AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Demain les chiens (141)

Je n’ai pas dit à Joshua que les chiens étaient jadis les animaux domestiques des hommes, que ces derniers les ont portés à leur position actuelle. Jamais ils ne devront le savoir. Il faut qu’ils gardent la tête haute. Qu’ils continuent leur travail. Les vieilles histoires au coin du feu ont disparu. Et tant mieux ! Pourtant j’aimerais le leur dire. (…) Leur dire ce qu’ils doivent éviter. Leur raconter comment on a extirpé de ces hommes des cavernes ramenés d’Europe leurs idées désuètes. Comment on leur a désappris ce qu’ils savaient. Comment on les a détournés des armes, comment on leur a enseigné l’amour et la paix.
Commenter  J’apprécie          30
Il sentit la main froide de la solitude s'abattre sur lui et le toucher de ses doigts de glace. Une terrible solitude. La solitude de l'âge… La solitude du vieillard qui se sent suranné. Grand-père en convenait : il était démodé. Il appartenait à une autre époque. Il avait outrepassé son temps, il avait vécu trop longtemps.
Les yeux embués de larmes, il chercha sa canne appuyée sur le banc et se dirigea lentement vers la grille qui ouvrait sur la rue déserte derrière la maison.
Les années avait passé trop vite. Des années qui avaient apporté l'avion familial, puis l'hélicoptère, laissant l'automobile rouiller dans un coin et les routes inutiles se désagréger faute d'entretien. Des années qui avaient pratiquement supprimé la culture de la terre avec le développement des hydroponiques. Des années qui avaient mis la terre à vil prix maintenant que la ferme avait disparu en tant qu'unité économique, qui avaient éparpillé les habitants des cités dans la campagne où, pour un prix inférieur à celui d'un lotissement urbain, chacun pouvait devenir propriétaire de vastes arpents de terre. Des années qui avaient bouleversé l'architecture au point que les gens quittaient tout simplement leurs vieilles maisons pour aller s'installer dans des maisons neuves qu'on pouvait acheter toutes faites pour la moitié de ce que coûtait une construction avant la guerre et modifier à peu de frais si l'on en éprouvait le besoin ou l'envie.
Grand-père eut un reniflement de mépris. Des maisons qu'on pouvait changer tous les ans, comme on change le mobilier de place. Est-ce que c'était une façon de vivre ?

LA CITÉ.
Commenter  J’apprécie          30
Les gens d'affaires, non seulement ici, mais dans le monde entier, ne sont pas prêts pour cette vérité. L'homme d'affaires se cramponne encore au mythe de la vente. Le temps viendra où il se rendra compte qu'il n'a pas besoin de la cité, et que le dévouement et une échelle de valeurs honnêtes lui apporteront des revenus plus substantiels que l'art de la vente.

LA CITÉ.
Commenter  J’apprécie          31
Un chien a une personnalité. On la sent dans chaque chien que l’on rencontre. Il n’y en a pas deux qui soient exactement semblables d’humeur et de tempérament. Et tous sont intelligents, à des degrés divers. Il n’en faut pas davantage : une personnalité consciente et une certaine dose d’intelligence.
« Ils n’ont pas eu de chance, voilà tout. Ils souffraient de deux handicaps. Ils ne savaient pas parler et ils ne savaient pas se tenir debout, de sorte qu’il leur était impossible de jamais avoir de mains. Sans cette question de langage et de mains, nous pourrions très bien être à la place des chiens et les chiens à notre place.
- Je n’avais jamais envisagé la question sous cet angle, dit Grant. Je n’avais jamais considéré que vos chiens puissent être une race pensante…
- Non, dit Webster, avec une nuance d’amertume, non, bien sûr. Vous aviez sur mes chiens l’opinion de la majorité des gens. Vous les considériez comme des curiosités, comme des animaux de cirque, des petits compagnons amusants. Des compagnons capables de bavarder avec nous.
« Mais c’est autre chose, Grant. Je vous le jure. Jusqu’à maintenant, l’Homme a marché seul. Une seule race pensante, intelligent, se suffisant à elle-même. Pensez comme on aurait pu aller plus loin, plus vite, s’il avait existé deux races pensantes, intelligentes, à travailler ensemble. Parce que, comprenez-vous, les deux races ne penseraient pas de la même façon. Elles pourraient confronter leurs idées. L’une penserait à quelque chose que l’autre avait oublié. C’est la vieille histoire des deux têtes.
« Songez-y, Grant. Un esprit différent de l’esprit humain, mais qui travaillera en collaboration avec lui. Qui verra et comprendra certaines choses qui échappent à l’esprit humain, qui élaborera, si vous voulez, des philosophies que l’esprit humain ne pourrait concevoir.
Commenter  J’apprécie          30
Note de l’Editeur : Dans le cercle de famille, plus d’un conteur a dû recourir à l’explication classique : il ne s’agit là que d’un conte, l’Homme n’existe pas et non plus la cité, et d’ailleurs ce n’est pas la vérité qu’on recherche dans une légende mais le plaisir du conte.
Commenter  J’apprécie          30
Il faut aider les gens à se retrouver dans ce monde nouveau, mais ils ne doivent pas savoir qu'on les aide. Cela détruirait leur confiance en eux et le sens de leur propre dignité; or la dignité humaine est la clef de voûte de toute civilisation.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai lu, p. 7

