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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un peu de douceur avec "Le goût sucré des pastèques volées" qui a sans doute un petit côté "La première gorgée de bière" de Philippe Delerm

Comme notre écrivain normand inventeur de l'instantané littéraire, la romancière chinoise n'a pas son pareil pour ressusciter les plaisirs et les sensations de son enfance (et nous inciter aussi à ouvrir plus grand les yeux sur toutes les sensations offertes par notre environnement).

Ce n'est pas pour autant une exhortation au bonheur et à se contenter de ce qu'on a.

Si la petite fille du roman vit à la campagne, elle s'y sent prisonnière et rêve de ce qui se passe au delà de la rivière.

Elle mange souvent à peine à sa faim et à travers elle, l'écrivaine porte un regard critique sur les conséquences désastreuses de la modernisation sur les campagnes chinoises.

Les textes sont portées par des illustrations de Sheng Keyi, montrant toute l'étendue de son talent !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La quatrième de couverture est tellement bien rédigée que mon billet sera (flemmard) court. Dans ce petit livre à la fois délicieux et poignant, SHENG Keyi livre son enfance pauvre mais pleine d'imagination, de simplicité et de solidarité entre villageois. Allers et retours entre l'enfant et l'adulte permettent de se rendre compte de la politique désastreuse vis-à-vis des campagnes chinoises et de l'environnement. le béton envahit la campagne, les rivières sont polluées, les gens ne se rencontrent plus : le constat de l'autrice est amer et implacable. Et pourtant c'est du creux de cette enfance qu'est née sa vocation d'écrivain. Ses textes courts sont accompagnés de ses dessins pleins de délicatesse : une petite silhouette de fille en rouge et noir, le chien Obama et la campagne, les arbres, les étangs, les châtaignes d'eau et les fleurs de lotus dessinés avec douceur et légèreté. Un petit bijou à reprendre de temps en temps, pour la nostalgie, pour la beauté.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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C'est un roman très court mais j'avoue avoir passé du temps à le lire, 2 jours pour 100 pages… J'ai du mal à me positionner.

Au fil des chapitres, l'auteure nous raconte sa vie dans la campagne chinoise, dans la chine de son enfance, celle d'avant, sans écran ni téléphone, sans pollution, une chine pleine de rites, de partage et de jeux. On ne connait pas la date, on ne sait pas à quand remonte ses souvenirs. Ça pourrait être beau . Oui, j'utilise du conditionnel car finalement, je ne sais pas.

Je ne sais pas quoi?

Je ne sais pas si l'auteure embellit ses souvenirs comme on peut tous le faire, ne gardant que le meilleur et oubliant le reste, j'ignore si tout est vrai aussi, je ne connais que les clichés de la chine et du coup, certaines choses, en tant qu'européenne, m'ont choquées.

Je ne sais pas si l'auteure est dans l'introspection ou si elle est véritablement cynique. Elle semble si critique envers la Chine, la modernité. On voit qu'elle refuse le progrès, pour parfois de bonnes raisons, je ne nie pas, elle nous livre d'un oeil froid ou plein de larmes la Chine polluée, les cours d'eau et les étangs asséchés, les légumes génétiquement modifiés et bien d'autres choses. Je n'arrive pas à me situer vis a vis de sa volonté et des messages passés. Alors que la Chine soit excessivement polluée, tout ça, OK, je le sais et je le déplore bien évidemment et je trouve ça courageux de sa part de le dénoncer de cette façon mais malgré tout, après avoir fini ce roman, je me dis que ça aurait pu être écrit d'une autre façon moins … cynique oui.

