AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,09

sur 111 notes
5
8 avis
4
7 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un roman de la ruralité, contexte cher au coeur de Signol.
Émilien, 90 ans, écrit ses mémoires à la demande de son arrière-petit-fils, Lucas. Né en 1915, à Loubatié, un hameau isolé au-dessus de Tulle, le vieil homme fait le récit « […] d'un temps où le superflu n'était pas encore devenu le nécessaire. », rythmé par les saisons et les travaux des champs. Un quotidien de durs labeurs, marqué certes par la frugalité mais aussi par l'entraide entre paysans. Longtemps éloigné du bruit du monde, l'arrivée de la TSF fait intrusion dans le silence.
Émilien raconte l'enfance miséreuse, les études brillantes abandonnées à la mort de son beau-père, la mort de la mère - personnage magnifique de courage et d'amour - le mariage, les enfants, la guerre… Mais aussi, la mécanisation, l'arrivée des machines qui vient soulager les corps, rentabiliser le temps, réduire les distances. La modernisation et la course à la rentabilité, qui obligent aux crédits, aux désherbants, aux antibiotiques pour accélérer la croissance des animaux, le marché commun qui subventionne et confisque à la fois… de tout cela, Émilien est le spectateur un peu passif, il partage l'exploitation avec son fils auquel il est redevable d'avoir lui aussi abandonné ses rêves pour perpétuer le travail de paysan.
L'auteur décrit à grands traits, mais très justement, la bascule de ce monde vers une modernité qui constitue également le début de la fin, l'exode rural.
Rien de très nouveau dans ce roman mais l'authenticité du ton, non dénué de nostalgie, en rend la lecture agréable.
Commenter  J’apprécie          80
Une magnifique histoire de transmission, entre un jeune homme de trente ans et son arrière grand-père à qui il demande d'écrire le récit de sa vie, et qui caresse le souhait de venir s'installer dans le hameau, berceau de la famille, dans le limousin.
On traverse le siècle grâce au récit d'Emilien et on espère pour Lucas, qui, lassé de la ville, voudrait entrer dans les pas de son aïeul et faire revivre la maison de ce dernier.
Comme toujours Christian Signol nous conte la nature et la vie simple des gens d'autrefois avec tendresse et bienveillance, et c'est beau.
Un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          50
Quels moments de bonheur et d'émotion; c'est du très bon Signol; est ce vraiment un "roman" ou un récit documentaire sur l'évolution du monde paysan à travers le xxe siècle. La jeunesse de 2021 devrait lire la vie d'Emilien né en 1915 pour comprendre qu'elle a de la chance; bien sûr en 2021 rien n'est facile mais qu'elle réfléchisse sur l'enfance d' Emilien. Livre à mettre dans toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          20
"La terre nous aimait, elle nous a tout donné, permis de vivre sans dépendre de qui que ce soit et nous l'avons abandonnée"

Toute l'oeuvre de Signol tient en ces quelques mots..

Le regret, la nostalgie même des temps anciens où nous prenions le temps de vivre même si la vie était dure et ne nous faisait pas de cadeaux.

Dans ce roman Emilien, un vieil homme nous raconte la lente agonie de son coin de campagne qui n'a pas su résister à la modernisation.

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui rend hommage à cette époque révolue où la vie était faite de labeur, mais où l'on savait prendre le temps et profiter des petites joies.

Un récit tendre et émouvant.
Une très belle lecture !
Commenter  J’apprécie          40
Christian Signol, nous offre un récit très émouvant sur la nostalgie des temps passés du monde paysan au début du vingtième siècle.
Ne passez pas à côté de ce roman.
Pour les vieux, comme moi, les souvenirs des histoires du grand-père (ou de la grand-mère) ravivent notre mémoire, combien la vie fut dure pour nos aïeux, au travail rythmé par les saisons, savoir cependant prendre le temps et profiter des courts moments de bonheur.
Pour les plus jeunes, on est bien loin d'Internet et des réseaux sociaux et même plus loin que l'eau courante et l'électricité et pourtant l'entraide et la solidarité étaient de mise entre paysans.
L'arrivée de la modernisation va tout bouleverser. Les paysans se sont isolés : plus de veillées, plus de travaux en commun, plus de rencontre sur la place pour parler du temps ou se donner des nouvelles des autres.
Ce roman exprime avec tendresse la nostalgie du passé, ce n'est pas un roman arriéré, passéiste, au contraire il plein d'espoir, d'optimisme.
Commenter  J’apprécie          90
Magnifique, cela faisait longtemps que je n'avais pas été ému comme ça par un livre, et je suis exigeant dans mes lectures. C'est très bien écrit et c'est surtout juste, dans la sobriété et l'authenticité. Merci Monsieur Signol pour ce récit plein de vie.
Commenter  J’apprécie          00
Premier Signol pour moi et ça ne sera pas le dernier. J'ai vraiment passé un bon moment de lecture et pour cause, le sujet me parle, me plait.