« La première question qui se pose en effet, c'est de savoir su cette créature appelée l'Homme a jamais existé.
Dans l'état actuel de la question, et devant l'absence de preuve positive, l'opinion généralement admise est qu'il n'a pas existé et que l'Homme, tel qu'il apparaît dans la légende, n'est qu'une création de l'imagination populaire.
Peut-être l'Homme est-il apparu à l'aube de la culture canine comme un être mythique, une sorte de dieu racial, dont les Chiens pouvaient invoquer l'assistance.

En dépit de ces conclusions dictées par le bon sens, il se trouve des auteurs pour voir dans l'Homme un dieu plus ancien, un visiteur venu d'une terre mystique ou d'une dimension étrangère passer quelque temps pour guider les premiers pas de la civilisation canine, et puis qui est reparti là d'où il venait. »
Commenter  J’apprécie          30
Mieux vaut perdre un monde que de revenir au meurtre.
Commenter  J’apprécie          30
La politique telle que vous la pratiquez est morte. Elle est morte parce que n'importe quel minable gueulard et tapageur pouvait obtenir du pouvoir en recourant à à la psychologie des foules. Or, ça n'existe plus.. On ne peut pas pratiquer la psychologie des foules quand les gens se fichent bien de ce que devient ce qui est déjà mort: un système politique qui a cédé sous son propre poids.
Commenter  J’apprécie          30
Voici les récits que racontent les Chiens quand le feu brûle clair dans l’âtre et que le vent souffle du nord. La famille alors fait cercle autour du feu, les jeunes chiots écoutent sans mot dire et, quand l’histoire est finie, posent maintes questions :
« Qu’est-ce que c’est que l’Homme ? » demandent-ils.
Ou bien : « Qu’est-ce que c’est qu’une cité ? »
Ou encore : « Qu’est-ce que c’est que la guerre ? »
On ne peut donner à ces questions de réponse catégorique. Les hypothèses ne manquent pas, ni les théories, ni les suppositions les mieux fondées, mais rien de tout cela ne constitue véritablement une réponse.
Dans le cercle de famille, plus d’un conteur a dû recourir à l’explication classique : il ne s’agit là que d’un conte, l’Homme n’existe pas et non plus la cité, et d’ailleurs ce n’est pas la vérité qu’on recherche dans une légende mais le plaisir du conte.
Mais si ces explications suffisent aux jeunes chiots, en fait elles n’expliquent rien. Et l’on est quand même en droit de chercher la vérité, fût-ce dans des contes aussi simples que ceux-ci.
La légende, qui comprend huit contes, se transmet depuis des siècles innombrables. Pour autant qu’on puisse le déterminer, elle n’a pas de base historique ; les études les plus attentives n’ont pu mettre en valeur les étapes de son développement. Il va de soi que des années de transmission orale l’ont quelque peu stylisée, mais on ne possède aucun indice qui permette de découvrir dans quel sens s’est opérée cette stylisation.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (5464) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les plus grands classiques de la science-fiction

    Qui a écrit 1984

    George Orwell
    Aldous Huxley
    H.G. Wells
    Pierre Boulle

    10 questions
    4899 lecteurs ont répondu
    Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

    {* *}