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sur 191 notes
L'Evangile selon Yong Sheng de l'auteur Chinois Dai Sijie est un livre captivant. L'auteur s'est inspiré de la vie réelle de son grand-père, premier pasteur chrétien chinois qui n'a malheureusement pas pu exercer longtemps puisque vite rattrapé par la révolution chinoise et traité d' « ordure impérialiste ».

La quatrième de couverture laisse entendre que le livre serait réellement autobiographique mais d'autres médias interrogeant Dai Sijie à la sortie du livre ne vont pas aussi loin. le jeune Dai Sijie a été marqué par les exactions dont son grand-père, puis ses parents (médecins) ont souffert, notamment lors de la révolution culturelle (1966-1976), mais l'histoire semble plutôt le fruit du talent de l'auteur, mettant en scène la vie de son grand-père dans les péripéties et les tragédies de l'Histoire de la Chine.

Le roman est une grande fresque, couvrant tout le 20è siècle. Dès les premières pages, nous découvrons Yong Sheng, le « fils du charpentier », et son père qui taille avec brio des « sifflets à colombes ». En grandissant, Yong Sheng a l'occasion de découvrir la foi chrétienne (de façon d'ailleurs très surprenante) auprès du pasteur américain Gu et de sa fille Mary. le pasteur en question est un personnage ambigu et pas très sympathique. Yong Sheng obtiendra une bourse de l'Eglise et partira étudier à Nankin. Il deviendra pasteur juste avant « La Longue Marche » (1934-1935) . Mais sa vie personnelle s'écroule et il partira à la recherche de Mary, prisonnière de l'Armée rouge, pour régler une affaire personnelle – la scène est une des plus fortes du roman. Il s'installe ensuite comme pasteur dans son village natal jusqu'à ce que les communistes l'arrêtent et le torturent. A partir de ce moment, c'est le chemin de croix pour Yong Sheng, il est exposé aux crachats, aux humiliations, aux travaux forcés. Il est trahi par tous et même par les plus proches. Mais tout cela est raconté sans pathos, on est horrifié mais ce n'est pas tire-larmes, au contraire il y a comme un humour détaché devant l'horreur du monde.

Le tout est accompagné de textes bibliques plein d'à-propos (Livre d'Osée, Esaïe (Isaïe), Jérémie, parabole de la Brebis perdue…). Il lui arrive ainsi d'écrire de mémoire des paroles de Jésus au lieu de recopier le petit livre rouge de Mao – ou de se rappeler le texte d'Isaïe du Serviteur souffrant au moment de la destruction de l'orphelinat dont il s'occupait – ou encore de braver ses gardiens en récitant l'hymne à la Charité de saint Paul devant tous les prisonniers …

D'autres livres, d'autres romans ont bien sûr déjà raconté les ravages de la révolution communiste en Chine mais j'ai trouvé ce roman de Dai Sijie particulièrement bien écrit, sans longueurs excessives, avec une touche de fantaisie.
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Dans "L'Évangile selon Yong Sheng", Dai Sijie nous convie à un voyage original dans la Chine du XXe siècle. On y retrouve bien sûr les coutumes et les paysages de l'Empire du Milieu de l'avant-communisme jusqu'à aujourd'hui, mais on découvre également un pays dans son rapport à la foi chrétienne avec une forte dimension spirituelle dans le récit et de nombreuses références bibliques. Roman inspiré par la vie de son grand-père, Dai Sijie nous raconte l'histoire de Yong Sheng, le fils du charpentier qui fabriquait des sifflets de colombes dans la région côtière du Fujian. Une découverte merveilleuse pour moi que ces petits sifflets très légers fabriqués en bois, fixés sur la queue des colombes et qui, lorsqu'elles volent, émettent des sons harmonieux. Yong Sheng, à qui l'on avait promis enfant un destin peu ordinaire en raison d'une particularité de son anatomie intime, va progressivement enrichir son identité biologique de fils de charpentier d'une identité spirituelle, celle de fils du Christ. Il deviendra un pasteur paisible et respecté puis un responsable d'orphelinat, mais l'arrivée du communisme, la révolution culturelle et les camps de rééducation lui feront vivre des moments douloureux et humiliants, un véritable chemin de croix. Cette épopée tragique est cependant racontée par Dai Sijie avec beaucoup de poésie, de merveilleux et de sensualité. Comme les personnages du roman, le lecteur est envouté par l'omniprésence des parfums tout au long du récit. Un aguilaire, arbre aromatique sacré aux pouvoirs magiques et à l'odeur exquise, est planté à la naissance de Yong Sheng devant sa maison et sera un élément central tout au long du récit comme lors de la scène burlesque de réunion politique où son odeur rend tout le monde fou. "L'Évangile selon Yong Sheng" est un roman fantaisiste et drôle, épique et tragique, souvent bouleversant, mais raconté de façon lumineuse et douce. L'écriture est belle, simple, recherchée mais sans préciosité. Dai Sijie est un conteur exceptionnel et un génie de la narration. Les scènes les plus ennuyeuses deviennent passionnantes. Il donne au récit une ampleur romanesque avec des épisodes incroyables, de l'aventure, un fond historique très fort, de l'amour, de la vengeance, des rebondissements, des retournements de situation. Un livre magnifique que je recommande vivement.
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Une écriture serrée au plus près de l'humain à travers la vie du grand père de l'auteur, dans la Chine du 20ème siècle, souvent barbare.
La poésie des images ajoute pourtant sa propre force aux turbulences de l'histoire, à travers le souffle de l'aguilaire, arbre magique, les sifflets chantant des colombes, les seins de Mary dignes d'un Quentin La Tour, jusque dans la mort où c'est la musique de Beethoven qui triomphe de la tragédie.
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Ce roman a fait l'unanimité du Masque et la Plume, c'est suffisamment rare pour donner envie de le lire. le récit, fortement inspiré de la vie du grand-père de l'auteur, nous entraine en Chine méridionale, dans la province de Putian.

