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3,97

sur 585 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une pièce superbe. Une écriture vive et belle, malgré les altérations subies par l'anglais depuis lors et l'outrage que constitue toute tentative de traduction, quelle qu'elle soit.
Comment voulez-vous rendre en polonais, en laotien, en swahili, en hindi ou en piètre français des formules aussi sublimes que : « We are such stuff as dreams are made on ; and our little life is rounded with a sleep… »

Pour vous en convaincre, essayez donc de traduire en anglais le fameux « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Vous obtenez des choses miteuses dans le genre : « Triumph without peril brings no glory » ou bien « In conquering without danger we triumph without glory. » ou bien alors l'indigent « To win without risk is to triumph without glory » ou encore l'horrible « If one beats without difficulty, one triumphs without glory ». Bref, des bredouillis insoutenables et incomparables en force et en beauté à l'original. (J'aurais pu choisir pour ma démonstration tout autre formule merveilleuse comme « Mais pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes » ou « Couvrez ce sein que je ne saurais voir »)

Il ne faut pas espérer mieux en retour quand on s'immisce sur les terres anglophones, ou quelque terres que ce soit, d'ailleurs. Comme l'exprime si bien Umberto Eco, on ne peut s'efforcer que de dire « presque la même chose », avec tout l'abîme contenu dans le « presque ». Il nous faut donc nous contenter, nous autres francophones, de « presque » la même pièce, avec « presque » la même force et « presque » la même émotion.

Il n'en demeure pas moins, même en français, une belle pièce, que l'on pourrait qualifier de tragi-comédie, un peu à la façon de Lope de Vega, d'aucuns disent également qu'il s'agit d'une romance. Peu importe la case dans laquelle on la glisse, l'important est ce qu'il y a dedans.

Prospéro était, il y a des années de cela, le légitime duc de Milan. Il a été dépossédé de son titre par son frère Antonio avec la complicité du roi de Naples, Alonso. Échappant de peu à la mort, Prospéro et sa toute jeune fille Miranda échouent sur une île quasi déserte, à l'exception d'une sorcière et de son diable de rejeton Caliban.

Durant de nombreuses années, avec ses quelques livres, au fond de sa grotte, Prospéro a le temps de s'adonner à son art des sciences occultes et acquiert même une certaine dextérité en matière de magie. Il a aussi le temps de voir grandir sa fille et de constater l'échec de sa tentative d'éducation du petit sauvage Caliban.

Vient ensuite le moment où Prospéro, qui s'est rendu maître d'un certain nombre d'esprits en tout genre, décide de rentrer en possession de son bien, le duché de Milan. Pour se faire, il organise avec son esprit de main Ariel, le naufrage du bateau royal d'Alonso, lequel, avec toute sa suite s'était rendu au mariage de sa fille avec le roi de Tunis.

Le fils du roi Alonso, Ferdinand, l'un des seuls à conserver un coeur pur est l'objet des soins de Prospéro, qui souhaite une union entre sa fille Miranda et lui… Complots, machiavélisme à tout crin émaillent cette histoire, mais aussi des scènes carrément burlesques, notamment sous la houlette de Stéphano, le sommelier ivrogne et de Trinculo, le bouffon d'Alonso.

CQFD, ferments tragédiens + comédie = tragi-comédie. Et je dois reconnaître qu'elle est suffisamment riche pour donner lieu à de multiples interprétations. La première, et la plus classique, consiste à considérer chaque personnage un peu comme un symbole ou une allégorie d'un trait de la nature humaine avec ses multiples facettes, parfois noble, désintéressée et sublime, parfois fourbe, arriviste et pendable. On peut encore y voir une allégorie du colonialisme et de la nature féroce des rapports qu'entretiennent les autochtones et les colonisateurs.

Mais on peut aussi, bien que je ne rejette en rien les autres interprétations, y voir un clin d'oeil propre de William Shakespeare, dont on sait qu'il s'agit probablement de sa dernière pièce, suite à son choix de se retirer de la scène. le personnage de Prospéro prend alors une tout autre dimension et c'est alors, l'auteur lui-même que l'on voit poindre à travers lui. Prospéro, l'homme du livre et du savoir, qui règle ses vieux comptes avec ses pairs. Prospéro qui s'en retourne sur ses terres, loin de la sauvagerie. (Il faut alors entendre que c'est Londres, la terre de sauvagerie et d'empoignade, et que lui retourne dans son paisible pays natal de Statford, tout comme Milan représente le paisible âge d'or pour Prospéro.)

