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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'auteure revient sur son enfance dans le Hunan et plus particulièrement sa vie dans son petit village natal, à travers 75 petits textes .
Du pur plaisir . Un moment hors du temps que cette plongée dans la Chine de la jeunesse de l'auteure.

Bien entendu , Keyi Sheng prend le parti de stigmatiser la Chine actuelle et présente donc un visage édulcoré du temps passé.

Tout est nostalgie ici : Les étangs ont disparu, l'eau est polluée, les odeurs n'exaltent plus les sens, les animaux se raréfient tout comme les échanges humains. La bétonisation est décriée.
Alors l'auteure se remémore le potager de sa maman, l'arrivée des beaux jours , la fraiche rivière aujourd'hui polluée , l'étang aux lotus, les diverses chasses, cette vie faite de rien mais qui était si pleine. Elle le fait avec une langue simple mais traduisant bien la valeur des choses simples .
Elle appuie ses propos de calligraphies qu'elle a elle même dessinées, ce qu'elle explique en fin d'ouvrage avec grande modestie.
J'ai adoré ce moment au milieu des lotus , des jujubes , des grenouilles, à partager le quotidien de ces gens de rien à qui la Chine moderne a enlevé le peu qu'ils avaient: La beauté de la nature , aujourd'hui souillée et inexploitable, et l'entraide et la fraternité de la communauté villageoise.
Toutefois , on pourra reprocher à l'auteure de sans doute magnifier la vie des paysans chinois de son enfance , même si elle fait allusion à leurs conditions de vie dans quelques textes . Mais ce livre a été écrit avec le coeur nostalgique de celle qui voit disparaitre tout ce qui a fait la beauté de son enfance.
Un très beau livre , qui à sa façon est aussi un cri d'alarme écologique .
C'était mieux avant...
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Une grande douceur émane des textes et des illustrations de Sheng Keyi, nous donnant une sensation de bien-être à la lecture de ce livre.

L'auteure nous fait part ici de sa nostalgie pour son village et sa jeunesse, des temps passés où les gens étaient pauvres mais peut-être plus heureux, où les enfants jouaient dehors tous ensemble et n'étaient pas scotchés à leur téléphone et où il n'y avait pas autant de pollution.

Dans des textes courts, Sheng Keyi partage avec nous ses souvenirs, ses reflexions ainsi que des anecdotes. Elle nous plonge dans l'intimité de sa famille et de son village. J'ai beaucoup aimé d'ailleurs le petit texte dans lequel elle nous explique qu'il n'y avait pas besoin de téléphone quand elle était petite, les gens se criaient les informations/invitations/demandes d'un bout à l'autre du village. Cela devait être très convivial et animé même s'il n'y avait aucune intimité.

De très douces illustrations de l'auteure sont insérées entre les textes, ce qui nous donne des intermèdes agréales. Nous y voyons à chaque fois une petite fille (l'auteure enfant) toujours suivie de son fidèle compagnon, le chien Obama. Les couleurs utilisées sont principalement le noir (pour les cheveux et le chien), le rouge et le vert (pour les vêtements) et des teintes pastel. J'aime beaucoup le style assez épuré.

Levture que je conseille de tout coeur si vous souhaitez découvrir des anecdotes tantôt drôles tantôt touchantes, vous permettant en même temps d'en apprendre plus sur la vie dans un petit village chinois de la deuxième moitié du XXème siècle.
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Un portrait nostalgique de la campagne.
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Dans ce récit, Sheng Keyi nous raconte des scènes d'enfance dans son village natal. On plonge avec elle dans ses souvenirs d'enfance, réveillant une certaine nostalgie de ce regard d'enfant porté sur le monde environnant. Même si le lecteur n'a pas forcément vécu à la campagne, l'autrice évoque des thèmes connus de tous et on ne peut que s'attendrir face à certains souvenirs qui font écho aux nôtres.
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J'ai aussi beaucoup aimé le ton de l'autrice qui sait être très cynique quand elle regarde la campagne d'aujourd'hui et ce qu'on en fait les hommes et les différentes politiques. Elle alterne entre un ton chaleureux et tendre pour parler de son enfance, de ses parents, du goût des légumes cultivés avec amour, du chant des cigales, du bruissement de l'eau, et enchaîne aussitôt avec un ton plus sarcastique quand elle montre la pollution, la cupidité de l'homme, les arnaques, les décisions politiques hallucinantes et la refonte totale des paysages de son enfance. Elle veut retourner dans sa terre natale mais existe-t-elle encore ?
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C'est un récit très émouvant !
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Sheng Keyi est une romancière chinoise née en 1973 et qui a grandi à la campagne, dans un milieu défavorisé. le goût sucré des pastèques volées est ainsi un recueil de notes brèves sur ses souvenirs de jeunesse. L'auteure jongle ainsi avec la dureté de sa vie passée et la mollesse de nos vies actuelles. L'écriture de Sheng Keyi est étonnante, à la fois vive, forte, poétique et éminemment nostalgique. Cette plongée dans les activités quotidiennes d'une famille vivant dans un village est immersive au possible, chaque vignette se lisant comme une pièce d'un immense puzzle rural d'antan qui se déploie petit à petit sous nos yeux.

