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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En lisant ce magnifique roman de Maud Simonnot, les larmes me sont montées aux yeux plus d'une fois, oui, parce que c'est triste et cruel, mais surtout parce que c'est sublimement écrit. La beauté du paysage et de la langue nous rentre dedans et nous habite par la suite, comme un fantôme qu'on ne voudrait pas oublier.

Le chant des oiseaux nous reste dans le creux de l'oreille, comme si le roman s'était transformé en un étrange coquillage en cours de route. Il abrite une si jolie mélancolie et il nous reste dans le creux des mains longtemps après la lecture. Longtemps, nous resterons sans voix, avec seulement un lointain sifflement, tendre et étonnement doux, pour combler le silence.
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« Lily le serre très fort dans ses bras au milieu du dortoir mal éclairé et le rassure. Tout en se disant que les loups les plus féroces de cette île sont déjà entrés dans la bergerie. Ils en sont même les gardiens. »

C'est l'histoire de Lily et du petit, deux jeunes enfants placés dans le sinistre « orphelinat de la honte » à Jersey dans les années 50, deux innocents broyés, abusés, deux malheureux « oiseaux en cage », doublement prisonniers de cette institution sordide et de cette île qui les coupe du monde.
Soixante ans plus tard, c'est pour enquêter sur le passé de son père que la narratrice de se rend sur les lieux, dans ce petit bout du royaume britannique au large de la Normandie plus connu pour ses paysages bucoliques et ses coquets cottages que pour la triste réputation de cette abominable institution. Une enquête compliquée durant laquelle elle se heurte au mutisme des habitants, peu enclins à lever le voile sur cette sombre affaire, mais qui la conduira sur les traces de Lily et du petit Simon, son père, à jamais marqué par cette enfance douloureuse.
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Avec ce roman aux allures de récit, Maud Simonnot confirme le talent qu'elle avait démontré dans « l'enfant céleste ». Encore une île, encore l'enfance et toujours un regard plein de tendresse sur la différence, la singularité. Mais là où son premier roman était lumineux et poétique, celui est teinté de réalisme et revêt une tonalité beaucoup plus sombre, plus dramatique. Et pourtant, paradoxalement, la lecture en est douce. Traitée toute en pudeur, avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse ce récit est adouci par l'alternance des temporalités qui nous plonge dans ces heures sombres en leur apposant le filtre des ans et du temps écoulé. Un texte qui nous offre des instants de grâce aussi, lorsqu'elle évoque la nature, les oiseaux, symboles de libertés pour ces deux oisillons, ou encore lorsqu'elle évoque la force du lien qui les unit.
Un roman bouleversant et très émouvant. Tragique et beau.
Incontournable et inoubliable
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De nos jours, un jeune femme ornithologue arrive à Jersey, une petite île au coeur de la Manche, pour découvrir le passé mystérieux de son père.
Petit il aurait été placé à l'orphelinat de Jersey qu'il aurait quitté ensuite autour de ses 5 ans.
Parallèlement à l'enquête qu'elle va mener, nous suivons la vie de Lily en 1959, orpheline depuis peu. La vie à l'orphelinat est horrible. Les enfants sont régulièrement battus pour chaque petit écart de comportement. Mais la violence ne s'arrête malheureusement pas là…
Lily est particulière, plus forte, plus têtus et avec une envie de liberté qui menace l'autorité en place. Elle se retrouve alors régulièrement enfermée, privée de nourriture et battue.
Malgré la vie difficile qu'elle mène, elle fera tout pour protéger « le petit » et parviendra même à se passionner pour les oiseaux.
Ce roman est prenant ! Les chapitres sont très courts et très bien rythmés. On suit à la fois les découvertes récentes de l'ornithologue et le mystérieux passé de Lily. Dès le départ on sent que Lily est différente des autres orphelins mais on apprend seulement vers la fin pourquoi…
On se pose également beaucoup de questions :
Pourquoi Lily a-t-elle été abandonnée ?
Qu'est-ce qui lie l'ornithologue et Lily ?
Qui est donc « le petit » ?
L'auteure à la particularité de ne pas nommer ses personnages, ce qui ne gêne en rien la lecture. Par exemple nous ne saurons jamais le prénom de l'ornithologie, cas son enquête est racontée à la 1ère personne. Cela permet d'universaliser l'histoire de Lily.
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Ma note : 18/20 Un livre bouleversant, inspiré de faits réels et très documenté qui raconte les horreurs vécus par les orphelins d'après-guerre…
#Frimousse
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De son enfance à l'orphelinat de Jersey dans les années 50, il n'a plus aucun souvenir. Soixante ans plus tard, un prénom lui revient en mémoire Lily.
Sa fille décide de se rendre sur l'île pour mener son enquête et découvrir le passé de son père.

