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3,48

sur 237 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Yetu est une Wajinru, un peuple de sirènes. Loin des représentations glamours ou diaboliques que le monde occidental a forgé dans nos esprits, ces créatures-là descendent des bébés portés par des femmes destinées à l'esclavage qui ont été jetées par-dessus bord lors des traversées vers le Nouveau Monde. Les Wajinrus sont donc quelque part dans la mer au milieu de nulle part, ni ici ni ailleurs et n'ont pas de souvenirs dans leur majorité, à l'exception de Yetu qui a reçu le Don de Mémoire, qui la fait d'ailleurs atrocement souffrir.

J'aimais beaucoup ces idées présentées sur la quatrième de couverture et dans les toutes premières pages du récit. Les critiques positives dans l'ensemble avaient attisé mon enthousiasme, mais malheureusement cette lecture n'a pas du tout été à la hauteur des attentes que j'avais.

Si effectivement il y a beaucoup de bonnes idées sur le fond comme le rapport des individus à la mémoire, le lien entre corps et mémoire, l'aspect matriarcal de cette "tribu", la métaphore de la gestation de l'être humain dans le ventre de sa mère (l'eau des profondeurs de la mer) et bien d'autres encore, la construction du récit et l'écriture m'ont profondément ennuyée.

Cette écriture qui se veut imiter une certaine forme d'oralité proche des conteurs africains traditionnels donnent une dimension presque incantatoire au récit qui n'aide pas toujours à suivre le propos de l'auteur. Les dialogues ont quelque chose de très nébuleux comme des vagues souvenirs d'un rêve au réveil. Sur le papier, ces idées sont certes originales mais je n'ai pas trouvé cela agréable à lire. A mon goût il y a de quoi s'y perdre en tant que lecteur et on reste trop en surface des choses sans accéder réellement à la psyché profonde des personnages ni au fond des problèmes évoqués pour leur préférer des descriptions rapides de situations très générales qui ne font pas avancer le récit et n'emportent pas le lecteur. A aucun moment je n'ai été pas interpellée par les propos ou la mise en scène des enjeux abordés dans le récit.

Bref, ce fut une déception et c'est frustrant.
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Une fois de plus, les critiques étaient unanimes, bourrées d'étoiles, j'avais donc très envie de découvrir ce roman fantastique qui parlait de mémoire, le tout sous couvert de métaphores et d'un univers peuplé de Wajinrus, un peuple de créatures sous-marine que l'on pourrait voir comme des sirènes (mais pas du port d'Alexandrie).

L'univers fantastique ne m'est pas imperméable, que du contraire, j'adore cet univers qui permet de nous parler de problèmes de notre monde sous couvert d'un univers qui n'est pas le nôtre, peuplé de magie…

Confortablement installée dans le canapé, un plaid sur les jambes, un chat reposant dessus, on peut dire que toutes les conditions étaient réunies pour que je passe un bon moment lecture.

Vous voulez savoir ? Je vous le donne en mille : je suis passée à côté de cette lecture d'une manière phénoménale, à tel point que je devais me promener dans les bois pendant que les personnages étaient sous l'océan. C'est vous dire mon décalage…

Le problème est survenu dès le départ, dès les premiers mots, les premières lignes et là, franchement, ça sentait déjà mauvais la future lecture foirée. Jamais je n'ai réussi à entrer dans cet univers, à me fondre dans les métaphores, à nager avec les Wajinrus, à ressentir leurs peurs, leur histoire, leurs codes…

Pour finir, j'ai sauté des paragraphes, puis des pages, et des pages et j'ai mis le cap sur la fin. Dommage pour moi, j'aurais mieux aimé apprécier le roman que de passer royalement à côté, mais c'est la vie.
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Étrange lecture... très éloignée de mes goûts... je m'y suis tout de même aventurée et me voici bien désarmée pour vous en parler.

Durant l'esclavage et le commerce triangulaire des milliers de femmes esclaves ont été jetées à la mer pendant la traversée qui les amenait de l'Afrique vers l'Amérique. Rivers Salomon imagine une mythologie dans laquelle elles auraient donné naissance sous l'eau à des enfants, fondateurs d'un nouveau peuple, une nouvelle société sous marine, les Wajinrus.
Yetu est une de ces Wajinrus. Mais elle est surtout l'historienne de son peuple. C'est elle qui conserve en mémoire toute l'histoire et les douleurs, préservant ainsi chacun des traumatismes du passé. Ce rôle est exigent et éprouvant. Elle se souvient pour les autres, et les souvenirs, terribles, la détruisent. Elle va fuir ses responsabilités et rejoindre la surface, pour échapper aux souvenances, aux attentes des siens.