Très loin de verser dans une esthétisation asiatique propre à ravir le public bien éduqué d'Occident, Sheng Keyi nous montre dans le détail l'immense cruauté de la vie campagnarde, notamment auprès des animaux, victimes d'une pollution infernale ou du passe-temps des enfants. le goût sucré des pastèques volées est un petit miracle intimiste qui parlera à tout un chacun car l'enfance est universelle. Ennui, obligations, jeux, bêtises, école, tout y passe, et durant cette lecture, on ne peut que se remémorer et comparer notre propre enfance. Outre cette évocation de souvenirs propre à l'auteure, une réflexion nous est proposée en creux sur la condition féminine et le contexte politique en Chine. Sur ce point, le livre nous présente une vision catastrophique de l'état écologique des campagnes chinoises, ravagées par une industrie sauvage et bornée, qui ne connaît aucune limite, surtout pas celle d'un Etat complice !
De plus, ce recueil est parsemé d'estampes dessinées par l'écrivaine qui témoignent visuellement d'une émouvante et fragile vision de l'enfance. Cet accompagnement visuel permet de nous immerger plus encore dans ces souvenirs lointains. Il y a énormément à penser dans l'écriture de Sheng Keyi, qui n'hésite pas à critiquer vertement nos modes de vie actuels calqués sur l'activité urbaine. Sa vision de la vie est un combat désenchanté, celui de la contemplation solitaire et de la découverte libre et non standardisée.

Lien : https://lirealombredelolivie..
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Certains livres sont marquants de par leur saveur douce amère. "Le goût sucré des pastèques volées" en est un parfaite exemple.

Issue d'un modeste petit village, l'auteure a vécu une enfance heureuse avec une mère aimante au milieu d'une nature produisant gourmandises et multiples jeux. La vie à cette époque est rude pour les paysans et les divertissements rares. Entourée de bienveillance, elle est pourtant une enfance solitaire, qui s'épanouit au milieu de cette nature généreuse. C'est une ode à la nature et à l'amour maternel, très touchant et doux.
A contrario, Sheng Keyi exprime de la tristesse et une certaine amertume devant le massacre de cet environnement merveilleux. La pollution, le délitement de la société et le développement du consumiérisme ont littéralement détruit tous les éléments de ses souvenirs heureux. C'est terriblement juste et suscite beaucoup de réflexion.

Ce récit est accompagné tout au long du livre par de petites aquarelles créées pat l'auteure elle-même. Elles illustrent parfaitement la simplicité de cette enfance et la beauté de cet environnement. L'écriture est sensible, juste, empreinte de mélancolie.
Je recommande
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Une belle lecture tout en douceur.
J'ai acheté ce livre en seconde main car la quatrième m'avait bien tenté. Je ne connaissais pas l'autrice et n'avait (à ma connaissance) jamais lu de littérature chinoise.
C'est une très belle et très étonnante découverte.
Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé le format de ce livre. J'ai picoré ces petits récits comme des bonbons et j'ai apprécié les illustrations dessinées par l'autrice. Mais au-delà de la douceur nostalgique de son enfance, j'ai aimé ses réflexions sur la vie, sur la lecture, sur les animaux et la nature, sur la condition humaine. Son ton doux et sans jugement moralisateur révèle une grande profondeur.
Enfin, j'ai été étonnée de me sentir proche d'elle et de voir à quel point nous avions des points communs. Nous sommes de culture très différentes mais sommes de la même génération. Est-ce que c'est ce qui nous rapproche ? Je ne sais pas mais j'ai apprécié ce sentiment familier lors de.ma lecture. Certes, tous les textes ne m'ont pas touchée mais je garde de ma lecture un sentiment très positif.
Je garderai ce livre et le relirai pour l'annoter.
Une très belle lecture.
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Au fil des pages, Sheng Keyi, l'autrice, partage avec nous ses souvenirs d'enfance dans la campagne du Hunan, en Chine. Pas de date, mais sur le rabat du livre, on apprend qu'elle est née en 1973, ce qui permet de situer l'époque des histoires racontées.

Faciles à lire, les brefs récits s'enchaînent, bercés par la nostalgie, et peut-être aussi par les images déformées que l'on garde de notre enfance.
Le tout est joliment illustré par des peintures chinoises de l'autrice elle-même, ce qui rend l'ensemble doux, harmonieux, et immersif.
On sent que Sheng Keyi se régale de nous conter ses souvenirs, et pour ma part, je les ai lus comme on grignote, un brin coupable, un petit biscuit avant l'heure du dîner.

Mais sous cette apparence naïve et enfantine, l'autrice aborde des sujets bien plus sérieux. Elle évoque sans détours la modernisation de la Chine, ses conséquences sur la nature et sur les comportements humains. Les souvenirs parfois drôles, parfois touchants, parfois singuliers, entrent clairement en contradiction avec le message froid et pessimiste lié à la modernité. le décalage ainsi créé n'en est que plus brutal.

Certains passages sont parvenus à faire resurgir mes propres souvenirs d'enfance. Je les ai retrouvés avec bonheur ou, parfois, avec un pincement au coeur. Mais n'était-ce pas ce que l'on attend d'une lecture, qu'elle suscite une émotion ?
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