AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 130 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans les Corbières, le château des Testasecca succombe de jour en jour davantage aux outrages du temps. Ses propriétaires, ruinés, sont au bord de l'expulsion. le flamboyant père vigneron, Léon, a beau se draper dans sa superbe et multiplier les coups de poing au village, la mère Diane jongler de son mieux avec les dettes qui plombent les comptes, leurs enfants Clémence et Pierre, dix-sept et quinze ans, se rendent bien compte que leur situation est aussi périlleuse que celle de leur fabuleuse forteresse. Pour autant, pas plus que leurs parents, la fille qui, comme un homme, s'attèle avec résolution aux travaux de gros oeuvre les plus urgents, et le fils, braconnier dans l'âme, qui connaît comme sa poche les hauts plateaux alentour, ne sont prêts à se laisser chasser de leur ancestral repaire. Et s'il le faut, c'est un comité armé qui accueillera huissiers et gendarmes…


Posséder un château n'est pas une sinécure. Qui plus est une forteresse follement campée sur les contreforts montagneux du massif des Corbières, dans le paysage âpre d'une nature sèche et sauvage, à l'austérité aussi ingrate que menaçante. Car, au-delà des tracasseries financières et des appétits immobiliers sur le point de leur donner le coup de grâce, c'est d'abord l'inexorable attaque du temps et des éléments que les Testasecca affrontent dans un combat inégal et perdu d'avance. La nature des Corbières devient un personnage à part entière, magnifique mais dangereux, car doté d'une puissance imparable, imprévisible, qui, lorsqu'elle s'acharne, réveille craintes, superstitions et antiques croyances.


Parfaitement réaliste quant à son versant humain, où une poignée d'êtres anticonformistes voient leur liberté rognée peu à peu par le triomphe d'un matérialisme normatif symbolisé par le bitume et le béton, la narration verse dans la magie du conte lorsqu'elle évoque fantastiquement, comme en écho au souvenir des perceptions d'enfance de l'auteur, la fabuleuse architecture du château-fort, de terrifiants orages et de dévastateurs incendies de forêt, une faune effrayante et de maléfiques créatures cachées dans les replis de la montagne. Ne reste au lecteur qu'à lâcher prise et à se laisser porter par l'écriture magique de Guillaume Sire, qui, d'une manière qui m'a évoqué Franck Bouysse, sertit la noirceur de son histoire dans des phrases d'une beauté lumineuse lorsqu'elles évoquent son cadre naturel, et, comme dans Buveurs de vent, joue des symboles et du conte pour exprimer la rébellion contre un monde sclérosant. Une résistance qui se teinte d'ailleurs ici d'une touche de subversion, dont on pourra retrouver un écho chez Edward Abbey et les scènes de sabotage de son Gang de la clef à molette.


Dans un registre très différent d'Avant la longue flamme rouge, récit haletant et bouleversant d'une histoire vraie, ce conte symbolique, qui oppose une nature vengeresse à la cupidité suffisante d'hommes persuadés de l'avoir domestiquée, réinvente étonnamment le talent de Guillaume Sire. S'y révèle notamment une nouvelle facette, particulièrement esthétique, de sa plume. Nouveau coup de coeur pour cet auteur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          904
Qu'est-ce qui n'est pas impossible ?

Telle est la devise, plutôt surprenante, des Testasecca, illustre famille dont un ancêtre, le capitaine Clodomir a combattu en hurlant à ses soldats « tenir est impossible, mais je vous le demande, mes amis, je vous le demande au nom de Dieu, de la France et de l'Empereur : qu'est ce qui n'est pas impossible ? »

Bon sang ne saurait mentir, quand un notaire véreux associé à un promoteur et à un maire affairiste, vole pour une bouchée de pain, la propriété délabrée et jugée en état de péril, Léon, le père, Diane, la mère, Clémence et Pierre, les enfants, secondés par Bendico, le chien, vont tenir les Contreforts, en tentant l'impossible, armés d'un tracteur Hyperélectreyon, véritable char d'assaut, soutenu par une infanterie dotée de cartouches aux germes de blé !

