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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après la novella SF de Dan Simmons qui évoquait l'oeuvre de Shakespeare, je n'ai pas pu m'empêcher d'y replonger moi-même.

J'ai choisi le conte d'hiver en pensant qu'il répandrait un peu de magie et de mythes, à la manière du Songe d'une nuit d'été ou de la Tempête.
Point du tout !
C'est l'histoire d'une jalousie maladive qui foudroie instantanément Léonte, le roi de Sicile. Jusqu'alors lié au roi de Bohème Polixène par une amitié remontant à l'enfance, le voilà qui tourne sa casaque de jalousie alors que ce dernier badine et taquine innocemment avec Hermione, la reine de Sicile. Il en devient complètement fou, souhaitant assassiner son ami, punir de mort sa reine, rejeter leur fils et abandonner leur fille nouvelle-née aux flots agités. Personne ne peut lui rendre raison ; les faits présentés à sa face sont retroussés, les oracles mêmes sont rejetés. Les seigneurs à ses ordres à ses ordres déments, sauf Camillo qui ne peut faire tomber son honneur si bas et parvient à faire s'évader Polixène. Mais le fils meurt, et la reine meurt et le nourrisson est abandonné aux bêtes féroces de Bohème, mais sauvé et recueilli par un brave berger (Moïse a encore frappé). Léonte prend enfin conscience de sa folie, trop tard.

Seize années passent, effet théâtral suffisamment rare pour que Shakespeare invite le Temps lui-même à se justifier. Léonte est toujours le jouet de sa conscience, véritable bourreau qui ne le laisse pas en paix. En Bohème, c'est un couple d'amour qui se forme, entre la fille d'un berger, Perdita, et le fils de Polixène, Florizel. Un couple qui n'est pas accepté par le roi, impossible mésalliance oblige. Vous devinez qui est Perdita et vous voyez le final se former dans les nuages. Mais il faut passer par un long acte IV de filouterie et de fête qui ne fait guère avancer notre schmilblick, au premier degré du moins, car ces personnages sèment les graines de la résolution, à l'insu de leur plein gré.
La résolution apparaît, mais avant la fin finale, et seulement racontée par des gentilshommes anonymes qui ont assisté aux événements. Comme j'ai regretté de ne pas voir l'étonnement sur les visages, la joie sur les faces, en tant que témoin direct.
Mais cela s'explique. Il s'agit de conserver un maximum d'effet pour la dernière scène qui m'a soufflé, tellement je ne l'ai pas senti venir. Soufflé et ravi de ce tour de force (j'en fait peut-être trop, mais ça traduit mon plaisir).
Au final un joli conte très agréable à lire dont je ne sais pas vraiment pourquoi il est d'hiver.

Pas vraiment d'esprit critique dans ce billet, je m'en rends compte. Mais il est un peu un prétexte à fêter mon dixième anniversaire sur Babélio. Dix ans déjà, qui ne seront pas passés si rapidement que ça finalement, mais dont les bons et les mauvais instants ont été embellis par la lecture, les rencontres d'autres lecteurs, les partages, les challenges, les forums et la naissance d'un monstre insatiable : ma PAL.
Quitte ou double ? Heu… on va continuer au jour le jour. On verra bien jusqu'où on ira.
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Le conte d'hiver est une pièce théâtral en tragique et comique écrit par William Shakespeare.

On nous racontes ici l'histoire de Leonte roi de Sicile qui pris de jalousie est persuadée que sa femme, la reine nommé Hermione, le trompe avec Polixène roi de Bohême. Il ira jusqu'à l'accuser et en attendant le procès, la fait enfermer, enceinte et sur le point d'accoucher. Elle va donc accoucher en prison d'une jeune fille, que va renier Leonte.
Ainsi commence cette histoire.

