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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Maigret coule une retraite paisible depuis deux ans dans sa petite maison de Meung-sur-Loire. Une riche et autoritaire veuve, Bernadette Amorelle, 82 ans, des cimenteries et remorqueurs « Amorelle & Campois » d' Orsenne (lieu imaginaire des bords de Seine, non loin de Fontainebleau) l'y sollicite pour une enquête parallèle incognito (ce qui n'empêchera pas Maigret de re-côtoyer ceux du 36, quai des Orfèvres) : sa petite fille Monita est morte noyée il y a huit jours, elle qui savait si bien nager. La vieille dame pense à un meurtre et suspecte ses gendres, les frères Malik.

Orsenne : un coude majestueux de la Seine sous le soleil d'août, trois propriétés d'été splendides appartenant aux Malik, Amorelle et Campoix, des parcs immenses, des voiliers, des piscines, des cours de tennis, des pontons, des cigares à profusion, des mets fins, des soirées interminables …

L'un des deux frères Malik, Ernest, se révèle être une vieille connaissance de Maigret, un condisciple du lycée de Moulins où il passa ses jeunes années adolescentes. Fils d'un simple percepteur des impôts, il sut mener sa barque en épousant une des deux soeurs Amorelle, son frère Charles s'alliant par la suite à la seconde. Sa réputation : user de tous les moyens à sa disposition.
Maigret est vite agacé par son côté condescendant et hautain, son mépris silencieux à l'égard du simple commissaire de police qu'il est à ses yeux, son arrivisme masqué sous un vernis opaque d'humanisme et de sociabilité, ce tutoiement trop familier que Maigret ne se résout pas à lui renvoyer, sa manière ostensible d'étaler complaisamment ses biens, à démontrer sa supposée supériorité sociale de classe, cette manière de verrouiller dans un huis-clos familial silencieux celles et ceux qui l'entoure… cette détermination à taire un passé humble, celui issu d'une classe moyenne provinciale dont il a maintenant honte.

Maigret flaire de probables « squelettes dans les placards » et attend son heure. Ernest Malik coche toutes les cases du suspect idéal d'un meurtre non encore démontré, Maigret évolue comme un Columbo télévisuel ciblant un objectif tout tracé. La double détente d'une mise en abime finale en surprendra plus d'un.

Maigret s'immerge difficilement dans un milieu ambiant trop aisé, riche à en crever, hypocrite et fuyant, déterminé à le pousser à partir, résolu à l'acheter ou à le supprimer s'il le faut, pourvu que rien ne menace son assise sociale d'apparence respectable. Maigret s'entête, recherche les témoignages du petit peuple des écluses, de la servante de l'hôtel miteux où il couche, d'un ex-cambrioleur devenu honorable montreur animalier de Luna-parc …

Une nouvelle fois, Maigret déterrera des secrets de famille d'une noirceur absolue, dessinera le sombre et pathétique portrait d'un « homme nu » lâche, abject, exécrable et puant, habile à toutes les bassesses, résolu à tout pour ne pas déchoir socialement … et pour qui la notion de famille n'est qu'un levier comme un autre destiné à assoir ses ambitions. Maigret se satisfera, et comment le lui reprocher, du rebond ultime d'une enquête qu'il ne maitrise plus, pour, enfin, passer à autre chose en remerciant le destin qui lui n'oublie jamais rien…

Adaptation télévisuelle française de François Villiers en 1972, avec Jean Richard dans le rôle du commissaire.

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La première ligne du roman démontre qu'il date un peu. Les surgelés n'existaient pas et Madame Maigret en est réduite à écosser les petits pois, un par un, qui tombent à leur rythme dans une bassine émaillée.
Maigret est à la retraite, mais se lance sur une nouvelle enquête à la demande de la Bernadette Amorelle, 82 ans, qui habite du côté des boucles de la Seine, près de ses deux filles qui ont épousé deux frères, Charles et Ernest Malik. Elle doute que la mort de Monita, la fille du premier, retrouvée noyée, soit accidentelle. Quant à Ernest, il a deux fils, Jean-Claude dont on ne parle qu'au début du roman, et l'étrange Georges-Henri, ou plus exactement, l'enfant traité étrangement par son père.
Maigret s'installe dans l'auberge du coin où il n'y a jamais rien manger et mène l'enquête.
La vieille dame déraille-t-elle? Sans doute pas car on fait tout pour éloigner Maigret. La dame est l'actionnaire principale du groupe Amorelle et Campois (carrières, sablières, péniches, béton et une kyrielle de sociétés). Elle fait et refait son testament, le tout dans une atmosphère assez sordide et une intrigue pas très crédible.
Il y a aussi «un vieux jardinier qui semblait échappé d'un catalogue de marchands de graines», le vieux Roger Campois qu'on éloigne en Norvège, Mimille, dresseur de ménagerie qui sera utile à Maigret, le vieux Groux, l'aubergiste et sa servante, et les anciens collègues de Maigret au quai des orfèvres, qui lui donneront un coup de pouce par une nuit qui doit être sans lune.
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Du plaisir à relire un Maigret. En plus, ici, il est retraité depuis quelques mois, s'ennuie à regarder Mme Maigret écosser des petits pois. Alors quand Madame Amorelle, 82 ans vient lui dire que sa petite fille ne s'est pas suicidée mais qu'on l'a tuée, Jules… se fâche. Il va retrouver son instinct, ses amis au commissariat et la pipe à la main, mener son enquête à Orsenne. le tout est d'une lecture plaisante, cela fleure bon les hirondelles à vélo, le noir et blanc ( on est dans les années 1947), de la tendresse pour ses repas dans la cuisine avec Raymonde et ses coups de gueule contre ces bourgeois arrogants et je m'y suis laissée prendre, au point d'avoir envie d'en déguster d'autres bientôt.

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A peine lui a-t-il fait reprendre du service dans les romans précédents que Simenon a mis une fois de plus le commissaire à la retraite ! On ne s'en étonnera pas, la continuité temporelle n'ayant que très peu d'importance pour le romancier. D'ailleurs, il ressuscite au passage l'inspecteur Torrence, tué en service dans Pietr le Letton, la première enquête de Maigret.

Quoiqu'il en soit, l'heureux (?) pensionné (belgicisme) semble ravi de quitter quelques jours sa maison de Meung-sur-Loire pour mener l'enquête (avec l'aide de ses anciens collègues du quai des Orfèvres) sur la noyade d'une jeune fille, mort suspecte selon sa grand-mère venue demander son aide. S'ensuit une patiente recherche sur les secrets d'une famille, où l'appât du gain apparait vite ne pas être la seule motivation. C'est assez complexe, un peu rocambolesque (coup de revolver, enfant séquestré, appel à un ancien cambrioleur…). Mais une fois de plus, c'est l'ignominie cachée derrière la fortune, a réussite à tout prix et la respectabilité qui intéresse Simenon. Et si Maigret, fautes de preuves, ne peut rien contre ce monde de crapules, d'autres prendront les décisions qui s'imposent. Une justice immanente en quelque sorte.

Lien : https://maigret-paris.fr/202..
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