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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Incontournable mais surtout sublime...
L'histoire nous parle d'un poison...
Mais de quel empoisonnement s'agit-il.... telle est la question.
Est-ce de celui d'un roi tué par son frère ? où celui de l'empoisonnement de l'humanité ?
On est ici dans le duel de la parole.
Hamlet se bat contre la cécité et tente de redonner au monde sa capacité d'être et de voir.
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Je ne vous ferai pas l'affront de résumer la pièce la plus célèbre du répertoire Shakespearien, la plus longue aussi, pour vous raconter plutôt quelques anecdotes sur sa création et son interprétation.

Les siècles ont passé mais cette pièce est certainement l'une des plus disséquées et des plus étudiées.

L'origine d'Hamlet se perd dans les limbes de l'histoire du nord de l'Europe, pays celtes ou scandinaves, mais il est à peu près certain que Shakespeare a tiré l'essentiel de sa pièce d'un ouvrage écrit au XIIème siècle par Saxo Grammaticus (que je vous recommande d'ailleurs) qui se veut une histoire du Danemark et qui s'intitule La geste des Danois. L'un des chapitres est consacré au Prince de Jutland, Amlethus, qui simula la folie pour venger la mort de son père.

En ce qui concerne son interprétation, les nombreuses escarmouches en France furent bien souvent le résultat des erreurs de traduction. Je ne sais pas si on trouve encore aujourd'hui la traduction d'Hamlet due à Marcel Pagnol, mais dans une excellente préface, celui-ci révèle les erreurs de traduction qui firent de la pièce un momument d'absurdités au début du XXème siècle (et à la fin du XIXè aussi d'ailleurs). Les grands sujets de discussion portèrent sur son aspect physique et sa folie.

A titre d'exemple, voici quelques erreurs dûment relevées par M. Pagnol :
Lors du dialogue entre Hamlet et Ophélie, au troisième acte, les propos tenus par le prince sont relativement crus et obscènes. Les traducteurs s'empressèrent donc de gommer cet effrayant aspect mais il en résulta des phrases compliquées et ridicules, et pour tout dire...incompréhensibles.
Enfin, une erreur de traduction fut également à l'origine de discussions sans fin sur l'une des tirades les plus célèbres, et probablement d'une erreur de compréhension. Jugez plutôt : Au début de la pièce, après qu'Hamlet ait vu le fantôme de son père, il entame un monologue qui va expliquer toute sa conduite future. le vers anglais était celui-ci : "While memory holds a seat, In this distracted globe !". La plupart des traducteurs crurent qu'il s'agissait du globe terrestre, et par conséquent, le vers français n'avait aucun sens. Marcel Pagnol proposa alors une autre solution. Et si par "globe" Hamlet voulait dire sa tête, son crâne ? Après avoir vu le fantôme, il sentait qu'il devenait fou... distracted globe. On peut donc se demander si le pauvre Hamlet a simulé la folie jusqu'au bout, ou bien s'il était plutôt la proie de crises nerveuses, et de folies passagères contre lesquelles il ne pouvait rien...

Bref, le mieux est encore de lire et de relire Hamlet, qui a toujours été une de mes pièces préférées, et que, personnellement, je considère comme le chef d'oeuvre du grand maître.

A noter également, que parmi toutes les adaptations cinématographiques, de Laurence Olivier à Kenneth Brannagh, aucune n'a trouvé grâce à mes yeux, hormis l'adaptation de la formidable pièce de Tom Stoppard "Rozencrantz et Guilderstein sont morts" interprétés par les excellents Tim Roth et Gary Oldman. Avis aux amateurs.
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Cette pièce de théâtre basée sur le mythe fondateur du Danemark, relaté par l'historien Saxo Grammaticus au XIIe siècle dans la Gesta Danorum, est ma 1ère lecture de Shakespeare. Et bien je n'ai pas été déçue ! Je n'ai pas encore vu d'adaptation, mais j'espère que cela ne saura tarder. C'est une superbe réécriture du mythe fondateur, pleine d'émotions, de suspense et de tragique comme on l'aime. Je ne m'attarderai pas plus sur le sujet car beaucoup d'autres l'ont fait avant moi et certainement d'une meilleure manière, mais c'est une chouette lecture et une belle découverte !
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Ca frise un peu le ridicule de critiquer un classique de plus de 400 ans issue du plus célèbre auteur anglo saxon. Je voudrais pourtant partager mon euphorie. Quelle écriture ! C'est juste phénoménal. J'ai été retourné de lire Hamlet de Shakespeare. Précis, ciselé, d'une justesse incroyable, d'une ironie puissante, et d'une vision tellement tragique. Vraiment, j'ai été conquis. Merveilleux !
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Hamlet, ou l'une des plus intéressantes histoires de vengeance qui existe !

