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3,59

sur 465 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'affaire Léon Sadorski est un portrait historique extrêmement bien documenté de la France sous le joug allemand.
Roman Slocombe apréhende bien les changements infligés sur la population bien évidemment, mais aussi sur la société, la mode, la musique, le théâtre et l'écriture.

La plume à la fois caustique et curieusement compatissante de l'auteur agit comme un révélateur : elle cisèle d'impitoyables réquisitoires tout en s'abstenant de vrais jugements.

Il n'attaque pas un sujet sans le comprendre totalement et sans posséder toutes les strates et toutes les problématiques. Il va au bout de la recherche afin de nourrir la fiction qu'il a l'ambition de créer.

On est accroché par l'écriture imagée, par le suspense et scié par les dialogues percutants.


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Paris, avril 1942. L'inspecteur principal adjoint Léon Sadorski vaque à ses occupations de policier collabo. Il profite du soleil printanier, mate les femmes qu se découvrent, chasse le juif, débusque le communiste et besogne allègrement sa chère épouse Yvette. Combattant de 14-18, patriote et pétainiste, Sadorski n'a aucun état d'âme à collaborer avec l'Allemagne. Il n'est certes pas un admirateur absolu des ''boches'' mais il sait obéir aux ordres et partage avec eux un ennemi commun : le complot judéo-bolchévique qui a causé la perte de la France. Son zèle ne lui épargne pourtant pas un voyage forcé à Berlin où emprisonné et interrogé par la Gestapo, il accepte d'être un espion au sein de la police française. de retour à Paris, la vie reprend son cours entre arrestations musclées, filatures des possibles agents de Moscou et vrai travail de policier quand Sadorski se penche sur le cas de la jeune Marguerite Metzger, assassinée et violée sur une voie ferrée près de Stains.

Petite déception à la lecture de cette affaire Léon Sadorski qui se situe quelque part entre polar et docu-fiction historique.
Au crédit de l'auteur, on peut mettre en formidable travail de documentation et une belle reconstitution du Paris de l'Occupation. Romain Slocombe s'est en effet fondé sur des faits réels, des rapports de police et autres documents pour bâtir son histoire et lui donner de l'authenticité. Ses descriptions de l'époque sont vivantes et pleines de charme. N ressent bien toute l'ambiguïté de cette période, mélange d'insouciance et de frayeur. Pour les parisiens, la guerre est finie et l'occupation allemande est un moindre mal. On rit, on sort le soir, on oublie la peur et on pactise avec l'ennemi d'hier. Quant aux résistants et aux juifs, ils subissent la répression la plus féroce de la part des forces de l'ordre françaises aux ordres de Berlin.
Oui mais voilà...le souci constant de coller aux faits rend la lecture parfois fastidieuse, trop de détails, de listes, de précisions et un style parfois proche du rapport de police.
Et puis, il y a son ''héros'', le triste sire Léon sadorski. Que dire ? Les pires défauts réunis en un seul homme. Flic corrompu et violent, antisémite et raciste, misogyne et libidineux, adultère et pédophile, l'homme est aussi lâche et égoïste, en un mot détestable. Impossible de s'identifier, inimaginable d'être empathique. Par contre, il n'est pas surprenant. Slocombe a eu beau forcer le trait, on a déjà croisé au détour d'un livre ou d'un film, ce genre de spécimen roublard et malhonnête qui collaborait volontiers avec les allemands et la police française en comptait plus d'un dans ses rangs.
Par ailleurs, l'enquête policière à proprement parler manque de rythme, noyée dans le flot d'informations sur les forces en présence à Paris à l'époque. On pourra au moins reconnaître à Sadorski d'être pugnace et d'avoir du flair. Il mène son enquête malgré les dangers et le veto allemand, ce qui d'ailleurs est en contradiction totale avec sa personnalité...
Un roman qui a priori avait tous les atouts pour être un coup de coeur mais qui finalement cumule trop de faiblesses et de lourdeurs. A tenter pour se faire sa propre opinion.
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L'affaire Sadorski est pour vous si vous aimez les romans d'atmosphère et les antihéros (les salauds, à dire vrai). Sinon, les interminables descriptions qui dominent une intrigue peu fascinante risquent de vous lasser.

