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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Boys, boys, boys, de Joy Sorman, bref roman au titre tape-à-l'oeil et lauréat du Prix de Flore 2005, déverse un machisme et une détestation des femmes nauséabonds. L'auteur veut être "féministe autrement". Une façon de dénigrer le féminisme actuel.. et d'en proposer un autre, essentialiste et qui hait les femmes autant que le machisme.

La narratrice, appelons-la Joy, puisqu'elle semble faire corps avec l'auteur, est “née dans les années 1970”. Ses parents et grands-parents ont fait la guerre pour qu'elle vive en paix, ils ont fui la Pologne pour qu'elle naisse dans une démocratie, son père a fait une heure de trajet par jour pour aller à Sciences Po pour qu'elle soit une fille de diplômé de Sciences Po.

“A présent c'est la paix”, les origines juives polonaises sont enterrées avec les grands-parents et l'ascension sociale n'est plus à faire. A présent “ce qui lui importe c'est de régler ses problèmes avec les hommes”. Une façon maladroite de dire qu'elle découvre le féminisme. Qui n'est pas une méthode pour régler ses problèmes personnels avec son père et ses ex, mais une réflexion sur la société qui dénonce un rapport de domination entre deux catégories sociales.

Joy découvre la cause des femmes une fois tous les autres problèmes réglés. Plus de guerre, plus de totalitarisme communiste, plus d'antisémitisme et plus de pauvreté. Tout va bien, il ne manque plus que l'égalité des sexes comme la jolie cerise sur le gâteau.

Elle glisse du conflit avec ses parents à un conflit général et politisé, celui mené par un genre contre l'autre. Il faut choisir son camp, “ta mère ou ton père? Il n'y a que deux possibilités : fille ou garçon. Deux aires de jeux, deux territoires, l'un plutôt dominé, l'autre plutôt oppresseur”.

L'adolescence de Joy est marquée par les groupes de copines, dont elle parle avec un mépris non dissimulé : “Des vraies filles, comme celles qu'on voit dans le RER”, tout en déballant les stéréotypes sur la féminité vue comme un calvaire, nécessairement, “L'idée de la pénétration, c'était une terreur”. “Elle n'avait pas d'autre choix que d'être du côté des filles, à l'époque, par peur, par ignorance”.

A la fin de l'adolescence, elle rejette les filles : “elle s'en est servie comme de poubelles”. “Elle les a jetées”. Les filles étaient une protection contre la virilité qui “porte en elle injure et violences”. Les groupes de filles sont l'uterus, qu'il convient de quitter pour commencer à vivre, à savoir rejoindre les garçons. Pas la mixité, les garçons. Les fréquenter exclusivement et en devenir un.

Joy Sorman a-t-elle oublié les humiliations, la rivalité cruelle et les rapports de domination qu'il existe entre filles? Etre une adolescente au milieu d'adolescentes, c'est être observée, comparée à la fille la plus jolie et populaire, voir sa féminité scrutée et détaillée. Joy Sorman tente de faire croire en une “solidarité féminine” qui disparaît même parmi les amitiés les plus fortes, dès lors qu'un garçon est en jeu. Les groupes de filles sont en fait souvent un lieu de compétition et de course à la soumission au modèle féminin imposé.

Les groupes de filles sont un “gynécée stérile”, une “protection”, “le pays du confort et de l'insouciance” . Quitter le sein maternel des groupes de filles, devenir adulte implique devenir un homme. Joy voit deux camps irréconciliable, non pas les femmes et les hommes, mais : la féminité et la virilité, et elle choisira le camp de la virilité. En reprenant le vieux schéma essentialiste, elle nous explique que certaines valeurs sont inhérentes à la nature masculine ou féminine. Une femme qui s'affirme et qui parle fort a renié son sexe.

La domination masculine décrite par Joy est la plus diffuse, c'est la domination du discours. Une domination qui passe inaperçue, qui s'installe paisiblement dans les familles et les salles de classe pour perdurer, s'amplifier, se matérialiser. Comment mettre des chiffres ou émettre des lois sur des prises de parole intempestives, une voix tonitruante qui couvre celle de sa voisine, qu'on a de toute façon habituée à se taire, à être attentive et placide plutôt qu'à parler pour ne rien dire. Ce n'est pas un fantasme, des études ont montré que les instituteurs et institutrices accordaient plus d'importance aux intervention des élèves masculins. Une crèche suédoise a relevé, grâce à des caméras, que le personnel accordait beaucoup plus de temps et d'attention aux garçons qu'aux filles (in Nordiques n°21 : Filles intrépides et garçons tendres).