Émilien écrit pour son petit fils Lucas. Il relate sa vie, dans cette époque où les conditions de vie et de travail n'étaient pas les mêmes. Malgré un travail acharné, il a assisté à la désertification des campagnes qui tentaient de basculer dans la modernité. Et ce n'est pas tout car cet homme n'a pas eu la vie facile. Son père est mort au début de la Guerre… Je vous laisserai découvrir le reste, je ne veux pas spoiler.

C'est un roman qui m'a vraiment intéressé. J'ai aimé découvrir les paysages d'autrefois et en apprendre plus sur cette période.
Je suis née dans un monde où tout le confort était au rendez-vous. Électricité, eau potable…. Ce roman est comme un retour aux sources qui remet gentiment les idées en place. Absolument pas moralisateur mais il m'a fait réfléchir.
L'auteur délivre un message d'espoir, ce récit m'a quelque peu chamboulé. Je me suis imaginée à l'époque de mes grands parents, arrières grands parents.
Je suis passionnée par ces époques, c'était donc une belle découverte ou plutôt redécouverte.

Le seul petit point négatif que je dois noter c'est la relation entre Lucas et Émilien. Je pensais qu'on allait partir dans autre chose (bien que je ne sois pas déçue). J'imaginais que leur relation serait plus approfondie et qu'elle m'aurait plus touchée, mais c'est ainsi et je le mentionne juste à titre « informatif ».