Léon Sadorski a sa conscience pour lui, il est policier aux Questions juives, il fait son travail correctement en traquant juifs et communistes. Il est pourtant arrêté par les Allemands et emmené au siège de la Gestapo à Berlin. Il s'en suit un interrogatoire interminable, sans réel fil conducteur. À la page 144, j'en savais à peine plus qu'au début du livre, je savais néanmoins ce que pouvait être un voyage en train dans l'Allemagne de la Seconde Guerre mondiale. Et j'avais lu une description détaillée des bureaux de la Gestapo.

L'affaire Léon Sadorski est remarquablement documentée, peut-être un peu trop, et surtout sans que j'en apprenne davantage sur la période de l'Occupation.

Un collaborateur comme principal personnage, l'idée est bonne, encore faut-il que cela serve un propos autre que celui d'interminables descriptions. J'ai eu du mal à m'intéresser à ce récit qui alterne aussi arrestations violentes, tortures et meurtres sordides.

Un passage qui dépeint un prisonnier dans les couloirs de la mort est particulièrement prenant. C'est le seul endroit du livre où j'ai eu envie de tourner les pages.

Lien : https://dequoilire.com/laffa..
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Beurk beurk beurk quel horrible personnage que ce Léon Sadoski ! Ca a été vraiment pénible de le suivre jusqu'au bout. Dégoûtant d'un bout à l'autre. Je comprends bien l'ambition de Romain Slocombe : nous faire entrer dans la tête d'un beurk, merci du voyage ...
Le pitch : un inspecteur de la police française, antisémite, vichyste (quand ça l'arrange), opportuniste, amoral, insensible au dernier degré, violent, malhonnête, criminel, sexiste...-J'en passe et des pires, affecté aux affaires juives et anti-communistes, s'affaire à sa tâche avec zèle et ambition : il veut être bien noté et apprécié des allemands, car il en a une peur bleue. Au printemps 1942, il est "enlevé" par la Gestapo qui le soupçonne d'être lié à une affaire d'espionnage. Direction Berlin et ses geôles réputées...Nous en dirons moins que la quatrième de couverture, à ne pas lire.
Oh là là quel portrait de la France occupée ! On est loin du mythe de la France résistante. La police française fait le boulot elle-même, à la botte de la Gestapo, et dans un certain enthousiasme : il faut vider le pays de ses...Je n'ose pas écrire les mots immondes utilisés pour désigner les Juifs. Il y en a toute une collection vintage. On assiste à des arrestations d'une violence inouïe devant des passants stupéfiés, pétrifiés, indifférents, rigolards, qui en rajoutent...Tout un panel de la dignité humaine. On assiste à des interrogatoires de femmes d'un vice sadique, elles totalement dénuées devant la violence de ces hommes armés en roue libre, qui se révèlent des monstres. A Berlin, c'est aussi un splendide panorama de la grandeur de l'Homme, de son génie pour la torture mentale et physique sur des hommes sans défense. C'est le but, j'imagine de l'auteur : un portrait de l'homme déchu de toutes les idées de progrès et de vertu qu'on a pu projeter sur lui. C'est vrai que c'est ce que le XXème siècle nous a laissé en héritage, ce savoir que l'homme est une ordure. Mais diable, que c'est pénible à lire.
Cela aurait pu faire un chef d'oeuvre, comme les Bienveillantes, mais ça ne fonctionne pas, il me semble. L'impression de malaise n'est pas un problème : il y a des oeuvres majeures très dérangeantes. Ce n'est pas le problème que l'auteur essaie de nous mettre en empathie avec son affreux héros, quelle horreur ce serait ! Non, c'est que le personnage, "Sado", manque d'envergure alors qu'il en a dans la dimension démoniaque. Slocombe veut faire le portrait d'un "salaud ordinaire", mais il n'a rien d'ordinaire, ou alors j'ai traversé ces quarante dernières années dans un état d'hébétude complète. Ce type est un démon. Froid comme la mort devant des corps torturés, capable de tout pour obtenir ce qu'il veut : pour pouvoir se rapprocher de la petite gamine juive de quatorze ans (elle l'excite...) qui habite son immeuble, il se sert de leurs origines polonaises communes pour la rassurer, puis, lorsque sa mère est arrêtée, ne bouge pas le petit doigt et fait même inscrire sur sa fiche "communiste", histoire de bien s'en débarrasser. Et la petite lui tombe entre les mains. Quelle horreur ! Il en fait d'autres, comme ça. Ne me dites pas qu'un tel scénario pervers est à la portée de tous les hommes ! Donc "salaud ordinaire", j'ai un doute. Et puis tout d'un coup, voilà qu'il lui tient à coeur de résoudre une affaire de jeune fille assassinée. Et ça, il y tient. Pourquoi donc cette éthique, soudain ? Bref, le défaut du personnage, c'est son incohérence psychologique. Ce qui fait que je n'ai pas adhéré, et que j'ai lu le texte avec difficulté.
Donc, je ne lirai pas la suite, merci. Ce n'est pas que je veuille fermer les yeux sur la réalité, au contraire. Mais la sauce ne prend pas (enfin, selon moi). Mais un grand roman de la France sous l'occupation, je l'attends. En attendant, il y a l'excellente série "Un village français" ...
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C'était la première fois que je lisais un roman de Romain Slocombe. J'avais entendu beaucoup de bien de son précédent et la belle couverture du livre me prédisaient de belles surprises.