On peut y lire aussi que Prospéro ne se fait pas d'illusions sur la nature humaine, il sait qu'elle peut être belle et noble, mais aussi félonne et impitoyable. Lui range ses sortilèges tout comme Shakespeare plie ses gaules et quitte le théâtre, sur une note d'espoir, avec un peu d'humour, mais sans trop y croire tout de même.

Mais de tout ceci, vous aurez noté qu'il ne s'agit que de mon interprétation, c'est-à-dire, pas grand-chose, car nous sommes de la même étoffe dont sont faits les songes, et que notre petite vie est cernée de sommeil…

P. S. : la fabuleuse tirade de Prospéro de l'Acte IV, Scène 1 est un monument difficilement égalable que je vous recopie tel quel :

Like the baseless fabric of this vision, the cloud-capped towers, the gorgeous palaces, the solemn temples, the great globe itself, yea, all wich it inherit, shall dissolve, and, like this unsubstantial pageant faded, leave not a rack behind : we are such stuff as dreams are made on ; and our little life is rounded with a sleep...
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Muf ! Mouiii… Bah ! Bof ! Héééé ! Tiens, tiens !

Rassurez-vous, je ne me suis pas métamorphosé en une caricature de ce cher Achille Talon pour vous donner mon ressenti sur La Tempête. Mais cette suite d'onomatopée traduit assez bien l'évolution de ce ressenti au cours de ma lecture.

J'ai commencé par être déçu. La raison en est que j'avais placé très haut mes attentes sur cette pièce, simplement parce qu'elle a été regroupée avec le Songe d'une Nuit d'Été dans le sous-groupe des Fééries. Et il faut savoir que je place le Songe au panthéon de toutes les pièces de théâtre produite dans la galaxie (c'est assurément mon goût pour les littératures de l'imaginaire qui s'exprime). Prospero et Caliban étaient comme des noms mythologiques et j'allais enfin découvrir leur Edda.
Comme souvent quand on attend trop de quelque chose, on est un brin désappointé quand ce quelque chose advient. Très subjectivement, ma joie présumée est retombée comme un soufflé, mais il m'est difficile de reconnaître pourquoi. Peut-être un manque de féerie justement, peut-être un Prospero que j'ai trouvé plus fade et gentil qu'attendu, peut-être un abus d'éléments de farce qui se ressemblent.

Une fois retombé sur Terre cependant, le plaisir de lire Shakespeare est enfin ressorti du bois où il s'était endormi. William savait ne pas assommer son auditoire par des tirades à rallonge, simplement en introduisant au milieu de courts dialogues qui, s'il n'apporte rien en eux-mêmes, permettent de souffler et de ne pas oublier qu'on n'écoute pas une thèse mais bien une histoire avec des gens. William était un as pour les dialogues à plusieurs voix : un couple qui discute (par exemple Alonzo et Gonzalo), un autre couple qui moque le premier (Sébastien et Antonio). William manie bien la multiplicité des personnages. William glisse sa culture en citant du Montaigne et imitant du Marlowe (non, non, je n'ai pas trouvé ça tout seul ; j'ai seulement lu les notes de François-Victor Hugo, le traducteur).

Comme dans le Songe, tout est bien qui finit bien à la fin. Je n'ai pas pu m'empêcher de rapprocher la clémence de Prospero de celle d'Auguste dans Cinna de Corneille. Il avait pourtant toutes les raisons et toute la puissance de pratiquer une vengeance d'une profonde cruauté. Mais non, il reste soft. Impressionnant !

Même si mon plaisir effectif n'a pas été à la hauteur de celui espéré, j'ai quand même passé un bon moment. Et je devais de toute façon la lire afin de pouvoir attaquer armé le roman fantasy de Poul Anderson Tempête d'une Nuit d'Été qui, comme son titre l'indique, s'inspire des deux fééries de Shakespeare.

Challenge Théâtre 2017-2018
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Que de vent !