Confrontée à des habitants au silence coupable, elle finira par lever le voile sur l'histoire sordide qui entoure l'établissement et sur cette mystérieuse Lily.

Lily, cette étrange petite fille qui protège le Petit et qui s'évade dans la forêt pour oublier un quotidien violent. Elle virevolte, elle danse avec les arbres, écoute le chant des oiseaux, rencontre l'ermite de l'île. Elle fuit un quotidien sordide. Jusqu'au jour où le malheur frappera.

En s'appuyant sur le fait divers de l'orphelinat du Haut de la Garenne, l'auteure explore le monde de l'enfance.

Un roman poétique et parfois brutal où la nature est omniprésente.

Ce roman est un bijou. Il laisse mon coeur en miettes...

Une lecture que je vous recommande.
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Au fil des chapitre, l'on suit l'histoire de deux points de vue, celui de Lily et le Petit, deux orphelins, puis d'une jeune femme, qui soixante ans plus tard va enquêter sur le passé de son père qui aurait connu cet orphelinat.
Lors du point de vue de Lily, l'histoire de l'orpheline va peu à peu s'éclaire avec les découvertes de la narratrice adulte.
C'est un texte beau et plein d'émotions, dont la lecture m'a tenu captivée. le sujet abordé est difficile, mais il est traité avec finesse, et l'horreur n'est jamais décrite explicitement. Lors de ma lecture, j'ai retrouvé le plaisir doux-amer que j'avais ressenti lors de ma lecture de Elle s'appelait Sarah lorsque j'étais en troisième.
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Une jeune femme de 40 ans se rend sur l'île de Jersey pour enquêter sur le passé de son père qui a été pensionnaire à l'orphelinat de la honte.
Le brouillard se lève petit à petit sur l'histoire de son père et de Lily, pensionnaire également.
Un récit tout en finesse et en tendresse.
Encore un très beau roman de Maud Simonnot.
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L'heure des oiseaux est un livre extrêmement court et infiniment triste. Jersey sert de décor à une histoire fictive mais qui a un réel accent d'authenticité. le récit alterne deux époques dans de très brefs chapitres : une qui date de soixante ans et qui raconte l'histoire de Lily et du Petit (respectivement 8 et 5 ans), abandonnés, oubliés dans un orphelinat de l'île. Comme tous les autres pensionnaires, ils subissent des violences physiques et psychologiques. Un jour le scandale éclate mais l'affaire est étouffée « au nom d'un principe absolu : la discrétion est l'ingrédient essentiel de la prospérité d'un paradis fiscal. » Et il y a aussi l'enquête actuelle de la narratrice : elle débarque sur l'île à la recherche des souvenirs de son père, hanté par une mémoire incomplète et tourmentée. Lui aussi a séjourné à l'orphelinat. Elle se heurte au mutisme des habitants et des témoins de cette période, plus enclins à enterrer un passé qu'à faire éclater la vérité : « Sous les banques et les tapis de primevères dorment le sang, les larmes et les anciennes peurs. L'île aux Fleurs cache la mort dans ses entrailles. »

L'horreur (sans trop de détails heureusement) est palpable à chaque page, pesante, étouffante. L'atmosphère, fort sombre, contraste cependant avec des instants de grâce. La présence de couleurs, d'odeurs, de gazouillis apporte un peu de baume à la vie misérable de Lily, à son quotidien sordide. L'enfant que la narratrice, ornithologue, présente « comme un oiseau en cage« , se connecte à la nature et surtout aux nombreux oiseaux qui « lui font fête » et mangent dans sa paume.