J'ai un ressenti très mitigé sur ce livre. J'ai adoré l'idée d'un peuple sous marins issu d'esclaves africaines enceintes et c'est ce qui m'a vraiment poussé à le lire.
Dans cette histoire il y a beaucoup de thèmes autour de la mémoire qui donne matière à réflexion, mais le développement de ces thèmes m'a semblé un peu mince et le rythme trop lent (surtout que c'est un livre relativement court). Je n'ai jamais eu vraiment l'impression que ce roman donnait son plein potentiel.
Je suis peut-être passé à côté de quelque chose tant je suis peu habituée aux univers fantastiques mais malgré tout sortir de ma zone de confort littéraire est toujours aussi enrichissant.

Traduit par Francis Guévremont
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Dans les années 1990, Drexciya, un groupe de musique techno américain, invente un mythe afrofuturiste relatant l'histoire d'une civilisation sous-marine. L'idée est ensuite reprise en 2017 par un autre groupe, « Clipping », dans un single baptisé « The Deep », puis en 2020 par Rivers Solomon qui s'en inspire à nouveau pour un roman. Celui-ci nous dépeint un peuple vivant sous l'océan, les Wajinrus, qui seraient nés des femmes rejetées à la mer par les esclavagistes lors de la traversée en mer des navires négriers. de ces meurtres atroces serait née une nouvelle espèce, puis une civilisation toute entière. Yetu appartient à ce peuple et occupe une place déterminante en son sein : elle est l'historienne de la communauté, celle qui garde en elle tous les souvenirs de son peuple. Car les Wajinrus ont pour particularité, outre leur aspect mi-humain mi-poisson, de pouvoir se décharger de l'essentiel de leur mémoire sur l'historienne qui, une fois par cycle, va la leur rendre momentanément, afin qu'ils se souviennent de leurs origines. Seulement Yetu n'est pas une historienne comme les autres, et les souvenirs atroces du passé, dans lesquels elle ne cesse de se perdre, la rongent peu à peu et lui font perdre son identité. Un choix impossible s'impose alors à elle : continuer à tenir son rôle, quitte à en mourir, ou trahir son peuple en lui imposant un passé traumatique dont il a toujours cherché à se protéger, quitte à le détruire ? Dans la mesure ou je ne connais aucun des deux groupes à l'origine de cet univers sous-marin, c'est avant tout le pitch qui m'a attirée vers ce roman, et notamment le lien imaginé par l'auteur entre l'esclavage et les sirènes. Pourtant, quand bien même je reconnais volontiers que le texte possède un grand nombre d'atouts, je n'ai à aucun moment été sensible à son charme (et je semble assez minoritaire sur ce coup).

Le roman avait pourtant tout pour me plaire : un décor sous-marin évocateur et faisant la part belle à la faune océanique, une réflexion profonde sur l'histoire et la mémoire, des explications sur des détails peu connus de la traite négrière… Or, si le lien entre ces créatures marines et l'esclavage est bel et bien au coeur du récit, l'auteur ne s'attarde à aucun moment sur l'histoire de ces femmes jetées à l'eau : on sait qu'il s'agit d'esclaves, on sait que les négriers s'en débarrassent parce qu'elles sont enceintes, mais c'est à peu près tout. L'essentiel de l'histoire tourne en fait autour de Yetu et sa rébellion, or je ne suis pas parvenue à adhérer au personnage qui passe son temps à se lamenter sur sa condition et ses souffrances. Or, si celles-ci sont indéniablement terribles, les plaintes de la Wajinru deviennent rapidement lassantes, et ce pour la simple et bonne raison qu'on souhaiterait que le récit se concentre davantage sur les souvenirs en question, plutôt que sur leur effet sur la jeune fille. La sensibilité dont fait preuve l'auteur est indéniable, et je comprends sans mal pourquoi elle a séduit tant de lecteurs, seulement j'ai pour ma part eu l'impression que le récit ne cessait de tourner autour du pot sans jamais aborder frontalement le passé traumatique de ce peuple, et donc se perdait en digression. La civilisation fondée par les Wajinrus et les spécificités propres à leur culture sont quant à elle trop rapidement évoquées, ce qui ne facilite pas l'immersion et fait naître une légère frustration tant le mythe originel semblait prometteur. Enfin, le roman m'a semblée à certains moments un peu brouillon, des épisodes du passé se mêlant à ceux du présent sans vraiment de cohérence. Ces flash-backs restent malgré tout les passages qui m'ont le plus enthousiasmée, notamment ceux concernant un historien ayant précédé Yetu et dont j'aurais apprécié connaître davantage l'histoire et la personnalité.

