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sur 123 notes
Un récit autobiographique, écrit par Meir Shalev, centré sur le personnage étonnant de sa grand-mère Tonia, arrivée en Israël en 1920 pour rejoindre son mari et s'établir dans le Mochav (coopérative agricole) de Nahalal.

C'est en effet une personnalité remarquable, une femme dure au travail, comme beaucoup à cette époque et plus particulièrement parmi les pionniers, mais aussi une maniaque de la propreté. Maniaque au point de laisser des chiffons à chaque poignée de porte pour essuyer les traces de doigts, maniaque compulsive et imposant à son entourage ses règles très contraignantes de nettoyage et de propreté dans la maison. Elle imposera à ses filles de récurer le sol avant chaque départ à l'école et tant pis si elles ratent la classe.

L'anecdote de l'aspirateur annoncé dans le titre est le fil conducteur de ces mémoires familiales. Mais il est surtout le prétexte à parler d'un tas d'autres choses, des oncles, des tantes, des petits travers de chacun et des bisbilles de famille. C'est un récit plein d'humour, qui m'a paru un peu long parce qu'il se focalise uniquement sur la famille de l'auteur et n'aborde aucunement « les ambiguïté de la société israélienne naissante » mentionnées sur la quatrième de couverture. Je suis donc restée sur ma faim.

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Meir Shalev nous invite dans ce récit, au sein de sa famille dans le mochav de Nahalal en Galilee.

Enfant, il nous présente sa mère, ses oncles, tous les animaux , ses grands parents mais surtout sa grand mère Tonia.

Elle est une grand mère un peu spéciale . Elle n'a qu'une obsession la propreté dans sa maison quitte à ne pas utiliser certaines pieces de sa maison pour qu'elles restent propre.
Pour elle le comble sera le jour ou elle apprendra que l'aspirateur, que lui a offert son beau frère Yeshayahou , surnomme le traitre car exile aux Etats Unis, doit lui aussi être nettoyé.

A travers cet histoire d'aspirateur, j'ai eu l'impression a la lecture que Meir Shalev, se sert de cet objet aspirant la poussiere comme un objet aspirant les souvenirs, ses souvenirs de cette famille israelienne .

En commençant cette lecture, je pensais trouver plus de scènes cocasses, plus drôles; mais ce fut une bonne lecture tout de même où l'on apprend sur la vie au sein de mochav.
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Un aspirateur comme fil conducteur d'un roman sur la vie d'une famille juive ayant fuit les progroms russes pour arriver en Israel au début du XIX siécle, est iconoclaste et surtout plein d'humour.
Je me suis surpris a éclater de rire, pris plusieurs fois au dépourvu !
Quelques remarques tout de même : parfois des longueurs mais surtout une difficulté à identifier tous les personnages et leurs relations familiales. La géographie aurait merité aussi une carte.
Au delà,on passe un bon moment et on rit volontiers sans pour autant perdre de vue l'obsédante transmission dont l'auteur essaie de saisir l'essentiel.
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Je propose de me concentrer ici sur l'élément-clé en somme du récit : un superbe aspirateur ménager de la marque prestigieuse américaine "General Electric", expédié dans les années 1930 de Los Angeles en Californie par Yeshayahou Ben-Barak à son frère et belle-soeur vivant à Nahalal en Palestine/Israël.

S'il n'y a pas de photos dudit engin dans l'ouvrage de Meir Shalev, il y en a, en revanche, des destinataires du fameux cadeau : le sieur Aharon Ben-Barak et son épouse d'origine russe, Tonia Pekker, les grands-parents maternels de notre auteur.

Ces grands-parents avec leurs 5 enfants menaient une vie pauvre et dure dans une coopérative agricole, appelée moshav et comparable à un kibboutz, dans la vallée de Jezréel au nord du pays. Aussi bien que le grand-oncle d'Amérique, devenu riche et Sam, envoyait des sous à son frère aîné pour aider la famille. Des dollars qu'Aharon renvoya par retour du courrier à Sam. le grand-père du narrateur, enseignant et poète à ses heures, considérait son frangin comme un double traître : traître à l'idéal sioniste et socialiste !

L'expédition d'un aspirateur dernier cri était en fait une douce revanche d'un Sam évidemment offensé, qui spéculait sur la manie de propreté de sa belle-soeur et le fait que le renvoi d'un paquet aussi volumineux poserait un problème insurmontable à son frère dans son bled primitif.

Il est vrai que Sam avait insisté auprès d'un marchand juif, originaire comme lui de Makariv (actuellement en Ukraine), de lui fournir "dem grestn, shtarkstn shtoyb-zoyger" (le plus gros et plus lourd aspirateur, en Yiddish) qu'il avait.