Joy Sorman a pour ambition d'être “féministe autrement”. Et son féminisme déteste les femmes, selon la même logique que le machisme. Si une femme est nécessairement une victime qui se perd en bavardage, que les hommes “prennent”, autant devenir un homme : “Etre généreux, prendre le monde, prendre le monde comme on prend le maquis, comme on prend une fille.”

Au lieu de supprimer le rapport de domination, Joy Sorman propose que les femmes fassent l'effort de devenir dominante. On imagine facilement qu'elles devront mépriser les hommes timides, les gringalets, les homos et les femmes qui n'y arrivent pas.

“Il ne reste plus qu'à faire en sorte que les filles soient des garçons, que les garçons soient un peu des lesbiennes ; brouiller les camps, les croiser, en attendant mieux, en attendant l'annonce de la mort des sexes - tambours et trompettes - et l'avènement de la virilité pour tous.”

“En attendant mieux”.. Pourquoi un tel manque d'ambition? Travaillons-y tout de suite à cet avènement du “mieux” !
Lien : http://fleurfurieuse.blogspo..
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Déconvenue au Marathon des Mots à Toulouse aujourd'hui 26 juin.

Je précise en préambule que la 17 ème édition de cet évènement littéraire annuel comporte pour 2021 deux thèmes : la Californie et la pop-culture.

Dans l'une de ses interventions à la bibliothèque de mon quartier, Joy Sorman devait évoquer son livre "Boys boys boys". C'est du moins ce qui était imprimé sur le programme du Marathon des mots ainsi que sur le site en ligne.

Je me suis inscrite, ai bûché le thème du livre et oh ! surprise, le débat a porté sur son dernier livre "À la folie".

Pas un mot d'excuse, ni de sa part, ni de la part de l'animateur. Qui était... Qui était-il au fait ? Il ne s'est même pas présenté.

Un sujet a été substitué à un autre, à savoir qu'il fut traité de l'immersion dans un hôpital psychiatrique de madame Sorman (en tant que visiteuse, j'ai cru d'abord que c'était en tant que patiente, mais même pas ! ) au lieu du thème attendu (l'appréhension par l'auteure de ce qu'est la féminité et sa revendication d'un féminisme "viril", concept nouveau pour moi et de nature à éveiller mon intérêt).

Je sais bien que les éditeurs souhaitent faire la promotion des livres qu'ils éditent et qu'ils passent pour cela des accords avec les auteurs.

Mais le programme du Marathon était fixé depuis longtemps. S'il est possible de considérer qu'il existe une relation entre la pop culture et le féminisme, puisque la pop culture n'a pas manqué de s'emparer de cette thématique, comme de bien d'autres, son lien avec l'hôpital psychiatrique n'apparaît pas clairement. Encore moins celui de ce dernier avec la Californie ( sauf à considérer que la Californie héberge sur son territoire quelques établissements de soins).

Par ailleurs Madame Sorman avait déjà fait une autre intervention à Toulouse sur le sujet de l'institution psychiatrique à 14h30 ; elle en fera une autre demain. On pouvait s'attendre à ce qu'elle tienne ses engagements pour cette séance qui devait être consacrée à un sujet plus ancien.

Sa motivation exclusivement promotionnelle n'en ressort que mieux.

Je n'ai pas du tout aimé me trouver dans la peau d'une consommatrice lambda à qui on essaie de vendre un produit pour un autre.

Cela manquait d'élégance.

L'intervention devait durer une heure ; ne voyant rien venir au bout d'une demie-heure, ni excuses, ni recadrage sur le thème initialement prévu, j'ai quitté la séance.

Les idées générales de madame Sorman sur l'institution psychiatrique ne m'intéressent pas. Leur présentation bien trop générale justement, mièvre, pétrie de bons sentiments, n'est pas de nature à donner envie de lire le livre. J'ai modérément apprécié le parallèle facile entre le sort des émigrés et celui des internés en psychiatrie. Les raisons de l'émigration sont multiples, celles des souffrances psychiques aussi. Il est bon de ne pas trop user d'approximations sur quelque sujet que ce soit.

L'auteure a voulu endosser le rôle de candide, elle a surtout endossé celui d'énonciatrice de lieux communs. J'ai vu les films "vol au dessus d'un nid de coucou", "girl" ; lu "Quatre ans dans l'enfer des fous" de Jean-Maurice Cervetto. J'ai une idée assez précise de ce qu'a subi Antonin Artaud. Il m'a été donné de me documenter sur l'évolution de la psychiatrie dans le secteur hospitalier récemment ; j'ai vu un reportage (récent aussi ) sur le fonctionnement du service des malades dangereux (pour eux-mêmes et autrui) à l'hôpital Cadillac en Gironde.