Deux caractéristiques se dégagent dès les premières pages de ce livre. Tout d'abord, l'atmosphère de l'époque est particulièrement bien retranscrite. Tous les éléments du décor, tous les costumes, tous les comportements, toutes les coutumes sont décrits avec une précision chirurgicale. On a vraiment l'impression d'être dans les événements, de faire partie de tous ces gens. Romain Slocombe s'est imprégné de la période historique afin de coller au mieux à la réalité. L'auteur a même poussé le vice au maximum dans les détails pour créer une immersion complète, comme un voyage dans le temps.

Ensuite, c'est le personnage principal qui frappe les esprits. Leon Sadorski est tout simplement abject. Beaucoup de tares se concentrent dans ce petit bonhomme. Il est égoïste, prétentieux, opportuniste, lâche, raciste, antisémite, misogyne… mais dans cette aventure, sous l'occupation allemande, ce pétainiste est montré comme parfaitement à sa place et serait presque considéré comme un modèle de perfection. L'auteur ne cherche jamais à nous le rendre sympathique et ça marche !

En conclusion, j'ai surtout été emballé par cet individu méprisable et sans morale. Il apporte une certaine vérité, souvent violente, sur les agissements de ces temps sombres de notre passé. J'ai aussi trouvé ce roman intéressant sur le plan historique. Romain Slocombe a dû abattre un travail colossal et faire des recherches considérables pour baigner à ce point le lecteur dans cette époque.

Seulement en voulant être rigoureux, l'auteur en devient presque agaçant. Tout dans ce livre est décrit avec un nombre de détails saisissant. Dans les premières parties, ça permet de bien appréhender l'ambiance mais au fil du texte cette surenchère de descriptions alourdit le rythme. Alors, je me suis un peu ennuyé dans ces longs passages surtout que le scénario n'est pas vraiment des plus exaltants. C'est pourquoi, je garderai un souvenir mitigé tant le fond m'a captivé et la forme m'a contrarié.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Outre le récit très documenté (mais non complaisant) des horreurs de l'Occupation, ce livre rappelle aussi l'oeuvre de Sade par sa conception : une couche de théorie, une couche de romanesque, ad nauseam. Souvent passionnant, ce « policier » souffre d'un trop-plein de didactisme. L'enquête n'est qu'un prétexte et je me suis demandée plus d'une fois si je n'aurais pas mieux fait de m'atteler à des ouvrages historiques plutôt que de suivre péniblement les méandres d'une investigation laborieuse.
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La France pendant la guerre.
Bon nombre de français la subissent, d'autres la font subir.
Léon Sadorski, c'est le flic pourri par excellence; il est corrompu, raciste, collaborateur, et son rôle dans cette police est de faire la chasse aux juifs, et cela lui convient parfaitement.
Mais tout ne se passe pas tout à fait comme prévu et celui-ci se retrouve facilement sur le banc allemand des accusés.
J'étais très emballé dans les premières pages, mais je dois bien avouer que cela s'est vite essouflé et le plaisir de lire s'est estompé au fur et à mesure de l'avancement. Peut-être trop répétitif dans la longueur, je ne sais pas trop.
Bref je reste mitigé avec cette lecture, parfois cruelle, mais qui met bien en situation par rapport au vécu de cette période peu glorieuse sous le joug des allemands, bien aidés par nos bons français.
Je me pose la question si je dois lire la suite....
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Etrange coïncidence : l'année 2016 a vu l'éclosion de deux nouveaux personnages récurrents, initiateurs d'une série de trois chez Arturo Perez-Reverte – Lorenzo Falco – et quatre tomes chez Romain Slocombe – Léon Sadorski. Avec pour ces deux personnages principaux un point commun : ce sont des salauds absolus. le premier travaille pour les services secrets de Franco, le second pour les Renseignements généraux de la police française sous occupation allemande.