Epopée à la Raspail, glorifiant les héros de la lignée, la baronne Mahault, Izambar le Magnifique, Eugénie, Piotr, dans le décor sauvage et superbe des Corbières, au milieu d'une faune conquérante et d'une flore tantôt agressive, tantôt apaisante.

S'appeler tête sèche n'impose pas d'avoir le gosier sec et ces pages sont allègrement arrosées de Corbières, Cabardés, Malepère, Minervois et autres crus et potions magiques, dégustés en appui de gibiers prélevés pour sauvegarder les récoltes et les vignes. Un festin appétissant !

Ce roman m'a séduit avec ses personnalités emphatiques (fonctionnaires et gendarmes inclus), un scénario addictif, bouleversant, mortel, et une prose poétique, musicale, onirique. Un authentique bonheur qui nous plonge dans une France anticonformiste aussi éternelle que fabuleuse.

Qu'est ce qui n'est pas impossible à Guillaume Sire ?
Commenter  J’apprécie          852
La vie de château en ruine.
De nos jours mais hors du temps, le baron de Testasecca et sa petite famille tentent de sauvegarder le patrimoine familial, un château qui fait son âge, isolé dans les Corbières. Des rêves plein la tête mais les poches vides, menacés d'expulsion et pressurisés par des promoteurs immobiliers sans scrupules, ils vont rentrer en rébellion et se retrancher dans leur domaine. de bons réfractaires gaulois comme je les aime. Les gendarmes auraient dû rester à Saint-Tropez.
La faune locale se mêle à la partie avec une invasion inexpliquée de chevreuils qui ravagent les cultures.
Le combat est inégal, la vie s'écroule au même rythme que les murs du château mais les causes perdues sont les plus belles. Pot de terre contre pot de fer, David contre Goliath, le PSG contre le Réal de Madrid, ODP31 contre les kilos en trop, Fort Alamo : chacun ses combats.
Le casting familial est une réussite. le baron, Léon, a le sang aussi chaud que bleu. Bon vivant, force de la nature, il abuse de ses poings et du vin. Un gargantua à particule. Son épouse, Diane est une ancienne parisienne devenue châtelaine. Elle a la tête sur les épaules et tente de sauver les meubles. Une pragmatique sans accent. Clémence, 17 ans, est la vraie héroïne du roman. Révoltée par nature, guerrière dans l'âme, reine de la bidouille, elle est capable de transformer un tracteur en engin de guerre, façon Mad Max du recyclage. Pierre, 15 ans, est un contemplatif qui brille dans le braconnage. A défaut d'ami, il fréquente les légendes et entretient les superstitions locales. Quand ils ne sont pas poètes, ceux qui parlent aux fées passent souvent pour les idiots du village.
Ce roman de Guillaume Sire est une petite merveille. Il est impossible de résister au charme des personnages. La nature aride et venteuse des Corbières offre en plus un décor de western à l'aventure. Il ne manque que la musique d'Ennio Morricone.
L'attachement viscéral des personnages à leur terre est magnifiquement décrit. C'est comme si l'auteur avait écrit son livre sur les murs du château. de façon subtile, Guillaume Sire s'attache à défendre les différences, les gens qui sortent du cadre, libérés du poids des normes. Mais à quel prix ? L'effort contre les forts sur les contreforts.
Je ne peux que conseiller ce roman qui est aussi un bel hommage de l'auteur aux paysages de son enfance. Lecture à coupler aussi avec une visite du massif des Corbières… avec quelques dégustations de vin pour mieux ressentir la magie des lieux.
Commenter  J’apprécie          825
On est loin du Cambodge dévasté par la guerre, comme dans Avant la longue flamme rouge, le roman précédent de l'auteur. C'est pourtant aussi une guerre que mène la famille de Testasecca, sur ses terres audoises, dans les ruines du château qui fut le témoin les exploits de ses ancêtres.

Si Diane mène un combat inégal contre un ennemi impalpable mais toujours vainqueur, luttant avec les banques, les créanciers et les services administratifs de tout poil, son mari, Léon, utilise d'autres armes, ses poings et ses coups de boule légendaires, d'autant plus prompt à dégainer que l'alcool lui a chauffé les sangs.