Ciara et Inès ont la joie de vous annoncer la venue de leur petit-frère Dennis.
Ses rafales pourraient atteindre jusqu'à 130 km/h sur les côtes du Finistère et du Pas-de-Calais, au plus grand bonheur de ses grandes soeurs.

Ça souffle en bord de mer, ça souffle dans les terres...et mon imaginaire s'affole.

Le tableau Miranda vue par John William Waterhouse évoque à merveille les images et les sensations qui m'abreuvent : l'émerveillement face à la mer en furie, un sentiment de plénitude mais aussi cette certitude que rien ni personne ne peut résister aux éléments naturels lorsqu'ils se déchaînent.
Il y a des nuits où je rêve de vagues déferlantes, de terres submergées, de tempêtes terribles...
J'ai peur.
Le souffle du vent me fascine et me terrifie à la fois...

Je suis telle Miranda qui regarde au loin ce navire qui s'échoue.

" Oh ! le cri de son naufrage a retenti contre mon coeur ! Pauvres infortunés ! ils ont péri. Ah ! si j'avais été quelque puissant dieu, j'aurais voulu précipiter la mer dans les gouffres de la terre avant qu'elle eût ainsi englouti ce beau vaisseau et toutes ces créatures dont il était peuplé."

Le vent est le souffle de la vie, esprit de l'air qui nous maintient en vie. Mais il peut être aussi le symbole de violence et de mort.. Tels Ariel et Caliban.
Des esprits qui tourmentent joyeusement les personnages de cette comédie tragique.

Si la mort est omniprésente dans cette pièce, elle offre cependant des moments fort plaisants et des moments de grâce. On s'y sentira oppressé, amusé et finalement réconcilié avec le genre humain...
Shakespeare y mélange habilement tous les genres : fantastique, mélodrame, poésie, réalisme, merveilleux et tout cela virevolte avec virtuosité au gré du vent !
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Une trahison, une tempête, un naufrage, une île déserte, un magicien et des esprits : il ne m'en fallait pas plus pour me plonger corps et biens dans cette nouvelle pièce du grand maître Shakespeare.
Cette tragi-comédie m'a transporté dans un bel interlude théâtral, frais et enlevé.

La mise en scène en trois pans distincts est parfaite (qu'elle est grande cette île). J'ai particulièrement aimé l'intervention des "déesses" et les scènes de dissimulation de Prospero ainsi que les scènes bouffonnes de découverte de Trinculo, puis entre Stephano et Trinculo où Ariel invisible fait mine de prendre la voix de ce dernier.
Je me suis amusée et j'ai savouré la langue de Shakespeare (j'ai oscillé entre la VO et la traduction, la joie des versions bilingues). Merci à Lutopie qui m'a pioché cette petite bluette pour avril c'était vraiment très plaisant comme souvent pour moi avec Shakespeare. Aux amateurs de tragi-comédie, de mythologie et d'île déserte.
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Comme d'habitude avec les pièces de Shakespeare, je suis un peu perdue et ne sais qu'en penser. Son sens me passe largement au-dessus de la tête et les passages de farce et de burlesque me déroutent. Et cet étrange épilogue où Prospero s'adresse directement aux spectateurs…

Je l'ai lu dans l'édition bilingue de Folio, traduite par Yves Bonnefoy. Il y a des passages d'une poésie sublime, des bonheurs d'expression extraordinaires mêlés à des moments de carnaval qui me sont discordants. Quant au "spectacle" que Prospero offre à sa fille et futur gendre, il est étrange, avec ses vers de mirlitons et je ne sais pas à quoi il sert.

C'est une pièce que les études post-coloniales peuvent revendiquer, une pièce sur la magie, chose qui préoccupait très sérieusement certains contemporains de Shakespeare, une pièce sur le théâtre car Prospero est comme un auteur/metteur en scène qui dirige tout son monde à la baguette et l'épilogue le confirme lorsqu'il s'en remet au public pour être libéré, ... et sans doute cent autres aspects que je n'ai pas repérés.

