+++++++ À LA PÉRIPHÉRIE DE ROME +++++++
Paola Soriga est une écrivaine et poétesse sarde, née à Uta, près de Cagliari en Sardaigne, en 1979. Elle a étudié la littérature à Pavie, Barcelone et Rome. Avant de publier ce roman en 2012, l'auteure a publié 2 recueils de poésie. Ce livre-ci a eu un grand succès non seulement en Italie mais aussi (et peut-être surtout) en Allemagne, d'où mon étonnement qu'il n'y ait toujours pas une traduction en Français.
D'autant plus que
Paola Soriga fait penser à ses compatriotes
Marcello Fois ("
Les hordes du vent", "
Sempre caro") et particulièrement
Milena Agus, dont le succès de "
Mal de pierres" a été immense. 192 critiques rien que sur Babelio. Les 2 dames viennent d'ailleurs du même beau coin de cette île de la Méditerranée.
La jeune Ida Arnedda, 26 ans, se trouve à la fin de la dernière guerre mondiale, seule et apeurée dans les décombres à la périphérie de la capitale italienne (là, où s'arrête la ville - "dove finisce"). Ida a quitté son île natale, en 1938 à 12 ans, avec sa soeur aînée Agnese, qui en a 20, pour fuir les bombardements. Plus tard, elle a rejoint la résistance, est recherchée par la Gestapo et se cache dans les grottes et décombres comme les premiers chrétiens du temps de Néron dans leurs catacombes.
Ida est la cadette des 5 filles d'un pauvre couple qui habite la campagne sarde et laboure la terre pour survivre. À la petite école, l'instituteur est impressionné par l'intelligence de la gamine, lui donne des cours spéciaux gratuits un soir par semaine et lui prête des bouquins.
Grâce à une petite aide financière et la bienveillance de Don Pietro, le curé de la paroisse où sa soeur et elle se sont installées, Ida peut continuer ses chères études.
Avec Rita, sa grande amie, elle rejoint un mouvement local de résistance, sous la conduite de Gino le boucher, surnommé La Taupe. Dans des grands sacs, sous du linge sale, les 2 jeunes demoiselles transportent du courrier et distribuent des exemplaires d'un journal clandestin antifasciste.
Parmi les amies d'Ida, outre sa copine Rita, il y a également la petite Juive
Micol. Les nazis promettent aux Juifs qu'ils pourront rester chez eux s'ils leur fournissent 50 kilos d'or en 2 jours. Et bien que la communauté juive réussît ce tour de force, peu après ils sont tous envoyés dans les camps de concentration et d'extermination, y compris
Micol et sa famille.
Lors de son emprisonnement volontaire, Ida revoit sa vie à la campagne sarde avec nostalgie, craint qu'elle ne reverra plus jamais ses parents et ses 3 soeurs restées sur l'île.
Elle rêve d'Antonio, de qui elle est amoureuse, quoiqu'il s'agit d'un garçon pas très sérieux.
En peu de pages,
Paola Soriga arrive à nous dépeindre la vie des simples Sardes, la confusion monumentale politique en Italie du temps de Mussolini, sa chute, l'intermède du maréchal Badoglio et le retour des nazis. Sa jeune héroïne est sympathique et courageuse dans son refus de la peste noire et brune. Sa langue est poétique et l'auteure nous permet d'apprendre quelques mots et expressions en langue sarde.