Pas besoin d'essayer de me convaincre de la violence institutionnelle en psychiatrie : on y retrouve en condensé la violence sociale en général.

On y trouve aussi des gens qui essaient de faire leur travail et des gens en souffrance, tant du côté des soignés que des soignants. Et aussi des gens qu'il ne convient plus de qualifier de "fous" même à l'oral.

Je recommande plutôt sur le soin le très beau livre, autrement qualifié et compétent de Cynthia Fleury "Ci-gît l'amer : guérir du ressentiment".
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Oh mon Dieu ! Que dire de se livre ! Je ne sais meme pas par ou commencer !
Tout d'abord, il faut savoir que malgre sa maigre epaisseur, je n'ai pas reussi a aller au bout ! J'aime pas ne pas lire jusqu'a la fin un livre commence, mais la j'en pouvais plus !
J'ai achete ce livre sans mettre renseigne avant sur le net. Je l'ai pris car c'etait un "coup de coeur du libraire" a la Fnac, et il ne coutait pas trop cher.
Apres avoir lu les premieres pages, ce qui m'a marque ce sont les tournures de phrases de l'auteur. Elle fait des des phrases d'enumerations a rallonges qui n'en finissent pas, et ce toutes les deux phrases ! Ca donne un ton lourd, une lecture pesante !
A la page 40, je n'en pouvais plus du style de cette auteur ! Et j'ai la furieuse envie d'arreter ce bouquin ! J'ai l'impression de perdre mon temps. Ces phrases a rallonges continuent et elles n'ont ni queues ni tetes ! Je ne vois pas du tout ou l'auteur veut aller avec son livre, et ni meme ou elle pourra bien aller !
Elle utilise aussi un procede, qui pour moi n'arrange rien a son style auquel je n'adhere pas. Parfois elle utilise le pronom "elle', et d'un coup le "je" ! Au final, on s'y perd et en lisant, mon esprit pensait a tous ces livres qui m'attendaient bien gentillement ! J'ai essaye de finir le chapitre deux, mais en vain ! Ce livre avait le don de m'enerver plutot qu'autre chose !
Donc voila j'ai arrete la lecture a la page 40 a peu pres ! C'est une tres grosse deception pour moi, vous l'aurez compris ! Il me semble pourtant que ce livre a eu un prix donc certains ont du y trouver leur compte.
Je serai curieuse de savoir si d'autres personnes ont lu ce bouquin et connaitre votre avis dessus !

Note : 2 /10
Je n'aime pas note un livre non fini, c'est pour ca que je le précise, mais la vraiment il ne vaut pas mieux pour moi !
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Un roman féministe lu il y a six mois et complètement oublié... aujourd'hui.
Donc, cette critique juste pour dire sans prétention que s'il ne m'en reste rien en aussi peu de temps, c'est qu'il ne contenait pas grand-chose.
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Je n'aurais pas lu ce livre s'il n'avait pas fait partie de la sélection de mon club de lecture. Je l'ai choisi au hasard. Mauvaise pioche !
Le sujet du livre est tout a fait étranger à mon univers personnel et je n'ai éprouvé aucune empathie pour le personnage. "Joy" se comprend peut-être elle-même mais, moi, je ne l'ai pas du tout comprise. Son style de vie, ses intérêts, ses relations, ses interrogations, la recherche de sa voie personnelle, tout est confus, elliptique, illusoire, sous-tendu par des pré-supposés qui resteront occultes jusqu'au bout. En particulier, l'auteure insiste sur son "hésitation" entre le camp des garçons et celui des filles. Mais ce qui semble remplir sa vie - une forme de féminisme (que je saisis mal) et d'interminables discussions oiseuses avec des hommes - m'a laissé perplexe.
Qui peut se retrouver dans un tel personnage ? Personne, peut-être... Pour aggraver encore la confusion du lecteur, la narratrice parle d'elle-même en alternant sans transition "je", "tu" et "elle"...
En lisant ce roman, j'ai perdu mon temps. Heureusement ma lecture aura été courte.
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Assez déçue par ce roman sans queue ni tête, je n'ai pas été conquis par le style ni par le propos. Est-ce être féministe que de vouloir à tout prix parler comme les mecs dans les bars ?
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