hiv, la déportation et l'envoi dans les camps sans retour le plus souvent.

Le narrateur ressent le poids de la culpabilité de ses ancêtres, et rend aussi hommage aux victimes à travers deux cas précis.

Le sujet est fort, très bien documenté. Alexandre Seurat semble avoir trouvé son style dans le docu-fiction. Son écriture est très belle, allant à l'essentiel : un livre indispensable qui lui permet de revisiter le passé.

Ma note : 7/10
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Si les chapitres sont courts et l'écriture fluide, la narration, mélangeant fiction/histoire, fantôme/personnages réels, présent/passé, est parfois assez confuse. D'autre part, la famille du narrateur est grande et remonte sur plusieurs générations, ce qui par moment trouble la lecture.
Même si j'ai moins aimé L'Administrateur provisoire que son premier roman ( La maladroite), Alexandre Seurat fait preuve encore ici d'une écriture pointue. Il livre un témoignage nécessaire (sur des aspects historiques passés sous silence) et force le lecteur à s'interroger sur nos choix et sur l'importance de connaître son histoire pour ne pas porter en soi le poids sournois de la culpabilité.......................................
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Très documenté et percutant, une bonne lecture de la rentrée littéraire 2016 (javais "adoré" son écriture dans son premier roman "La maladroite") Auteur à suivre
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Un jeune homme enquête sur son arrière-grand-père dont quasiment personne ne parle dans la famille. Au fil de ses recherches, il découvre que l'homme Raoul H a fait parti du Commissariat général aux questions juives. L'ombre de la guerre et de la collaboration plane sur la famille, plusieurs générations après, détruisant au passage la vie de son frère.

Ce roman historique, presque documentaire, revient sur une période sombre, mais surtout montre l'impact qu'ont pu avoir les actes des ancêtres sur les générations futures. Tout le monde aimerait que ses grands-parents, arrière-grands-parents aient été parfait, résistants, héroïques, mais pour beaucoup de famille ce n'était pas le cas. Ce roman montre ainsi les répercussions sur les enfants, mais également la culpabilité de ceux-ci pour des faits qu'ils n'ont pas commis, dont ils ont honte malgré tout.

Un texte pas forcément très facile à lire (un peu embrouillé au départ), mais qui parle de la guerre d'une manière à la fois contemporaine et juste.

Est-ce que le sujet vous tente ?
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Découvrant que son arrière-grand-père a été un "administrateur provisoire" pendant la seconde guerre mondiale, c'est à dire un administrateur de biens de personnes juives sans que ceux-ci aient leur mot à dire, le narrateur va faire des recherches pour connaître un peu mieux ce Raoul H.
Bonne idée de roman et j'ai appris beaucoup de choses sur cette période. Par contre, la fluidité dans l'écriture n'était pas au rendez-vous et j'ai eu du mal à être passionnée (contrairement au roman précédent "la maladroite" que j'ai fait lire tout autour de moi)
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J'ai découvert Alexandre Seurat avec son premier roman La Maladroite lors de la rentrée littéraire précédente. J'avais alors été conquise par ce très beau roman, direct et percutant. J'étais donc impatiente de le retrouver cette année. Malheureusement, ce fut une grande déception ! le sujet, toujours aussi difficile, est intéressant. Cette page moins connue de l'Histoire avait en effet un potentiel. On apprend d'ailleurs beaucoup sur la fonction d'administrateur provisoire et sur l'organisation du Ministère aux affaires juives.

Cependant, cela ne suffit pas pour en faire un roman. L'écriture d'Alexandre Seurat au rythme ciselé et travaillé, sans aucun détour superflu, s'est à mon sens perdu ici. On reconnaît la patte de l'auteur mais le récit m'a semblé brouillon et confus. On alterne des instants réels et rêvés, le passé et le présent mais de façon très rapide, sans transition ni indice parfois. Je ne suis pas hermétique à ce genre de procédé mais là je me suis rapidement perdue. Certains passages traînent en longueur sans rien apporter au récit. L'auteur ouvre de nombreuses portes simultanément et l'on se demande parfois qu'elles ont été leur intérêt pour l'histoire. En ressort donc une impression générale fouillis et brouillonne. Enfin, peu aidée par les raisons précédentes, je ne me suis pas du tout attachée au personnage principal. Malgré le fait que nous suivons tous ces états d'âme, je suis restée en retrait et détachée.