Camille a choisi une autre forme de lutte : elle sait manier l'outil et s'acharne contre l'obsolescence : rien ne lui résiste, le matériel, les murs, les ordinateurs, à chaque panne sa solution …

Et puis Pierre, que les villageois regardent avec un respect empreint de crainte, depuis que la sinagrie l'a sauvé des flammes…

La situation se dégrade lorsque la famille est menacée d'expulsion par un arrêté de péril…

Le principal écueil de l'ouvrage pour le lecteur béotien tient à la description savante des travaux multiples nécessaires pour essayer d'éviter l'effondrement définitif du château. Deux solutions : se procurer « l'architecture et la restauration pour les nuls » ou se faire une raison et considérer simplement que ce qui est écrit veut juste dire que l'état de décrépitude s'aggrave et peu importe que ce soit les échauguettes ou les mâchicoulis.. J'ai opté pour cette deuxième approche !

Hormis cet obstacle qui démontre la documentation précise de l'auteur, le récit est réjouissant. Il y règne une ambiance de cape et d'épée, et l'aventure est portée par des personnages entiers et truculents qui font les bons romans. Et il y a fort à parier que le regard bienveillant porté sur les chevreuils qui peuplent nos campagnes sera un peu différent ...

C'est aussi le talent de conteur de Guillaume sire qui fait mouche encore une fois.

Merci à Netgalley et aux éditions Calman-Lévy.
Commenter  J’apprécie          731
Sur les contreforts des Corbières, du côté de Carcassonne, le château de Montrafet domine… ce domaine prestigieux autrefois, appartient à la famille Testaseca dont la splendeur s'est quelque peu délitée dans le temps, puisqu'ils sont au bord de la ruine.

Dans la famille, nous avons Léon, personnage haut en couleurs, plus prompt à se servir de ses points qu'à manoeuvrer habilement pour se mettre qui il faut dans sa poche, pour se sortir du marasme actuel. Son épouse, Diane, parisienne transformée en châtelaine par amour, les yeux rivés sur les comptes, les factures et autres mises en demeure.

Ils ont deux enfants : Clémence, l'aînée pour laquelle la mécanique ou la « maçonnerie » n'ont aucun secret, prête à tout pour défendre le château et la famille, et qui pétille d'intelligence. Pierre, le cadet, plutôt rêveur, toujours en train de relever les pièges avec lesquels il attrape entre autres des perdreaux. Et, n'oublions pas Bendico, le chien, membre à part entière de la famille.

La lutte pour trouver des subventions va être rude, car il ne suffit pas d'étayer les murs pour qu'ils ne tombent pas, il faut trouver des solutions plus pérennes. Un classement « monument historique » est en vue, mais les tentations sont trop grandes pour notaires, véreux, édiles en quête de taxes et promoteurs immobiliers de tous poils. On déclare l'expulsion de la famille et on commence les travaux sans avertir personne. Ce sera le début d'une guerre sans merci…

Sur fond de légendes que l'on raconte le soir à la veillée, avec les sinagries et autres démones, qui permettent de tenir les enfants, tranquille. Une des légendes s'est bâtie sur l'incendie qui a détruit le côteau mais préservé miraculeusement Pierre, entretenant ainsi les superstitions.

On fait la connaissance des ancêtres illustres, Jehan Crèvecoeur, la baronne Mahault, le capitaine Clodomir, Izambar le magnifique, Piotr… Léon va tenter de perpétuer la lignée en donnant leurs noms à chacun de ces grands crus (mais l'Europe de Bruxelles s'intéresse davantage à la distance séparant chaque pied de vigne qu'à une homologation en vins bio….

J'ai beaucoup aimé plonger dans les termes techniques, ce n'est pas tous les jours qu'on parle de mâchicoulis, tourelles, échauguettes, encorbellement, le vocabulaire d'une époque, pourtant pas si lointaine. J'aime beaucoup cette région, l'Aude (mais aussi l'Ariège) les châteaux cathares…

Ce roman est aussi intéressant par son rythme, l'histoire démarre tranquillement, et peu à peu tout s'accélère et on ne lève plus le nez du livre.

