Citations sur Demain les chiens (141)
Votre politique est morte. Elle est morte parce que le premier matamore qui savait crier plus fort que les autres pouvait parvenir au pouvoir en s'appuyant sur la psychologie des masses. Mais vous ne pouvez plus tabler sur la psychologie des masses quand les gens se fichent pas mal de ce qui arrive à quelque chose qui est déjà mort, à un système politique qui s'est effondré sous son propre poids.
LA CITÉ.
Skip, dans son ouvrage, Le mythe de l'homme, pose cette question : si l'être humain avait suivi un chemin différent, n'aurai-il pu, en fin de compte, atteindre à la grandeur du chien ?
Voilà un sujet auquel, peut-être, bien des lecteurs ont pris le temps de réfléchir.
On a frôlé le culte des ancêtres, cherché à glorifier la race. Puisqu'on n'arrivait pas à poursuivre les œuvres de l'homme, on a essayé de le glorifier, de le mettre sur un piédestal, comme on a coutume de le faire pour tout ce qui risque de disparaître. On est devenus un peuple d'historiens. Avidement, on a fouillé nos ruines, chéri les faits les plus insignifiants. Et ce n'était là que la phase initiale, le passe-temps qui nous a soutenus lorsqu'on a admis ce qu'on était vraiment : la lie de l'humanité.
J'ai lu, p. 146
« Et ces hommes marchaient seuls, murés dans une terrible solitude, parlaient avec leur langue comme des petits boy-scouts correspondent par signaux, incapables de pénétrer jusque') l'esprit de leur prochain comme lui parvenait jusqu'à l'esprit de Towser.
Ils étaient à jamais privés de ce contact personnel, intime, avec les autres créatures vivantes. »
Ou inventer des rêves de plusieurs siècles pour des hommes et des femmes qui en ont assez de la vie et qui ont soif de fantaisie.
Peut-être sommes-nous les demeurés de l'univers.
- Et les chiens, qu'est ce qu'ils en pensent?
- Eux? Croyez-le ou non, ils s'amusent comme des petits fous.
L'homme avait du mal à concilier la petitesse de son être avec le gigantisme des énergies à l'oeuvre sur cette planète monstrueuse.
Il y a si longtemps, se dit Jenkins. Il est arrivé tant de choses. Bruce Webster commençait juste ses expériences sur les chiens. Il venait à peine d’ébaucher son rêve de chiens parlants et pensants qui descendraient le chemin du destin la patte dans la main de l’Homme… ignorant que quelques siècles plus tard, l’Homme se disperserait aux quatre vents de l’éternité et laisserait la Terre aux robots et aux Chiens. Ignorant que le nom même de l’Homme allait disparaître sous la poussière de ans, et que l’on finirait par désigner la race humaine sous le nom d’une seule famille.
Après avoir lu ce conte, on est amené à croire, avec Rover, que l’Homme est dépeint dans la légende comme une antithèse délibérée de tout ce qu’incarne le Chien, comme une sorte de pantin mythique, une fable sociologique.
Il n’en faut pour preuve que la vanité des efforts de l’Homme, sa perpétuelle agitation, sa façon de chercher sans cesse à parvenir à un mode d’existence qui le fuit, peut-être parce qu’il ne sais pas exactement ce qu’il veut.