Le Roi de Danemark se fait assassiner par son frère qui l'empoisonne et lui ravi par la même occasion sa couronne et sa femme. Mais voici le défunt qui revient d'entre les morts, spectre demandant à son fils Hamlet de le venger. Ce dernier, pour mener à bien un plan funeste contre son oncle afin de rendre justice à son père bien-aimé, va renoncer à son amour pour la belle et innocente Ophélia et faire croire qu'il a perdu la raison.

Dans cette pièce, Shakespeare révèle par quelques subtilités et phrases bien pensées un humour sarcastique mordant (par la voix d'Hamlet principalement mais présent également dans les traits de Polonius). La finesse de caractère des personnages est captivante et très intéressante à étudier; par exemple: nous découvrons chez Hamlet un profond esprit de vengeance (il est prêt à renoncer à tout ce qu'il possède et aime pour l'accomplir) mais en même temps un recul nécessaire à savoir s'il y a bien lieu de venger son père, si les faits sont avérés, s'il n'a pas été fourvoyé par un spectre malsain. C'est intelligemment construit !
J'aurai apprécié que la relation entre Hamlet et Ophélia soit plus approfondie, mais c'est là mon côté romantique qui parle.

L'édition le Monde (2015) que j'ai lue regroupe deux versions de l'oeuvre: l'ébauche primitive vraisemblablement écrite aux alentours de 1584, publiée en 1603 et découverte en 1825, et la version remaniée (faisant quasiment le double de la première) et définitive, imprimée en 1604 et connue de tous. François-Victor Hugo, qui tient lieu de traducteur et nous livre une introduction détaillée et magnifique, a été ingénieux de présenter ces deux récits l'un après l'autre, on peut faire nombre de comparaisons entre le brouillon et la pièce finalisée. On observe également grâce à cette configuration l'évolution de William Shakespeare et comment il s'est adapté aux changements produits par les années séparant les deux créations.

En définitive, j'ai adoré Hamlet ! Elle est l'oeuvre la plus conséquente du poète et pourtant, si elle avait duré encore plus longtemps, j'en aurai été tout autant satisfaite !
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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Hamlet” est LA tragédie de William Shakespeare.
Alors justement « Être, ou ne pas être, telle est la question » que se pose Hamlet qui est tiraillé entre conscience et action. Son cas de conscience ? le roi du Danemark est mort, son frère Claudius l'a remplacé et a épousé Gertrude, la veuve. Mais le fantôme du roi défunt apparaît à son fils, Hamlet, et lui révèle qu'il a été tué par Claudius. Il doit donc venger son père et pour mener son projet à bien simule la folie…
Ce grand classique intitulé initialement « La Tragique Histoire d'Hamlet, prince de Danemark » date de la fin du 16ème siècle et on ne se lasse pas de cette histoire de famille et de fantôme ni d'un héros épris d'absolu.


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Vous lisez Hamlet étant jeune…

Vous n'êtes pas et ne serez pas Ophélie, cette fille tendre et sans défense, qui sera si durement rejetée.
Vous n'êtes pas et ne serez pas Polonius, cet idiot et servile valet du pouvoir, qui mourra de manière indigne.
Vous n'êtes pas et ne serez pas Gertrude, cette mère qui veut tenir son rang à tout prix, qui sera mortifiée par son fils.
Vous n'êtes pas et ne serez pas Claudius, ce roi dévoré d'ambition, qui tuera son frère pour le pouvoir.
Vous n'êtes pas et ne serez pas Laërte, ce frère impétueux, qui sera le jouet du destin.
Vous n'êtes pas et ne serez pas Horacio qui comprend des philosophies, qui n'empêcheront rien.
Vous n'êtes pas et ne serez pas ce spectre chargé de péchés, qui hante les vivants, qui n'aura jamais de repos.
Vous n'êtes pas et ne serez pas Rosencrantz ni Guildenstern, fats et aveugles qui se désigneront à la mort.
Vous n'êtes pas et ne serez pas (?!) le pauvre Yorick qui faisait rire et qui ne le fera plus jamais.
Vous n'êtes pas et ne serez pas le prince Hamlet jouant la comédie de la folie pour cacher son indécision, qui ne pourra lever la malédiction de son sang.

