Mes frères, il existe sept pêchés dans ce bas monde : gagner de l'argent sans travailler ; posséder la connaissance, mais sans partage ; faire du commerce sans moralité ; une science sans humanité ; aimer sans sacrifices et ... peut-être le pire de tous : pratiquer une politique dépourvue de principes. Ce péché-là, je ne peux le pardonner.
Une nation ne doit pas être jugée à l'aune de la richesse qu'elle produit, mais du bonheur qu'elle engendre.
Tout compte fait, si je devais retenir quelque chose de ma vie, l'essentiel n'est pas ce que j'ai fait, mais ce que j'ai essayé de faire : aider les miens du mieux possible dans la période la plus effroyable de leur histoire. Retiendra-t-on cela ? J'en doute, car le mal perpétré par les hommes leur survit. Le bien est souvent enterré avec leurs os...
Je crois que l'on est effrayé de la vieillesse comme de tant d'autres choses dont l'imagination s'inquiète et s'alarme. On la redoute par ce qu'elle nous semble l'avant-garde de la mort.
Là où il n'y a le choix qu'entre lâcheté et violence, je conseillerais la violence.
A quoi sert la liberté, si elle n'inclut pas la liberté de commettre des erreurs ?
Au cours de ces années vécues en Afrique du Sud, à aucun moment je ne me suis senti déraciné. J'ai toujours su que les seules racines qui comptaient sont celles que l'on tisse au jour le jour, au temps présent. Des racines qui n'attachent pas, qui ne vous séparent de personne. Rester noué à une terre, sa terre, sa maison, sa famille, voilà autant d'entraves qui vous empêchent d'aller vers les autres et vous rendent incapable de les accueillir pleinement
- Vous ne désespérez donc jamais ?
- Bien sûr que si. Seulement, lorsque cela m'arrive, je me souviens que, tout au long de l'histoire de l'humanité, le chemin de la vérité a toujours fini par triompher. Le monde connu des tyrans, des assassins, et pendant un certain temps, on les a crus invincibles. Mais, en fin de compte, ils se sont toujours écroulés. Je ne l'oublie pas.
L'ahimsa consiste à ne jamais blesser, en aucune manière, une créature vivante quelle qu'elle soit. p 90.
Je vais vous faire une confidence. Au moment de partir pour l'Angleterre, je considérais la violence comme une réponse cohérente à l'injustice. Ma poltronnerie, qui allait de pair avec une timidité maladive, y trouvait une sorte de bouclier. La découverte du Royaume des Cieux a modifié cette vision, et ma perception du monde en fut totalement changée. J'ai compris que le précepte ''œil pour œil'' n'avait d'autres conséquences que de rendre l'humanité aveugle, et que la vraie violence, la pire, c'est la misère. p 39