Le père de Yong Sheng réalise des sifflets de colombe ; notre héros s'initiera avec lui à cet art traditionnel chinois et y gagne un titre de fils de charpentier, clin d'oeil un peu appuyé qui se prolonge tout au long du roman.

Le roman fourmille d'anecdotes et de magnifiques descriptions. Plusieurs épisodes de la vie de Yong Shen scandent le roman. Il y a d'abord dans l'enfance la fascination pour les rites chrétiens de Mary, la fille du pasteur Gu, qui l'héberge pour qu'il puisse aller à l'école. Adulte, il travaille pour le pasteur et s'occupe de ses colombes, puis veut devenir pasteur à son tour et part étudier. Alors qu'il apprend que sa femme l'a trompé avec le pasteur, il entreprend une recherche vengeresse qui va croiser le parcours de la Longue Marche pour retrouver Mary.

Il rentre chez lui et transforme sa maison en temple, devient pasteur, s'occupe de sa fille et crée un orphelinat ; mais son parcours est interrompu par la Révolution. Devenu ennemi du peuple, il est condamné à des travaux pénibles et sera dénoncé par sa fille lors de la révolution culturelle. L'épilogue nous apprend que Yong Shen a retrouvé un statut après la mort de Mao, qu'il a repris la fabrication de sifflets et s'est occupé de son petit-fils.

Ce roman est beau et terrible, la vie sous la Révolution culturelle fait penser au Dit de Tianyi. J'ai trouvé la comparaison christique un peu lourde et je ne suis pas persuadé par la fin mais l'histoire de l'aguilaire, les colombes, la vie traditionnelle ou plus moderne sont magnifiquement racontées et je recommande ce livre, qui m'a enchanté par son style, son rythme et ses descriptions.


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J'ai mis beaucoup de temps à finir ce livre, très bien écrit par l'auteur d'un de mes romans préférés « Balzac et la petite tailleuse chinoise ». L'histoire est la biographie de son grand père, un des 1er pasteurs chrétiens chinois. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Des longueurs, de la poésie puis des scènes terribles, un parcours assez irréaliste.
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Typiquement le type de livre qui me laisse perplexe au vu de toutes les critiques lues et entendues, et mon enthousiasme à courir l'acheter au plus vite... un sentiment de pas être assez maligne pour tout comprendre. Je suis allée au bout, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé la fin. J'aurai(s) cependant du mal à le conseiller sans émettre quelques "réserves". L'histoire de Yong Sheng est aussi terrible que touchante.
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Magnifique livre dans lequel Dai Sijie nous livre l'histoire romancée de son grand-père Yong Shen, pasteur protestant chinois. le livre en quatre parties qui correspondent aussi aux différentes grandes époques de l'histoire de la Chine. Un superbe livre, avec des moments très durs et des moments très poétiques. Moments très durs comme les épisodes de la Longue marche ou de la révolution culturelle en Chine pendant lesquels Yong Sheng a beaucoup souffert en tant que pasteur. Moments très poétiques avec les descriptions des sifflets réalisés par le père, charpentier, pour les colombes ou l'aguilaire, arbre quasi -magique, présent tout au long du roman.
Un grand merci à Babelio et Gallimard pour cette rencontre du 15 avril avec l'auteur qui nous a fait partager sa joie de raconter et de partager. Une gentillesse et un humour communicatifs malgré les moments très durs vécus par Dai Sijie en Chine.
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la vie de Yong Cheng, grand père de l' auteur
devint le premier pasteur chinois. Il traversa toutes les tribulations de la Chine XX ième siècle et fut victime de la violence de l' armée rouge.
Un roman magnifique ou l' écrivain,avec subtilité, réussit à mêler histoire et poésie. le romancier de » Balzac et la petite tailleuse chinoise « fait preuve d' un réel talent
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L'évangile selon Yong Sheng, un des premiers pasteurs chinois m'aura plongée dans la culture chinoise dans un premier temps et dans l'horreur des atrocités perpétrées par Mao et ses gardes révoltionnaires dans un second temps. L'écriture est poétique et transpire la douceur, l'effacement et la foi de ce pasteur chinois qui acceptera toute sa vie sans sciller les épreuves que lui envoie Dieu. Cette biographie romancée du grand-père de l'auteur vaut vraiment la peine d'être lue! Je le recommande vivement aux amateurs de romans historiques et de la Chine.
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J'ai mis beaucoup de temps à finir ce livre, très bien écrit par l'auteur d'un de mes romans préférés « Balzac et la petite tailleuse chinoise ». L'histoire est la biographie de son grand père, un des 1er pasteur chrétien chinois. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Des longueurs, de la poésie puis des scènes terribles, un parcours assez irréaliste. Pourtant les critiques babelio sont excellentes.
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