Il y a surtout "Caliban le monstre" qui parle de son île comme d'un paradis :
…"pleine de bruits,
De sons et d'airs mélodieux, qui enchantent
Et ne font pas de mal"
Et Prospero :
"Nous sommes de l'étoffe
Dont les songes sont faits. Notre petite vie
Est au creux d'un sommeil".
Il n'y a que Shakespeare pour écrire de pareils vers.
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Une des dernières pièces du grand Will, La Tempête a été écrite vers 1611.
Prospéro, duc de Milan déchu et exilé, vit sur une île avec sa fille Miranda depuis de longues années. Grâce à ses livres il a acquis des pouvoirs de magie et maîtrise les éléments naturels et les esprits, Ariel le bon et Caliban le mauvais.
Une forte tempête, effet d'un coup de magie de Prospéro, provoque le naufrage de ses usurpateurs qui se trouvent maintenant à la merci de l'usurpé. La roue de la fortune tourne ! La vie est ainsi, elle nous surprend souvent par sa magie et son surnaturel, elle nous attire dans des illusions ; l'écriture aussi avec sa magie à elle, attend le lecteur au tournant avec des surprises qu'elle a soigneusement concoctées pour lui.
La pièce, dont le dénouement est heureux, rare chez Shakespeare, nous invite à chercher des symboles, qui, comme leur nom l'indique, sont bien loin de l'élucidation, d'une unique compréhension, et très proches de multiples interprétations. Prospéro, dieu et maître dans son isolement sur l'île, détaché des autres humains imparfaits, se replie sur soi et cherche l'harmonie universelle, cosmique. Ainsi, une autre tempête, avec des conséquences réelles, va bouleverser son être.
A la fin, en quittant l'île, il renonce à la magie pour accepter sa condition humaine avec tout ce qu'elle a comme limites, hasard et imperfection. Mais pas avant d'avoir tout orchestré de sa baquette magique ! le jeu des masques en fait partie, doublement symbolique, la création, dont l'écriture, comme expression de soi, et l'illusion qui en prend naissance.
Serait-ce une mise an abyme du théâtre et de ses illusions ? La magie éphémère du théâtre peut être aussi celle, tout aussi éphémère, du monde. le Globe, notre terre, est aussi le théâtre de Shakespeare, et le monde n'est-il pas une scène, et nous tous, hommes et femmes, de acteurs ?
"Et même ce vaste globe et ceux qui y vivent,
Tout se dissipera sans laisser au ciel une ride,
Nous sommes de l'étoffe
Dont les songes sont faits. Notre petite vie
Est au creux d'un sommeil..."
(Shakespeare, La Tempête, Folio théâtre 1997, traduction Yves Bonnefoy)
Finitude et après ? Renaissance, peut-être ?
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Voici une pièce qui, parmi les quelques oeuvres de Shakespeare que j'ai lues, me semble assez différente. Tout d'abord parce que bien que tragicomique, elle n'est pas aussi tragique, ni aussi comique que ses autres tragédies et comédies. Elle me paraît cependant bien plus sérieuse dans le fond. Et elle se déroule dans un seul lieu et linéairement. Même le langage est d'une apparente simplicité.
La raison de ma relecture influence sans doute cette impression : dans le cadre d'un séminaire sur l'écocritique et Shakespeare, me voilà lancée dans la recherche d'un thème à exploiter dans un extrait d'oeuvre de Shakespeare afin de le mettre en parallèle avec un autre extrait autour du même thème, d'un point de vue écocritique. J'ai choisi The Tempest pour sa quasi absence de critique de la société élizabethaine et parce que c'est ma préférée.
Elle me paraît cette fois comme une réflexion sur les effets de la colonisation, les interactions humaines et entre l'homme et la nature.
Outre les interventions comiques des quelques personnages et la vengeance de Prospero envers ceux qui l'ont trahis, mon intérêt s'est focalisé sur les relations de Prospero et Ariel d'une part et Prospero et Caliban de l'autre. Bien que Prospero soit toujours qualifié positivement, tant bien dans son caractère que dans son utilisation de la magie, Shakespeare laisser percer l'oppression que Prospero fait subir aux habitants de l'île sur laquelle il s'est échoué, qu'ils soient animaux, végétaux, esprits ou humains. Il exploite les connaissances de l'île et de ses ressources offertes par Caliban, et en fait son esclave, qui tout aussi sauvage soit-il exprime son île avec plus de poésie que de plus nobles personnages. Ariel aussi. Sous prétexte de l'avoir délivré d'un sortilège jeté par la mère de Caliban, Prospero l'utilise afin de mener à bien sa vengeance, faisant miroiter sa libération à plusieurs reprises. Sans jamais remettre en question son attitude dominante basée sur ses livres et sa magie.
