Recueil magnifique, mots superbes qui nous éloignent, agréablement, loin de toutes ces fausses idées ancrées en nous,. NAN SHAN, ce sage!
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Vieux maintenant, la barbe blanchie, me voici retiré sur la colline du sud, vivant maigrement de la culture d’arbres nains. Femme et enfant partis, solitude. Arpents de terre, plus qu’il n’en faut, les bois couvrent les pentes de la colline. Ronces et orties poussent jusqu’à ma porte. Pin centenaire courbé sur la maison, bosquet où l’écureuil vient manger les noisettes.
Avant le jour, déjà levé. Chambre glacée, vieux corps endolori. Quelques braises dans la cheminée, brindilles sèches, bûches empilées. Courbé, je souffle et fais jaillir la flamme.
Croûton de pain durci dans la resserre. Devant le bol de thé, mémoire des jours écoulés, solitude extrême. Larme coulant sur ma joue ridée, je ris. Qui se soucie de sagesse ? Ignorant, à présent, vieux bois blanchi par les ans.