- Je ne compte pas attendre qu’un opérateur m’appelle pour m’annoncer que je vais mourir. Maintenant, je comprends à quel point c’est important de vivre pleinement tant qu’on le peut.
J’ai beau me lâcher aujourd’hui, j’ai grandi dans une cage. Il y avait tellement de choses que je n’avais pas le droit de dire. Je ne pouvais pas jurer. Je ne pouvais pas questionner Dieu. Je ne pouvais pas parler de mes coups de cœur. Et quand je suis enfin sorti du placard, mes parents m’ont ordonné illico d’y retourner. Mais Orion je me demande pas de filtrer mes pensées ou mes sentiments. Il me demande de tout sortir.
Ça me fend le cœur de constater combien ça coûte de rester en vie quand on est en permanence en train de mourir.
"Je vais vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre, vivre.
Mais d'abord il doit mourir."
Elle se répète qu’elle est importante, qu’elle compte, qu’elle mérite une vie meilleure.
- J’ai peur, avoue-t-elle finalement.
- Je comprends. Frankie est terrifiant.
- Non, ce n’est pas seulement ça… J’ai peur de repartir à zéro.
[…]
- Recommencer à zéro, c’est effrayant, approuve Rolando. Mais c’est la seule manière d’avancer.
Je me penche à son oreille.
- Ca va aller.
C’est une chose que je ne peux pas promettre, mais je prierai chaque jour pour qu’elle se réalise.
C’est dingue comment le fait d’être attiré par quelqu’un se traduit à la fois par une surexcitation et un sentiment de danger, comme si ce garçon pouvait tout autant me faire du bien que du mal.
- Je te déteste.
- C'est faux.
- Tu as raison.
Death-Cast ne se contente pas d’annoncer aux gens quand ils vont mourir.
Nous veillons à ce qu’ils ne partent pas sans avoir vécu.
J'écris des histoires courtes parce que la mienne en est une.
Je préférerais que ce soit un roman.
À quelques battements de coeur de minuit, je sais que mon dernier chapitre est proche.
Je lève les yeux sur Valentino, me demandant ce que la vie aurait pu m'offrir si j'avais d'avantage de pages en moi.