Les réponses à la quête de la narratrice semblent parfois trop faciles (mais peut-être que certaines consciences en fin de vie doivent être soulagées !), personnellement j'aurais aimé un peu plus de détails. Et même si la transidentité de Lily ne semble pas nécessaire, le récit est bouleversant, déchirant. Il souligne la noirceur de certains êtres inhumains, leur lâcheté, mais aussi et surtout la force des sentiments. le lecteur éprouve un immense chagrin et une sensation de gâchis face à une enfance outragée et piétinée ainsi qu'une admiration sans borne devant l'amour inconditionnel des deux enfants dont l'un réussit à sauver l'autre, au péril de sa vie.

À voir : le documentaire d'ARTE sur Jersey, l'orphelinat de la honte diffusé en 2020 et disponible jusqu'au 11 décembre 2022.
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Inspiré de très sombres faits réels, ce court roman est aussi et malgré tout, empreint de poésie. Une fois ouvert, on ne le lâche qu'à l'ultime mot. le coeur empli d'effroi et de tristesse à la pensée de toutes ces victimes qui, avec un début de vie bien malheureux, connaîtront la cruauté et l'innommable.
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L'heure des oiseaux de Maud Simonnot

C'est un tout petit livre que celui de Maud Simonnot, mais combien il restera marqué dans ma mémoire. Nous sommes en 1959, sur l'ile de Jersey à quelques encablures de Granville. Jersey c'est le paradis des millionnaires, de tout ceux qui fraudent le fisc sur la planète. Dans cette île anglo-normande d'où la référence à Granville, c'est aussi dans cet écrin de verdure, celui d'un orphelinat du Haut de la Garenne, qui dans les années 1950 à sa fermeture en 1986, a été le théâtre d'agressions sexuelles pédophiles, dans des pièces secrètes en sous-sol. A sa fermeture en 1986 la police découvre un fragment de crâne d'un enfant. A partir de cette découverte, des témoignages de plus de 160 personnes révèlent avoir été physiquement et sexuellement abusées par des personnes invitées par les responsables de cet orphelinat pour assumer leurs déviances sexuelles . Une partie du gouvernement de l'ile essayera d'étouffer l'affaire, lit-on dans un article du Monde du 1 juin 2021 : révélant que lorsque que Graham Power s'est saisi de l'affaire il a été à sommé de s'occuper des affaires courantes et de ne pas faire de vague. Evidemment, il sera limogé. Mais revenons à ce livre L'heure des Oiseaux de Maud Simonnot en suivant Lyly et Simon qui comme l'indiquera à la fin de son ouvrage sont des personnages fictifs dont leur histoire est librement inspirée des faits réels et des informations provenant d'articles de presse, de livres, de documentaires sur ce sujet. Pour survivre à la cruauté des responsables de cet orphelinat, Lily puise tout son courage et Dieu sait qu'il lui en faudra, dans le chant des oiseaux et en se liant d'amitié lorsqu'elle s'échappe de l'orphelinat, au risque de sanction les plus terribles, avec un vieil ermite vivant de la nature au fond d'un bois et en donnant un amour inconditionnel au Petit qui sera en fait Simon. Soixante plus tard, une jeune femme se rend sur l'ile pour enquêter sur le passé de son père. « le jour où je suis arrivée dit-elle sur l'ile, il neigeait. J'avais rêvé d'azur, de voiliers et de soleil couchant. J'ai débarqué en pleine tempête dans un endroit où personne ne m'attendait. » Par facilité elle choisit un vieil hôtel dans un port Sud de Saint-Hélier, à quelques kilomètres du lieu du crime. « Dès le lendemain, j'ai voulu voir l'orphelinat. Une immense bâtisse victorienne en granit, rendue plus lugubre encore par son histoire et le fait que depuis des années elle est abandonnée aux vents et aux dégâts du temps. » Un des orphelins, parmi les témoins les plus important du procès avait souhaité voir démolir cet endroit symbole de son traumatisme. Dans ce sombre bâtiment bordant la forêt à la sortie du village des dizaines d'enfants placés par l'Assistance publique