Léon Sadorski est un flic consciencieux. Il traque avec un évident plaisir les Juifs afin de les envoyer – dans un premier temps – à Drancy, les communistes et les gaullistes qui évidemment, sont des terroristes en puissance. Sans aucun remords.

Il est en parfaite symbiose avec la politique raciale du Maréchal Pétain et apprécie de collaborer avec les différents services de renseignement allemands : Gestapo, SD, etc …

Comme beaucoup de ses concitoyens de l'époque, il a été traumatisé par la défaite éclair de la France en mai 1940, l'exode, les bombardements de civils sur les routes. Il baigne dans le sentiment très répandu de l'antisémitisme, d'autant plus que la France a été terre d'asile pour de nombreux Juifs fuyant les pogroms des pays de l'Est, puis les persécutions nazies.

A sa suite, nous pénétrons dans les arcanes des services de la Préfecture de Police de Paris, puis à Berlin, au Praesidium de l'Alexanderplatz, dans les sinistres geôles de la Carlingue avec Monsieur Henry – le terrible ex-policier Lafont assisté de Bonny - rue Lauriston.

Le comble est d'être accusé par les autorités d'occupation de ne pas être assez coopératif pour dénoncer ses indics. Il va faire l'amère expérience des interrogatoires musclés façon « Chleuhs » ou « Boches ». Mais trop c'est trop … Il va craquer après l'assassinat sauvage d'une très jeune fille qui jouait d'un peu trop près avec le feu. Quitte à se prendre quelques balles dans la peau.

Un thriller historique où l'intrigue filandreuse paraît secondaire par rapport à la description de la vie des parisiens sous la botte allemande. Cependant, l'abondante documentation, largement parsemée des noms des responsables de l'époque, ne remplace pas l'analyse psychologique sommaire du personnage principal, qui ne parvient pas à susciter l'empathie.

Je ne pense donc pas continuer à suivre la série. Mais qui sait ?
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Quotidien d'un cancrelat bien ordinaire.
I) Présentation
L'histoire En 42 Sadorski policier zélé chef du "rayon juif" à la direction des RG est arrêté par la gestapo et envoyé a Berlin pour interrogatoire Bon collaborateur il rentre en France, remonté à bloc, reprendre ses exploits dans la traque des juifs

Petite frappe en fait plutôt que policier il mange à tous les râteliers, achète au marché noir, rançonne des juifs en situations difficiles, met en cabane tout ce qui est youpin et coco, falsifie ses rapports les concernant et les livre complaisamment , après les avoir chargés ,à ses amis germains, adepte de plaisirs spéciaux et libidineux dès qu'il est en présence d'une jolie femme .

Le personnage Sadorski ressemble quelque peu pour la psychologie au personnage de   Rudolf Lang dans « la mort est mon métier » de Robert Merle même cynisme même amour du travail bien fait un ordre est un ordre on le réalise sans état d'âme parce que l'âme on n'en a pas ! Il n'y a pas de contradiction fondamentale entre la fonction par extension de bourreau de juifs et cocos et leurs petites vies passées a agrémenter l'ordinaire petit bourgeois de leurs femmes.   Comportement identique des deux personnages issus de deux personnes ayant existé .
Que demande-t-on a un fonctionnaire de police ? compétence, loyauté, discrétion, une vie personnelle irréprochable, le doigt sur la couture du pantalon. Pourquoi ? Pour assurer le respect de la loi, le maintien de l'ordre et la sécurité publique
Ce sont, en général, les rouages et la fonction de l'autorité et ici de la collaboration française à une époque donnée. la maison poulaga est toujours remplie de bons fonctionnaires primaires et décérébrés et si le zèle n'est pas le facteur d'obéissance c'est la peur qui l'est voire les deux.

