Grand prix du Festival International de la BD d'Angoulême 2024, il était donc temps pour moi de lire
Posy Simmonds !
Londres. Décembre 2016.
Cassandra Darke, riche marchande d'art divorcée, radine et d'une franchise cinglante, connaît des démêlés judiciaires pour avoir vendu des copies non autorisées du sculpteur
McMullen. Quelque temps plus tard, cette misanthrope mise au ban de son milieu trouve un p.istolet, un chargeur et un gant dans le sous-sol de sa très confortable demeure de Chelsea où logeait sa nièce Nicki. Acculée devant les déboires qu'elle enchaîne sans trop s'en faire, Mrs Darke décide alors de mener l'enquête !
L'autrice
Posy Simmonds nous embarque dans un polar psychologique qui démarre doucement mais sûrement de facon non linéaire. L'album est narré à la première personne du singulier : la plume est incisive, sans concession à l'image du sacré numéro qu'est Cassandra, antipathique à la Tatie Danielle et anti-héroïne pourtant très attachante !
Si l'autrice égratigne la bourgeoisie anglaise en nous montrant les deux visages de Londres (pauvre et aisé), elle analyse aussi les relations familiales et sociales sur fond de non-dits, hypocrisie, misère et histoire de sous.
Le graphisme très original m'a d'abord surprise puis conquise : on est vraiment dans un "roman graphique" avec un texte qui déborde parfois sur le dessin. D'ailleurs, ce dernier est tantôt dans de petites cases, tantôt hors case.
Posy Simmonds insère aussi de splendides planches pleines page et sans bulles, à la "Où est Charlie". Son pinceau fige les expressions des personnages en faisant ressortir leurs travers de façon théâtrale et cynique à souhait !
Un excellent roman graphique qui entremêle polar et satire, sans langue de bois.
→ BD empruntée à la bibliothèque de Caen
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