L'île est aussi décrite selon differentes perceptions et conceptions. Pour Prospero, sans l'aide de Caliban et Ariel pour l'exploiter, est déserte et peu propice à l'homme. Pour Caliban et Ariel, elle est verte et abondante, riche en vie, selon le goût et l'esthétique de l'homme européen ou pas, elle est pleine de beauté subtile.
On voit en cette pièce Shakespeare tirant sa révérence, à travers l'épilogue de Prospero. On pourrait peut-être aussi voir dans son départ de l'île et l'abandon de sa magie, comme dans sa libération d'Ariel, une prémonition sur les effets de la colonisation qui, à l'époque de l'écriture de The Tempest, se propage en Amérique.
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Près d'un siècle avant Robinson, William Shakespeare avait déjà inventé ses propres naufragés. Dans La Tempête, jouée pour la première fois en 1611, Prospero, duc de Milan destitué par son frère, se retrouve exilé sur une île déserte avec sa fille Miranda. Lorsqu'il apprend que son frère Antonio et sa cour sont en voyage aux abords de l'île, il décide de se venger, déclenchant une tempête pour faire échouer ceux qui l'ont trahi. Disséminés aux quatre coins de l'île, les naufragés vont devoir affronter leurs propres contradictions, entre vérité et trahison. Pièce énigmatique, chargée de surnaturel et de symboles, La Tempête explore les mécaniques du pouvoir et de ses artifices dans un subtil jeu de miroitements. Prise entre réalité et illusion, l'île shakespearienne se lit comme un théâtre à l'image du monde.
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Prospero, ancien duc de Milan détrôné par son frère Antonio est exilé sur une île déserte avec sa fille Miranda. Doté de pouvoirs magiques, il a libéré les esprits de l'île emprisonnés par une sorcière et les a mis à son service. Ariel est le premier d'entre eux. Caliban, fils monstrueux et difforme de la sorcière est lui aussi libéré par Prospero pour être asservi. Prospero a tenté de l'éduquer en vain.
Prospero demande à Ariel de déchaîner une tempête pour jeter sur l'île le bateau sur lequel se trouvent son frère, l'usurpateur Antonio, son acolyte Alonso et le fils de ce dernier Fernando.
lls y parviennent sans dommages grâce à la magie d'Ariel et Prospero qui favorise également l'union de sa fille Miranda et de Fernando. Prospero va récupérer son pouvoir politique et abandonner la magie.
Cette pièce mêlant réalisme, politique et magie, féerie, merveilleux (comme si souvent chez Shakespeare, très éloigné de notre cartésianisme français) a donné lieu à de multiples interprétations, le personnage de Caliban en particulier. Caliban, symbole anachronique du bon sauvage ou du colonisé (Césaire a réécrit la pièce du point de vue de Caliban).
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J'ai eu l'occasion de voir "La tempête" de William Shakespeare à la Comédie-Française dans une mise en scène de Robert Carsen alors rien de plus facile que de télécharger le texte sur ma liseuse.
La pièce s'ouvre sur la tempête que provoque Prospero et le naufrage de son frère qui a usurpé son royaume. Car Prospero fut Duc de Milan avant d'être exilé sur une île où il vit depuis douze ans avec sa fille Miranda. le frère usurpateur Antonio échoue avec ses compagnons d'infortune manipulés par deux esprits obligés de servir Prospero.
Il y a de la magie dans cette pièce et j'aime beaucoup Ariel l'esprit du bien, alors que la face sombre est Caliban, même si tous les deux ont pour point commun de vouloir être libres.
Cette pièce semble à part dans le répertoire shakespearien notamment parce que ce n'est pas une tragédie, la fin étant surprenante et heureuse.
Le fait que Prospero a perdu le pouvoir politique mais a trouvé le pouvoir de la pensée donne à cette pièce une dimension psychologique très intéressante. Dommage que les femmes soient peu présentes d'autant plus que Miranda est un peu trop puérile.
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