Et, en effet, grand-mère Tonia l'avait "condamné à la réclusion à perpétuité dans la salle de bains verrouillée à double tour".
Lorsque ses filles Batya (la mère de l'auteur) et Batsheva lui demandaient de pouvoir utiliser le "svieper" (Yiddish pour sweeper), la réponse invariable de maman Tonia était : "Vous n'hériterez pas tant que je serai en vie".

Ma brève présentation de ce roman partiellement autobiographique de Meir Shalev prouve, j'espère, que l'auteur dispose d'un sens d'humour incontestable, mais sa fresque familiale ne s'arrête pas là, bien entendu.

C'est surtout une évocation sensible de la rude et pénible situation d'une famille de simples Juifs venant de l'Europe de l'Est pour s'établir comme petits colons laboureurs et cultivateurs en Terre promise à partir de 1928-1929, soit une vingtaine d'années avant la proclamation de l'État d'Israël par David Ben Gourion et la naissance de Meir Shalev, le 29 juillet 1948, à Nahalal.

La protagoniste principale de ce conte de 239 pages, paru en Hébreu en 2009 et agréablement traduit en Français par Sylvie Cohen, est grand-mère Tonia Pekker, le pivot de cette sympathique tribu. Une femme de tête que je vous laisse découvrir.

Le nom de famille "Shalev" me fait toujours penser à un autre nom de famille juif à savoir "Singer" : des familles israéliennes provenant toutes les deux de l'Europe de l'Est et réputées pour leurs talents littéraires.
Parmi les Singer, il y a le Nobel Isaac Bashevis Singer (1902-1991), sa soeur Esther Kreitman (1891-1954) et son frère Israel Joshua Singer (1893-1944).
Dans la famille Shalev, il y a Meir, son père le poète Yitzhak Shalev (1919-1992) et sa cousine la romancière Zeruya Shalev, née au kibboutz Kimmeret en 1959 et auteure des best-sellers "Ce qui reste de nos vies" en 2014 et "Douleur" en 2017.
À ma connaissance, sa terrible grand-mère Tonia n'a rien publié,... faute de temps. le nettoyage, n'est-ce pas !
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Ce livre, je l'ai choisi par curiosité en raison de son titre. le titre français et l'illustration donnent une bonne idée du ton du récit plein de clins d'oeil humoristiques. Par contre ils induisent le lecteur en erreur sur le sujet du livre, l'aspirateur n'est qu'un fil conducteur, l'essentiel est dans le portrait de la grand-mère et dans la peinture de la vie dans un mochav (coopérative agricole constituée de fermes individuelles, par comparaison avec le kibboutz entièrement collectif). Je crois que le titre d'origine signifie quelque chose comme « Mamie était comme ça », ce qui correspond bien mieux au contenu de ce livre, plein d'anecdotes familiales, d'éléments biographiques et autobiographiques. J'ai beaucoup apprécié de découvrir avec sa famille les débuts de la colonisation juive, bien avant l'État d'Israël. L'auteur a un grand talent de conteur, mais il a aussi les défauts qui vont parfois avec. Parce que des défauts gênants, ce petit livre (à peine plus de 200 pages) n'en manque pas. D'abord une petite carte n'aurait pas été de trop, et surtout un arbre généalogique pour que le lecteur s'y retrouve dans cette famille nombreuse avec des écarts de générations importants. Les quelques photos de famille qui illustrent l'ouvrage auraient pu jouer ce rôle, malheureusement elles sont semées dans l'ouvrage au petit bonheur la chance et bien après que les personnages photographiés soient mentionnés dans le récit. Et surtout, surtout, le récit est terriblement décousu, faisant tantôt des bonds en avant, tantôt des bonds en arrière. le pire est le passage où l'auteur raconte des enterrements dans sa famille : d'abord celui du grand-père, mort très vieux, puis celui de sa mère, morte à la soixantaine, et enfin celui de la grand-mère. Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir dans l'assistance … la mère, enterrée dans les pages précédentes ! le reste est à l'avenant, un peu trop confus, comme si l'auteur avait tout écrit à la suite sans se relire sérieusement. de digression en digression, le lecteur ne sait plus où il est ni où il va. C'est dommage car il y a des passages savoureux, d'autres cocasses et on sent que l'auteur a une vraie tendresse pour cette grand-mère si maniaque, si tyrannique avec certains et perçue comme totalement hors norme dans le mochav.
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Avez-vous déjà acheté un livre uniquement sur son titre ? Et bien c'est ce qui m'est arrivée pour celui-ci et je n'ai pas été déçue.