Lecture en demi-teinte pour « Les abysses » qui, en dépit d'une mythologie fascinante et d'une connexion intéressante proposée entre esclavage et sirène, m'a laissée quelque peu sur la touche. La faute à la trop grande sensibilité du protagoniste et à une description trop évasive des éléments de ce mythe que j'aurais voulu voir aborder. de nombreux autres lecteurs ayant, eux, appréciés le voyage, je ne peux que vous encourager à aller lire leurs avis.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Je comprends l'intention. J'apprécie l'originalité de l'idée mais... ça manque un peu de clarté, heureusement que la quatrième de couverture explique clairement de quoi il retourne parce que ce n'est pas évident à mon sens de comprendre ce qui est dénoncé. Fait pourtant assez peu connu, en tout cas peu évoqué, de l'histoire de la traite des noirs.
Ce livre dépeint l'horreur qui a été infligée aux femmes enceintes, une horreur qui devient le passé et l'histoire d'un peuple marin en fuite face à cette réalité. On parle beaucoup de la douleur de l'Historien, celui qui a la mémoire de ce passé, un passé évoqué par petit bout, de façon évasive. Il y a une grande réflexion sur la nécessité de se souvenir, d'en faire une force plutôt qu'une faiblesse, d'accepter l'horreur pour grandir et perpétuer la mémoire.
Je suis très mitigée et quand je vois les critiques je me dis que j'ai peut-être loupée quelque chose. le sujet m'intéressait vraiment mais j'ai le sentiment qu'on est passé à côté de quelque chose. Moi uniquement, qui sait ?
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Un roman qui aurait pu être génial mais qui fut un véritable flop pour moi.

Fruits de l'horreur des bateaux négriers qui jetaient par dessus bord les femmes enceintes, les wajinrus vivent paisiblement dans les abysses en ayant tout oublié de leur passé traumatique. Seuls les Historiens possèdent la mémoire et la garde précieusement. Yetu est une Historienne et est venu le moment de la grande cérémonie où elle devra, pour quelques jours seulement, restituer la mémoire pour qu'ils comprennent ce qu'ils sont et d'où ils viennent. Seulement, Yetu en a assez et s'enfuit sans se douter qu'elle va provoquer une grande catastrophe.

L'histoire en elle-même est passionnante. Parler de la traite négrière en imaginant que les bébés des femmes jetées par dessus bord sont nés et sont devenus des wajinrus est terriblement bien trouvé et permet de parler d'un sujet puissant de manière détournée. J'ai beaucoup aimé le fait que la mémoire soit un fardeau mais en même temps une nécessité. le roman montre l'importance du passé, savoir qui on est et d'où on vient sans pour autant rester bloqué dessus, réussir à s'en détacher pour vivre pleinement le présent et aller vers le futur sereinement. Quand Yetu part et laisse le peuple aux prises avec le passé sans aide, il se retrouve submerger par la rancoeur, la haine et ne parvient plus à penser au présent.

Ce qui m'a dérangé c'est le manque total d'action. Rien ne se passe dans le roman. On suit l'évolution mentale de Yétu grâce à ses nouvelles rencontres et rien de plus. Habituellement je ne suis pas contre un roman lent, doux et introspectif mais avec tout de même quelques rebondissements ! Ici, rien. C'était très perturbant. La fin ne parvient même pas à rattraper le tout tant elle est trop simple, trop facile même si mignonne.