Pour ma première lecture de la rentrée littéraire, c'est donc une déception ! J'ai surtout eu la sensation de lire un manuscrit et c'est bien dommage vu le potentiel de ce roman et de son auteur. Je continuerais tout de même à surveiller ses parutions. Si nous revenons vers des romans de la même qualité que son premier, alors nous passerons sans aucun doute des moments de lecture à ne pas manquer.
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Une écriture déconcertante.
Au bout de quelques pages, j'ai dû poser sur le papier l'arbre généalogique de la famille pour mieux me repérer.
On trouve :
L'arrière-petit-fils, narrateur interne, tour à tour adulte, petit, adulte...
Son frère , qu'on voit enfant , plus grand , décédé, mais de quoi ? Hanté, étouffé par la Shoah , probablement.
Sa mère, son père,
Les oncles maternels:
Jean marié avec Anne,
Pierre marié avec Elisabeth,
Philippe, marié avec Clotilde,
Puis le grand-père Jacques, lui a été prisonnier de guerre en 40, la grand-mère qui termine ses jours en maison de retraite,
Et enfin l'arrière-grand-père Raoul H, qui a épousé Henriette , héritière d'une famille d'industriels, résidant au château De Beauvoir. Lui, c'est un homme « très bien, très intelligent ».
Le narrateur, apprend, par bribes que son bisaïeul a été en 1941 administrateur provisoire. Mais les renseignements recueillis auprès de ses oncles s'avèrent succincts et volontairement vagues. Par ailleurs, il est intrigué par l'attitude de sa mère qui témoigne envers la communauté juive bien plus qu'un intérêt, un réel engouement.
Ses recherches dans les archives du Commissariat général aux questions juives vont confirmer cette information. Raoul qui a peut- être été forcé d'occuper cette fonction pour faire revenir son fils de l'oflag (camp destiné aux officiers prisonniers pendant la seconde guerre mondiale) va continuer à assumer son rôle bien au-delà de la libération de son fils. Il découvre même, que Raoul n'a pas exercé ce mandat en toute honnêteté, en bon père de famille » : ses recherches pour la mise au point et la commercialisation d'un dendromètre (instrument pour mesurer les arbres) , s'avérèrent certainement coûteuses...
Ce livre se construit par des analepses, des prolepses successives, rendant la lecture quelque peu compliquée. Et puis, il y a l'esprit des disparus, ces juifs spoliés, expulsés, déportés, exterminés qui vient hanter le narrateur , qui vient nous percuter , nous aussi, peut -être coupables par générations interposées ?
Au final, un sujet intéressant permettant aussi de mieux appréhender le rôle de ces administrateurs provisoires.
Un roman pour mettre en scène de façon originale , prégnante ce que fut cette période noire, car il faut toujours écrire, raconter, et lire pour dire non à l'oubli.
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Pourquoi le frère du narrateur, hanté par la Shoah, est-il mort ?Pourquoi leur mère participe-t-elle à des réunions d'amitié judéo-chrétiennes alors que rien ne les relie à la religion juive ? à ces questions, et à bien d'autres, le narrateur entreprend de trouver des réponses.
Aidé d'abord par son oncle, puis par un historien, il découvre que son arrière-grand-père, Raoul H., a occupé, sous Vichy, le poste d'administrateur provisoire. Derrière ces mots,en apparence anodins, se cache une entreprise d'aryanisation collective, de spoliation des entreprises possédées par des personnes juives en France, que Raoul H. a mené sans états d'âme, "dans un style parfaitement neutre, très méthodique , scrupuleux". Une manière de procéder que l'on peut rapprocher de la formule utilisée à l'époque, "éléments juifs",qui ,en réifiant les personnes aseptise et déshumanise. Formule qui sera aussi utilisée par une gardienne du camp,de Bergen-Belsen.
Il règne dans le deuxième roman d'Alexandre Seurat une angoisse diffuse,créée par les non-dits ou le demi-vérités qui circulent dans cette famille bourgeoise aux liens distendus. La mère sème quelques indices , évoquant les romans de Modiano ou le texte d'Alexandre Jardin consacré à son grand-père collaborateur, sans jamais les nommer explicitement, tandis que le narrateur, lui, s'en tient aux faits, s'appuie sur des documents réels, cités dans le roman. Il redonne une identité- même si les noms ont été changés-, une histoire,aux victimes de l'arrière-grand-père. Il remonte à la source du secret de famille, mal qui a gangréné le corps et l'esprit de son frère, le conduisant à la mort et par-là même dévoile tout un pan encore trop mal connu de notre histoire.
Un roman nécessaire.
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