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4,31

sur 1421 notes
Waouh, quelle claque! Rarement un livre ne m'aura autant marquée, et durablement je pense.D'une précision effrayante, il parlement crûment de ce que c'est que d'être mère et engage de nombreuses réflexions pour le lecteur. Quant au personnage de Kevin, il n'a rien à envier à son jumeau diabolique Damien, sauf qu'ici il n'y a rien de diabolique, juste de la pure "méchanceté". Plus on avance dans le livre, plus on plonge dans l'horreur... jusqu'au massacre final. A lire absolument
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Je termine cette lecture après 12 jours. Et je suis complètement bouleversée par ce roman.
Eva, cette mère, qui écrit à son mari tout ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a traversé et ce qu'elle a vu. Eva qui est mère. Eva qui est une femme avant tout. Eva qui se livre sur des moments de vie. Sur ces souvenirs de famille. Sur cet enfant qu'elle a vu grandir. Ce jeune garçon qui a commis un massacre dans son école, c'est son fils. Kevin.

Ces lettres écrites par Eva retracent l'histoire d'une vie. de plusieurs, même. Et on en prend plein la figure. Ça éclabousse. Et ça fout parfois en rogne. Ça fait serrer les mâchoires, grincer des dents.

Mais c'est encore un sujet qui frappe là où ça fait mal. Et c'est bien écrit. Ça interroge, ça questionne. On n'est pas d'accord avec tout, mais on ne peut pas nier certains faits.

Ce qui est indéniable c'est la relation entre Eva et Kevin. Ce n'est pas un lien fort, pas maternel, mais il y a quelque chose que Eva voyait en Kevin que son père n'a jamais décelé.
J'avais ce roman dans ma PAL depuis longtemps et je ne suis pas déçue.

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738 pages où Eva dissèque son rapport à la maternité et à la parentalité. Pages après pages, l'on tente de comprendre le sens de ce roman magnifiquement bien écrit dans lequel chaque mot a une importance. Pendant la longue lecture de ce livre, j'ai ressenti un panel d'émotions: tristesse, colère, dégout et j'en passe.
Les vérités et informations délivrées pages après pages vous explosent entre les mains. Chaque information vient contredire, compléter ou nuancer une autre ; le tout mis ensemble se dessine la toile complexe de Kevin et de sa personnalité glaçante d'être morne et indifférente. Cheminez avec les Katchadourian, chez qui l'on sent très vite que "quelque chose va céder", "quelque chose dérange", "quelque chose n'est pas net". Vous ne sortirez pas indemne de ce livre qui dérange.
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Lecture très difficile pendant les 100 premières pages, j'ai failli abandonner car ce que Eva racontait ne m'intéressait pas trop. Mais je me suis accrochée et ce roman a été une véritable claque. Je l'ai littéralement dévoré par la suite. "Il faut qu'on parle de Kévin" nous amène à nous interroger sur de nombreux sujets, tels que le désir de maternité, les circonstances qui peuvent amener un Homme à commettre un acte horrible... Kévin est-il né ainsi ou l'est-il devenu ? Concernant les personnages, j'ai parfois détesté Eva comme j'ai pu compatir à d'autres moments à sa situation. Kévin est un personnage énigmatique. A l'issue de ma lecture, je ne sais toujours pas quoi penser de lui, si ce n'est que c'est un personnage marquant et que je ne risque pas de l'oublier. Je n'avais pas vu venir la fin du roman et j'ai été très surprise par la tournure des événements.
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J'ai été surprise par la finesse et la précision de l'analyse psychologique de l'auteure. En créant ses personnages, elle a eu à coeur de creuser leurs incohérences, leurs motivations, leurs peurs, leurs faiblesses, et Eva (la narratrice, mère de Kevin) décortique méthodiquement sa relation à son mari, s'efforce de remettre précisément chaque rouage à sa place.
Cela prend du temps. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman n'est clairement pas un roman d'action. Personnellement, j'ai été happée par cette analyse, m'y reconnaissant à plusieurs reprises (tout particulièrement dans Eva, mais dans les autres aussi). Eva, en effet, est quelqu'un de fier qui renie sa féminité et a besoin de se lancer continuellement des défis. C'est quelqu'un de cosmopolite, qui aime passionnément un homme très différent d'elle – et la chanceuse ! Il le lui rend bien… – une personne qui aime comprendre et qui ne juge pas sur l'instant, mais après avoir mûrement réfléchi et englobé tous les paramètres de la situation.