Je vais garder, au passage, l'image de Clémence partant à l'assaut, au volant de son Hyperélectreyon, qu'elle a rafistolé elle-même, tel un chevalier, chevauchant son destrier pour partir à l'assaut…

Sous la plume de Guillaume Sire, on se sent des ailes, et on a l'impression de participer à ce combat de David contre Goliath, avec ces personnages plutôt magnifiques, comme dans un roman de cape et d'épée, sur une terre dont l'histoire est très riche…

Même si je suis moins enthousiaste qu'avec son roman précédent « Avant la longue flamme rouge », ce roman m'a beaucoup plu par sa truculence et la cause qu'il défend, et j'espère qu'il va faire bouger les choses pour que cette famille puisse enfin sauver son château…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Levy qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver un auteur qui me plaît décidément beaucoup.

#Lescontreforts #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          440
COUP DE COEUR!!
Guillaume Sire signe avec Les Contreforts un roman époustouflant qui entraine le lecteur dans la région de son enfance . Aux portes de Carcassonne en pays cathare sur les contreforts des Corbières s'élève le château de Montrafet. Y vit depuis des siècles la famille Testasecca. le baron Léon de Testasecca, son épouse Diane et leurs deux enfants Clémence et Pierre . le château tombe en ruine, l'argent manque mais l'orgueil et l'appétit de vivre animent le clan.
Contre vents et marées ils font face et lorsqu'ils se voient menacés d'expulsion la rage les anime et la résistance commence. La tragédie peut commencer, l'orage éclater, les flammes tout ravager les Testasecca ne peuvent pas céder.
Tragédie épique et baroque en V actes ce roman est une pépite. La plume de Guillaume Sire nous fait passer du rire aux larmes, du burlesque à la tragédie, sait se faire légère et aérienne.
Voilà vous l'aurez compris je suis tombée sous le charme .
Un très grand merci aux éditions Calman-Lévy pour ce partage en avant-première
#Lescontreforts #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          354
J'ai découvert la plume de Sire Guillaume avec ce titre et je dois dire que cela a été une excellente surprise.
L'intrigue est simple, rurale et belle, dans tout ce qu'elle représente de magnificence, au même titre que ces paysages dans lesquels elle se confond. L'auteur à travers « les contreforts » explore l'attachement à la terre, aux racines, aux murs qui représentent toutes les valeurs de transmission familiale.
Pendant quelques jours, je me suis baladée aux portes de Carcassonne, au coeur du massif des Corbières. Je me suis baladée à travers les pièces du château de Montrafet. J'ai vécu aux côtés de la famille de Testasecca, aux côtés de Léon, Diane et leurs enfants, Clémence et Pierre, qui tentent d'entretenir aussi bien le souvenir, que les murs du château qui tombe en ruine. J'ai ressenti, le désarroi, la peur, la rage, l'incompréhension, lorsque l'avis d'expulsion tombe comme une sentence, un échec pour cette famille qui ne peut se résoudre à abandonner ses terres.
La plume de Guillaume Sire est à visuelle, parfois lyrique, poétique, nous embarque dans un conte des temps moderne où chaque personnage tente de trouver sa place, défendre des valeurs qui doivent perdurer, survivre, pour contrebalancer le lent effondrement des murs, sur les ruines doit se construire l'avenir.
Un roman tragi-comique aux scènes parfois cocasses, mais empreintes de réalisme où la violence côtoie la pureté des sentiments, des désirs et des valeurs fortes, où la rage vrille les tympans, sourde dans chaque geste, chaque mot. L'explosion est inéluctable, palpable, pour contrebalancer la décrépitude des murs, pour une renaissance.
Un roman magnifique sur la famille, l'attachement, les racines, l'attachement à la terre, mais aussi sur la soif de vivre. Un roman qui a tout d'un conte de fée, où la violence, la superstition côtoient la tragédie, pour finir par s'ancrer dans la réalité.
Commenter  J’apprécie          310
Dans les Corbières un château-fort branlant, une famille ruinée et des chevreuils qui dévastent les cultures : bienvenue dans la famille du baron de Testasecca !

