L'action se passe en janvier, dans une auberge du bocage vendéen où des paysans sont venus pour la vente aux enchères d'une « cabane », une ferme et ses prés attenants. Alors que la soirée se déroule dans la salle commune, un des éventuels acheteurs est assassiné dans sa chambre et l'importante somme d'argent qu'il destinait à l'achat a disparu.
Maigret, qui dirige alors la brigade mobile de Nantes, se rend sur les lieux pour interroger les occupants de l'auberge et procéder à une reconstitution méthodique.
Se déroulant sous une pluie glaciale d'hiver, dans une auberge isolée « au plus lointain de la Vendée », la nouvelle est la longue et patiente reconstitution d'un crime par
Maigret, qui sans relâche, reprend les choses, pose et repose les mêmes questions, fait répéter à chacun ses moindres gestes. La description des lieux, de la salle aux chambres, de la cave à la cuisine, est précise, minutieuse. Comme l'est celle des témoins présents le soir du crime : l'aubergiste, sa femme et leur bonne, un vieux pêcheur d'anguille, un douanier, un fermier ruiné, des paysans venus pour une vente. Tous peuvent être coupables d'assassinat et de vol dans cette affaire où il n'est pratiquement question que d'argent, celui que certains ont perdu et celui que d'autres possèdent encore, celui qui permet de rêver à une vie meilleure, ou, plus prosaïquement, celui que l'on désire par cupidité.
Cette nouvelle, rare incursion de
Simenon dans le roman à énigme en lieu clos, est très réussie. Les personnages sont bien typés et crédibles et l'atmosphère froide et humide qui entoure l'auberge accentue encore la tristesse d'une histoire dans laquelle l'argent n'est finalement qu'un moyen de lutter contre la peur de l'abandon et de la solitude. Même
Maigret est triste dans la voiture qui le ramène à Nantes sous la pluie. Sale temps, sale métier !
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