Comment un enfant se transforme-t-il en tueur ?
C'est la question à laquelle elle tente de répondre – en vain. Car le postulat de l'auteure, c'est qu'il y a une nature en chacun de nous. On nait avec, on vit avec et on meurt avec. L'expérience de la maternité d'Eva montre que Kevin était monstrueux dès la sa naissance, que chacun de ses gestes, de ses cris, était destiné à nuire… Et cependant, sa mère était la seule à se rendre compte du mal qui exsude de cette petite personne – et comme c'est elle qui raconte l'histoire, on éprouve cet affreux sentiment d'incompréhension. Cassandre des temps modernes.
Mais si elle se trompait ?
Elle y a pensé plusieurs fois : pourrais-je avoir tort et Franklin aurait-il raison d'aimer son fils ? Voire même : n'est-ce pas à cause de moi, de mon désamour que mon enfant est aussi mauvais ? le roman apporte une ébauche de réponse :
Je n'aime pas le postulat de ce roman. Pas du tout. C'est beaucoup trop fataliste pour me plaire, et je préfère me dire que chacun d'entre nous se construit jour après jour et peut choisir de ce qu'il devient – à condition de le vouloir et de faire des efforts. Tout le monde peut mal tourner, il suffit d'être mal entouré.
À l'inverse, tout le monde peut devenir quelqu'un de meilleur.

La raison pour laquelle j'ai mis une note si basse pour un livre que j'ai pourtant vraiment aimé, c'est donc à cause de ce point de vue fataliste auquel je n'adhère pas du tout (Kevin aurait pu naître dans n'importe quelle famille de n'importe quel milieu, cela n'aurait rien changé)

Malgré ses 600 et quelques pages, Il faut qu'on parle de Kevin se lit très bien et plutôt vite. Certaines réflexions trainaient un peu en longueur, certaines facilités étaient un peu trop présentes . Cependant, ce roman aborde des thèmes forts : l'amour maternel n'est pas une gageure, l'innocence des enfants ne les empêchent pas de commettre des actes terribles (sans aller jusqu'au meurtre, beaucoup rackettent, lynchent et violentent gratuitement leurs camarades), même l'amour le plus profond ne protège pas du divorce, même la meilleure éducation n'empêchera personne de mal tourner.
Un roman enrichissant, mais que je ne pense pas relire. C'est le genre d'histoire qui est meilleure quand on la découvre.
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Un livre dans lequel je ne suis pas du tout entrée. Je l'ai trouvé très ennuyeux et agaçant, je n'ai pas pu dépasser la 150e page. Pourtant l'histoire me semble très intéressante mais les litanies sans fin de la mère de Kévin sont longues, égocentriques et m'ont très vite désintéressées. Je me suis accrochée dans l'espoir que l'histoire avancerait et qu'on en apprendrait plus mais finalement le rythme est vraiment trop lent pour moi...
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Quand j'ai refermé ce livre, j'avais un sentiment mitigé. Je l'avais lu d'une traite mais j'étais gênée, dérangée. Lionel Shriver aborde l'épineux sujet de l'instinct maternel et de l'amour inconditionnel (?) d'une mère pour son enfant. La forme épistolaire permet de comprendre intimement l'histoire d'Eva et de Kevin, de sentir le drame arriver et d'essayer de comprendre la relation complexe de la mère et de son fils. On reste en haleine: on a peur de ce qui va se passer, mais on reste, témoin du cauchemar de cette mère.