Ce roman m'a embarqué et l'écriture de Signol y est aussi pour quelque chose. C'est simple, mais il transmet toute la nostalgie d'une époque déjà presque lointaine. Il ne faut jamais oublier la vie qu'on eu nos anciens et ce roman me l'a rappelé encore une fois. Ça m'a fait du bien et je trouve ça bien de faire perdurer leur mémoire. Merci !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          50
Alors voilà, cela faisait longtemps que je voyais les livres de Christian Signol me faire de l'oeil sur les étals des librairies, avec leurs titres poétiques et leur belles couvertures de paysages de campagne reposant et colorés, et là avec le dernier roman sorti au Livre de poche, je me suis décidé enfin à franchir le pas. Craignant une littérature convenue et conventionnelle avec des histoires un peu simplettes, je dois dire que mon appréhension n'a pas été complètement démentie mais que j'ai bien fait de franchir le pas quand même, car après tout, on lit aussi pour se reposer l'esprit et se détendre, d'autant que ce roman au titre évocateur n'est pas dépourvu d'un intérêt tant littéraire qu'historique. Ancré dans le présent par la rencontre d'un arrière-grand-père et de son arrière-petit-fils, l'histoire débute en 1915, nous fait traverser le XXème siècle, ses évènements, ses mutations, et ses tragédies à travers le regard et le vécu d'un paysan qui, même parvenu au soir de sa vie, vont lui redonner confiance et espoir en l'avenir.
L'intérêt historique est bien là, de la fin de la guerre de 14, jusqu'à l'évocation de la modernisation des campagnes avec les projets du début des années 2000, le lecteur est témoin des doutes et des destinées tantôt transformées, parfois brisées aussi, d'une famille et de son narrateur principal, ce narrateur qui a été acteur et témoin de ce qui a fait notre monde d'aujourd'hui du point de vue de sa France rurale, sans jamais parvenir à en dénaturer son authenticité. le procédé narratif est habile en ce sens qu'il donne la parole à l'un de ces paysans devenu arrière-grand-père, avec un style donc volontairement simple, mais riche de ces descriptions qui touchent les gens aimant la nature, la campagne et le monde rural avec ses couleurs, ses évocations, ses bruits et ses odeurs. le parti-pris est ouvertement réaliste. mais j'ai un peu regretté que l'âpreté et la dureté de la vie des femmes ne soit que survolée de même que celle des travaux de corvées qui sont pourtant très présents aussi en ce milieu, mais peut-être me faudrait-il une seconde lecture..
On trouve ici le goût de la simplicité, un goût affiché pour les descriptions de la nature en toute saison, des travaux des champs, de la rudesse et de la simplicité, de l'authenticité qui confine aux clichés tant ils sont parfois répétés au fil des pages, mais ma foi, qui s'en plaindra, quand on aime cela on ne s'en plaint pas, car pour moi, ces lignes m'ont fait revivre ma petite expérience de la campagne dans mes jeunes années avec ces gens de la terre que j'ai moi aussi côtoyés sur plusieurs générations réunies sous un même toit familial dans la France profonde de nos Charentes, le temps de quelques saisons, et quand on a apprécié une telle expérience de vie, un tel roman est une vraie Madeleine de Proust même si on ne peut s'identifier bien entendu à tout ce qui y est écrit.
Malgré la dureté de certaines épisodes et de tout ce qui constitue le fil conducteur de cette vie qui nous est décrite telle une biographie de nos campagnes, ce n'est pas un roman misérabiliste, ni un éloge du passé car on n'est pas dans le « c'était mieux avant », mais pour qu'on ne se méprenne pas, on est aussi très loin d'une fresque lyrique d'un Laurent Gaudé, ici le roman est rythmé par les saisons de la nature, celles de la vie aussi ; les évènements familiaux et ceux de notre histoire contemporaine avec toutes leurs conséquences sur la vie du narrateur et donc celle de nos paysans, nos gens du pays, se mêlent, s'entremêlent et se télescopent parfois pour mieux la mettre en relief et en valeur, amenant une prise de conscience pour le lecteur un peu comme une dénonciation aussi, sur les erreurs, les errements du passé avec en ligne de mire les nouveaux défis à relever, sans que ne soit jamais envisagé un point de vue passéiste ou nostalgique, et c'est en cela que ce roman est aussi un roman de l'optimisme et de la modernité.
Commenter  J’apprécie          20
Ce livre raconte la transformation d'un monde fondé sur la nature, ce qu'elle donne et ce qu'elle produit. le monde paysan s'ordonne autour de l'axe des saisons qui ponctue les tâches et les récoltes (d'où les quatre parties qui suivent celle consacrée à Lucas). En s'accordant à son rythme, les agriculteurs ont bâti leur vie sur des générations. En accélérant la production, ils se sont éloignés de la sagesse qu'une mécanisation modérée pouvait préserver en retenant des enfants qui refusaient de se soumettre à des contraintes hors d'âge.
Ce titre appartient à ma liste « Titres d'ordre végétal ».
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/04/16/christian-signol-meme-les-arbres-sen-souviennent/
Commenter  J’apprécie          40
Lucas fait la promesse à son arrière grand-père de restaurer sa maison de famille en contre-partie de... l'histoire de sa vie.
Émilien, l'arrière grand-père, accepte face à l'insistance de Lucas qui souhaite comprendre ses racines, connaître la famille d'où il vient.

Christian SIGNOL balaye le XXeme siècle de 1915, naissance d'Emilien, orphelin de père, tombé à la première guerre mondiale, à nos jours, où le début de sa dépendance se fait sentir.

Sans force de travail, dans les Hautes Terres de Corrèze, les dettes naissant, sa mère est obligée de confier Émilien dans une famille de propriétaires pour aller travailler dans une étude notariale. Première séparation. Chaque semaine, cet abandon.

À la rencontre d'un nouveau mari, Félicien, elle acquiert une propriété, Émilien est récupéré par sa mère qui se sacrifie pour qu'il poursuive ses études où il relève de bonnes dispositions.

Seulement, la mort de Félicien vient contrarier ces projets et l'immobiliser dans les travaux de la ferme. S'ensuit un mariage au village, la fondation d'une famille au moment de l'occupation allemande avec ses difficultés.

L'industrialisation des campagnes, le départ de son premier fils à la guerre d'Algérie, le décès de ce dernier rythment la suite de ce récit plein de sensibilité.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (275) Voir plus



Quiz Voir plus

Christian Signol, l’enfant du Quercy

Christian Signol est né en…

1947
1957

10 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Christian SignolCréer un quiz sur ce livre

{* *}