J'avais jamais lu du Shakespeare, et WOW, exceptionnel. Des dialogues excellents, une tragédie original, avec une verve magnifique. J'avais vu l'adaptation sur scène par l'agence de voyage imaginaire, et j'ai pas été déçu !
Franchement je conseille cette pièce.
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Des lectures dont j'ai tout oublié sauf que je les avais aimés, j'arrive presque toujours à en faire des relectures qui me laissent le sentiment d'avoir tout retrouvé, des impressions, des jugements, des plaisirs, des critiques. Bref, c'est curieux, je n'oublie donc pas vraiment et je ne change donc pas beaucoup d'avis. Après relecture c'est plus net, un peu d'émerveillement de la première fois est perdu… Mais le plaisir de la répétition égale le plaisir de la découverte.
En relisant «Le Conte d'Hiver», je retrouve cette poésie virtuose qui surgit avec une intensité fulgurante qui fait décoller... Comme ces vers pour dire la plus belle du monde : «Ah! Incomparablement la plus fine argile que j'en suis sûr, le soleil ait jamais illuminé» : (Ay; The most peerless piece of earth, I think, that e'er the sun shone bright on).
Quelle est l'intrigue? Avec l'hiver de la vie toutes les joies se gâtent, tout meurt, amour devient envie et jalousie. le roi Léontes semble ressentir que s'il doit mourir, qu'ils meurent tous aussi! Pourquoi leurs joies alors que lui est dévasté? Son jugement aussi pourrit… Il accuse sa femme innocente et perd son bonheur, son fils, sa fille et tout amour…
Mais l'hiver a toujours une fin et la jeunesse et la joie reviendront en printemps comme les contes tristes le prédisent : Sa femme, la fidèle Hermione et sa fille, la belle Perdita rallumeront l'espoir du monde.
Tout cela parait un peu juste, un peu naïf et j'ai l'impression en cours de relecture que je ne retrouve pas quelque chose : J'avais le souvenir d'une similarité avec «La Tempête» où l'intrigue ne pèse plus et où la féerie devient reine.

Une synchronicité étonnante me fait, tandis que je lis, écouter à la radio un chef d'oeuvre absolu que la vie m'avait caché : le «Nisi Dominus» de Vivaldi chantant le psaume 126… «Les enfants sont un héritage de l'Eternel… » Echo confondant de ce mélancolique conte :
(Vivaldi: Cum dederit (Nisi Dominus) - Mena (Roth) - YouTube)
La vie : Cette longue dissonance… Qui se résout toujours!
Et puis je vois la pièce par les merveilleux comédiens anglais de mon coffret «The Shakespeare Collection from the BBC Television».
Et finalement je réussis à revivre ce merveilleux de mon ancienne lecture, un peu laborieux, mais cette joie revit.
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Cinq actes, pour ce Conte d'Hiver, mais en vérité, deux parties.

Dans la première partie, Léonte, roi de Sicile, reçoit son frère, Polixène, roi de Bohème, et, soudain persuadé qu'il est l'amant de sa femme, la Reine Hermione, demande à un de ses hommes de confiance, Camillo, de l'empoisonner. Mais Camillo, se rendant compte de la folie de Léonte, persuade Polixène de fuir avec lui, ignorant qu'il laisse ainsi Hermione livrée au courroux de son époux. Car Léonte accuse sa femme d'avoir été adultère, malgré l'incrédulité de ses gens, et envoie deux messagers quérir l'arbitrage d'Apollon, à Delphes. Pendant ce temps, emprisonnée, Hermione donne le jour à une petite fille. Léonte, persuadé qu'elle est la bâtarde de Polixène, donne l'ordre de l'abandonner dans la forêt. Et quand Cléomène et Dion, au procès d'Hermione, lisent la sentence de Delphes qui la disculpe, Léonte l'écarte et veut continuer le procès. C'est alors qu'on lui apporte la nouvelle de la mort de son fils, Mamillius, emporté par le chagrin de voir sa mère en si mauvaise posture. Hermione, quant à elle, s'est évanouie et mourra quelques minutes plus tard.
En Bohème, quelque part sur le rivage, on voit la petite princesse Perdita recueillie par des bergers.
Toute cette partie s'étend sur les trois premiers actes.