Un enfant naît-il mauvais? Les parents sont-ils responsables des actes de leurs enfants? Et surtout peut-on tout pardonner à son enfant? Autant de questions que ce livre aborde sans pour autant y apporter de réponse absolue.
Cet histoire m'a mis une grande claque et j'ai aimé me faire bousculer.
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Un adolescent, une arme, une école. le scénario, très américain, est désormais bien connu, diffusé par toutes les télévisions du monde à la rubrique faits divers. du pain bénit pour les pourfendeurs du "rock satanique" ; un parfait argument pour les adversaires de la culture des armes étatsunienne ; un sujet de réflexion sans fin pour sociologues et psychologues. Une idée vertigineuse pour une romancière - la mieux à même, sans doute, d'appréhender par l'analyse et l'imagination l'écheveau complexe qui peut mener à un tel bain de sang.
Kevin Katchadourian n'a pas 16 ans lorsqu'il assassine, froidement, une poignée de "camarades" dans le gymnase de son lycée. Dans sa tête, on n'entrera jamais vraiment. C'est sa mère qui tient ici la parole, à travers une longue série de lettres adressées à son époux. Pour tenter de comprendre comment ils en sont arrivés là. Pour mettre le doigt sur sa propre culpabilité - sa culpabilité de mère bien antérieure à ce fatal jeudi, mais qui ne se résume en rien à un simpliste "c'est de sa faute".
Il faut qu'on parle de Kevin, de fait, c'est moins l'histoire d'un adolescent meurtrier que celle de la maternité d'une femme qui a conçu par erreur. Une femme victime d'un de ces lourds héritages familiaux qui ploient les âmes malgré tout le soin qu'elles mettent à se dépêtrer du passé, une femme qui s'est voulue libre, indépendante et forte, qui a conquis tout ce dont elle semblait devoir rêver - une entreprise florissante, source de voyages passionnants aux quatres coins du monde, un époux aimant et aimé - et qui, sentant peu à peu s'effriter le plaisir de ses conquêtes, a rêvé d'autre chose. S'est alors laissée convaincre par ce consensus social qui fait de la maternité un aboutissement ou une apothéose. A vite compris son erreur mais n'a pas pu, n'a pas su faire marche arrière lorsqu'il en était encore temps - son mari, lui, était si heureux ! A détesté être enceinte, détesté tous les renoncements nécessaires ou imposés, et après un accouchement épouvantable... n'a rien ressenti, ni aboutissement, ni apothéose, ni satisfaction, rien qu'un vague recul horrifié devant cette créature qui refusait déjà son sein. Culpabilité, te voilà déjà - et pourtant, est-on maître de ses sentiments ?
Entre une mère qui met tout en oeuvre pour paraître attentive et aimante, mais ne parvient pas à aimer, et un père débordant d'affection naïve, enthousiaste et aveugle, Kevin engage tant bien que mal son chemin dans la vie, ancré bec et ongles dans le refus et la colère. Un bébé insupportable, qui vient à bout des nounous les plus patientes, puis un enfant solitaire et ambigu, que son père s'obstine à voir victime et que sa mère commence à soupçonner malfaisant. Se profile alors peu à peu le portrait, répulsif et fascinant, d'un gamin que la vie n'intéresse pas, impossible à punir, immensément malheureux et d'autant plus nuisible, dangereusement lucide et intelligent. Un gamin qui va ruiner, instinctivement d'abord, très consciemment ensuite, la vie de ses parents, avant de s'attaquer à d'autres. Pourquoi ? Tout est suggéré, au final, mais aucune réponse définitive n'est jamais donnée. En existe-t-il seulement qui ne soit pas naïve ?

C'est un véritable tour de force, que ce roman, qui démolit avec une finesse et une lucidité implacable tous les grands credos de notre société. La réussite et le confort comme architectes du bonheur, le mythe de l'amour maternel naturel et spontané, l'innocence des enfants, la plus grande sagesse des adultes, tous ces bons sentiments dont on se capitonne pour ne pas regarder la noirceur en-dessous, pour rendre la vie supportable, tout simplement. Si Kevin incarne si parfaitement le mal , n'est-ce pas justement parce qu'il ne sait voir que la fausseté de ce qui nous sépare de l'abîme ?
Sa relation avec sa mère est passionnante, un rejet mutuel, intime, viscéral, dont l'amour pourtant n'est pas absent, pas à jamais, mais profondément dévoyé. Inaccessibles l'un à l'autre, ils se ressemblent pourtant, et se comprennent mieux que personne d'autre ne les comprendra jamais.
Et au-delà du cas particulier, de l'intime retors et troublant, le symbole social qu'il représente, accentué par l'insistance que met l'auteur à caractériser les convictions politiques des parents, est tout aussi violent. Songez à cela : Kevin Katchadourian, fruit nihiliste et maléfique des deux grandes Amériques officielles : la républicaine, naïvement imbue du rêve américain (le père), la démocrate, non moins naïvement imbue de sa propre générosité, jusqu'à la parfaite arrogance (la mère).

Tout ceci compose une lecture d'une grande richesse, de plus en plus captivante à mesure que grandit le malaise, impossible à lâcher sur les dernières dizaines de pages. Il faut dire que mes propres a priori sur la maternité rejoignent assez bien l'expérience désastreuse d'Eva, que mes propres tendances au nihilisme comprennent assez bien certains traits de Kevin, pour que cette lecture me parle tout particulièrement.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Un livre effrayant, dont on ne sort pas indemne, qui donne à réfléchir sur les relations mère-enfant, sur l'inné et l'acquis - nait-on psychopathe ? Bref, ce n'est pas un roman dont la lecture apporte calme et sérénité dans la mesure où l'horreur vient crescendo. Je le recommande cependant pour toutes les questions qu'il soulève.
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A lire absolument.. Terrifiant, dérangeant, mais passionnant.
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