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3,59

sur 126 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voici Paul. Il se promène avec sa fille, et s'engouffre dans une réflexion existentielle sur le sens de la vie qui le pousserait presque à la dépression. Un peu de mélancolie ouvrirait-elle la voie à la science-fiction ? Il faut le croire. Paul vit sur Terre mais s'envole parfois vers un autre monde qu'il a découvert lors de son enfance, dans des bandes-dessinées et des livres de science-fiction. Si vous-même êtes souvent émerveillé par les intuitions qui se dévoilent derrière ces romans de gare, une affinité immédiate se créera avec Paul.


« Comment lui faire comprendre que l'avenir de l'humanité se dévoilait dans des romans à deux sous ? Que des souvenirs venus du futur s'y reflétaient, comme dans une boule de cristal ? Comment prouver aux yeux du monde que ces sagas enluminées, retranscrites par des scribes maladroits, parlaient par prophéties à qui savait les lire ? »


On aimerait comprendre la chronologie des contacts extraterrestres avec le personnage et on s'accroche alors à une trame décousue, faite de projections déstabilisantes dans des années et des lieux différents, passant tantôt de 1958 à 1953, avant de se projeter en 1956 pour revenir en 1950. Les voyages s'effectuent parfois en moins de quatre planches –à peine le temps de comprendre ce qui vient de se passer. On évite ainsi l'écueil de la linéarité mais on rejoint malheureusement celui du chaotique.


L'empire de l'atome est indéchiffrable, et le peu que l'on décrypte ne donne pas particulièrement envie d'en savoir davantage. Il est regrettable que ce territoire fantastique ne soit pas davantage valorisé et que sa description n'ait pas fait l'objet de mises en scènes plus ambitieuses. Pour compenser notre déception, reste heureusement le personnage de Paul –cet amoureux de la science-fiction qui a poussé la passion au point d'en devenir un membre à part entière. Dans la remémoration de ses souvenirs, la psychologie d'un adorateur de la science-fiction se dessine progressivement, derrière des dessins au graphisme futuriste et aux couleurs techno-dynamiques.


A défaut d'être une bande dessinée qu'on aimera pour elle-même, les Souvenirs de l'empire de l'atome constituent un honnête hommage au monde de la science-fiction. Pour peu qu'un Philip K. Dick se trouve à notre portée, on se l'enverrait au fond du gosier aussitôt, pour épancher notre soif de science-fiction que cet album n'aura fait qu'attiser sans combler entièrement.

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Exercice de style autant que prouesse visuelle, Souvenirs de l'empire de l'atome attire l'oeil par sa couverture aux motifs ronds, aux couleurs vives, aux reliefs de liserés dorés et par sa (ses typographie(s) qui fleure(nt) bon le temps ancien. La promesse est tenue : pendant la centaine de pages, Alexandre Clérisse offre des dessins remarquables par leurs tons, leur fluidité (certaines pages n'ont pas de cases mais cela ne gêne en rien la lecture), leur côté simple, enfantin et surtout maîtrisé : le dessinateur exploite minutieusement et avec brio les possibilités esthétiques du 9ème art. Tout cela est, bien sûr, très enthousiasmant et contribue à créer cette ambiance gaie et nostalgique, puisque le scénario se passe entre la première partie du 20ème siècle et un futur très, très, très lointain.

Côté scénario, Thierry Smolderen a su donner à son histoire une cohérence qu'on aurait pu croire compliquée à donner, étant donnés les nombreux allers et retours entre les différentes périodes et les différents personnages. Toutefois, ces sauts temporels répétés peuvent, parfois, faire perdre légèrement le fil de l'aventure, même à un lecteur attentif. Mais cela crée aussi du rythme et la BD, bien que bavarde - ce qui n'est pas un défaut, évidemment - se laisse appréhender très facilement. Au centre de l'histoire, le personnage de Paul doit faire face à des interlocuteurs de son siècle mais aussi à ceux du futur, en particulier à son double télépathique, Zarth Arn, seigneur de guerre d'un empire interstellaire.
L'appellation d'exercice de style se justifie par les références nombreuses à la science-fiction et à la bande-dessinée (dont certaines m'ont très probablement échappé). Au premier plan de ces références, on retrouve Les seigneurs de l'instrumentalité de Cordwainer Smith, dont la planète-prison Shayol est l'épée de Damoclès au dessus de la tête de Zarth Arn et de Paul. Zarth Arn, lui, est issu du nanar italien Starcrash. Enfin, l'amateur de franco-belge reconnaîtra, parmi les personnages, un certain monsieur André, père de Spirou et de Gaston.

Malgré toutes ces qualités, l'histoire peine à prendre réellement, ce qui pourrait s'expliquer par la richesse des références mais aussi par l'instabilité d'un scénario dans lequel, pendant longtemps, on ne sait pas si l'on a affaire à un simple rêve ou à la réalité. Néanmoins la beauté de l'objet et son côté "entre-soi" justifie pleinement sa lecture, en plus du fait que la BD a été saluée, par nombre d'amateurs, comme l'une des plus abouties de l'année 2013.
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Voici un billet qui s'annonce un peu compliqué à écrire. Parce que ce que j'ai ressenti à la lecture de Souvenirs de l'empire de l'atome est assez complexe.

Au commencement, pourtant, c'est l'amusement face au parti-pris graphique, qui colle parfaitement à l'époque mise en image. Cela fleure bon la nostalgie et m'a forcément fait penser aux Shadoks avec ces couleurs gaies et ce dessin léger et enlevé.

Puis après quelques pages, un peu de lassitude. C'est que l'histoire part dans tous les sens, entre les années 20, les années 50 et l'an 121 000. Et que j'ai été un peu perdue, déstabilisée, ne comprenant pas grand chose. Il faut du temps pour commencer à reconstituer le puzzle et accepter de se laisser porter. Rester attentif aussi car tout à un sens. Ce n'est donc que quand les pièces ont commencé à trouver leur place que j'ai à nouveau accroché au récit.

Au-delà de l'histoire, sympathique, il y a aussi beaucoup de références au monde des années 50. Problème : je ne suis pas du tout de cette génération, il s'en faut de quelques décennies, et c'est une époque que je connais très mal. Alors je suis passée totalement à côté.

Graphiquement réussi, ambitieux et maîtrisé, cet album plaira certainement aux calés en science-fiction et histoire de la bande dessinée mais pourra dérouter les autres. Pour moi, une surprise et une découverte du "style atome". Mais aussi la désagréable impression de n'avoir pas tout compris.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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magnifiquement illustré par Alexandre Clérisse
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