Le château est classé au Patrimoine et fait l'objet d'un arrêté de péril. SI la famille n'accélère pas les restaurations, elle sera expulsée, le domaine vendu.

Le père est sanguin et orgueilleux, peu au fait de la réalité, sa femme essaye de sauvegarder la vie de la famille aidée de sa fille, bricoleuse de génie tout en protégeant son fils de 15 ans, hypersensible et angoissé !

J'ai lu ce livre en attendant que la catastrophe arrive, il ne pouvait en être autrement ! L'atmosphère est pesante et emprunte de légende sur les sinagries qui auraient sauvé le fils d'un incendie contre un pacte avec le diable. Superstition, avidité, jalousie tout est là !

L'histoire est romanesque, burlesque et tragique tour à tour. L'écriture est ciselée, les phrases sont courtes qui nous font accélérer dans la lecture et soulignent l'imminence d'une tragédie ! Comme dans un tourbillon je me suis laissé emporter et malmener. Et j'ai aimé !

#Lescontreforts #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021
Commenter  J’apprécie          310
A quoi sert un château fort, si ce n'est à se défendre des assauts?

Dans les environs de Carcassonne, une citadelle menaçant ruine est le patrimoine familial de nobliaux désargentes, au chef de famille passablement allumé, entouré d'une femme aimante et d'adolescents débrouillards pour chasser, réparer, consolider et cultiver. Une famille décalée et attachante qui survit grâce à sa vigne, jusqu'à ce que tout dérape …

Voici une belle fiction entre réalité et mythes étroitement liée aux terres d'enfance de l'auteur qu'il magnifie avec talent. La langue est belle, l'atmosphère parfois onirique avec l'anarchie de la nature et des animaux.
La réalité de l'expulsion est oppressante et se transforme en une tragique aventure picaresque pour défendre à tout pris le château de l'avidité des promoteurs.

Après un roman fascinant dans le Cambodge martyrisé (Avant la longue flamme rouge) l'auteur produit un livre dans les Corbières, original et superbement écrit.

Coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          231
Guillaume Sire a été mis sur le devant de la scène grâce à son prix Orange du Livre obtenu en 2020. Ayant fait partie du jury l'année précédente, j'étais particulièrement attentif au nouveau lauréat. « Avant la longue flamme rouge » s'était révélé être un récit puissant et bouleversant sur la guerre civile au Cambodge.

Alors qu'il avait utilisé le destin d'un jeune garçon pour nous raconter cette illustre tragédie, l'auteur se tourne cette fois-ci vers la saga familiale. Au coeur d'un château au passé glorieux, une famille doit défendre ses origines contre la modernité. L'aventure imaginée a une charge beaucoup moins historique que la précédente. Par contre, elle s'avère beaucoup plus délurée au niveau des personnages.

Les membres de cette lignée sont des protagonistes hauts en couleurs, qui font de cette banale histoire d'expulsion une épopée flamboyante. Chacun y va de son excentricité pour apporter son grain de sel et ainsi dynamiter toutes les règles. le roman est assez lent au début mais au fil des évènement, le rythme s'accélère pour nous entrainer sur une scène finale dantesque. La pression monte crescendo portée par des acteurs aussi attachants qu'imprévisibles.

Une chose est sûre. Guillaume Sire confirme qu'il est un écrivain avec du style. Sa plume de haut niveau sublime l'ambiance du roman. Ses descriptions du château et de la région sont des condensés de poésie et de beauté. le décor, les odeurs, les sensations sont palpables à la lecture et le lecteur est transporté dans son univers.

« Les contreforts » est moins solennel, plus accessible que le précédent livre mais n'en demeure pas moins un petit bijou. Malgré son contexte plutôt simple, il dégage au fil des pages un romanesque fou qui m'a exalté avec ses rebondissements délirants. Guillaume Sire sait parfaitement se renouveler et me surprendre. J'attends donc impatiemment le suivant !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          140




Lecteurs (286) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3677 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}