Finalement, on alterne entre la beauté des souvenirs et le dégoût du reste, je n'ai pas réussi à lire un message d'espoir ou de volonté de faire changer les choses. J'ai toujours été perdue sur cette frontière. Ce livre reste à l'image de la chine que j'ai , mystérieuse.
Lien : https://loeildesauron1900819..
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J'ai lu que cette oeuvre était comparée à @La première gorgée bière, version chinoise.
Oui c'est une "collection" de souvenirs d'enfance, mais c'est plutôt doux amer car l'autrice évoque son village et une enfance aujourd'hui disparus ou du moins transformés par la politique gouvernementale.
Au milieu de ces souvenirs, l'autrice condamne la modernisation qui entraîne la disparition des bonheurs simples, même dans la pauvreté, le mode de vie chinois rural traditionnel qui se délite ...
Ce qui est dommage c'est que les chapitres se suivent en passant un peu d'un sujet à l'autre sans qu'il y ait un fil conducteur (chronologique ou thématique), ça donne un ensemble décousu, même si la mention des lacs étangs et rivière, du chien, des grenouilles reviennent assez souvent. et au milieu de tout ça, en vrac, il y a des réflexions très profondes sur la famille, la valeur des instants et des choses, les transformations de la société, la politique chinoise ...
Cela donne un ensemble un peu désordonné mais que j'ai apprécié, parce que cela donne un bon aperçu de la Chine rurale profonde, et par écho cela peut réveiller chez le lecteur des souvenirs de sa propre enfance ...
en bref : une lecture intéressante, bien moins légère qu'elle peut paraître au premier degré de lecture....
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Un récit tout en douceur et délicatesse où l'autrice nous conte son enfance dans la campagne chinoise des années 70/80.
Il y a beaucoup de nostalgie et un brin de mélancolie dans ces courtes anecdotes qui nous parlent du quotidien de la vie paysanne chinoise, de la nature qui a disparu au profit des villes et de la surproduction.

A travers ses souvenirs Sheng Keyi nous parle d'un mode de vie, de traditions et de paysages qui ont peuplé son enfant et fait le parallèle avec la société chinoise actuelle. La pollution qui ravage tout, les téléphones et les informations en continues qui nuisent aux relations humaines.

Le goût sucré des pastèques volées est un court récit qui m'a beaucoup touché notamment certains passages sur la vision de l'autrice de l'enfance et de la lecture.

Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu de littérature chinoise et j'ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans cette culture totalement différente de la nôtre.
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« La réalité est autre chose que le jeu, c'est à la fois bien plus sérieux et bien plus cruel. »

La réalité de Sheng Keyi est empreinte de la naïveté de l'enfance. Elle dépeint les rizières de son pays natal, remonte ses fleuves bleus, cueille ses fleurs sauvages… Se souvient du goût sucré des pastèques volées. Elle oppose les souvenirs de son village disparu - « partout où l'on répand des graines, on aura des fleurs luxuriantes et en abondance » - à celui qu'il est devenu. Moderne, pollué, individualiste. « Les rivières tournent au noir, les eaux souterraines sont contaminées. » « On a vu flotter des milliers de cadavres de porcs sur le Huangpu. »

Les enfants ne jouent plus avec les cigales, elle plaint leur solitude. Elle regrette la lampe à pétrole qui réunissait les familles. Toute une manière de vivre qui rassemblait les gens et assurait la pérennité d'une culture populaire. Aujourd'hui…

« Telles les lentilles d'eau, les hommes sont dépourvus de racines. »

Si la poésie que l'on retrouve dans ses textes est bienvenue, elle ne va pas jusqu'à romantiser la vie frugale et rude des paysans chinois de l'époque. Car la pauvreté n'a rien de romantique. « Les campagnards mènent une vie de bêtes de somme. »

Et de cette dureté peut naître la cruauté. Envers les femmes, condamnées à ne servir que « de décor et de stimulation à la puissance virile. » Mais aussi envers les animaux, comme ce buffle qui, fouetté et battu, devient furieux. « Les hommes ont leur part de bestialité, les animaux ne sont pas dénués d'humanité. le lapin aux abois peut mordre, l'excès d'oppression acculer à la révolte. »

Ces textes courts et nostalgiques sont illustrés par des dessins de l'autrice représentant son quotidien. Des « petits dessins inespérés » comme elle les appelle, qui apporteraient un peu de douceur à son écriture spleenétique.

C'était une lecture très agréable et intéressante, pour moi qui connais mal ce pays. Malgré tout, je me suis identifiée parfois à cette nostalgie universelle de l'enfance qu'elle partage avec nous. Je recommande !
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C'est la couverture qui m'a séduite, et le titre m'a intrigué "le goût sucré des pastèques volées" : comment ne pas y voir des souvenirs d'enfance? Quel enfant ne se délecte pas du goûts des fruits "volés", et quel adulte ne s'en rappelle pas avec nostalgie?
C'est exactement ce que nous propose l'auteur : faire revivre son (notre) enfance en s'appuyant sur ses souvenirs, couchés sur le papier après une visite dans son village natal. Un avant/après très poétique, critique (était-ce mieux avant?), et très joliment illustré.
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