Cependant je dois souligner la beauté du style de Rivers Solomon. Très poétique, douce. Il y a quelques revendications cachées dans le roman. Les wajinrus choisissent eux même leur sexe, ils peuvent être homme ou femme ou non genrés. Chacun aime qui il veut peu importe le sexe de la personne et c'était très délicatement traité et terriblement actuel !
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Le sujet me plaisait, le résumé aussi, les notes et critiques mettaient en confiance.... et pourtant ce fut une belle déception.

On m'a offert ce livre à Noël, il était sur ma liste de pense-bête et déjà, première surprise : la longueur du récit. Seulement 200 pages, postface incluse. Qu'à cela ne tienne, me dis-je, ça fera un petit séjour vite fait bien fait dans l'imaginaire ! Je suis toujours preneuse !

Et bien, malgré ses 200 petites pages, ce roman m'a paru interminablement long. Je me suis profondément ennuyée.

Entre une exposition d'environ 80 pages sur la souffrance de Yetu face à la mémoire collective de son peuple dont elle est la gardienne (l'historienne) et qui écrase son individualité, et 80 pages sur la souffrance de Yetu face à la perte de cette mémoire et le regret d'avoir quitté son peuple, cela laisse peu de place pour ce qui m'a vraiment intéressée (2 chapitres) : l'origine de cette "mythologie" avec la création du peuple Wajinru, et son évolution à travers la vision d'un autre historien – Basha.

Quelques rencontres viennent ponctuer l'"aventure", permettant l'élargissement à des thèmes actuels (genres, écologie, sexualité...) mais traités de manière trop superficielle pour avoir un réel poids et impact dans le récit.

Côté écriture, j'ai trouvé également qu'il y avait beaucoup de redites et de répétitions, ce qui a renforcé ce sentiment de longueur, sans pour autant ajouter pour moi à la dimension poétique que beaucoup ont évoquée dans leur critique.

Bref, vous l'aurez compris, je suis passée complètement à côté de cette lecture, qui m'a parue sombre comme les abysses (haha)
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(Issu de mon compte Instagram @l.iris.me)

Le résumé m'avait tellement plu lorsque j'étais tombée dessus ! Ma déception n'en fut que plus grande : je n'ai pas du tout aimé ma lecture... Je ne me suis attachée à aucun personnage et n'ai absolument pas accroché avec l'intrigue. Je pense d'ailleurs que la taille du roman (200 pages) n'a pas aidé : l'histoire manquait cruellement d'approfondissement pour que je puisse ressentir quelque chose...🙃

Ce roman a tout de même une histoire intéressante. En effet, il s'inspire de la chanson "The Deep" (soit Les Abysses) du groupe Clipping. Dans cette chanson, on retrouve l'idée d'une civilisation marine ayant pour origine des femmes esclaves enceintes.

J'ai lu ce livre dans le cadre de la lecture de Mai & Juin du @bookshellclub ! 🐚

J'ai toujours pensé que j'adorais les histoires qui tournaient autour des sirènes et des créatures marines, et je crois que c'est vraiment le cas. Mais les deux seules fois que j'ai essayé avec des livres (la première étant "Le Royaume Assassiné") j'ai été très déçue...😅
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Ce roman traite surtout du devoir de mémoire. le personnage de Yetu nous montre qu'il est nécessaire que nous nous souvenions tous du passé, au lieu de laisser cette tâche à quelques individus. L'idée était donc prometteuse, mais j'ai eu du mal avec son exécution.

Je n'ai pas vraiment accroché avec Yetu, ni avec les rares personnages secondaires. J'ai eu l'impression que son seul trait de personnalité était d'être historienne et la souffrance qui en découlait. En tant que personnage principal, elle aurait pu gagner à être davantage développée.

Les quelques chapitres se déroulant dans le passé m'ont aussi laissé sur ma faim, car j'aurais aimé en apprendre plus sur ce peuple.

Globalement j'ai trouvé cette lecture assez vide et décevante, d'où note que je lui ai attribuée.
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J'ai été séduite par le pitch qui m'a été fait de ce livre, mais quelle déception de découvrir que l'originalité de cette idée ne provient pas de l'auteur ! Ca ne serait pas très grave si l'auteur arrivait à transcender cette belle idée avec une écriture novatrice et en apportant du relief au récit mais ce n'est malheureusement pas le cas...
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