On a l'impression que Slocombe est resté un peu trop près des documents auxquels il a eu accès et qu'il n'a fait qu'agrémenter ces derniers saupoudrant par-ci par-là de scènes, dialogues, anecdotes, petits bout d'intrigues romancées et sans imagination . La fiction n'est pas au rendez-vous, ou plutôt mal,, bien des descriptions n'ont pas été inventées semble-t-il mais retranscrites et romancées car manifestement assez précises. A aucun moment il n' a divergé pour prendre en main son personnage . Celui-ci laisse perplexe car trop ordinaire . L'opinion générale du « collabo » vu par la population d'après-guerre soucieuse d'oublier les problèmes qui fâchent, se retrouve dans ce Sadorski sans aucune finesse Un « pourri » sans excès ordinaire "C'est l'histoire d'un mec, d'un pandore martial anti youp , anti coco ...normal quoi… "

Pour le reste pour les descriptions des aryens blondinets aux « mollets de fer » et « bourses lourdes »(dixit Jean Genet adepte de la plastique masculine teutonne) et les bottes bien cirées aux regards bleu acier, les talons qui claquent …. c'est du conventionnel les aboiements aussi. Sans parler de leurs goûts prononcés pour les « petites femmes de Paris », les cholies françaises et parties de jambes en l'air.

L'administration allemande ressemble comme deux gouttes d'eau à celle française tant décriée mais compétence, efficacité et rendement en plus
Le livre reste concentré sur l'univers restreint de Sadorski : ses confrères français et allemands, ses proies sa petite trajectoire tranquille. Pour le retour à la maison poulaga l'ordinaire du service rafles, passages à tabac, interrogatoires, la narration se laisse lire plaisamment mais trop marquée pas des détails administratifs qui l' alourdissent Elle est toutefois traitée me semble-t-il de manière désinvolte: On n'y croit pas tellement .. à l'histoire pas au contexte ça fait tableau. Seuls les calculs de Sadorski pour protéger ses fesses semblent réalistes
Le passage chez la gestapo français autrement dit chez les truands, pur jus, est plutôt savoureuse. Les cadors y sont plus vrais que nature.
Slocombe ne ne semble pas trop imprégné par son personnage qui poursuit son petit chemin tranquillement Il le tient à bout de bras le plus loin possible. Il manque donc un petit quelque chose qui vienne de l'intérieur
Il nous rappelle quand même, pour le contexte, que tout le monde n'était pas résistant et c'est peu dire et c'est avec un plaisir certain qu'il révèle, à plusieurs reprises, le nom des artistes et autres germanophiles de tout genre qui ont appréciés l'occupation Mais ce n'est pas un scoop Pas du tout !

2) Rapport n°1*
interrogatoire à Berlin de sadorski et louisille revu et corrigé pour le plaisir:
 louisille (ton courtois et raffiné ): M. le Commissaire...
Fisher: Je suis pas Kommissaire! Je suis le sturmbannführer Fisher !(hurlements gutturaux)
Louisille (ton chevrotant et apeuré): Excusez-moi, M. le sturm...bann...führer (dent qui s'entrechoquent ) , je voudrais gagner du temps, enfin, pas perdre de temps, je vais tout vous dire.:
keuf ! Keuf ! keuf !Atchoum ! Atchoum ! Snif ! snif !
Sadorski  : Je ne sais plus ! Il m'interrompt tout le temps, il tousse, il crache, il renifle, et il tousse, il crache, il renifle ! Voilà !
Fisher (tout congestionné) :De moi vous osez vous fouter ?!?  Douze balles pour vous (Sadorski tremble Argh !  brrr... brrr...) , douze balles pour vous (Louisille Argh !  brrr... brrr…) vingt-quatre balles ! Quel gâchis pour des collabos comme vous ! Si Laval vous voyait !
(Georges Tabet et André Tabet : la grande vadrouille)
Voilà Slocombe de la bonne fiction de guerre !