Ne pas être ou être!
Vous ne choisissez pas? Vous ne choisirez pas!
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Si on ne doit lire qu'une oeuvre de W.S ce doit être celle-ci. La Vie tout entière y est résumé, bassesse, lâcheté, amour filiale, folie, trahison et courage.
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🆁🅴🆂🆄🅼🅴
Le père de Hamlet est mort deux mois plus tôt. Sa mère est déjà remariée avec son beau-frère, roi du Danemark.
Le fantôme du père de Hamlet apparaît à son fils. Il lui dit qu'il a été empoisonné par son propre frère qui a pris sa place sur le trône. Il demande à Hamlet de le venger.
Ce dernier va s'y engager et simuler la folie pour arriver à ses fins.
Mais cette vengeance va engendrer plus de morts que son seul oncle et beau-père.

🅰🆅🅸🆂
Je découvre le grand William Shakespeare à l'occasion de la lecture d'"Ulysse" de James Joyce.
Je n'ai jamais beaucoup aimé le théâtre lorsque j'étais plus jeune mais là j'ai apprécié cette pièce.
C'est une tragédie très bien écrite évidemment. J'ai aimé l'humour, certaines tirades formulées de manière unique.
Le fond de l'histoire est aussi plaisant. Ce remariage aussi rapide de sa mère avec son oncle est insupportable pour Hamlet.
Il y a aussi les personnages versatiles, sournois et bien entendu l'amour qui conduit au désespoir.
Une belle découverte pour moi. Je vais pouvoir retrouver Joyce maintenant.
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Contre toute attente (surtout les miennes) j'ai beaucoup ri à la lecture de cette pièce ! Qu'il s'agisse de l'épisode des flageolets ou de l'explication que donne Hamlet suite à la disparition de Polonius, j'ai adoré les propos délibérément incohérents d'Hamlet qui endosse pour sous nos yeux le déguisement de la démence.

D'une manière authentique cette fois, Hamlet oscille entre manie et mélancolie, à la manière d'un hébéphrénique. Ce qui personnellement m'a plût dans ce personnage est sa force pulsionnelle Napoléonienne qui ne va pas sans perspicacité et sentimentalisme.

A vrai dire, je connaissais déjà l'histoire et l'ai donc surtout lu pour l'exaltation qu'offre la plume du dramaturge (et thaumaturge aussi, selon moi), bien qu'ayant immanquablement été privée de certains délices de par sa traduction française.

Je comprends le personnage d'Hamlet et son cheminement réflexif au cours de la pièce comme l'incarnation du stoïcisme. J'entends par là, l'action d'agir où nous pouvons réellement avoir un impact tout en essayant d'être un peu moins bouleversé par ce contre quoi nous ne pouvons rien.
Son individu de prédilection semble d'ailleurs être Horacio chez qui il adulte précisément le caractère "équanime".

Ainsi, bien que tragiquement écorché par le décès de son père, Hamlet parvient à trouver les ressources au fond de lui pour dépasser sa langueur mortifère et passer à l'action. Et rien -même pas les deux morts qu'il pourrait avoir sur la conscience avant son duel avec Laerte- ne semble ébranler sa détermination. J'apprécie particulièrement comme sa soif de vengeance n'a pas ôté de son coeur toute commisération à la manière d'oeillères qui n'auraient sauvegardé que la colère.

Nous pourrions voir ici aussi se dessiner l'incarnation de l'Amor Fati (bien qu'anachronique) notamment au travers de la célèbre citation :

"The readiness is all" - résonnant avec l'idée (explicitée dans la préface) que quoiqu'il nous arrive, nous devons être prêt à l'accepter avec indifférence et ironie.

J'aime aussi particulièrement le dernier acte très caustique, cynique selon moi qui vous fera certainement sourire si vous êtes amateur d'humour anglais. c:
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