La première scène de l'Acte IV nous montre le Temps, venu nous chanter que seize ans se sont écoulés.

Et dans la seconde partie, on voit le fils de Polixène, Florizel, raide dingue d'une jolie petite bergère, et bien déterminé à l'épouser, même sans le consentement de son monarque de père... On devine aisément la suite...

J'ai bien aimé cette pièce de Shakespeare, même si quelques morts (le petit Mamilius, Antigone, dévoré par un ours) restent un peu en travers de la gorge. Et puis une pièce de Shakespeare qui finit à peu près bien, pour ce que j'en sais, c'est assez rare. Raison de plus de l'aprécier. Et enfin, la petite touche de surnaturel, avec le fantôme d'Hermione qui ordonne à Antigone d'aller en Bohème pour abandonner la petite, alors que Léonte n'a pas précisé de lieu, la sentence d'Apollon, et la scène finale, avec la statue d'Hermione...

J'ai préféré la première partie, avec la montée en puissance de la jalousie apocalyptique de Léonte. La seconde était un peu trop prévisible à mon goût.

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J'ai voulu sortir de ce que je lisais habituellement et me suis donc tournée vers l'auteur à succès William Shakespeare dont j'ai énormément entendu parler depuis mon adolescence mais dont je n'avais jamais lu un seul livre.
Que dire ? C'est dépaysant !
Une pièce de théâtre magnifiquement écrite : la prose de Shakespeare est magnifique, l'ambiance est surréelle, l'histoire est belle et tragique en même temps, les personnages sont très vivants et emprunt d'émotions intenses.
Cependant j'ai eu un peu de mal avec le premier acte et à m'y retrouver avec la foule de personnages.
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Tragi-comique, le Conte d'hiver est une pièce purement shakespearienne. Des personnages de hautes naissance – ici rois, reine, prince et princesse, la folie humaine, le coup du destin, deux âmes pures qui s'unissent et ramènent un vent d'harmonie au sein du royaume : des thèmes maintes fois explorés par le dramaturge.

Ce qui me restera en mémoire à la pensée du Conte d'hiver est sans conteste la qualité des monologues, notamment ceux de Pauline et de Hermione. Ceux de la première montre toute la hargne du personnage afin de faire éclater la vérité et de rester fidèle à sa reine et amie. Pauline est une femme de principe qui n'a pas peur de dire tout haut ce qu'elle pense être juste, ce qui en fait l'un des personnages les plus téméraires et intéressants de la pièce. de son côté, Hermione révèle beaucoup de force malgré sa position de faiblesse en gardant la tête droite et en ne tombant pas dans le sentimentalisme pour faire flancher son mari. Au contraire, ses paroles révèlent une intelligence et une belle force de l'esprit.

Face à elles, on retrouve un roi complètement tyrannique et fou de jalousie, et des sujets masculins qui acceptent souvent sans sourciller les ordres odieux de leur roi. Les rares qui tentent de protéger la reine changent rapidement de position, ce qui met d'autant plus en lumière le courage et la détermination des femmes de la pièce.

Si les premiers actes sont purement tragiques, la comédie s'invite rapidement avec plusieurs péripéties qui amènent bientôt un prince et une princesse à se rencontrer et à aider les deux rois à se réconcilier. Après avoir lu plusieurs pièces de Shakespeare, il n'est pas difficile de savoir vers où la trame nous mène, le dramaturge utilisant souvent les mêmes ressorts scénaristiques.
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Lors d'une visite de Prolixène, roi de Bohême, à son ami de toujours Léonte, roi de Sicile, ce dernier, dévoré par la jalousie se met à imaginer le pire : l'infidélité de sa femme Hermione avec Prolixène. Il charge son fidèle compagnon Camillo de tuer Prolixène… Et il fait emprisonner sa femme, arrivant au terme de sa seconde grossesse.