Rapport n°2*
Compte-rendu d' Interrogatoires laborieux
- Sadorski « mein kamarad vous affez du café ? - Nein! Pas café ! ersatz d'oooorge... avec saucisson... du à l'ail – Argh Fous affez du à l'ail ?  » hum ! hum !
- Sturmbannführer Fisher à Sadorski  « Alors comme ça la flicaille, c'est toi qui serais Attila ? et le dégénéré (Louisille) qui t'accompagne, ça serait un Hun aussi ? » hum ! hum !
- Forfanterie de Sadorski et Louisille bien franchouillarde face à l'ogre botté nazi
« (Louisille ) Ils peuvent me tuer, je parlerai pas ! »
« (Sadorski) Mais moi non plus, ils peuvent vous tuer, je ne parlerai pas ! »
«  (Louisille )Je savais qu'on pouvait compter sur vous. »hum ! Hum !
3)Conclusion et sans préambule
Pas de satisfecit, Monsieur Slocombe , cette fois pour la vie de ce pourri ordinaire car des « comme ça » il y en avait beaucoup à cette époque une matière à roman abondante. « Monsieur le commandant » c'était une fiction mais ça non. Je rouscaille parce que je n'aime pas les dossiers et ce que je viens de lire en est un, entrecoupé certes de passages, pas inintéressant d'ailleurs, mais trop haché. Les faits « historiques » prennent le pas et sont là pour masquer le manque d'inspiration dommage. Mais bon on comprend sans surprise que Sadorski est un indécrottable cloporte. Toutefois Slocombe nous étonne en lui faisant dire qu'il s'est engagé dans la police pour traquer les « méchants, les vrais... »  autrement dit des assassins communs comme si ces tortionnaires poulagas n'en étaient pas...Bizarre ce petit passage qui humaniserait (presque) ce cancrelat et lui donnerai une certaine idéologie alors que dans tout le récit il n'agit que par obéissance bornée et stérile et pour se rafraichir les miches lorsqu'il est serré de trop près
« Le désir d'être bien noté m'a toujours animé »disait l'affreux après la guerre. Drôle de morale !

*Pour les emprunts adaptés de répliques (petites mignardises que je me suis permis en ce début d'année) voir la grande vadrouille ou la 7ième compagnie (Georges Tabet et André Tabet : la grande vadrouille). Sacrés dialogues !


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Un roman que j'ai achevé plus par devoir de mémoire que par réel goût. Les quelques lignes en introduction qui avertissent le lecteur que ni l'auteur, ni l'éditeur ne partagent les idées des personnages ne sont pas inutiles en cela qu'elles nous préviennent que ce qui suit sera pénible. C'est en effet pour moi le sentiment qui se dégage du polar – puisqu'apparemment L'affaire Sadorski se classe dans cette catégorie. L'intrigue passe cependant au second plan tant le contexte historique est prégnant, le climat nauséabond envahissant.
Léon est inspecteur au département des affaires juives, à Paris. L'action se situe en 1942 et il ne fait bon ni être juif, ni être communiste. L'occupation allemande bat son plein et les fonctionnaires de police collaborent en toute sérénité avec les vainqueurs de la Drôle de guerre. Pas vraiment d'état d'âme ou d'empathie pour ces braves flics qui arrêtent, torturent, volent, profitent de leur autorité pour se laisser aller aux pires turpitudes. On découvre une police corrompue, toute acquise aux thèses nazies qui, sans sourciller, applique les lois promulguées par les allemands aidés en cela par le Maréchal.
Notre Léon, dont on espérait qu'en tant que principal protagoniste il résiste un peu, incarne la face obscure de la police française à cette époque. Tout aussi pourri que ses collègues, il s'accommode bien de la mise sous tutelle allemande et cherche à tirer profit de toutes situations. Son séjour contraint en Allemagne, son incarcération quelques semaines ne le rendent pas plus compatissant. Alors qu'il pense frôler le gibet, aucune repentance, aucun retour sur soi et ses actes. Il revient à Paris, plus certain que jamais d'être dans son bon droit.
S'il s'oppose aux autorités – environ à la moitié du roman – c'est juste parce qu'une enquête lui est refusée, que les pistes se dérobent à lui et que son instinct d'enquêteur est titillé. Au bord de la nausée, tout au long du livre, j'ai eu grand mal à m'intéresser au meurtre de cette jeune femme et le dénouement m'a laissé de glace.
Car il faut dire que Léon est un personnage vraiment répugnant, il n'y a pas un instant où on se sent en proximité avec lui : son rapport à l'Autre, au monde, sa sexualité libidineuse, son absence totale de conscience sont glaçants. Je ne suis pas naïve au point de découvrir que tous les français n'étaient pas de grands résistants mais, là, l'auteur y va fort et avec talent. Slocombe nous livre un polar très documenté, fondé sur des personnages et situations ayant existé, et nous entraîne page après page un peu plus loin dans l'horreur de l'époque. Sans jamais porter de jugement, il construit une ambiance anxiogène en s'appuyant sur l'Histoire et laisse le lecteur seul juge, seul avec des questionnements vieux de plus de 70 ans qu'il est inutile de rapporter ici.
On sort donc un peu groggy, ce n'est pas forcément le sentiment que je préfère à la fin d'un livre (surtout quand je pense commencer un polar !!) , mais voilà un « roman » très efficace.
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