avait subi l'inavouable ; maltraitances physiques, humiliations, privations de nourriture de soin, punitions et sévices sexuels. Tout avait débuté en 2008 lorsqu'on avait dégagé les restes d'un corps enterré dans une cave de l'orphelinat sous une dalle de béton. Un appel téléphonique anonyme ayant précisé au commissariat l'emplacement des ossements. Les policiers ont tenté de dresser la liste des personnes impliquées et celle des victimes. L'une comme l'autre fût difficile à établir : de l'orphelinat fermé en 1986 on n'avait conservé aucun registre des employés ni des enfants. « En outre la police locale qui se divisait entre une police dite officielle et une police honorifique constituée de connétables, centeniers et vingteniers , des citoyens élus depuis le XIVe siècle par les paroissiens pour le maintien de l'ordre, débordée par une si grosse affaire , n'avait rien fait dans les règles. » Les preuves ont été égarées, les analyses et témoignages contredits, les informations confidentielles divulguées, des témoins intimidés et comme je l'ai dit plus haut, le chef de la police dont l'intégrité gênait les notables locaux, limogé. Dans l'ile Britannique l'onde de choc s'éteignit aussi vite qu'elle s'était levée et le baillage de Jersey put retrouver sa légendaire tranquillité, ses banques et son bocage verdoyant. Paragraphe par paragraphe en alternance, nous suivons les démarches conduites par cette jeune femme sur les traces de son père et celle de Lily, une très jeune enfant beaucoup plus mure pour son âge, qui comprendra bien avant tout ce monde les dangers dont elle va devoir faire face et notamment pour protéger le Petit, dans cet enfer que fut cet orphelinat à Jersey. L'on ne peut, ne pas faire référence à l'enquête de la commission CIASE, révélant que 216 000 mineurs ont été victimes de prêtres, de diacres et religieux depuis 1950. Grâce à l'écriture de Maud Simonnot, nous passons si j'ose dire de l'ombre à la lumière. L'ombre : celle obscure de cet orphelinat : la recherche des victimes mais aussi celle des auteurs leur interpellation. Auteurs des faits qui ont su se draper dans leur honorabilité séculaire. La lumière : celle de la poésie de la campagne, des bords de mer, celle de la rencontre avec ce vieil ermite et celle de la musique des chants des oiseaux narrée avec délicatesse par Maud Simonnot. L'heure des Oiseaux de Maud Simonnot, je vous invite à le découvrir pour ne pas oublier les enfants de cet orphelinat. Bien à vous.
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Nous découvrons la narratrice alors qu'elle vient de débarquer sur l'île de Jersey qui a fait la une des journaux en 2008, alors qu'éclatait un scandale médiatique, à la suite de révélations de maltraitance et d'abus sexuels exercés à l'encontre de jeunes enfants, dans l'orphelinat du « Haut de la Garenne ».
Son père y ayant séjourné jusqu'à ses cinq ans environ, avant d'être adopté en France par une famille aimante, elle lui a fait la promesse de tenter de retrouver cette partie de son enfance, profondément enfouie dans les arcanes de sa mémoire. du fait de son jeune âge à l'époque, ou par réflexe de protection, il ne se souvient que de très peu de choses, si ce n'est d'une petite fille, à peine plus âgée que lui, qui lui offrait espoir, tendresse et protection. Sa fille va donc partir à la recherche de « Lily » et tenter de savoir qui était et ce qu'est devenue cette jeune personne, seule source de douceur dans un milieu d'une violence et d'une noirceur que nos mots peinent à qualifier.
Les chapitres alternent le récit de la narratrice et les évènements qui se sont déroulés à l'orphelinat soixante ans plus tôt.
Un très beau livre qui évoque avec une grande pudeur et une belle écriture la cruauté et la lâcheté humaine, mais aussi le pouvoir des sentiments, la transmission et la force des liens. Je ne peux que recommander cette lecture qui m'a profondément touchée.
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