Donc une grande-mère, Tania, pas n'importe laquelle, celle de l'auteur, et un aspirateur américain offert à Tania par son beau-frère, «  double traître, ni sioniste ni socialiste» parti aux États Unis quand d'autres rejoignaient les pionniers de la deuxième vague d'immigration en Terre d'Israël.

Ce livre est un vibrant hommage à cette femme d'origine ukrainienne débarquée en Palestine au début du XIX° siècle (donc encore sous mandat britannique). Installée dans un mochav (une coopérative) de Nahalal (à quelques encablures de Nazareth), c'est à la fois l'histoire de cette grand-mère aimée, traquant la saleté et la poussière dans ses moindres recoins (vous commencez à deviner le lien avec l'aspirateur américain !?), mais aussi celle de la famille.

Et quelle famille ! L'oralité est omniprésente. Les histoires se transmettent de génération en génération, se transforment et ce sont toutes ses nuances que l'auteur tente de nous restituer avec beaucoup de tendresse et une certaine jubilation.

Les nombreuses digressions de l'auteur et les personnages foisonnants (la famille était nombreuse) peuvent être déroutants. Cependant, l'intérêt prend vite le dessus et grâce au style narratif, le récit, c'est la découverte d'un mode de vie et de cette femme au caractère bien trempé qui m'ont finalement happée.

Belle découverte !
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Quelle famille que la famille Shalev ! La grand-mère Tonia en est sans doute le personnage dominant mais tous les autres sont dépeints avec beaucoup d'humour par l'auteur, qui sait mieux que personne se moquer des travers de chacun. Grand-mère Tonia est obsédée par l'existence de la moindre saleté pouvant envahir vicieusement sa maison. Elle tyrannise tout le monde, obligeant à une vie spartiate. Parfois le grand-père se sauve mais elle arrive toujours à le retrouver. Certaines pièces dont la salle de bain sont fermées.
L'objet le plus mystérieux de la maison est un aspirateur, qui fut envoyé d'Amérique par un beau-frère, traître à Israël, parti faire des affaires aux USA. Ce "sweeper" est devenu un personnage à part entière dans la saga familiale au même titre que l'âne volant et le cheval caractériel. D'autant que la grand-mère s'aperçoit, horreur ! que la saleté est stockée dans le ventre de ce cheval de Troie. Sa fureur éclate. Elle le nettoie et l'enferme pendant 40 ans dans la salle de bains sans que personne ne puisse le voir. Autant dire aux oubliettes !
A sa mort, l'aspirateur a disparu.
Sous l'humour, on trouve toutefois le rigorisme des premiers pionniers israéliens, la rudesse de leur vie et la naissance complexe de la jeune société israélienne.
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Une évocation des premiers colons d'Israël et de leur rude vie : la grand-mère Tonia, insupportable maniaque de la propreté, tyran domestique, les oncles, les cousins, les disputes, les réconciliations... Les anecdotes familiales sont racontées, répétées, transformées, embellies : l'âne vole, l'aspirateur disparait, l'oncle d'Amérique concocte une vengeance terrible.
Mais pas un mot ni des pogroms ni des guerres, ni des Arabes de Palestine, ou à peine. Et des répétitions, une histoire peu structurée, qui tire parfois à la ligne.
Cela reste reste malgré tout intéressant et agréable à lire.
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Une chronique familiale, dans le mochav de Nahalal en Galilée. Une histoire vraie mais ne sait-on pas que chaque histoire à sa propre version?
Tout a commencé quand la maniaque Grand-mère Tonia a reçu de ce traître de beau-frère Yeshayahou un énorme aspirateur depuis l'Amérique. A moins que tout n'ait commencé bien avant cela, quand Tonia a quitté la Russie?

Meir Shalev prend le prétexte de ce fameux aspirateur, catalyseur de la mémoire familiale, pour nous raconter les siens; ses grands-parents, sa mère, ses oncles, leur cheval facétieux, leur âne qui, parait-il, peu voler la nuit. de souvenirs par procuration en souvenirs réels, d'anecdotes savoureuses en souvenances mélancoliques, l'auteur nous dresse le portrait d'une famille israélienne des années 40 jusqu'aux années 70, la sienne.

On rit parfois, on sourit souvent, on est ému tendrement aussi, devant le récit de cet adulte qui se souvient d'un temps qui n'est plus. Un roman qui se lit vite mais qu'on doit prendre le temps de savourer car il peut tenir chaud au creux de l'hiver.
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Bien sur que ce genre littéraire est précieux! Ces moments tendres amers, légèrement enjolivés sont, eux aussi, un précieux témoignage sur notre monde.
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