Avis :
Si les premiers actes sont dans la lignée des pièces de Shakespeare, l'auteur se permet de faire apparaître un personnage improbable, le Temps, qui annonce le passage de 16 années avant de reprendre le cours de l'histoire. Une très belle pièce méconnue mêlant jalousie, pouvoir, mort, amour, pardon et renaissance. A découvrir au coin du feu !
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S'il y a un écrivain dont on connaît les pièces depuis l'enfance, c'est bien Shakespeare. La première fois que j'ai lu Roméo et Juliette, je devais à peine avoir 10 ans ; je n'ai pas tout compris, mais j'ai senti que c'était beau. Depuis j'ai côtoyé Shakespeare dans des livres ou sur scènes, dans des extraits proposés sur les manuels scolaires. C'est finalement aujourd'hui, en prépa littéraire, que je me suis replongée, grâce à ma professeure d'anglais, dans l'oeuvre originale de Shakespeare. Et non pas avec une de ses pièces les plus célèbres, non, mais avec le Conte d'Hiver, drame sur la jalousie, ode à la fidélité, chanson du regret. La langue est belle, complexe certes mais non point alambiquée ; c'est pour ça qu'on aime la plume du dramaturge anglais dont l'anglais âgé de plusieurs siècles n'a pris que très peu de rides.
J'ai interprété sur scène un extrait de l'acte II dans le rôle d'Hermione, et je dois dire qu'essayer de se mettre dans la peau d'un personnage permet de mieux réaliser la profondeur de la pièce. Cette oeuvre est belle en ce qu'elle recèle de petits détails vifs ; il faut s'y attarder un peu.
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Intéressante, cette pièce dramatique est portée par ses rebondissements.

Léonte, roi de Sicile, reçoit chez lui son grand ami Polixène, roi de Bohème, mais nourrit rapidement le doute infondé que ce dernier entretien une relation avec sa femme Hermione. Rongé par la jalousie, il fomente le meurtre de celui qu'il considérait comme un frère, mais ce dernier parvient à s'échapper à temps. le roi fait alors emprisonner son épouse enceinte et renie ensuite la fillette qui voit le jour en la condamnant à l'abandon. Perdita va être recueillie par un berger de Bohème et, seize ans plus tard, tomber amoureuse de Florizel, fils de Polixène. Malheureusement, le roi de Bohème désapprouve cette relation et interdit aux jeunes gens de se revoir; ils décident donc de s'enfuir... en Sicile.

Cette histoire commence fort avec la présence quasi instantanée du sentiment de jalousie, thématique sous laquelle est placée la pièce. le ressentiment qu'éprouve Léonte envers sa femme Hermione et Polixène, est puissant et bien décrit; il va être cause de drames mais également de bonheurs, dans une suite logique de péripéties. L'intrigue est donc rythmée et se lit facilement.
Ceci dit, dans son introduction passionnée, le traducteur revient sur le peu de succès en France de cette pièce, tandis qu'il l'a considère comme l'un des plus beaux chefs-d'oeuvre du dramaturge. Alors oui, elle est intéressante car c'est un véritable clin d'oeil à la vie de la reine Elisabeth Ière - qui était alors au pouvoir durant la plus grande partie de la vie de Shakespeare -, et de ses parents Henri VIII et Anne Boleyn. Mais je suis de ceux qui ne garderont pas un souvenir impérissable de cette oeuvre; il m'a, en effet, manqué un certain travail concernant la psychologie des personnages. En sachant de quoi est capable William Shakespeare, il est un peu frustrant de se retrouver avec un seul personnage vraiment bien travaillé, à savoir Pauline, une amie proche et fidèle de la reine Hermione; elle possède un caractère fort et courageux, je l'ai beaucoup appréciée.
J'ai tout de même bien aimé ce "Conte d'Hiver", me suis rapidement laissée prendre par les dialogues et, comme d'habitude avec cette collection, ai apprécié d'avoir la chance de découvrir l'oeuvre dont s'est inspiré le dramaturge: en l'occurrence "Pandosto ou le Triomphe du Temps", de Robert Greene, nouvelle traduite en fin d'ouvrage par François-Victor Hugo.
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